L’Attente actuelle de l’Église

TROISIÈME SOIRÉE

Act. I.

Second Avènement de Christ

Je désire vous parler de l’avènement de Christ ; plusieurs sujets se lient à ce fait principal, par exemple, le règne de l’Antéchrist ; mais je me bornerai ce soir au fait même de l’avènement du Seigneur.

J’ai ouvert cette séance par la lecture d’Act. I, parce que la promesse du retour du Seigneur nous y est désignée comme l’unique espérance de l’Église, comme le premier objet qui a dû fixer l’attention de ses disciples, lorsqu’ils suivaient en vain des yeux le Seigneur qui s’éloignait en l’air et allait se cacher en Dieu.

Dans ce chapitre il y a trois choses à remarquer à l’occasion de l’enlèvement du Seigneur. La première, c’est que les disciples désiraient savoir quand et comment Dieu rétablirait le royaume d’Israël. Or Jésus ne dit pas que ce royaume ne sera pas rétabli, il dit seulement que l’époque de cette restauration n’est pas révélée. La seconde, c’est que le Saint-Esprit devait venir ; et la troisième, c’est que pendant que les disciples avaient les yeux levés vers le ciel, deux anges leur disent : « Ne regardez pas en haut : ce Jésus qui a été enlevé du milieu de vous au ciel, en reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter. »

Ils devaient attendre le retour de Christ.

Si nous étudions l’histoire de l’Église, nous la verrons décliner exactement en proportion qu’elle a perdu de vue cette doctrine de l’attente du retour du Seigneur. En oubliant cette vérité, elle s’est affaiblie, mondanisée. Mais désirant ne point sortir de la sphère de la Parole, je me propose de vous démontrer par elle comment cette pensée du retour de Christ dominait l’intelligence, soutenait l’espérance, inspirait la conduite des apôtres ; et je vais le faire par des citations textuelles des divers livres du Nouveau Testament.

Actes, III, 19-21. « Amendez-vous et vous convertissez, afin que vos péchés soient effacés, quand les temps de rafraîchissement viendront (ou : afin que les temps de rafraîchissement viennent) par la présence du Seigneur… » Le Saint-Esprit est venu ; il est demeuré avec l’Église ; mais les temps de rafraîchissement viendront « par la présence du Seigneur. » Il est impossible d’appliquer ce passage au Saint-Esprit, puisqu’il était déjà, à cette heure-là, descendu, et qu’il disait par la bouche de l’Apôtre : « lequel il faut que le ciel contienne jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses… » Et, de fait, le St.-Esprit n’a pas rétabli toutes choses. Celui qui doit venir, selon ce passage, ne doit pas venir pour juger les morts, ni pour que le monde soit brûlé et détruit, c’est, avant tout, pour « le rétablissement des choses dont Dieu a parlé par les prophètes. »

Je vous cite ces passages pour vous faire comprendre ce que j’entends par la venue du Sauveur : ce n’est pas le jugement des morts, ce n’est pas le grand trône blanc ; c’est le retour de Jésus-Christ en personne, présent et visible, « quand il sera envoyé du ciel. » Si vous comparez ces versets avec ce qui se trouve en Apoc. XX, vous verrez clairement que la venue de Jésus-Christ et le jugement des morts sont deux événements distincts ; que lorsque le jugement des morts aura lieu, il n’est pas parlé de Christ revenu du ciel sur la terre ; car il est dit qu’« alors le ciel et la terre s’enfuiront de devant sa face. »

Le Seigneur reviendra sur la terre.

Je vais vous montrer comment lui-même d’abord, puis le Saint-Esprit par les apôtres, ont continuellement dirigé notre attention sur ce retour personnel.

Matth. XXIV, 27-30. « Alors toutes les tribus de la terre se lamenteront en se frappant la poitrine, et verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel. » Certes, l’expédition de Tite contre Jérusalem n’est pas la venue du Sauveur dans les nuées du ciel. Ce n’est pas là non plus le jugement des morts devant le tribunal du grand trône blanc ; à cette époque-là la terre n’est plus, tandis qu’à celle du passage cité les nations de la terre sont présentes, et qu’il s’agit d’un événement qui concerne cette terre. « Et les tribus se lamenteront en se frappant la poitrine. » Ce n’est pas un millénium à la suite de l’exercice de la puissance du Saint-Esprit ; le monde n’a jamais vu le Saint-Esprit ; ce sont les tribus de la terre qui se lamenteront quand elles verront le Seigneur Jésus. Verset 33. « De même quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est à la porte. »

Matth. versets 42-51. La fidélité de l’Église dépendait de l’attention continuelle qu’elle donnait à cette vérité du retour de Christ. Dès le moment qu’elle a dit : « Le Maître tarde à venir, » elle a commencé à dominer tyranniquement et à devenir mondaine. « Tenez-vous donc prêts, » dit Jésus, « car le Fils de l’homme (non pas la mort) vient … »

Matth. XXV, 1-13. L’attente du retour de Christ est la mesure exacte, le thermomètre, si je puis dire, de la vie de l’Église. Comme le serviteur devint infidèle du moment qu’il eut dit : « Mon Maître tarde à venir, » il en est de même des dix vierges, puisqu’il est dit qu’elles s’endormirent toutes. De plus, ce n’était ni le Saint-Esprit, ni la mort que les vierges devaient attendre fidèlement ; car ni la mort, ni le Saint-Esprit ne sont l’Époux de l’Église. Toutes les vierges se trouvèrent dans la même situation ; les sages (les vrais saints) comme les folles qui manquaient de l’huile du Saint-Esprit, s’endormirent ensemble, oublièrent le retour immédiat de Christ. Dans Marc, XIII, nous avons à peu près les mêmes choses. Le verset 26 nous défend de l’appliquer à l’invasion des Romains [Je saisis cette occasion pour vous faire remarquer que, bien qu’il y ait eu, lors de la prise de Jérusalem par Tite, des circonstances en partie semblables à certains égards à celles qui doivent arriver plus tard, quand s’accompliront ces prophéties de Marc, XIII, et Matthieu, XXIV, en sorte que les disciples aient pu faire usage des avertissements qu’elles renferment (ce que j’admets quoique le fait en soit bien peu certain), il y a des difficultés insurmontables à vouloir appliquer « l’abomination de la désolation » à l’armée de Tite ou aux enseignes romaines ; car il y a une période qui se date de cet événement et dont on ne voit aucun accomplissement en comptant de la prise de Jérusalem. Aussi a-t-on été obligé de transporter cette partie de la prophétie au papisme qui, à coup sûr, n’a rien à faire avec l’invasion de Tite. Le passage de St. Luc a plus de rapport aux événements qui ont eu lieu lors de la prise de Jérusalem par cet empereur ; mais encore une fois, vouloir y appliquer les passages qui nous occupent, c’est se donner une peine inutile.] ; et quand il est dit, verset 29 : « il est proche, à la porte, » il n’est pas question du jugement des morts ni du grand trône blanc. Il ne sera question ni de maison, ni de ménage dans ce jour-là.

On ne compte que quatre passages dans le Nouveau Testament, qui parlent de la joie de l’âme délogée. La première occasion, c’est lorsque le brigand avait dit au Seigneur : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. » C’est à la venue de Jésus en gloire qu’il pensait, vérité qui était familière aux Juifs. Et le Seigneur lui répondit : Tu ne dois pas attendre pour cela que je revienne, « tu viendras dans le paradis avec moi aujourd’hui. » La seconde circonstance est celle d’Étienne qui dit : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » La troisième, lorsque saint Paul dit : « Absent du corps et présent avec le Seigneur. » 2 Cor. V. La quatrième, Phil. I, 22, 23 : « Je ne sais lequel je dois choisir, déloger et être avec Christ, ce qui est beaucoup meilleur. » En effet, il est beaucoup plus avantageux d’attendre la gloire, présent avec Christ, qu’en restant ici-bas ; non qu’on soit dans la gloire quand on déloge, mais on est quitte du péché, à l’abri du péché, et l’on jouit du Seigneur sans pécher. Oui, c’est un état beaucoup meilleur, mais c’est aussi un état d’attente, tel que celui où se trouve Christ lui-même, « assis à la droite du Père, et attendant ce qui reste. »

Luc, XII, 35. « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées… » Ici nous retrouvons la parabole du serviteur infidèle. Seulement le Sauveur ajoute que « le serviteur qui a connu la volonté de son maître et qui ne s’est pas tenu prêt (voilà la chrétienté), sera frappé de plusieurs coups ; mais celui qui ne l’a pas connue (les païens), sera frappé de moins de coups. » Tous seront jugés, mais la chrétienté est dans un état infiniment pire que les Juifs et les Païens.

Luc, XVII, 30. « Il en sera de même aux jours où le Fils de l’homme sera manifesté.

Luc, XXI, 27. « Alors on verra le Fils de l’homme venant dans une nuée avec une grande puissance et une grande gloire. »

Le figuier, dont le Sauveur parle à cette occasion, est spécialement le symbole de la nation juive. « Veillez donc, ajoute-t-il, afin que vous puissiez subsister devant le Fils de l’homme. »

Ces deux chapitres, savoir XVII et XXI, comme Matt. XXIV et Marc XIII, concernent les Juifs.

On peut ajouter, Luc XIX, où les serviteurs appelés, et les ennemis qui ont rejeté l’homme noble, désignent très-clairement les serviteurs de Christ et la nation juive. Voir les versets 12, 13, 27.

Jean, XIV, 2. « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père … Je vais vous préparer le lieu, puis je reviendrai. »

Le Seigneur lui-même reviendra prendre l’Église, afin que l’Église soit là où il est.

Act. I, 11. « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel, en reviendra de la même manière… »

Act. III, 20. Voici la prédication de l’Apôtre aux Israélites : « Convertissez-vous, et Jésus reviendra. Vous avez tué le Prince de la vie, vous avez renié le Saint et le Juste, Dieu l’a ressuscité. Amendez-vous, repentez-vous, et il reviendra. » Mais ils n’ont pas voulu se convertir. Pendant trois ans, il avait vainement cherché du fruit au figuier. Les vignerons, au contraire, ont tué le fils de celui qui les avait établis dans la vigne. Le Fils de Dieu, Jésus, a demandé leur pardon sur la croix, d’où sa voix est toujours efficace en disant : « Pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font. » Maintenant le Saint-Esprit, par la bouche de l’Apôtre, répond à l’intercession de Jésus : « Je sais que vous l’avez fait par ignorance ; amendez-vous donc, il reviendra ; amendez-vous, afin que les temps de rafraîchissement viennent par la présence du Seigneur… » Mais nous savons qu’ils se sont obstinés contre le Saint-Esprit. Act. VII, 51.

Verset 21. « Et qu’il aura envoyé Jésus-Christ … que le ciel doit contenir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes les choses dont Dieu a parlé de tout temps par la bouche de ses saints prophètes. »

Voilà le grand but de tous les conseils de Dieu. Comme nous avons vu le secret de sa volonté, que Dieu réunirait toutes choses en Christ, nous voyons ici qu’il en a parlé par la bouche de tous ses saints prophètes. Comment toutes ces choses doivent-elles s’accomplir ? Est-ce par l’effusion du Saint-Esprit ? Non, parce qu’il est dit que c’est « par la présence du Seigneur, » et « quand il aura envoyé Jésus. » Sans doute je crois que le Saint-Esprit sera répandu, et il le sera spécialement sur les Juifs, mais dans le passage cité, l’événement aura lieu par la présence de Jésus. Le ciel est ici hors de question. Il ne peut y avoir de révélation plus explicite que c’est par l’envoi de Jésus que les choses dont ont parlé les prophètes recevront leur accomplissement. Je ne sais comment on peut éluder la force et la simplicité de cette déclaration.

Nous voyons la chute, la ruine de l’homme, nous voyons même toute la création assujettie à la corruption. L’Épouse désire que l’Époux soit manifesté. Ce n’est pas le Saint-Esprit qui rétablira la création, ni qui est l’héritier de toutes choses ; c’est Jésus. Quand Jésus apparaîtra dans la gloire, le monde le verra, tandis qu’il ne peut voir le Saint-Esprit.

« Tout genou se ploiera au nom de Jésus. » L’œuvre du Saint-Esprit n’est pas de rétablir toutes choses ici-bas, mais d’annoncer Jésus qui reviendra. Encore une fois, c’est le Saint-Esprit qui était en saint Pierre qui a dit « qu’il faut que le ciel le contienne ; » contienne qui ?… non le Saint-Esprit, il était là déjà, mais Jésus ; et toute notre affaire, c’est de croire.

Maintenant je passe aux épîtres, afin que par elles encore nous reconnaissions que la venue du Sauveur était l’attente vivante et constante de l’Église.

Nous voyons en Rom. VIII, 19, 22, toute la création en suspens jusqu’au moment de cette venue, qui est clairement marquée si l’on compare Jean, XIV, 1, 3, et Col. III, 1, 4.

1 Cor. I, 7. « Vous avez tous les dons du Saint-Esprit, en attendant la manifestation du Seigneur Jésus-Christ. »

Éph. I, 10, dont nous avons déjà parlé. Puisque au dernier jugement les cieux et la terre auront passé, c’est avant cette époque que Dieu réunira en Christ toutes choses.

Phil. III, 20, 21. « Mais pour nous, notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps vil en son corps glorieux … »

Col. III. « Quand Christ qui est votre vie apparaîtra, vous apparaîtrez aussi avec lui en gloire. »

Les deux épîtres aux Thessaloniciens roulent entièrement sur ce sujet.

1 Thess. Tout y est en vue de la venue de Christ ; tout ce que dit Paul de sa joie et de son œuvre s’y rapporte.

Premièrement, la conversion même se rapporte à cette vérité, I, 10.

Les fidèles de Thessalonique qui avaient été pour modèles à ceux de la Macédoine et de l’Achaïe, et dont la foi était si célèbre qu’il n’était besoin d’en rien dire, « avaient été convertis des idoles à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable, et pour attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. » Il est remarquable que cette Église, une des plus florissantes de celles auxquelles les apôtres ont écrit, soit justement celle que le Seigneur a choisie pour lui révéler avec le plus de détail les circonstances de son avènement. « Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent. »

Voilà donc la foi des Thessaloniciens ; on parlait dans tout le monde de leur foi, savoir, qu’ils attendaient Jésus des cieux. Et c’est là notre affaire d’avoir cette foi, cette même foi que les Thessaloniciens ; et il faut, comme eux, attendre le Seigneur avant la période de mille ans. Ils ne disaient certainement pas : Il s’écoulera mille ans avant que le Seigneur arrive.

II, 19. « Car quelle est notre espérance ? n’est-ce pas vous qui l’êtes devant notre Seigneur au jour de son avènement ? »

III, 13. « Pour affermir vos cœurs sans reproche en sainteté devant Dieu notre Père, à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, accompagné de tous ses saints. » C’est l’idée qui domine l’intelligence de l’Apôtre.

IV, 13, 18. Il est remarquable que la seule consolation que donne l’Apôtre à ceux qui entouraient le lit de mort d’un fidèle, est son retour avec Jésus et leur mutuelle rencontre. On dit : « Ho ! soyez tranquille, il est allé dans la gloire. » Non, cela n’est pas venu à la pensée de l’Apôtre ; au contraire, la consolation qu’il donne à ceux qui assistaient aux derniers moments des fidèles, c’est : Soyez tranquilles, Dieu les ramènera. Il faut qu’il se soit fait un changement immense dans les sentiments habituels des Chrétiens, puisque la seule consolation que donne l’Apôtre est tenue pour une folie aujourd’hui. Les fidèles de Thessalonique étaient tellement pénétrés de la pensée du retour de Christ, qu’ils ne s’imaginaient pas pouvoir mourir avant cet événement ; et lorsqu’un d’entre eux délogeait, ses amis s’affligeaient en pensant qu’il ne serait pas présent à ce moment-là. Or, Paul les rassure en leur disant que « ceux qui dorment en Jésus, Dieu les ramènera avec lui. » Nous pouvons comprendre par cet exemple combien l’Église a mis de côté l’espérance qui occupait l’esprit des premiers fidèles, combien nous sommes éloignés des pensées apostoliques, que nous avons remplacées par l’idée d’un état intermédiaire de bonheur (l’âme séparée du corps), état vrai sans doute, et supérieur de beaucoup au nôtre sur la terre, mais vague, et qui même est aussi un état d’attente. Jésus lui-même attend, et les saints décédés attendent. Je ne désire pas affaiblir la vérité de cet état intermédiaire de bonheur ; voici comment l’Apôtre en parle, 2 Cor. V, 6 : « Car nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons étant chargés, vu que nous désirons non pas d’être dépouillés, mais d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie ; mais en attendant nous avons confiance. » C’est-à-dire : Si le corps mortel n’est pas absorbé par la vie (n’est pas transmué), la confiance que j’ai n’est pas interrompue à la mort ; j’ai déjà reçu la vie de Christ dans mon âme, elle ne peut pas manquer. Il peut arriver que je déloge, mais la vie de mon âme n’en reçoit pas d’atteinte : j’ai déjà la vie de Christ ; si je déloge, je serai avec lui.

Encore une remarque sur 1 Thess. IV, 15-17 : « Nous qui vivrons (ceux qui seront restés vivants sur la terre pour l’arrivée du Seigneur), nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis, parce que le Seigneur lui-même, avec un cri pour signal, avec une voix d’archange et avec une trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite nous, les vivants (ceux qui seront restés), nous serons ravis en semble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec lui. » Si l’Apôtre avait attendu un millénium du Saint-Esprit avant la venue de Jésus, comment aurait-il pu dire : « Nous qui vivrons encore à la venue de Christ ? » C’était donc chez lui une attente continuelle de la venue de Christ, dont il ne savait pas le moment, mais qu’il avait raison d’attendre. S’est-il trompé en cela ? Non pas du tout ; il ne faisait qu’attendre ; et cette attente avait cela de bon, qu’elle le maintenait dans un parfait détachement du monde. Si l’on attendait d’un jour à l’autre l’arrivée du Seigneur, où seraient tous ces plans que l’on fait pour une famille, pour une maison, pour flatter l’orgueil de la vie, pour s’enrichir ? C’est la nature de l’espérance que nous avons qui forme notre caractère, et quand le Seigneur viendra, saint Paul jouira des fruits de son attente. L’espérance qui l’animait produisait ses beaux fruits ; c’était à l’occasion de cette espérance qu’il disait : « Que l’esprit entier, l’âme et le corps soient conservés sans reproche à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. » 1 Thess. V, 2, 3.

1 Thess. V, 2, 4. Remarquez que ce jour ne doit pas surprendre les fidèles comme un larron.

2 Thess. I, 9, 10 ; II, 3-12. Au lieu du monde béni par un millénium sans la présence de Jésus, vous verrez l’homme de péché empirant toujours jusqu’à ce qu’il soit détruit par l’illustre avènement de Christ. Il est pour moi de toute évidence que ce millénium de l’Esprit seulement est une fausseté, parce que le mystère d’iniquité qui se mettait en train du temps de l’apôtre saint Paul, devait se poursuivre jusqu’à ce que fût manifesté l’homme de péché, qui sera détruit par l’illustre avènement de Christ lui-même, par le souffle de sa bouche. Or, dans cet état de choses, où y a-t-il place pour un tel millénium ?

Pour le sens de l’expression « esprit de sa bouche, » voyez Esaïe. XI, 4, 30, 33.

1 Tim. VI, 14-16. « Garde ce qui t’est commis, sans tache, sans reproche, jusqu’à l’avènement de Jésus-Christ, que montrera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi de ceux qui règnent, et le Seigneur de ceux qui dominent, le seul qui possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, et qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir. À lui l’honneur et le pouvoir éternel, amen ! »

2 Tim. IV, 1. « J’en rends donc témoignage devant Dieu et le Seigneur Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, lors de son apparition et de son règne. »

Tit. II, 11-13. « La grâce est apparue, nous enseignant la manière de vivre, premièrement ; et secondement, l’attente de la gloire. L’apparition de grâce est déjà arrivée, elle nous enseigne à attendre l’apparition glorieuse.

Hébr. IX, 23. « De même aussi, Jésus-Christ ayant été offert une première fois pour porter sur lui les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois sans péché, à ceux qui l’attendent pour le salut. » Comme Souverain Sacrificateur, lorsqu’il aura terminé son œuvre d’intercession, il sortira du sanctuaire. Voyez aussi Lév. IX, 22, 24.

Jacq. V, 9. « Le Juge est à la porte. »

2 Pier. I, 16-21. « Car ce n’est pas en suivant des fables artificieuses, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’arrivée de notre Seigneur Jésus-Christ ; mais c’est après avoir été témoins oculaires de sa majesté. Car, lorsqu’il reçut de Dieu le Père l’honneur et la gloire, cette voix lui ayant été adressée par la gloire magnifique : « C’est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis ma bienveillance, » nous entendîmes aussi cette voix adressée du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne. Et nous avons la parole prophétique plus ferme, à laquelle vous faites bien de vous attacher, comme à une lampe éclairant dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire, et que l’étoile du matin se soit levée dans vos cœurs, — sachant premièrement ceci, c’est qu’aucune prophétie de l’Écriture n’est d’une explication particulière ; car jamais prophétie ne fut apportée par une volonté d’homme ; mais c’est poussés par l’Esprit-Saint, que les saints hommes de Dieu ont parlé. » [Ce passage explique aussi Math. XVI, 23. Voyez XVII, 1 ; Marc, IX, 1, 2 ; Luc, IX, 27, 28.]

La transfiguration était donc comme un spécimen, un échantillon de la venue de Jésus en gloire.

1 Jean, III, 2, 3. « Or nous savons que lorsque le Fils de Dieu apparaîtra, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est. « Nous ne lui serons semblables que lorsqu’il apparaîtra, pas avant. Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie, comme lui est pur. » Celui dont le cœur est rempli de cette espérance, se conduit d’après elle, il se purifie. Sachant que lorsque Jésus apparaîtra-je lui ressemblerai, je dois être autant que possible, dès maintenant, tel que Jésus. Voyez la puissante efficace de cette vérité du retour de Christ, et quel effet pratique découle de cette attente. Cette espérance est pour nous la mesure de la sainteté, comme elle en est le motif.

Ceux aussi qui sont dans le ciel (Apoc. V, 10) disent dans leurs chants : « Nous régnerons sur la terre ; » et c’est là le langage des fidèles qui sont déjà en haut entourant le trône. Ils disent : « Nous régnerons, et non pas nous régnons, ils sont eux-mêmes dans un état d’attente, comme Jésus-Christ lui-même : attendant ce qui reste, que ses ennemis soient mis pour le marchepied de ses pieds. »

Étudions encore (Matth. XIII) la parabole de l’ivraie et du bon grain. L’ivraie, c’est-à-dire le mal que Satan a fait là où le bon blé a été semé, doit croître jusqu’à la moisson, qui est la fin de cette économie. Le mal qu’il a causé par les hérésies, les fausses doctrines, les religions fausses, tout ce mal doit continuer et croître et mûrir ; cette ivraie doit augmenter, pulluler dans le champ du Seigneur jusqu’à la moisson. Voilà une révélation positive qui contredit formellement l’idée d’un millénium par le Saint-Esprit sans le retour du Seigneur.

Maintenant nous avons vu que la venue de Christ se lie à toutes les pensées, à tous les motifs de consolation et de joie, et à la sanctification de l’Église, même au lit de mort ; et que celui qui quitte ce corps, Christ le ramènera. Nous avons aussi vu en passant, d’un côté : que c’est la venue du Sauveur qui sera le moyen du rétablissement de toutes choses, et de l’autre que le mal doit augmenter dans le champ du Seigneur jusqu’à la moisson.

Que le Seigneur applique ces vérités à nos cœurs, chers amis, d’un côté, pour nous détacher des choses de ce monde, et d’un autre, pour nous attacher à sa venue, à lui-même en personne, afin que nous nous purifiions comme il est pur. Certes il n’y a rien de plus pratique que ces vérités, rien de plus propre à nous déprendre d’un monde qui doit être jugé, en même temps qu’à nous unir à Celui qui va venir pour le juger. Non, il n’est rien qui puisse mieux nous montrer ce que doit être notre purification et la provoquer en nous, rien qui puisse autant nous consoler, nous ranimer et nous identifier avec « Celui qui a souffert pour nous, afin que nous qui souffrons nous régnions avec lui, » cohéritiers en gloire. Assurément, si l’on attendait le Seigneur de jour en jour, il y aurait un renoncement qui ne se voit guère parmi les chrétiens d’aujourd’hui. Que nul ne dise : « Mon Maître tarde à venir. »

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant