Histoire de la Réformation au temps de Calvin

Chapitre 6
Un dernier effort du catholicisme romain

(Du 10 février au 1er mars 1534)

7.6

Le dominicain devant ses juges – Une rétractation qui divague – Dominicains et franciscains – Le gardien des franciscains arrive – Sa première prédication – Il dit blanc et noir – Il a recours à la flatterie – Un baptême chez de la Maisonneuve – Les évangéliques demandent une église – Farel visite le père gardien – Le pape est la bête de l’Apocalypse

Un signe évident manifesta aussitôt la transformation qui s’était opérée. Chacun comprenait que le moment de la crise était arrivé ; mais, pour qu’elle fût salutaire, il fallait éclairer le peuple et présenter distinctement le but auquel on se proposait d’arriver. Quand il s’agit de questions religieuses, le premier point c’est de bien les comprendre ; un certain vague fait toujours tort à la vraie religion. On résolut de tirer au clair les points sur lesquels le débat roulait, et les nouveaux syndics firent, en conséquence, comparaître Furbity devant le Conseil. Ce corps, qui s’était adjoint les députés de Berne et les trois réformateurs, invita le moine à prouver par l’Écriture sainte, comme il l’avait promis, les doctrines qu’il avait avancées. D’abord, dirent-ils, vous avez accusé ceux qui mangent des viandes, créées pour les fidèlesa, d’être pires que des Turcs. « — Messieurs dit le moine, notre Seigneur, je le reconnais, n’a pas fait la défense dont je parle ; je prouverai donc ma sentence par les décrets de saint Thomas. — Oh ! oh ! dit Farel, vous prétendiez tout prouver par la Parole de Dieu ; vous consentiez même, en cas contraire, à ce qu’on vous livrât aux flammes, et maintenant… plus d’Écritures ! »

a1 Timothée 4.3.

On ne s’en tint pas à cette question ; les seigneurs de Berne établirent par quatorze témoins les autres erreurs prêchées par Furbity ; par exemple que Dieu punira ceux qui lisent l’Ecriture en langue vulgaire ; que Christ a donné à saint Pierre la papauté. Ils prouvèrent également la réalité des outrages prononcés par le dominicain contre les chrétiens réformés, sauf pourtant qu’un Allemand (Suisse-Allemand) se trouvât parmi les bourreaux du Seigneur ; il paraît que quelque plaisant avait inventé cette sottise pour se moquer du moine. Les Bernois déclarèrent que le moine n’étant, d’après ses propres aveux, qu’un prêcheur des décrets de saint Thomas et un diseur de mensonges, ils demandaient que justice fût faite.

Le dominicain commençait à prendre peur ; il offrit de faire réparation dans Saint-Pierre à l’honneur de Dieu et de Messieurs de Berne. « Bien, dit le premier syndic, et vous sortirez ensuite de Genève sans jamais y revenir, sous peine de la vie. Le dominicain ne demandait pas mieux que de s’en aller le plus tôt possibleb.

bLettres certaines d’aucuns grands troubles. — Registre du conseil des 11, 12, 13, 15 février 1534. — Froment, Gestes de Genève, p. 87.

En conséquence de cette décision, le dimanche 15 février, le dominicain, entouré de ses gardes, fut mené « doucement à Saint-Pierre. » Il était fort agité, marchait à grands pas, et son esprit était poussé çà et là en deux sens contraires. Arrivé au pied de la chaire, il y monta précipitamment, et, jetant les yeux sur la foule qui remplissait le temple, son trouble et son embarras s’accrurent. Il se voyait entre deux pouvoirs, — les horribles Bernois et les terribles dominicains, — et il se sentait incapable de satisfaire les uns sans provoquer les autres. Il chercha pourtant à se remettre, fit le signe de la croix, dit l’Ave Maria et invoqua la Vierge… Les Bernois commençaient à s’étonner ; — mais ce fut bien pis quand, au lieu de lire la rétractation que lui avaient remise les syndics, il se mit à la floureter (effleurer), à divaguer, et à dire finalement tout autre chose. Un des Bernois lui cria : « Monsieur le Docteur, vous n’êtes ici que pour vous rétracter, » et aussitôt des voix nombreuses appuyèrent cette réclamation. Mais le moine s’écartait toujours plus de la question, hésitait, s’embrouillaitc ; plusieurs huguenots quittaient leurs places, une grande agitation se manifestait dans l’église et l’auditoire était à bout de sa patience. « Vous vous moquez de nous, criait-on au moine. Ne nous rebattez pas les oreilles de vos sornettes ordinaires. Allons ! un bon peccavid. » Mais point de rétractation. Alors il y eut un grand vacarme ; quelques hommes violents montèrent dans la chaire, saisirent le disciple de saint Dominique et le tirèrent en bas rudemente. « Ils lui firent tomber la chaise après, dit la sœur Jeanne, et peu s’en fallut qu’il ne demeurât mort sur la place » (la bonne sœur peint souvent avec des couleurs un peu trop chaudes). Tous les catholiques sortirent de l’église épouvantés, et le docteur de la Sorbonne, ayant manqué à sa promesse, fut reconduit en prisonf.

c – « Vagans et vacillans, sententiæ satisfacere neglexit. » (Registre du Conseil du 15 février 1534.)

d – « Nugis solitis plebis aures suspendere satageret. » (Geneva restitua, p. 6, 9.)

e – « Impostor suppestu deturbatus. » (Geneva restituta, p. 6, 9.)

f – Registre du Conseil des 13, 10, 20 février. — Froment, Gestes de Genève, p. 88. — La sœur Jeanne, Levain du Calvinisme, p. 78.

Alors les ambassadeurs de Berne parurent devant le Conseil et demandèrent que l’Évangile fût publiquement prêché dans une église. Les syndics répondirent qu’ils ne demandaient autre chose, et qu’ils exigeraient que le prédicateur du carême conformât sa prédication à l’Évangile.

Le fanatique dominicain, chargé de prêcher l’Avent, ayant compromis le catholicisme, et le Conseil se déclarant contre tout prédicateur qui ne prêcherait pas selon la Parole de Dieu, le clergé genevois résolut de faire un dernier effort. Il se dit qu’il fallait choisir pour la prédication du Carême un moine d’une autre fabrique, et se tourna, en conséquence, vers les franciscains, qui souvent avaient rêvé une transformation de la société religieuse. Il y avait de grandes différences entre ces deux ordres mendiants. Les dominicains étaient riches, les franciscains pauvres ; les dominicains affectaient la domination, les franciscains l’humilité ; les dominicains étaient comme pétrifiés dans leurs doctrines et leurs coutumes ; les franciscains étaient flexibles et avaient le goût des innovations. Ils savaient capter la multitude par leur enthousiasme, leurs flagellations, leurs manières insinuantes et leurs visions miraculeuses. C’était, disaient les plus habiles d’entre les catholiques, un homme de cette espèce qu’il fallait après le dominicain. Si Genève avait résisté à la rudesse de l’un, il serait captivé par les flatteries de l’autre. Le clergé espérait de cette manière ramener insensiblement Genève dans les voies romaines.

Le père Coutelier, gardien des franciscains de Chambéry, dont on vantait l’éloquence et l’esprit, fut invité à venir prêcher le Carême. Il se hâta et arriva le samedi 14 février ; le lendemain (dimanche avant le mardi gras) il parut devant le Conseil. Le premier syndic, s’attribuant des fonctions tant soit peu épiscopales, lui dit : « Révérend père, vous ne devez prêcher autre chose que le pur Évangile de Dieu. — Je m’engage à le faire, » répondit le moine, à qui on avait bien fait la leçon ; « vous serez contents. » Puis, voulant montrer combien il était accommodant, il présenta neuf articles, et dit : « Voici ce que je désire prêcher ; » et il ajouta, comme s’il avait été devant le collège des cardinaux : « Retranchez-en ce que vous ne trouverez pas bon. » Le Conseil, en bonne partie luthérien, qui se voyait érigé par un prêtre en tribunal des dogmes, se fit lire le papier : Invocation de la vierge Marie…, c’était un des articles ; Purgatoire…, c’était un autre ; Prière pour les Morts …, Invocation des Saints… Les huguenots réclamèrent et ces quatre points furent effacés de la liste du père ; mais on lui accorda de faire le signe de la croix, du haut de la chaire, de réciter la salutation de l’ange à la Vierge, qui se trouve dans l’évangile de saint Luc, et de célébrer la messe. Le prêtre retourna dans son couvent avec son symbole amendég.

g – Registre du Conseil des 15 et 16 février 1534.

Le mercredi suivant (c’était celui des Cendres), le révérend gardien monta en chaire pour travailler habilement à retenir Genève dans l’orbite de la papauté. Les deux chefs de la Réformation, le laïque Baudichon de la Maisonneuve et le réformateur Farel, ainsi que plusieurs autres de leurs complices, comme les appelle le père Coutelierh, désireux de voir comment le moine s’y prendrait pour mettre le pape et Luther d’accord, s’étaient rendus dans l’église des Franciscains, au quartier de Rive (on n’avait pas fait à Coutelier l’honneur de la cathédrale). Le moine commença en prononçant d’une voix sonore la salutation à la vierge Marie : Ave Maria… Mais aussitôt Farel et les huguenots dirent à haute voix, tout le peuple l’oyant : « Saluer la vierge Marie est une folie ! — Je le fais, dit naïvement le moine, par permission du Conseil, » et tous les catholiques qui étaient dans l’auditoire, voulant appuyer leur champion, se mirent à crier : Ave Maria, gratia plena ! C’était un bourdonnement universel. Farel, de la Maisonneuve et leurs amis durent se tairei.

h – Msc. du Procès inquisitionnel de Lyon, p. 331.

iIbid., p. 331, 332.

Alors Coutelier continua, s’efforçant de parler à la fois selon le pape et selon l’Évangile. Une phrase démentait l’autre ; à peine avait-il dit blanc qu’il disait noir ; c’était un embrouillement d’idées dont nul ne pouvait se tirer, une musique sans accord. Farel et ses amis comprirent bientôt sa tactique. « Il use de couverture pour nous attraper, dirent-ils, et se garde de montrer du premier coup ses cornes. Il donne à boire, mais c’est, comme à Babylone, du poison dans un calice d’or… ! » Indigné de ces tergiversations, Farel se leva et dit au moine : « Vous ne pouvez enseigner la vérité, car vous ne l’entendez pas. » Le pauvre frère resta court ; peu à peu il reprit courage, et, voulant plaire à ceux de l’Évangile, il se mit à dire du mal même des prêtres et des papes. Ce fut alors le tour des catholiques ; et le franciscain, s’apercevant de leur colère et voulant regagner leur faveur, se mit de nouveau à vitupérer les réformateurs. Sans doctrine, sans caractère, il flottait entre Rome et Wittemberg, et au lieu de contenter tout le monde, il aigrissait tous les partis. « On ne peut servir à Dieu et à diable, » disait Froment indigné.

Alors le révérend gardien changea de tactique ; sachant, comme tous les franciscains, qu’on prend les mouches avec du miel, et il se mit à donner aux Genevois des louanges outrées : « Messieurs et Mesdames, dit-il du haut de la chaire, gardez-vous de vous laisser séduire par ces gens-ci (Farel et ses deux amis) qui vous remontrent que vous et vos pères vous avez été gens idolâtres, et vous êtes laissé conduire en enfer. Non ! Vous êtes une noble et puissante ville… Vous êtes de si bonne renommée…, et si gens de bien… Messieurs et Mesdames, gardez toujours votre beau titre, et rendez-vous dignes du nom glorieux que porte votre noble cité. Ne s’appelle-t-elle pas Geneva, Gebennaj, c’est-à-dire gens bona, gens benigna, gens sancta, gens prœclara, gens devota ? Vous êtes une gent bonne, une gent bénigne, une gent sainte, une gent illustre, une gent dévote… Votre nom le porte. » Le moine ne tarissait pas en louanges outrées, quoiqu’il sût très bien ce qu’il fallait penser de la « sainteté » des Genevois et particulièrement des moines et des prêtres.

j – Le mot Gebenna se retrouve fréquemment dans les anciens documents.

Ce dernier effort du catholicisme romain dans Genève ne réussit pas. Au contraire, les huguenots, indignés de ces flagorneries, disaient : « Nous ne voulons plaire, nous, ni à Monsieur ni à Madamek, » et avançaient à pas fermes dans la Réforme. Farel, laissant de côté les cérémonies multiples dont Rome avait chargé le culte, voulait rétablir le baptême conformément à l’institution évangélique, comme signe de la régénération. La nouvelle s’en répandit et excita une grande curiosité, même parmi les étrangers qui se trouvaient à Genève. Le 22 février, premier dimanche du carême, deux Savoyards, Claude Thévenon, des montagnes du Grand-Bornand, et Henri Advreillon, de la paroisse de Thonon, étaient sur la place du Molard, où se trouvaient aussi beaucoup de Genevois, soit catholiques, soit luthériens. « Savez-vous, dit l’un de ceux-ci, on va faire un baptise dans la maison de Baudichon. — Allons voir ce que c’est, dirent les deux Savoyards, » et suivant quelques huguenots ils arrivèrent dans une vaste salle qu’on avait agrandie en enlevant des paroisl. Déjà quelques gens étaient assis ; les deux étrangers trouvèrent encore place, mais les derniers arrivés durent se tenir debout près de la porte. Ils sont bien trois cents et plusm, » dit Advreillon à son ami. Sur un siège élevé était assis un jeune homme, d’une expression douce et d’un regard vif ; on leur dit que c’était Viret d’Orbe ; à sa droite et à sa gauche se trouvaient Farel et Froment. Un Monsieur de la ville, de bonne apparence, paraissant être entre quarante et cinquante ans, faisait asseoir les auditeurs et veillait à ce que tout se passât avec bienséance. « C’est Baudichon de la Maisonneuve, dit-on aux Savoyards, le maître de la maison et le plus grand luthérien de Genèven. »

k – Froment, Gestes de Genève, p. 83, 84.

l – Msc. du procès inquisitionnel de Lyon. p. 231, 232, 236.

mIbid., p. 233, 234.

nIbid.

La prédication commença. La douce éloquence de Viret charmait ses auditeurs ; toutefois, les deux étrangers eussent bien voulu se voir hors de cette assemblée, où ils s’étaient imprudemment glissés ; mais tous les passages étaient obstrués : « Nous ne pouvons sortir, dit Advreillon, par la grande multitude de peuple. » Ils se résignèrent à rester jusqu’à la fin. Le discours terminé, les deux Savoyards cherchèrent à s’en aller ; mais de la Maisonneuve dit à haute voix : « Que nul ne bouge, car vous verrez illic faire un baptisement. » En effet, le baptême eut lieu, et Viret ajouta : « C’est d’une eau pure et nette que saint Jean-Baptiste a baptisé Jésus-Christ ; baptiser comme les caphards, avec de l’eau huilée, du sel et de la salive, c’est faire mal. » Les deux étrangers, auxquels ces paroles déplaisaient, s’esquivèrent aussi vite qu’ils purent.

Bien des gens n’avaient pu assister au culte. Les huguenots, à bout de leur patience, résolurent de ne pas se contenter plus longtemps de ces locaux étroits, qui ne permettaient pas à tous ceux qui aimaient la Parole de Dieu de l’entendre. « Jésus-Christ, dit Farel, commande que l’Évangile soit prêché dans tout le monde ; il doit donc l’être dans Genève ; » puis il demanda un temple. Les ambassadeurs bernois se chargèrent de présenter la requête. « Très honorés Seigneurs, dirent-ils au Conseil, quand nous et nos ministres passons dans les rues, on nous crie : Holà ! hérétiques ! Vous n’osez pas paraître en public ; vous prêchez vos hérésies en un lieu obscur, comme dans une étable à pourceauxo. Nous l’avons assez longtemps souffert et venons vous demander une église. Nul ne sera contraint d’entendre notre prédicateur ; chacun ira au culte qu’il préfère, et ainsi tout le monde sera satisfait. » Les syndics, fort embarrassés, déclarèrent qu’ils étaient fâchés des ignominies dont on abreuvait les Bernois, mais qu’il n’était pas de leur compétence de donner une chaire au prédicateur luthérien ; que cela regardait le prince-évêque et ses vicaires. « Toutefois, ajoutèrent-ils, si vous prenez vous-mêmes quelque édifice pour y faire annoncer vos doctrines… voilà : vous êtes puissants… nous ne pouvons vous résister… nous ne l’osons. » Il semblait même, à leur air, qu’ils en prendraient bien leur parti.

o – Msc. du procès inquisitionnel de Lyon, p. 235, 236.

Le refus des syndics indigna les évangéliques ; Farel résolut d’avoir une conférence avec le père gardien. Voulait-il convaincre Coutelier, quelquefois si accommodant, que la doctrine évangélique devait être prêchée dans les églises, ou bien, persuadé, comme Luther, que la papauté était une puissance de l’Antichrist, qui s’opposait au règne de Dieu, voulait-il dire au Cordelier son fait ? Nous ne savons ; peut-être fut-ce l’un et l’autre. Accompagné de l’intrépide Maisonneuve et du sage conseiller Balthasar, Farel se rendit au couvent des franciscains. Coutelier les reçut dans sa cellule, et le réformateur s’étant plaint de ce que la vérité évangélique ne pouvait être prêchée, le moine, au lieu de faire la moindre concession, se réfugia derrière l’autorité du pape et exalta sa sainteté, son infaillibilité, sa puissance. Un religieux franciscain comme lui, Alvarus Pelagius, n’avait-il pas dit que la juridiction du pape est universelle, qu’elle embrasse le monde entier, la chose temporelle aussi bien que la spirituellep ? » Un autre religieux n’avait-il pas enseigné que « le pape est en place de Dieuq ? » Mais Farel, au lieu de chercher ses idées sur Rome dans les écrits de quelques moines du moyen âge, les puisait dans la Sainte-Écriture et particulièrement dans les révélations de l’apôtre Jean. « Votre saint Père moderne (actuel), dit-il au gardien, est la bête que les ignorants adorent. L’évangéliste saint Jean nous parle d’une bête ayant sept têtesr qui égare toute la terre et fait la guerre aux saints, et il ajoute : Ces sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles elle est assise. Sept montagnes, entendez-vous ? Chacun sait que Rome est bâtie sur sept montagnes. Donc le saint-siège n’est pas apostolique, mais diabolique ! » Coutelier fut ému ; il fit la remontrance à Farel du mieux qu’il put, dit-il ; mais le réformateur répliqua, la conversation s’anima, et enfin les évangéliques, ne pouvant convaincre le moine, prirent congé de lui. De la Maisonneuve sortit irrité de l’aveuglement de Coutelier, et tous ensemble quittèrent le cloître.

p – « Juridictionem habet universalem in toto mundo papa, nedum in spiritualibus sed temporalibus. » (De planctu Ecclesiœ, lib. I, ch. 13.)

q – « Papa, vice Dei, est omnium regnorum provisor. » (Aug. Triumphus, Summa de ecclesiastica, Qu. XLVI, art. 3.)

r – Révélation de saint Jean, depuis le ch. 12 au ch. 20.

Cet argument énergique, qui appliquait au pape les prophéties de la Bible sur l’Antichrist, avait déjà été employé par Luther. Aucune preuve n’inspirait plus de colère aux romains et plus de fermeté aux évangéliques.

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