La Résurrection, vérité fondamentale de l’Évangile

OBSERVATIONS GÉNÉRALES ET CONCLUSION.

Tout ceci n’est qu’une faible ébauche dans laquelle nous n’avons pu, bien loin de l’avoir épuisé, qu’effleurer le sujet le plus important de la Bible. La résurrection est le point capital de la vérité divine, et pour ainsi dire le comble de l’édifice des dispensations du Seigneur à l’égard de Son Église. C’est la perfection à laquelle Dieu veut amener ses enfants, et dans laquelle ils entreront un jour tous ensemble, voyez 1 Corinth. XIII, 10-12. Hébr. XI, 39, 40. Depuis que le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, le péché a régné pour donner la mort, Rom, V, 21, et le corps est mort à cause du péché, Rom. VIII, 10. Christ en nous, est notre affranchissement de la Loi de ces deux ennemis, mais non pas de leur influence, car nous sommes appelés au combat, à la vigilance, à la prière et finalement à la mort. La résurrection seule sera notre victoire complète et finale : Car Celui qui est mort est justifié du péché, dit l’Apôtre Paul : or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivons aussi avec lui, sachant que celui qui est ressuscité des morts ne meurt plus et que la mort n’a plus d’empire sur lui, Rom. VI, 7-9. Cette vérité, que les morts revivront, est présentée dans les écrits de l’Ancien Testament comme la source de la joie et de l’espérance des Saints ; voyez Job. XIX, 25-27. Ps. XVI, 9, 10. Ésaïe, XXVI, 19 ; comme le fondement du jugement moral que nous devons porter sur le monde et sur cette vie, Ps. XVII, 14, 15 ; XLIX, 5, etc. Ésaïe, XXXVIII, 18, 19, qui ne paraissent réellement dans leur jour, ou plutôt dans leur vanité, qu’à la lueur de la résurrection. Ce privilège est même tellement inséparable des relations qui unissent Dieu et son peuple, que le Sauveur tire de ce que Dieu est Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, la conséquence que ces patriarches vivent pour Dieu et qu’ils ressusciteront ; Luc, XX, 37, 38. — Est-ce sous ce point de vue que depuis des siècles on a considéré la doctrine de la résurrection ?

Mais nous nous arrêterons, et ne serons plus qu’une seule observation. On pense généralement que le chapitre XX de l’Apocalypse est le seul appui que la Parole de Dieu fournisse à l’idée d’une résurrection des saints, séparée de celle des méchants par un grand espace de temps : nous avons vu le contraire dans les pages qui précédent. Il est trop positivement enseigné que l’Église ressuscitera lors du retour de Jésus, pour qu’on puisse le nier, 1 Corinth. XV, 23. Phil. III, 20, 21. 1 Thes, IV, 14-17. À quiconque reçoit avec simplicité les Écritures, et notamment Luc, XIX, 11-27 ; Daniel, VII, 13, 14, 27 ; Act. III, 20, 21, il doit être évident que Jésus reviendra pour régner sur la terre, pour mettre ses ennemis sous ses pieds, et procurer à la création entière le repos après lequel elle soupire ; comparez Rom. VIII, 19-21, avec Ésaïe, XI, 1-12. Psaumes, CXVI, 11-13, CXLVII. Nous trouvons en Apoc. xix, xx, des détails sur cette arrivée et ce règne dont la Parole de Dieu nous entretient si souvent : entr’autres circonstances l’Esprit Saint y révèle clairement la précession de la résurrection des saints. C’est mille ans avant le reste des morts que l’Église ressuscitera, afin de régner avec Christ, et d’être manifestée dans la gloire avec Lui en qui sa vie est maintenant cachée en Dieu, après avoir porté ici-bas son opprobre. Tel est le fait de ce majestueux et imposant édifice de la rédemption, qui ayant son fondement dans les parties les plus basses de la terre, dans le tombeau de Christ, s’élève de degrés en degrés jusque dans les régions de la béatitude, et réalise pour la gloire des croyants ce que l’orgueil des premiers hommes après le déluge avait, dans leur révolte, inutilement essayé de faire pour se mettre à l’abri des eaux du déluge. Du sépulcre du Bien-aimé monte, semblable à l’échelle de Jacob, un arbre de vie qui, tout en cachant sa tête dans les cieux, étend son branchage sur un monde misérable pour le bénir ; et tout en frayant aux pécheurs une route pour arriver à la perfection qui se trouve à son sommet, fournit abondance de nourriture aux saints dans les fruits qu’il rapporte, savoir les promesses de Dieu.

Chrétiens, connaissez-vous la puissance de la résurrection de Christ ? Phil. III, 10. Vos pensées sont-elles celles de personnes ressuscitées avec Lui, qui cherchent les choses qui sont en haut où Christ est assis à la droite de Dieu ? Le salut est-il une chose accomplie pour votre âme, en sorte que, dans la parfaite assurance d’une nouvelle vie devant Dieu, comme des brebis connues du Seigneur, vous puissiez sous la conduite du bon Berger, entrer, sortir et trouver de la pâture dans les choses auxquelles Il prend Son plaisir, dans Sa parole, Ses promesses, Son service ? Ayant fait votre compte que vous êtes vivants en Lui, êtes-vous morts au péché, morts aux plaisirs, aux grandeurs, à la joie et à la gloire semblable à une fleur qui tombe, d’un monde qui a crucifié le Seigneur du Ciel, le Prince de la vie ? Ont-elles perdu de leur influence sur votre imagination, vos affections et vos pensées, ces choses de la terre, qui, par leur influence sur l’homme, ont causé la mort de Jésus ? Ne désirez-vous pas encore être quelque chose, quand ce serait peu de chose, dans ce siècle présent ; et avez-vous fait le sacrifice que Paul avait fait lui-même quand il avait compris ce que c’est que la résurrection de Christ ? Phil. III, 4-11. — Oh ! peuple de Dieu, peuple dur d’entendement et tardif de cœur à croire la vérité, peuple encore dans l’ignorance de ce que c’est que les vraies richesses et la vraie liberté ! quand est-ce donc que ces ténèbres qui entourèrent la croix et annoncèrent que le jour d’une félicité terrestre était passé, cesseront-elles de former un brouillard épais sur ton âme ? Quand désireras-tu respirer le pur atmosphère de l’affranchissement spirituel par une foi simple en la résurrection de Jésus ? Est-ce être vivant avec Christ, que de participer avec les morts ? Est-ce être vivant avec Christ que de n’être pas mort à tout ce que la chair désire ?

Mais si la vie du Christ ressuscité, la joie et la lumière qu’elle apporte dans le cœur, l’amour divin dont Jésus est l’objet de la part du Père, et dont il est l’expression pour nous ; — si les beautés magnifiques de la sainteté qui se voient maintenant dans les lieux célestes, beautés qui seront un jour le partage des ressuscités ; — si l’hommage parfait et universel que Dieu recevra dans le siècle à venir de cœurs qui ne se lasseront jamais d’adorer, parce que l’adoration renouvellera sans cesse leur force ; — si la perspective de voir les Cieux et la terre remplis de la gloire de Dieu, fournit un sujet intarissable et continuel de louanges aux êtres glorifiés en vertu de la résurrection de Jésus, et à tous les Anges ; — si ces choses vous plaisent, vous sourient, vous font soupirer après le terme du voyage, et vous hâter pour le jour de la résurrection de notre Seigneur, — alors mortifiez vos membres qui sont sur la terre, et que le péché ne règne plus dans vos corps mortels pour que vous lui obéissiez dans les convoitises de ce corps, Coloss. III, 5. Rom. VI, 12. Vous êtes venus à un mont de Sion, à la cité du Dieu vivant, à la Jérusalem céleste et aux milliers d’anges, à la réunion générale et à l’assemblée de premiers-nés, dont les noms sont écrits dans les Cieux ; à Dieu qui est le Juge de tous, à Jésus le Médiateur de la nouvelle alliance, et au sang de l’aspersion qui prononce de meilleures choses que celui d’Abel, Hébr. XII, 22-24 : y a-t-il là une place pour quelqu’un des objets de la convoitise de ce monde dont Satan est le prince ? Non ; la porte de ce séjour est trop étroite ; le voile de la chair de Christ n’a pas été déchiré pour ouvrir l’entrée des lieux saints à ce qui n’a pas reçu l’aspersion de son sang, Hébr. X, 19, 20 : la mort de Jésus qui nous donne la liberté d’y entrer, est la délivrance du joug du péché aussi bien que de sa culpabilité : et pour y pénétrer il faut laisser en arrière tout ce qui est de la chair et du monde ; car ce sont là des choses qui ne sont point cachées avec Christ en Dieu, et qui ont déjà joué leur rôle sur la terre en dressant le gibet où le Fils de l’homme a été suspendu.

L’amour du monde est inimitié contre Dieu, Jacq. IV, 4. Crois-tu cela, Chrétien ? — Une nouvelle vie est la seule chose qui puisse entrer dans la Nouvelle Jérusalem, dans la patrie du peuple ressuscité, dans le repos réservé au peuple de Dieu. Il y aura là de quoi satisfaire les affections, de quoi combler les désirs, de quoi rassasier de bonheur et de joie. Mais de qui sera-ce le partage ? jamais, à coup sûr, de l’âme qui a logé en elle-même autre chose que Christ, qui nourrit des affections autres que spirituelles, des désirs autres que celui de glorifier Christ, ou qui aspire à une autre félicité que celle de ressembler à Christ par la contemplation de Sa gloire.

Chrétien, souviens-toi qu’une sentence de mort est écrite sur les choses visibles, et qu’en les chérissant tu ne fais que semer pour la corruption. La résurrection de Jésus te donne le droit de les laisser, de les ensevelir dans la tombe d’où Il est sorti victorieux, et d’y ensevelir la mort même avec elles ; afin de vivre désormais, non selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, et comme étant héritier avec Jésus, dans la vie nouvelle, de toutes les promesses qui sont déjà réalisées en Lui. Songe que si tu es sauvé, tu es ressuscité avec le Christ.

Puisse Celui de qui procède toute grâce excellente et tout don parfait, réaliser en toi toutes ces choses ! Amen !

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