Précis d'histoire de l'Eglise

Chapitre 6 : Evangélisation des catholiques et des orthodoxes grecs

1. L’Europe latine. En Belgique, une Eglise nationale protestante s’est créée peu après la proclamation de l’indépendance belge, et plusieurs dénominations ont travaillé dans cette population accessible aux choses de Dieu. Citons l’Eglise Chrétienne Missionnaire Belge, active depuis plus d’un siècle, et la Mission Evangélique Belge, fondée par Norton (1869-1934) au lendemain de la guerre mondiale.

Le protestantisme s’est développé en Italie pendant le conflit de ce pays avec la papauté. Aujourd’hui, la propagande protestante est entravée, mais les progrès continuent.

Des efforts ont été tentés en Espagne pendant les courts intervalles où un régime non clérical était au pouvoir. Mais le protestantisme est resté dans ce pays, comme au Portugal, une minorité infime. Des difficultés constantes ont été suscitées par les autorités : fermeture de lieux de culte, obstacle au marial civil, etc. Quelques conversions remarquables sont à signaler, comme celle du père jésuite Padrosa.

2. L’Europe centrale. Un mouvement assez fort, intitulé « Los von Rom » (détachons-nous de Rome) a pris naissance et s’est maintenu en Autriche-Hongrie, malgré les difficultés administratives suscitées par le gouvernement clérical. Ce mouvement s’est accentué en Tchécoslovaquie, pendant l’entre-deux guerres.

Charles Chiniquy

3. Le Canada. Diverses sociétés ont travaillé au Canada français, resté très catholique. Un prêtre remarquable, le Père Chiniquy (1809-1899), après avoir cherché à répandre la Bible au sein du catholicisme, finit par embrasser la Réforme. Par la parole et par la plume, il a entraîné des milliers de personnes avec lui. Aujourd’hui les communautés évangéliques connaissent un essor réjouissant.

4. L’Amérique latine. C’est là que l’évangélisation protestante a porté ses plus beaux fruits depuis une centaine d’années. Quelques communautés doivent leur origine à l’immigration allemande, anglaise ou suisse. Mais ce sont surtout les missions américaines qui ont donné naissance à de belles Eglises, où de plus en plus les éléments nationaux prennent la direction. Les fidèles ont supporté avec héroïsme des persécutions violentes, comme en Colombie. La plus grande station de radio évangélique se trouve à Quito, en Equateur. Le nombre des protestants, qui était insignifiant au début du XIXe siècle, atteint aujourd’hui plus de 10 millions et ne cesse de croître avec les années.

Alexandre Ier de Russie
(Alexandre Pavlovitch Romanov)

5. Les pays grecs-orthodoxes. L’évangélisation de la Russie a porté de beaux fruits. Le tsar Alexandre Ier (1801-1825), qui subissait l’influence piétiste de Mme de Krudener, favorisait la diffusion de la Bible. Plus tard, les autorités tsaristes s’opposèrent violemment à l’évangélisation, surtout à celle des moujiks. L’exil frappait les aristocrates, la déportation en Sibérie les gens du peuple.

La révolution communiste a mis les protestants sur le même pied que les orthodoxes, mais elle entrave grandement toute propagande. Les Mennonites par milliers se réfugièrent en Amérique et au Canada. Cependant, les Eglises baptistes connurent un essor remarquable. A côté de l’Eglise reconnue, étroitement surveillée par l’Etat, il existe un grand nombre de groupements clandestins, toujours exposés à la persécution.

Dans les pays balkaniques, l’Eglise orthodoxe s’oppose à tout effort d’évangélisation. Le protestantisme ne s’est guère développé qu’en Roumanie. Dans ce pays, sa situation s’est aggravée depuis l’avènement du communisme.

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