Dialogue avec Tryphon

XIII

1 Mais ce n’est pas à de semblables ablutions que vous renvoie Isaïe, pour vous purifier du meurtre ou d’autres crimes semblables ; toute l’eau de la mer ne serait pas capable de les effacer. Mais il annonçait déjà le seul bain salutaire, le seul véritable, celui de la pénitence, ce baptême qui purifie non par le sang des boucs et des brebis, ou par le sacrifiée d’une génisse, ou par une offrande de farine, mais par la foi au sang de celui qui est mort pour expier le péché. Et n’est-ce pas ce que signifient ces paroles d’Isaïe : 2 « Le Seigneur a déployé son bras aux yeux des nations ; tous les peuples, jusqu’aux confins de la terre, verront le salut qui vient de Dieu. Retirez-vous, retirez-vous ; sortez et ne touchez rien d’impur. Sortez du milieu de la foule, sépares-vous, ô vous qui portez les vases du Seigneur, vous ne marcherez pas en tumulte, le Seigneur précédera vos pas, le Seigneur Dieu d’Israël vous rassemblera. Mon serviteur sera plein d’intelligence, grand et élevé en gloire ; 3 ainsi que plusieurs se sont étonnés, Jérusalem, à la vue de tes ruines, son visage sera sans éclat et sa figure méprisée. Mais la multitude des nations l’admirera, devant lui les rois garderont le silence ; car ceux à qui il n’a point été annoncé verront, ceux qui n’ont point entendu comprendront. Qui croira à notre parole ? Pourquoi le bras du Seigneur a-t-il été révélé ? Nous l’avons annoncé comme un faible arbrisseau qui s’élève en la présence du Seigneur, comme un rejeton qui sort d’une terre aride ; 4 il n’a ni éclat, ni beauté, nous l’avons vu, et il était méconnaissable et le plus abandonné des hommes ; homme de douleur, il est familiarisé avec la misère, son visage est obscurci par les opprobres, il a été méprisé et compté pour rien. Il a vraiment lui-même porté nos infirmités ; il a souffert pour nous, nous l’avons vu dans la douleur, chargé de blessures et d’affliction ; 5 il a été blessé à cause de nos iniquités, il a été brisé pour nos crimes ; le châtiment qui doit nous procurer la paix s’est appesanti sur lui, nous avons été guéris par ses meurtrissures. Mous nous sommes tous égarés comme des brebis, chacun de nous se perdait dans sa voie, et le Seigneur a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous ; et lui, dans son affliction, n’a pas ouvert la bouche : il a été conduit à la mort comme un agneau, il est resté muet comme une brebis devant celui qui la tond, 6 il est mort au milieu des angoisses après un jugement. Qui racontera sa génération ? Il a été retranché de la terre des vivants, il a été conduit à la mort pour les iniquités de mon peuple. On lui réservait la sépulture de l’impie, il a été enseveli dans le tombeau du riche, parce qu’il a ignoré l’iniquité et que le mensonge n’a pas souillé sa bouche. Le Seigneur veut guérir ses plaies ; parce qu’il a été livré pour le péché, il verra sortir de lui une race immortelle ; 7 oui, Dieu veut arracher son cœur à la douleur, lui montrer sa lumière, accomplir par lui sa volonté et justifier un grand nombre d’hommes. Oui, dis-je, il portera nos péchés ; mais aussi il possédera un peuple nombreux, il distribuera lui-même la dépouille des justes, et cela parce qu’il a été livré à la mort, qu’il a été mis entre des scélérats, parce qu’il a porté les péchés de tous et qu’il a été livré pour leurs iniquités. 8 Réjouis-toi, stérile qui n’enfante pas ; chante des cantiques de louanges, pousse des cris de joie, toi qui n’avais pas d’enfants. L’épouse abandonnée, a dit le Seigneur, est devenue plus féconde que celle qui a un époux. Étends l’enceinte de tes pavillons, déploie les voiles de tes tentes, n’épargne rien, allonge tes cordages, affermis tes pieux ; pénètre à droite, à gauche, ta postérité héritera des nations et remplira les villes désertes. 9 Ne crains pas, tu ne seras pas confondue, tu n’auras point à rougir, tu ne connaîtras plus le honte ; tu oublieras la confusion de la jeunesse, tu ne te rappelleras plus l’opprobre de ta viduité. Le Seigneur a signalé son nom. Ton Sauveur, c’est le Dieu d’Israël, qui désormais sera appelé le Dieu de toute la terre. Le Seigneur t’a appelée, comme une femme dans l’abandon et dans la douleur, comme une épouse répudiée dès sa jeunesse. »

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