L’Attente actuelle de l’Église

HUITIÈME SOIRÉE

Rom. XI, 21.

Promesses absolues de bénédictions terrestres faites à Israël

Nous avons (Rom. XI, 21) cette question posée par l’Apôtre au sujet d’Israël : « Est-ce que Dieu a rejeté son peuple ? » Jusqu’au VIIIe chapitre il a fait l’histoire du cœur de nous tous soit Juifs soit Gentils ; il a exposé l’Évangile de la grâce de Dieu, la réconciliation de l’homme par la mort et par la résurrection de Jésus-Christ. Après avoir établi cette doctrine, il commence au IXe chapitre l’histoire des économies, il fait connaître la manière dont Dieu a agi envers les Juifs et les Gentils, et dans ce XIe chapitre il traite la question : Est-ce que Dieu a rejeté son peuple ?

Nous avons vu en étudiant l’histoire des quatre bêtes et aussi celle de l’Église, que les Juifs ont été mis de côté, et que l’Évangile est apparu dans ce monde pour sauver les pécheurs soit Juifs soit Gentils, pour révéler le mystère caché d’un peuple céleste, et pour faire comprendre aux principautés et aux puissances la sagesse de Dieu infiniment diversifiée. Un Juif qui se convertit maintenant, entre dans l’économie de la grâce ; mais là-dessus revient aussitôt la question : Dieu a-t-il donc rejeté tout son peuple ?

Il ne s’agit pas ici de son peuple spirituel, il est question de son peuple selon la chair, des siens, des Juifs. L’Apôtre dit, verset 28 : « Ils sont ennemis par rapport à l’Évangile, mais bien-aimés eu égard à l’élection à cause des Pères. » Dans ce chapitre XI il ne s’agit donc pas de l’Évangile, de l’appel des Juifs à la grâce par l’Évangile, bien qu’il y eût une élection pour l’Évangile d’entre ce peuple ; il s’agit des Juifs comme peuple de Dieu extérieur, des Juifs, selon la chair qui sont ennemis quant à l’Évangile, cependant bien-aimés, eu égard à l’élection à cause des Pères.

Est-ce que Dieu l’a rejeté, ce peuple ennemi par rapport à l’Évangile ? La réponse de l’Apôtre est : « À Dieu ne plaise ! »

Nous chrétiens, nous nous glorifions de ce principe que « Dieu ne se repent point de ses dons et de sa vocation ; » c’est bien, c’est un principe scripturaire ; mais à qui l’Apôtre l’applique-t-il ? Ce n’est pas à nous, c’est aux Juifs. Il est toujours bien important de prendre un passage de la Parole de Dieu dans son contexte, et non pas de l’arracher du terrain où Dieu l’a planté.

Pendant l’économie actuelle Dieu appelle son peuple céleste, il met de côté par conséquent son peuple terrestre, les Juifs. La nation juive ne doit pas entrer dans l’Église, « l’endurcissement, au contraire, est arrivé en Israël jusqu’à ce que la plénitude des Gentils soit entrée, » jusqu’à ce que tous les enfants de Dieu qui forment le corps de l’Église dans cette économie soient appelés.

Israël comme nation sera sauvé. Le Libérateur viendra de Sion ; il n’a pas rejeté son peuple. Ils sont ennemis par rapport à l’Évangile, et ils le seront jusqu’à ce que la plénitude des Gentils soit appelée ; mais le Libérateur viendra. Voilà l’abrégé de ce qui concerne les Juifs.

Du moment qu’on peut dire de l’économie des Gentils, qu’elle n’a pas persévéré dans la bonté de Dieu, on peut dire que tôt ou tard elle sera retranchée : « Bonté pour toi si tu persévères dans sa bonté ; autrement toi aussi tu seras retranché, » verset 22.

La racine de l’olivier n’est pas seulement Israël sous la loi ; loin de là, c’est Abraham, à qui a été adressé l’appel de Dieu. C’était la vocation d’un seul homme, séparé, élu, dépositaire des promesses ; le choix tombait sur Abraham et sur la famille d’Abraham selon la chair. Israël a servi d’exemple comme dépositaire des promesses et de la manifestation de l’élection de Dieu ; maintenant c’est l’Église.

Pour vous faire comprendre cette racine des promesses qui est Abraham, je dirai quelque chose sur la suite des économies qui ont précédé.

Premièrement, à la chute de l’homme, nous le voyons laissé à lui-même. Quoique non sans témoignage, il n’a point de loi, point de gouvernement, et la suite de cela fut le mal porté au plus haut degré, de sorte que le monde était rempli de violence et de corruption ; et Dieu l’a purifié par le déluge.

Ensuite vient Noé. Un changement a lieu ; ce changement c’est que le droit de vie et de mort, le droit d’exécuter la vengeance est mis dans la main des hommes : « Celui qui répand le sang de l’homme – par l’homme son sang sera répandu. » À cela est ajoutée une bénédiction de la terre plus ou moins grande : « Celui-ci, dit Lémec en parlant de Noé, nous soulagera par rapport à la terre que l’Éternel a maudite ; » et une alliance est faite de Dieu avec Noé et avec la création, alliance en témoignage de laquelle Dieu donne l’arc-en-ciel : « L’Éternel flaira une odeur d’apaisement, et dit : Je ne maudirai plus la terre, » (Gen. VIII, 21 ; IX, 6, 12 et 13). Voilà l’alliance donnée à la terre à la suite du sacrifice de Noé, qui était le type du sacrifice de Christ.

Je dirai en passant que Noé a manqué à cette alliance, comme a toujours fait l’homme. Au lieu de retirer des bénédictions de la terre, il commence à cultiver une vigne, et il s’enivre. Par sa faute le principe de gouvernement a également perdu sa force dans ses premiers éléments, et Noé qui tenait les rênes de ce gouvernement, devint le sujet de la dérision d’un de ses fils.

Nous voyons dans toutes les économies la chute immédiate de l’homme ; mais tout ce qui s’est perdu par la folie humaine sous toutes les économies sera retrouvé en Christ à la fin, la bénédiction de la terre, la prospérité des Juifs, la gloire de l’Église ; tout ce qui a paru et qui a été gâté entre les mains du premier Adam, refleurira dans celles du second Adam, époux de l’Église, roi des Juifs et de toute la terre.

Une autre chute encore plus terrible eut lieu à la suite de ce qui arriva à Noé. Dieu avait fait éclater ses jugements dans le déluge, et la Providence s’était ainsi révélée. Or, qu’a fait Satan ? Satan, tant qu’il n’est pas lié, s’empare toujours de l’état des choses ici-bas ; aussitôt donc que Dieu se manifesta dans ces jugements de providence, Satan se présenta aussi comme Dieu, il se fit Dieu ; n’est-il pas dit que « les choses que les Gentils offrent, ils les offrent au démon et non à Dieu. » Satan s’est donc fait le Dieu de cette terre (Jos. XXIV, 2). « Vos pères ont anciennement habité au-delà du fleuve et ont servi d’autres dieux, dit le Seigneur aux Israélites. C’est la première fois que nous voyons Dieu signaler l’existence de l’idolâtrie. Dès le moment qu’elle eut fait son apparition, Dieu appelle Abraham, et voilà pour la première fois l’appel de Dieu à une séparation extérieure de l’ordre de choses ici-bas, parce que Satan s’étant introduit comme le gouverneur céleste du monde, il a fallu que Dieu eût un peuple séparé des autres peuples, où la vérité pût se maintenir ; et toutes les voies de Dieu envers les hommes roulent autour de ce fait, qu’ici-bas le Seigneur a appelé Abraham et sa postérité pour être le dépositaire de cette grande vérité : Il n’y a qu’un seul Dieu. Par conséquent tout ce que Dieu fait sur la terre se rapporte entièrement et directement aux Juifs comme le centre de ses conseils terrestres et de son gouvernement. C’est ce que vous reconnaîtrez en lisant Deutér. XXXII, 8.

Vous verrez ces deux principes très-distinctement présentés dans la Parole : d’un côté les promesses faites à Abraham sans condition, de l’autre Israël les recevant sous condition, et perdant tout. Mais comme Abraham a reçu les promesses sans condition, Dieu ne peut jamais les oublier, quoiqu’Israël y ait manqué après s’être engagé avec condition ; et c’est un principe important ; car si Dieu eût manqué à ses promesses envers Abraham, il pourrait manquer aussi à ses promesses envers nous.

En Sinaï, Israël prit les promesses sous condition, et y manqua ; mais cela n’a nullement diminué la validité et la force des promesses faites à Abraham quatre cent trente ans auparavant. Je ne parle pas maintenant de cette promesse spirituelle, « Toutes les nations seront bénies en toi, » promesse qui a reçu un accomplissement partiel par l’Évangile sous cette économie ; mais je vais vous montrer qu’il y a des promesses faites à Israël qui reposent sur la même fidélité de Dieu.

Nous commencerons nos citations sur ce sujet par la promesse faite Gen. XII. C’est l’appel d’Abram qui se trouvait alors au milieu de sa famille idolâtre. C’est une promesse très-générale, mais qui embrasse les bénédictions temporelles aussi bien que celles qui sont purement spirituelles. Les deux espèces de promesses se trouvent dans le même verset également sans condition. La partie spirituelle de la promesse se trouve répétée une fois chapitre XXII : c’est la seule fois, tandis que les promesses temporelles sont souvent répétées. Au chap. XV nous avons la promesse de la terre, promesse fondée sur une alliance faite avec Abraham, aussi sans condition ; c’est un don absolu du pays. Il s’y trouve aussi la promesse d’une nombreuse postérité, versets 5 et 18 ; et même les limites exactes du pays donné, verset 18 et ce qui suit. Chap. XVII, versets 7 et 8, la promesse de la terre est renouvelée. Ces promesses sont confirmées à Isaac, XXVI, 3, 4 ; à Jacob, XXXV, 10-12. Voilà « les promesses faites aux pères » et à Israël aimé à cause des pères, faites à Abraham sans condition aucune, les promesses terrestres comme les promesses spirituelles.

Si l’on dit que les promesses spirituelles sont sans condition, les promesses temporelles sont sans condition aussi. Il y a autant de certitude dans la promesse faite à Abraham « Je te donnerai ce pays, » que dans celles qui nous sont faites à nous Gentils.

Je ne cite pas la lutte de Jacob. On croit qu’elle était la preuve d’une foi extraordinaire en cet homme : c’est vrai ; mais en même temps c’est une foi qui, exercée après une conduite très-répréhensible, a été accompagnée d’une humiliation évidente : c’est Dieu qui a lutté contre lui ; mais il a soutenu sa foi.

Ainsi Dieu s’est fait « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, » héritiers de ses promesses, et pèlerin sur la terre.

Nous verrons que Dieu se prévaut de ce nom, pour ainsi dire, sur la terre, et que les fidèles en Israël y puisent toujours les motifs de leur confiance : « Tu diras aux enfants d’Israël, dit-il à Moïse : l’Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous ; c’est là mon Nom éternellement, c’est là mon mémorial dans tous les âges. »

Mais d’un autre côté, Israël s’est mis en relation avec Dieu d’après un principe qui est l’opposé de tout cela, le principe de la propre justice, le principe de la loi, en vertu duquel, reconnaissant que nous devons l’obéissance à Dieu, nous l’entreprenons par nos propres forces. Car l’histoire du peuple d’Israël est, en grand et même dans les détails de ses circonstances, l’histoire de nos cœurs.

Exod. XIX. Vous allez voir le changement immense qui a lieu dans l’état d’Israël. Jusqu’ici nous avons vu les promesses sans conditions faites à Israël ; si vous par courez les chap. de l’Exode, depuis le XVe jusqu’au XIXe, vous verrez que Dieu leur avait donné toutes choses gratuitement, et même malgré leurs murmures, la manne, de l’eau à boire, le sabbat ; qu’il les avait soutenus dans leur combat avec Amalec en Rephidim ; tout cela il le leur rappelle : « Vous avez vu, leur dit-il, comment je vous ai portés comme sur des ailes d’aigle, et vous ai amenés jusqu’à moi, et maintenant si… »

Voici maintenant, pour la première fois dans les relations de Dieu avec Israël, ce petit mot si : « maintenant si vous obéissez exactement à ma voix, vous serez aussi mon propre bien, choisi d’entre tous les peuples ; car toute la terre m’appartient ; et vous me serez un royaume sacerdotal et une nation sainte. »

Or, dès qu’il y a une condition, c’en est fait de nous, parce que le premier jour où nous sommes dans cette alliance avec condition, nous ne la gardons pas ; et voilà la folie d’Israël. En vain Dieu envoie sa loi, qui est bonne, sainte et juste ; pour un pécheur sa loi est la mort, parce qu’il est pécheur ; et dès le moment que Dieu nous donne sa loi sous condition, il nous la donne non parce que nous pouvons obéir, mais pour nous faire comprendre plus clairement que nous sommes perdus, parce que nous l’avons violée.

Les Israélites auraient dû dire : Il est vrai, nous devons t’obéir, mais nous avons manqué tant de fois, que nous n’osons pas prendre les promesses sous une telle condition. Au lieu de cela, que disent-ils ? « Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit ; » ils s’engagent à accomplir tout ce que l’Éternel a dit ; ce peuple prend les promesses sous la condition d’obéir, exactement. Quelle est la conséquence de cette témérité ? Le veau d’or est fait avant que Moïse soit descendu de la montagne. Quand nous, pécheurs, nous prenons l’engagement d’obéir exactement à Dieu, quoique l’obéissance soit toujours un devoir, et sous peine si nous n’obéissons pas, de perdre la bénédiction, dans ce cas toujours nous manquons. Il faut que nous disions : « Nous sommes perdus ; » car la grâce suppose notre ruine. C’est cette instabilité totale de l’homme sous condition que l’Apôtre veut démontrer (Gal. III, 17, 21) lorsqu’il dit : « Le Médiateur n’est pas d’un seul, » c’est-à-dire que dès le moment qu’il y a un médiateur, il y a deux parties. « Mais » Dieu n’est pas deux, « Dieu est seul, » et quelle est l’autre partie ? C’est l’homme.

Eh bien ! il n’y a rien de stable en l’homme, c’est pourquoi il a succombé sous le poids de ses engagements, et c’est ce qui arrivera toujours. » Mais la loi ne peut pas annuler les promesses faites à Abraham ; la loi qui est venue 430 ans plus tard ne peut point abolir la promesse, et la promesse a été faite à Abraham, non pas seulement pour la bénédiction des nations, mais aussi pour assurer le pays et les bénédictions terrestres à Israël.

Le raisonnement de l’Apôtre, à l’égard des promesses spirituelles, s’applique également aux promesses temporelles faites aux Juifs. Nous voyons qu’Israël n’en a pas pu jouir sous la loi. En effet, tout fut perdu quand il eut fait le veau d’or. Néanmoins l’alliance à Sinaï a été fondée sur le principe d’obéissance (Exod. XXIV, 24. « Ensuite il prit le livre de l’alliance et le lut, le peuple l’écoutant, lequel dit : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit et nous obéirons. Moïse donc prit le sang… » Voilà l’alliance sanctionnée par le sang sur ce principe : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. Vous savez que le peuple fit le veau d’or, et que Moïse détruisit les tables de la loi.

Maintenant, dans Exode XXXII, vous verrez comment les promesses faites avant la loi furent la ressource de la foi. C’est ce qui soutint le peuple par l’intercession de Moïse, même dans la chute, et vous verrez comment, par le moyen d’un médiateur, Dieu revint à l’homme après sa faute, versets 9 et 10 : « C’est un peuple de col raide, laisse-moi, et ma colère s’embrasera contre eux, et je les consumerai ; mais je te ferai devenir une grande nation. » Alors Moïse supplia l’Éternel : « Reviens de l’ardeur de ta colère et te repens du mal que tu veux faire à ton peuple. Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël tes serviteurs, auxquels tu as juré par toi-même en leur disant : Je multiplierai ta postérité comme les étoiles des cieux, et je donnerai à ta postérité tout ce pays dont j’ai parlé, et ils l’hériteront à jamais. » — Et l’Éternel se repentit du mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple. »

Voilà donc, après la chute d’Israël, Moïse suppliant Dieu, pour sa gloire, de se souvenir des promesses faites à Abraham, et Dieu se repentant du mal qu’il voulait faire à son peuple.

Voyez Lév. XXVI. Ce chapitre est une menace de tous les châtiments qui devaient venir sur Israël infidèle. Verset 42 : « Et alors je me souviendrai de mon alliance que j’ai faite avec Jacob, Isaac et Abraham, et je me souviendrai aussi de la terre. »

Voilà comme Dieu revient à ses promesses faites sans condition longtemps avant la loi. Vous verrez que c’est ce qui est applicable aux derniers temps.

Il y a deux autres alliances faites avec Israël pendant son séjour dans le désert. Nous avons vu que l’alliance sous la loi, ayant été violée, l’intercession de Moïse donna lieu à une autre alliance, XXXIII, 14 et 19, dont nous avons les bases, chap. XXXIV, verset 27. L’Éternel dit : « Écris ces choses ; car, selon la teneur de ces paroles, j’ai fait alliance avec toi et tout Israël. »

Remarquez ici avec toi, car il y a un changement très-notable dans le langage de Dieu. Dieu avait toujours dit en Égypte : « Mon peuple, mon peuple. » Du moment qu’ils ont fait le veau d’or, il ne le dit plus, il prend le mot qu’ils ont dit : « Ton peuple, ton peuple, que tu as fait sortir d’Égypte ; » car Israël avait dit : « Ce Moïse, cet homme qui nous a fait sortir d’Égypte, » Exod. XXXII, 1. Dieu les prend par leur langage. Qu’arriva-t-il alors ? Moïse intercéda, et il ne permit pas en quelque sorte à Dieu de dire : « Ton peuple ; » Moïse lui dit : « Ton peuple ; il insista toujours sur cette expression : « ton peuple. »

Maintenant c’est une alliance faite avec Moïse comme médiateur. Voici le principe de la souveraineté de la grâce, principe introduit quand tout était perdu, la condition de la loi ayant été violée. Si Dieu n’était pas Souverain, quelle aurait été la conséquence de cette violation ? La destruction de tout le peuple. C’est-à-dire que, bien que la souveraineté de Dieu soit éternelle, elle se révèle lorsqu’elle devient l’unique ressource d’un peuple perdu par ses voies ; et cela a lieu par le moyen d’un médiateur.

Vous verrez encore une alliance, Deut. XXIX, 1 : « Ce sont ici les paroles de l’alliance que l’Éternel commanda à Moïse de traiter avec les enfants d’Israël au pays de Moab, outre l’alliance qu’il avait traitée avec eux en Horeb. » Voici le sujet de cette troisième alliance avec les Israélites ; Dieu la traite avec eux, afin que sous elle, étant obéissants, ils pussent continuer à jouir de la terre.

Ils n’ont pas gardé cette nouvelle alliance, par conséquent ils ont été expulsés de leur terre. C’est à l’époque de cette troisième alliance qu’Israël y avait été installé, et par l’observation de cette alliance il l’aurait conservée. Voy. versets 9, 12, 13 ; voyez aussi, pour cet appel aux promesses sans conditions, Deut. IX, 5, 27, et X, 15. Dans Mich. VII, 19, 20, nous voyons ces mêmes promesses faites à Abraham, source de l’espérance prophétique. Dans Luc nous voyons que le fidèle Israélite Siméon les rappelle comme le sujet de la confiance d’Israël, qui par ces promesses se reposait sur la fidélité de Dieu.

Jusqu’ici nous avons vu en vertu de quel principe on est entré dans la terre de Canaan. Mais nous avons aussi vu qu’avant la loi Dieu leur avait promis la terre comme possession perpétuelle par des alliances et des promesses faites sans conditions ; et c’est par le moyen de ces promesses, par la médiation de Moïse, qu’Israël est épargné, et jouit enfin de la terre promise par la troisième alliance faite dans les plaines de Moab.

Après la chute des Israélites dans cette terre promise, reste à appliquer à leur rétablissement à venir toutes les promesses faites à Abraham. Après que ce peuple a manqué de toute manière à Dieu, les prophètes nous feront voir que Dieu lui a promis de le rétablir dans son pays, sous Jésus-Christ son roi, qui est le plein accomplissement de toutes les promesses temporelles.

Souvenons-nous, chers amis, que, dans ce que nous avons dit, nous avons la révélation du caractère de l’Éternel, et que, bien que ces choses soient arrivées à Israël, elles sont arrivées de la part de Dieu ; et que par conséquent elles sont la manifestation du caractère de Dieu en Israël pour nous. Israël est le théâtre sur lequel Dieu a déployé tout son caractère ; et il ne s’agit pas seulement d’Israël, il y va de la gloire de Dieu et de l’honneur de ses perfections. Si Dieu pouvait faillir à ses dons envers Israël, il pourrait faillir à ses dons envers nous.

Nous poursuivrons l’histoire de l’état de ce peuple dans la réunion prochaine.

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