Histoire des Dogmes I — La Théologie Anténicéenne

Avertissement pour la septième édition

La septième édition de ce volume que je présente au public a été entièrement réimprimée, et offre avec les éditions précédentes des différences notables.

Une première différence — et c’est la principale — consiste en ce que, au lieu de parcourir successivement les divers auteurs pour en exposer la doctrine, comme je l’avais fait dans la première édition et les suivantes, j’ai pris ici pour point de départ les doctrines elles-mêmes, pour en montrer l’expression dans les auteurs ou documents d’une période déterminée. Je n’ai fait d’exception que pour les écrivains sacrés, dont il fallait respecter le texte et la personnalité, et pour Clément d’Alexandrie et Origène, dont les systèmes originaux rentraient mal dans le cadre commun. Cette nouvelle disposition, en introduisant dans ce premier volume la méthode adoptée pour les deux suivants, remédiera, je l’espère, à l’émiettement de l’exposé doctrinal qui résultait de la méthode suivie, et mettra plus en relief la continuité de la tradition chrétienne. Elle fera que ce volume aura moins le caractère d’un manuel de patristique, et davantage, ce qui est juste, celui d’une histoire du dogme. La table a reçu des modifications dans le même sens.

Un second changement apporté dans cette édition a été d’adoucir certains jugements portés sur la manière dont quelques écrivains du iie ou même du iiie siècle présentaient en particulier leur doctrine trinitaire. Bien qu’il faille, en effet, maintenir le principe que des Pères pris individuellement, et à plus forte raison des écrivains laïcs, sans caractère officiel, ont pu émettre des assertions et théories incompatibles avec le dogme tel qu’il a été plus tard défini — et l’existence seule des hérésies suffit à le prouver —, il est juste toutefois, surtout quand il s’agit d’auteurs très anciens, de tenir largement compte de l’imperfection de leur langue, du but immédiat qu’ils poursuivaient dans leurs écrits, du caractère d’essais que revêtent leurs explications, et aussi de l’état rudimentaire où se trouvait alors la théologie proprement dite. Ces considérations m’ont amené à interpréter dans un sens plus favorable certaines expressions gauches ou ambiguës dont ils se sont servis, et à leur conserver à eux-mêmes le titre de témoins de la foi dont ils étaient si jaloux.

Lyon, octobre 1914.

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