Dialogue avec Tryphon

LXXIII

1 Du quatre-vingt-quinzième psaume de David, ils ont fait disparaître ces deux mots : « par le bois. » Le texte portait : « Dites aux nations : Le Seigneur a régné par le bois. »

Ils ont laissé : « Dites aux nations : Le Seigneur a régné. »

2 Voyez s’il est un seul Israélite dont on ait pu dire, comme de Dieu et du Seigneur, qu’il a régné sur les nations, excepté ce Jésus crucifié et ensuite ressuscité, affranchi de la mort comme l’atteste l’Esprit saint dans le même psaume. Il déclare encore qu’il n’a rien de commun avec les dieux des nations ; que ceux-ci ne sont que des simulacres qui représentent les démons. 3 Pour que vous compreniez bien le sens du psaume, je vais vous le citer tout entier.

Le voici : « Chantez à Jéhovah un nouveau cantique ; que toute la terre entonne des hymnes à Jéhovah. Célébrez Jéhovah, bénissez son nom, annoncez de jour en jour que notre salut vient de lui. Racontez sa gloire parmi les nations, et ses merveilles au milieu de tous les peuples. Jéhovah est grand, il est digne de toutes nos louanges, il est terrible par-dessus tous les dieux. Tous les dieux des nations ne sont que de vains simulacres, mais Jéhovah a fait les cieux. La gloire et la majesté marchent devant lui ; la force et la splendeur sont dans son sanctuaire. Apportez à Jéhovah, famille des nations, apportez à Jéhovah la gloire et la puissance. Apportez à Jéhovah la gloire due à son nom ; 4 apportez votre offrande, entrez dans ses parvis. Courbez-vous devant Jéhovah dans la splendeur de son sanctuaire ; habitants de la terre, tremblez en sa présence. Dites parmi les nations : Jéhovah règne, la terre sera affermie et ne sera point ébranlée ; il va juger les peuples selon sa justice. Que les cieux s’en réjouissent, que la terre tressaille, que la mer mugisse avec tout ce qu’elle renferme. Que les campagnes et tout ce qui les habite soient dans l’allégresse, que les arbres des forêts tressaillent de joie devant Jéhovah ; il vient, il vient juger la terre ; il jugera l’univers dans sa justice et les peuples dans sa vérité. »

5 Tryphon me répondit : – Dieu seul peut savoir si les princes du peuple ont retranché, comme vous le dites, quelque passage des Écritures ; du reste, la chose me paraît incroyable.

6 – Ainsi doit-elle vous paraître, lui répondis-je ; car ils ont commis un crime bien plus affreux que lorsqu’ils élevèrent un veau d’or, après avoir été nourris par la manne dans le désert ; que lorsqu’ils immolèrent leurs enfants au démon, que lorsqu’ils firent mourir les prophètes eux-mêmes ; mais supposez que je ne vous ai point parlé des passages qu’ils ont frauduleusement supprimés, est-ce que tant d’autres déjà cités, indépendamment de ceux que nous citerons plus tard et que vous admettez avec nous, ne suffisent pas et au-delà pour établir la vérité des points que nous discutons en ce moment ?

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