La Résurrection de Jésus-Christ

1.3 — Les données des Évangiles sur le sépulcre.

Réunissons maintenant tous les renseignements directs ou indirects que peuvent fournir nos Évangiles sur le sépulcre du Seigneur.

Nous avons déjà vu que Matthieu, Luc et Jean disent que c’était un sépulcre (μνημεῖον) neuf, où personne n’avait encore été mis (Matthieu 27.60 ; Luc 23.53 ; Jean 19.41) ; — Matthieu, Marc et Luc : qu’il avait été taillé dans le roc (Matthieu 27.60 ; Marc 15.46 ; Luc 23.53) ; — Matthieu : qu’il appartenait au riche Joseph d’Arimathée et que c’est lui qui l’avait fait tailler (Matthieu 27.60) ; — Matthieu et Marc : que Joseph roula une grosse pierre à l’entrée du sépulcre (Matthieu 27.60 : τῆ ϑύρα τοῦ μνημεῖου ; Marc 15.46 : ἐπί τὴν ϑύραν, Marc 16.4) ; — Matthieu : que tandis que cela se passait, Marie-Madeleine et l’autre Marie étaient assises devant le sépulcre (ἀπέναντι τοῦ τάφου, Matthieu 27.61) ; — qu’elles regardaient où le corps était posé (ποῦ τέϑειται) — Luc : comment il était posé (Luc 23.55 : ὡς ἐτέϑη τὸ σῶμα αὐτοῦ). — Remarquons en outre que Matthieu et Luc avaient déjà dit que Joseph posa le corps dans le sépulcre (Matthieu 27.59 ; Luc 23.53 : ἔϑηκεν) ; — Marc : qu’il l’y déposa ou simplement l’y posa (Marc 15.46 : κατέϑηκεν ou ἔϑηκεν suivant la variante qu’on adopte).

Comme nous le reverrons, Matthieu raconte plus tard qu’un ange du Seigneur roula (ἀπεκύλισεν) la pierre et qu’il se tenait assis dessus (Matthieu 28.2) ; — Marc : que les pieuses femmes qui se rendaient au sépulcre se disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre hors de l’entrée du sépulcre (ἐκ τῆς ϑύρας) et qu’étant entrées dans le sépulcre (εἰσελϑοῦσαι εἰς τὸ μνημεῖον), elles virent un jeune homme assis sur la droite (Marc 16.3,5) ; — Luc : qu’elles trouvèrent la pierre roulée du sépulcre (ἀπὸ τοῦ μνημείου) et qu’y étant entrées, elles n’y trouvèrent pas le corps de Jésus (Luc 24.2-3) ; — et enfin Jean : que Marie-Madeleine, étant venue vers le sépulcre, vit la pierre enlevée du sépulcre (τὸν λίϑον ἠρμένον ἐκ τοῦ μνημείου, Jean 20.1) ; que le compagnon de Pierre arriva le premier au sépulcre et que s’étant baissé (παρακύψας) il vit les bandelettes par terre, sans y entrer cependant ; que Pierre entra ensuite et vit les bandelettes par terre et le linge qui avait été sur la tête, non point par terre avec les bandelettes, mais roulé à part dans un coin, qu’alors l’autre disciple entra aussi (Jean 20.5-8) ; — que Marie se tenait debout près du sépulcre en pleurant (εἰστήκει πρὸς τῷ μνημείῳ κλαίουσα ἔξω) et que, comme elle pleurait, elle se baissa vers le sépulcre (παρέκυψεν εἰς τὸ μνημεῖον) qu’elle vit alors deux anges, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, là où avait été couché le corps du Seigneur, et qu’ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu (Jean 20.11.13) ?

Si nous tenons compte de toutes ces données en les rapprochant des indications générales que nous avons empruntées à Tobler et à Pierotti, nous reconnaîtrons :

  1. Que le sépulcre du Seigneur était une grotte funéraire creusée de main d’homme et que rien n’indique qu’il fallût descendre pour y entrer, qu’elle avait donc été probablement creusée sur une pente ;
  2. Qu’en franchissant l’entrée, qui pouvait être fermée ou ouverte, suivant le sens dans lequel la pierre était roulée, on entrait immédiatement dans la chambre sépulcrale (surtout Jean 20.5-8 ; 11-13) ;
  3. Qu’il fallait se baisser pour regarder dans le sépulcre en se tenant à l’entrée ;
  4. Que le corps de Jésus ne fut pas déposé dans une fosse verticale, ni dans une fosse horizontale, mais sur une banquette plate ou creusée (surtout Jean 20.11-13) ;
  5. Que le corps de Jésus fut déposé probablement à droite en entrant (Marc 16.5, comparé à Jean 20.12).

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