Dialogue avec Tryphon

CVIII

1 Tous ceux de votre nation savaient bien ce qui était arrivé à Jonas, et cependant lorsque le Christ leur disait qu’il ne leur serait pas donné d’autre signe, et qu’il les exhortait à faire pénitence de leurs crimes, sinon avant, du moins après sa résurrection, et à fléchir le Seigneur par leurs larmes, à l’exemple des Ninivites, s’ils voulaient préserver et le peuple et la ville de la destruction ; 2 non-seulement vous n’avez pas fait pénitence quand vous avec su qu’il était vraiment ressuscité, mais encore, ainsi que je vous l’ai déjà reproché, vous avez préposé des hommes de votre choix pour aller publier par toute la terre qu’un imposteur du nom de Jésus avait formé une secte d’hommes impies et sans loi ; que ce Jésus avait été crucifié, et que ses disciples l’avaient enlevé pendant la nuit du tombeau où il avait été déposé après qu’on l’eut détaché de la croix ; qu’ils trompèrent les hommes en publiant qu’il était ressuscité d’entre les morts et monté au ciel. Vous n’avez pas craint d’ajouter que ce Jésus enseignait lui-même je ne sais que des d’hommes impies, affreux, exécrables, dogmes que vous inventez et que vous débitez partout pour soulever l’indignation publique contre ceux qui professent que Jésus est vraiment le Christ, le maître par excellence, le fils de Dieu. 3 Que dirai-je encore ? Votre ville a été prise, votre pays est dévasté, ainsi qu’il l’avait prédit ; et, loin de faire pénitence, vous le chargez de malédictions, lui et tous ceux qui croient en lui.

Nous, au contraire, nous ne haïssons ni vous, ni ceux à qui vous avez inspiré de pareils sentiments à notre égard. C’est trop peu pour nous de ne pas vous haïr, nous faisons les vœux les plus ardents pour que le repentir entre dans vos cœurs, et que vous obteniez tous miséricorde du Dieu infiniment bon, infiniment miséricordieux, qui vous a créés.

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