La Résurrection de Jésus-Christ

IV
La résurrection de Jésus

… je vous ai transmis en première ligne ce que j’ai aussi reçu, c’est que Christ… est ressuscité le troisième jour selon les Écritures… Soit donc moi, soit eux, voilà ce que nous prêchons et voilà ce que vous avez cru.

1 Corinthiens 15.3, 4, 11

Nous diviserons cette section en quatre chapitres d’étendue très inégale.

Le premier, de beaucoup le plus considérable, sera consacré à l’étude de différents textes du Nouveau Testament, qui se rapportent à la résurrection de Jésus et aux diverses apparitions qui la suivirent.

Les trois autres résumeront les résultats auxquels nous aura conduits cette étude, soit quant à la série des apparitions de Jésus ressuscité, soit quant à l’idée que nous devons nous former de l’état de Jésus ressuscité avant et après l’Ascension, soit enfin d’une manière plus générale et en vue d’une conclusion de toute la première partie de notre travail.

Nous commencerons par examiner successivement les récits que nous transmettent les Évangiles sur la résurrection de Jésus-Christ, et cela dans l’ordre d’après lequel se suivent ces Évangiles dès les temps les plus anciens. Il est très digne de remarque que cet ordre se retrouve dans presque tous les anciens manuscrits et que si plusieurs présentent quelques différences à cet égard, ces différences s’expliquent facilement par l’intention de rapprocher les deux Évangiles rédigés par des Apôtres, et quant aux deux autres, par la prééminence honorifique accordée tantôt à Marc, tantôt à Luc. Toujours Matthieu est en tête. Après lui, vient ordinairement Marc, quelquefois Jean ; à la troisième place, ordinairement Luc, quelquefois Marc ; à la quatrième, ordinairement Jean, quelquefois Marc, quelquefois Luc.

Comme l’indique clairement la tradition, nous pensons que l’ordre généralement suivi est bien l’ordre chronologique de la rédaction des Évangiles, et dans la suite de notre étude nous aurons toujours plus l’occasion de nous féliciter de l’avoir suivi.

Après les Évangiles, nous étudierons Actes 1.1-12, qui s’y rattache si étroitement, — puis le quinzième chapitre si remarquable de la première Épître aux Corinthiens, — et enfin les passages des Actes qui nous racontent la conversion de saint Paul et l’apparition du Seigneur glorifié, qui fut un élément si essentiel de cette conversion.

En étudiant successivement chacun de ces textes et en les rapprochant les uns des autres, nous verrons le petit ruisseau devenir rivière et même large fleuve, nous verrons peu à peu se développer d’après nos saints Livres, la magnifique histoire de la résurrection du Seigneur, de ses diverses apparitions avant son ascension, de son ascension elle-même et de l’apparition tout extraordinaire dont fut honoré celui qui devait devenir le grand Apôtre des Gentils.

1. Étude des textes.

1.1 — Évangile selon St. Matthieu.

Matthieu 28.1-20 : Après le sabbat, comme le premier jour de la semaine commençait à poindre, Marie-Madeleine et l’autre Marie vinrent voir le tombeau. Et voici, il se fit un grand tremblement de terre, car un ange du Seigneur étant descendu du ciel et s’étant approché, roula la pierre et il se tenait assis dessus. Or son aspect était comme un éclair et son vêtement était blanc comme neige. Et de la crainte qu’ils en eurent, les gardes devinrent tout tremblants et comme morts. Mais l’ange, prenant la parole, dit aux femmes : Pour vous, ne craignez pas, car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’a dit. Venez et voyez l’endroit où il était couché ; puis allez promptement dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts et voici, il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Voilà, je vous l’ai dit.

Et s’étant promptement éloignées du sépulcre avec crainte et grande joie, elles coururent porter cette nouvelle à ses disciples. Et voici, Jésus vint à leur rencontre, disant : Réjouissez-vous. Mais elles, s’étant approchées, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant lui. Et alors Jésus leur dit : Ne craignez point ; allez, portez cette nouvelle à mes frères, afin qu’ils partent pour la Galilée : c’est là qu’ils me verront.

Or pendant qu’elles étaient en chemin, voici quelques hommes de la garde, s’étant rendus à la ville, annoncèrent aux grands-prêtres tout ce qui s’était passé. Et ceux-ci s’étant réunis avec les anciens et ayant tenu conseil donnèrent une assez forte somme aux soldats, en disant : Dites : ses disciples étant venus de nuit l’ont dérobé pendant que nous dormions ; et si le gouverneur en entend parler, nous le gagnerons et nous vous épargnerons tout souci. Or ayant pris l’argent, ils firent comme on le leur avait appris. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs jusqu’à aujourd’hui.

Cependant les onze disciples se rendirent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait indiquée. Et l’ayant vu, ils se prosternèrent, mais il y en eut qui doutèrent. Et Jésus, s’étant approché, leur parla, disant : Toute autorité m’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez et instruisez toutes les nations, baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation du temps.

Reprenons maintenant ce récit pour en dégager les différentes données qu’il renferme.

Les versets 1 à 15 se rapportent à une seule journée : celle de la résurrection. Les versets 16 à 20 concernent une époque postérieure, au moins de plusieurs jours, puisque la scène, dont ils parlent, ne se passe plus à Jérusalem ou dans ses environs, mais en Galilée.

Après le sabbat, comme le premier jour de la semaine commençait à poindre, c’est-à-dire à l’aurore du dimanche. Il faut reconnaître que les termes de l’original ne sont pas très clairs et qu’ils peuvent être diversement traduits, en particulier de cette manière : A la fin du sabbat, comme le premier jour de la semaine allait commencer, c’est-à-dire le samedi soir. Notre interprétation, d’après laquelle il s’agit au contraire du dimanche matin, nous semble la plus naturelle et elle est suivie, entre autres, par Bengel, de Wette, Olshausen et Bleek.

Donc à l’aurore du dimanche, deux femmes sortirent de Jérusalem pour aller voir le sépulcre. C’était Marie-Madeleine et une autre femme, appelée l’autre Marie : les mêmes qui s’étaient assises le vendredi soir en face du sépulcre (Matthieu 27.61).

Cette autre Marie était, d’après Matthieu 27.56, Marie, mère de Jacques et de Joses, et elle était, d’après Jean 19.25, sœur ou belle-sœur de la mère de Jésus et femme de Cléopas ou Alphée.

Tandis qu’elles étaient encore en chemin, il se fit un grand tremblement de terre autour du sépulcre : un ange descendit du ciel, s’approcha du sépulcre, en roula la pierre et s’assit dessus. Son aspect était resplendissant comme un éclair et son vêtement lui-même, blanc comme neige. A sa vue, les gardes devinrent tout tremblants et comme morts.

Quelle auguste et mystérieuse simplicité dans la manière dont s’opéra cette résurrection, dans ce qu’il fut donné aux hommes d’en apercevoir ! Le sol s’ébranle puissamment comme il s’était ébranlé déjà après le dernier soupir de Jésus (Matthieu 27.51), un ange descend du ciel, il s’approche, roule la pierre et s’assied dessus, paisible et triomphant, et quel n’est pas l’éclat de son aspect ! Le Seigneur lui-même n’apparaît pas : on ne voit qu’un ange et l’ange suffit pour rouler la pierre sans effort. Origène remarque qu’il était de la dignité de Celui qui ressuscitait pour le bien des hommes, que ce ne fût pas lui-même qui roulât la pierre, mais un serviteur (Traité contre Celse, V). — Les seuls témoins qui voient l’ange rouler la pierre, ce sont précisément ces soldats romains envoyés pour garder le sépulcre ! Ils ne voient que l’ange, ils le voient seulement rouler la pierre et s’asseoir, mais c’est assez pour qu’ils soient remplis d’une telle frayeur qu’ils en deviennent comme morts !

Il semblerait, d’après le récit de Matthieu, que cette scène se passa après l’arrivée des femmes. Mais les récits des autres Évangiles, comme nous le verrons, établissent le contraire, et au fond le récit du premier Évangile ne les contredit point ; seulement il faut reconnaître que l’Évangéliste, à force de resserrer la narration, a rapproché des événements qui en réalité ont été séparés par un certain intervalle.

Il est vrai que l’ange en s’adressant aux deux femmes commença par leur dire : Pour vous, ne craignez pas. Mais ce pour vous ne suppose pas nécessairement que les femmes avaient eu connaissance des gardes et de ce qui venait de leur arriver ; il s’explique suffisamment dans la bouche de l’ange qui, lui, a bien vu les gardes et n’a point eu à les rassurer.

Rien ne peut nous empêcher d’admettre que l’Église n’ait été instruite par un des gardes de ce qu’ils avaient vu et de ce qui leur était arrivé plus tard, peut-être aussi par un des membres du Sanhédrin. Il est dit (Actes 6.7) qu’après l’institution du diaconat, il y avait même un grand nombre de sacrificateurs qui obéissaient à la foi.

Pour vous, dit l’ange aux femmes, ne craignez point, car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’a dit. Venez et voyez l’endroit où il était couché ; puis, allez promptement dire aux disciples : Il est ressuscité des morts et voici, il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Voilà, je vous l’ai dit. Les femmes ne tardèrent point à s’éloigner du sépulcre, remplies à la fois de crainte et de joie, et elles allèrent porter la grande nouvelle aux disciples.

Elles étaient encore en route, quand Jésus lui-même leur apparut venant à leur rencontre. Réjouissez-vous, leur dit-il, en les saluant. Mais elles, s’étant approchées, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant Lui. Il reprit la parole pour répéter ce que l’ange leur avait déjà dit : Ne craignez point, allez, portez cette nouvelle à mes frères, afin qu’ils partent pour la Galilée : c’est là qu’ils me verront.

Sur ces entrefaites, quelques hommes de la garde se rendirent à la ville et rapportèrent aux grands prêtres tout ce qui s’était passé. Les grands prêtres se réunirent aux anciens ; un conseil fut tenu et il fut décidé de donner une forte somme aux soldats, de leur enjoindre de dire que pendant leur sommeil les disciples de Jésus avaient enlevé son corps, et de les rassurer sur les conséquences qu’un pareil aveu pourrait leur attirer de la part du gouverneur.

L’Évangéliste note en passant que telle fut la criminelle origine de l’opinion qui était encore répandue chez les Juifs au moment où il rédigeait son Évangile. Et il est intéressant de rapprocher de cette donnée un curieux passage du Dialogue de Justin Martyr avec le Juif Tryphon, dialogue un peu postérieur à l’an 139. Nous y lisons en effet : « Non seulement vous n’avez pas fait pénitence après avoir appris qu’il était ressuscité des morts, mais encore vous avez envoyé dans tout l’univers des hommes choisis, pour déclarer qu’une certaine secte impie et contraire à la loi avait été soulevée par un certain imposteur Jésus Galiléen, et que comme ses disciples avaient enlevé nuitamment son corps du sépulcre où il avait été déposé après sa crucifixion, ils trompaient les hommes en disant qu’il était ressuscité des morts et qu’il était monté au ciel… »

[Il est encore parlé de ce message des Juifs de Jérusalem à leurs compatriotes dispersés dans un autre passage du même Dialogue, passage que cite Eusèbe : Histoire ecclés., IV, 18. Le même Eusèbe dit ailleurs : « Nous trouvons dans les écrits des anciens (παλαιῶν) que les prêtres et les anciens (πρεσβύτεροι) de la nation juive, qui habitaient Jérusalem, ayant rédigé des lettres, les envoyèrent aux Juifs dispersés dans toutes les nations, pour décrier l’enseignement de Christ comme une hérésie nouvelle et étrangère à Dieu, et pour recommander de ne pas la recevoir. Les envoyés portant les lettres se rendirent par toute la terre, décriant la doctrine concernant notre Sauveur. » (Comment. sur Esaïe, XVIII, d’après une note de l’édition des œuvres de Justin, publiée par Otto. J — Comp. aussi Actes 28.21-22 : Mais ils lui dirent : Nous n’avons reçu à ton sujet aucune lettre de Judée, et ils n’est venu aucun frère qui ait transmis sur ton compte un rapport ou un bruit défavorable ; mais nous désirons apprendre de toi quelles sont tes opinions, car, quant à cette secte, nous savons qu’elle est partout contredite.]

Cette opinion répandue chez les Juifs sur l’enlèvement du corps de Jésus par ses disciples, n’implique-t-elle pas en tout cas que le sépulcre de Jésus fut bien trouvé vide le dimanche matin ; que c’était un fait dûment reconnu par les Juifs et leurs autorités ?

Comme nous l’avons déjà dit, Matthieu est le seul des Évangélistes qui nous parle de la garde, en racontant soit comment elle fut placée pour protéger le sépulcre (Matthieu 27.62-66), soit comment elle vit un ange du Seigneur rouler la pierre (Matthieu 28.2-4), soit comment quelques-uns des soldats se rendirent ensuite vers les principaux sacrificateurs (Matthieu 28.11-15). Les autres Évangélistes omettant tout ce récit, qui est si bien lié, on n’a pas manqué d’exploiter cette omission pour ébranler la crédibilité du récit. Mais voici ce que nous observerons à ce sujet :

1° Il n’est pas toujours facile, souvent même il paraît impossible, de trouver les raisons qui ont pu déterminer les divers Évangélistes à raconter ou à omettre tel événement ou telle parole du divin Maître. La question générale des rapports entre les Évangiles, bien que remarquablement étudiée dans ces dernières années, n’a point encore reçu de solution un peu généralement adoptée. Le silence d’un ou de plusieurs des Évangélistes ne saurait donc être présenté comme un argument contraire à l’exactitude de ce que rapportent les autres.

2° Matthieu, écrivant surtout pour des chrétiens d’origine juive, devait attacher une importance particulière à réfuter l’erreur toujours répandue chez les Juifs sur l’enlèvement du corps de Jésus par les disciples, et à la réfuter précisément en racontant ce qu’il savait au sujet de la garde qui avait été mise le samedi matin devant le sépulcre.

3° Marc et Luc, écrivant surtout pour des chrétiens d’origine païenne éloignés de Jérusalem, n’avaient plus le même intérêt à parler de la garde. Peut-être même la prudence et la charité leur commandaient-elles de ne rien écrire à cet égard dans des Évangiles qui pouvaient tomber entre les mains de Romains encore païens. Cette considération acquiert encore plus de force si l’on admet, comme une très grande probabilité, que Marc et Luc écrivirent tout ou partie de leurs Évangiles à Rome même.

4° Il est impossible de penser que Matthieu, écrivant en Palestine pour des chrétiens d’origine juive, avant la ruine de Jérusalem (Matthieu 24.15), ait pu rapporter un pareil fait sans en être parfaitement certain. En agissant autrement, il n’eût pas manqué de ruiner, dans l’esprit de ses lecteurs, toute confiance dans sa véracité. Il se serait même exposé à être poursuivi comme calomniateur et comme calomniateur des plus gravement compromis, puisqu’il s’agissait de l’honneur de Pilate, de l’armée romaine et du Sanhédrin.

5° Au point de vue moral, il serait encore plus impossible d’admettre, même en dehors de toute question d’inspiration, que l’auteur du premier Évangile se fût rendu coupable de calomnie, devant Dieu et devant ses frères.

Après avoir achevé de parler des gardes, Matthieu raconte que les onze Apôtres se rendirent en Galilée, comme ils en avaient reçu l’ordre par l’intermédiaire des deux Marie. Il raconte même qu’ils se rendirent sur une montagne de la Galilée que Jésus leur avait indiquée.

Quand Jésus avait-il donné cette indication ? Matthieu ne le dit pas. Il est peu probable que ce fût avant sa mort, bien qu’à cette époque il eût déjà annoncé d’une manière générale qu’après sa résurrection il les précéderait en Galilée (Matthieu 26.32 ; Marc 14.28). Il est plus probable que ce fut après sa résurrection, à une des apparitions dont Matthieu ne parle pas, mais qu’il supposerait ainsi. Nous verrons plus tard à laquelle.

Quelle était cette montagne ? Matthieu ne l’indique pas non plus, aucun autre ne l’indique mieux que lui ; il est même le seul qui parle de cette montagne. On pourrait supposer que ce fut la montagne sur laquelle Jésus fut transfiguré. Quoi qu’il en soit, les onze Apôtres virent le Seigneur sur cette montagne et se prosternèrent à ses pieds. Toutefois l’Évangéliste ajoute : Mais il y en eut qui doutèrent, phrase qui serait pour nous singulièrement énigmatique, si elle n’était éclairée par les autres Évangiles. Encore ici, et ici surtout, Matthieu est obscur à force de concision. Ce qui nous frappe du reste dans tout ce chapitre, c’est le caractère objectif du récit : les événements extérieurs sont racontés, résumés, mais il n’est presque pas question des impressions des disciples.

Toute autorité m’a été donnée au ciel et sur la terre, dit Jésus à ses disciples ; allez et instruisez toutes les nations, baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation du temps. Ainsi se termine majestueusement le premier Évangile. Nous aurons plus d’une occasion de revenir sur ces paroles. En attendant, nous pouvons résumer ainsi ce que Matthieu vient de nous apprendre sur la résurrection de notre divin Maître :

  1. Tandis que les deux Marie se rendaient au sépulcre, un ange descend du ciel, roule la pierre, et s’assied dessus, en présence des gardes ;
  2. Cet ange annonce aux deux femmes que Jésus est ressuscité et qu’il apparaîtra à ses disciples en Galilée, où ils devront se rendre ;
  3. Jésus ressuscité apparaît aux deux femmes retournant à Jérusalem et leur répète ce que l’ange leur avait déjà dit ;
  4. Les gardes sont gagnés par le Sanhédrin et répandent le bruit que pendant leur sommeil, les disciples de Jésus ont enlevé son corps ;
  5. Jésus apparaît aux onze sur une montagne de la Galilée et leur donne ses dernières instructions.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant