La Résurrection, vérité fondamentale de l’Évangile

IMPORTANCE DE LA DOCTRINE DE LA RÉSURRECTION, ET BUT DE CE TRAITÉ.

Que la doctrine de la Résurrection de Christ et de l’Église soit d’une grande importance, c’est ce dont conviendra sans doute tout fidèle qui réfléchit sur les espérances que nous possédons dans le Sauveur pour le siècle avenir. Mais plus on sonde les Écritures, plus on peut se convaincre que dans celle doctrine est renfermée la vérité qui sert de base à la Bonne Nouvelle, celle qui imprime à la Rédemption un caractère positif, celle qui donne une puissance réelle à toutes les autres doctrines des Écritures. Le mystérieux sacrifice offert sur la croix est sans doute la racine du Christianisme, puisqu’il est la manifestation la plus éclatante de l’amour de Dieu envers les pécheurs, Rom. V, 6–8 : mais s’il eût été possible que la mort retînt le Sauveur dans ses chaînes, ce sacrifice, au lieu d’être une source de salut, de paix et de joie, nous aurait laissés dans un désespoir que rien n’eût été capable d’apaiser. Car, selon la décision du St. Esprit, si Christ n’est point ressuscité, notre foi est vaine, et nous sommes encore dans nos péchés, 1 Corinth. XV, 14. De qui la mort se dessaisirait-elle, si le Prince de la vie n’en avait pas triomphé ?

C’est donc la résurrection qui, seule jette une brillante lumière au milieu des ténèbres dont est couverte la tombe de Christ, du Juste par excellence, et qui renverse ce trophée de la victoire momentanée du prince de ce monde sur le Prince de la vie. Par elle s’explique celle espèce d’asservissement à la puissance du diable et à l’inexorable justice de Dieu, sous lequel Jésus a voulu se mettre pendant un temps. C’est elle encore qui caractérise la mission, ou plutôt le ministère des douze ; car sur le point de choisir quelqu’un d’entre les disciples pour remplir le vide que les crimes de Judas avaient laissé dans leur nombre, Pierre se levant au milieu d’eux déclara que la résurrection devait être l’objet solennel de leur témoignage, Act. I, 16–22. Et nous voyons qu’en effet la victoire du Christ sur la mort, comme celle de tous les fidèles avec Lui, fut le sujet des premières prédications que firent les témoins de Jésus à Jérusalem, Act. II, III, IV, 1, 2, et chez les Gentils, Act. X. Pour ne pas multiplier les citations sans nécessité, nous renverrons nos lecteurs à l’exposition la plus ample que l’Esprit Saint nous ail laissé de la doctrine de la résurrection ; nous voulons dire au chapitre XV de la 1re Épître aux Corinthiens. Tout ce magnifique morceau est consacré à développer la nature, les preuves et l’importance de la résurrection du Chef et de celle des membres ; l’une et l’autre constamment unies ou présentées d’une manière indissoluble dans le Nouveau Testament. Aussi, vu la place qu’occupent ces deux faits dans la doctrine Évangélique, ne sera-t-on pas surpris que Satan ait déployé, dès le principe, une grande violence contre ceux qui les annonçaient, Act. V, 17 ; et que comme il avait formé, dans la justice Pharisaïque, une opposition à la grâce de Dieu et à la parfaite justice de Christ, il ait préparé le Sadducéisme ancien et moderne pour renverser ce dont les Apôtres devaient être les témoins jusqu’aux extrémités de la terre, et ce qui fonde l’assurance de la foi, aussi bien que ce qui est la base de l’espérance des enfants de Dieu.

Le but que nous nous proposons dans ce traité, est de justifier ce que nous venons d’affirmer d’une manière générale. Nous désirerions attirer l’attention de nos lecteurs sur deux principes relatifs à la résurrection ; lesquels moyennant la grâce du Seigneur, serviront à leur faire comprendre que dans celle doctrine se trouvent réunies, 1° les fondements et les espérances du Christianisme ; 2° la justification des fidèles et la sanctification, qui est pour ces derniers le déploiement de la vie chrétienne dans leur cœur, leurs discours et leur conduite.

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