Dialogue avec Tryphon

XCVI

1 Ces paroles de la loi : « Maudit soit celui qui est pendu à une croix ! » confirment notre espérance qui s’attache à Jésus crucifié, au lieu de l’ébranler ; et pourquoi ? C’est que nous y trouvons, non pas une malédiction de la part de Dieu contre Jésus crucifié, mais une prédiction de ce que vous tous et vos semblables deviez faire en refusant de reconnaître que ce Jésus existe avant les siècles, qu’il est le prêtre éternel du Très-Haut, qu’il est roi, qu’il est le Christ. 2 Voyez ce qui se passe sous vos yeux. Vous maudissez dans vos synagogues tous ceux qui portent son nom ; les païens, de la malédiction passent à l’effet, puisqu’ils nous mettent à mort sur le simple aveu que nous leur faisons d’être Chrétiens. Eh ! que disons-nous à tous ? Nous sommes vos frères. Que n’embrassez-vous plutôt la vérité qui nous vient de Dieu ? Mais ne pouvant vous désarmer ni les uns ni les autres ; tous voyant au contraire rivaliser de haine et de fureur pour nous contraindre à renier Jésus-Christ, nous préférons la mort et nous la recevons avec joie, persuadés, comme nous le sommes, que Dieu nous accordera, en échange de cette vie, tous les biens qu’il nous a promis par son Christ. Nous répondons à toutes vos persécutions par les plus tendres prières ; nous supplions le Christ d’avoir pitié de vous ; c’est lui-même qui nous enseigne à prier pour nos ennemis : « Aimez ceux qui vous persécutent, nous dit-il, soyez bons et miséricordieux comme votre Père céleste. »

Et ne voyons-nous pas, en effet, combien ce Dieu tout-puissant est plein le miséricorde et de bonté ? Ne fait-il pas lever son soleil sur les ingrats aussi bien que sur les justes ? Ne fait-il pas pleuvoir sur les méchants comme sur les bons ? Mais nous savons de loi qu’il doit nous juger tous.

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