Dialogue avec Tryphon

CXXI

1 Mes interlocuteurs gardant le silence, je continuai : Remarquez, mes amis, que l’Ecriture, parlant du Christ par la bouche de David, ne dit pas que les nations seront bénies en sa race, mais en lui-même. Voici ses propres paroles : « Son nom, dans tous les siècles, s’élèvera au-dessus du soleil, et en lui seront bénies toutes les nations. »

Si toutes les nations sont bénies en lui, et si nous autres, qui croyons en son nom, nous faisons partie de ces nations, dès-lors la bénédiction tombe sur nous, puisqu’il est le Christ. 2 Dieu avait souffert qu’on adorât le soleil ; mais s’est-il trouvé un seul homme qui voulût mourir en témoignage de sa foi au soleil ? Vous trouvez, au contraire, dans toutes les conditions, des hommes qui ont souffert et qui souffrent encore tous les supplices imaginables pour le nom de Jésus, plutôt que de le nier ; c’est que sa parole, toute de vérité et de sagesse, est bien autrement vive, bien autrement éclatante, que la chaleur et la lumière du soleil ; elle pénètre dans tous les replis du cœur et de l’esprit ; voilà pourquoi l’Ecriture nous dit : « Son nom s’élèvera au-dessus du soleil. »

Un autre prophète s’écrie : « L’Orient est son nom. »

Ce prophète, c’est Zacharie ; il dit ailleurs, en parlant du Christ : « A son aspect les tribus d’Israël pousseront des gémissements. »

3 Si dès son premier avènement, qui était celui des humiliations et des mépris, il a déjà jeté tant d’éclat et déployé une si grande force, qu’il a pu se faire connaître de toutes les nations, ramener à la vertu des hommes plongés depuis si longtemps dans le crime, au point que les démons tremblent à son nom ; que les royaumes et les principautés le redoutent plus que toutes les puissances qui ont jamais existé, comment ne pourrait-il pas, au jour de son glorieux avènement, renverser ceux qui l’ont poursuivi de leur haine, ou qui l’ont indignement abandonné, et introduire dans son repos ses fidèles serviteurs et les combler de tous les biens qu’il leur a promis ? 4 Par lui il nous a été donné d’entendre et de comprendre et d’obtenir le salut, et de connaître tout ce que Dieu le père a voulu nous révéler ; aussi Dieu le père adresse-t-il au Christ ces paroles : « II vous est glorieux d’être appelé mon serviteur, pour réparer les restes de Jacob et convertir les tribus d’Israël ; je vous ai établi la lumière des nations et la salut des extrémités de la terre. »

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