Précis de Patrologie

9.4 — Amphiloque.

Aux trois grands cappadociens dont il vient d’être question il en faut joindre un autre dont le nom est resté moins célèbre que le leur, mais qui était leur ami et qui a partagé leurs combats : c’est l’évêque d’Iconium, saint Amphiloque.

Il dut naître en Cappadoce vers l’an 340-345 et était, semble-t-il, cousin germain de saint Grégoire de Nazianze. Élève de Libanius à Antioche, il exerça d’abord la profession d’avocat à Constantinople, puis, en 371, à la suite d’un désagrément sur le caractère duquel nous ne sommes pas fixés, se retira près de Nazianze et se tourna vers la vie ascétique. En 373, saint Basile, qui avait en lui beaucoup de confiance, le fit évêque d’Iconium. Il assista au concile de Constantinople de 381, présida, en 390, à Side en Pamphylie, un concile tenu contre des hérétiques encratites et, en 394, se trouva encore à un concile de Constantinople ; mais à partir de ce moment l’histoire est muette sur lui. Il paraît certain qu’il mourut avant l’an 403.

Les correspondances de saint Basile et de saint Grégoire de Nazianze, qui sont nos sources principales pour connaître la vie d’Amphiloque, le représentent comme un homme du plus agréable commerce, zélé pour la foi et tout appliqué à son ministère. C’était un esprit bien équilibré, ne parlant et n’écrivant que pour un but précis et pratique, en somme plus un pasteur et un évêque qu’un spéculatif et un orateur.

Son œuvre littéraire était assez considérable ; mais on en a conservé peu de pièces entières. Dans ce nombre il faut mettre une lettre synodale, écrite au nom du concile d’Iconium de 376, sur la divinité du Saint-Esprit ; les Iambes à Seleucus (P. G., xxxvii, 1577-1600), petit-fils du général Trajan, que l’évêque exhorte au travail et à la vertu ; et huit sermons sûrement authentiques en y comprenant le sermon In mesopentecosten et les homélies découvertes par Holl et Ficker. On a encore la majeure partie d’un traité contre les hérétiques encratites (apotactites et gémellités) fourni par un manuscrit de l’Escurial, et qui date de 373-381.

Parmi les écrits perdus ou dont il ne subsiste que des fragments, on doit mentionner un traité Sur le Saint-Esprit signalé par saint Jérôme (Vir. ill., 133), plusieurs homélies contre les ariens citées par les auteurs postérieurs, et quelques lettres.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant