Histoire de la Réformation du seizième siècle

18.3

Alarme du clergé – Les deux jours – Le docteur Man – La vraie présence réelle – Les martyrs de Conventry – Standish prêche à Saint-Paul – Standish à la cour – Sa défaite – Dessein ambitieux de Wolsey – Première ouverture – Ambition de Henri – Conférence de Thomas Boleyn et de François Ier – La tiare promise à Wolsey – Ses intrigues avec Charles et François

Ce réveil jeta l’alarme dans la hiérarchie romaine. Satisfaite du baptême qu’elle administre, elle redoutait le baptême du Saint-Esprit, accompli par la foi à la Parole de Dieu. Le clergé, plein de zèle, mais d’un zèle sans connaissance, se prépara donc à la lutte, et les cris poussés par les prélats furent répétés par la foule des moines, des prêtres et des sacristains.

Ce ne fut pas sur les membres des universités que les premiers coups tombèrent ; ce fut sur d’humbles chrétiens, restes du ministère de Wiclef, auxquels le mouvement réformateur des hautes écoles avait communiqué une nouvelle vie. Au réveil du quatorzième siècle allait succéder celui du seizième, et les dernières lueurs du jour qui finissait se confondaient presque avec les premières clartés du jour qui commençait. Les jeunes docteurs de Cambridge et d’Oxford réveillèrent l’attention de la hiérarchie effrayée, et lui firent remarquer les humbles lollards, qui çà et là rappelaient encore Wiclef.

Un ouvrier, Thomas Man, que l’on appelait « le docteur Man, » à cause de sa connaissance des Écritures, avait été, en 1511, enfermé pour sa foi dans le prieuré de Frideswide à Oxford. Tourmenté par le souvenir d’une rétractation qu’on lui avait arrachée, il s’était échappé de ce monastère, s’était rendu dans l’est de l’Angleterre, et y avait prêché la Parole, en subvenant par son travail aux besoins de sa pauvre vieg. Puis, ce « champion de Dieu » s’était rapproché de la capitale, et aidé de sa femme, nouvelle Priscille de ce nouvel Aquilas, il avait annoncé la doctrine de Christ à la foule réunie autour de lui, dans quelque chambre haute de Londres, dans quelque prairie solitaire arrosée par la Tamise, ou sous les ombrages séculaires de la forêt de Windsor. Il croyait, comme autrefois Chrysostome, « que tous les prêtres ne sont pas saints, mais que tous les saints sont prêtresh. » Celui qui reçoit la Parole de Dieu, disait-il, reçoit Dieu lui-même ; c’est là la vraie présence réelle. Les pontifes de ce mystère ne sont pas les vendeurs de messesi, mais les hommes que Dieu a oints de son Esprit pour être rois et sacrificateurs. » Six à sept cents personnes furent converties par ces prédicationsj.

g – Work thereby to sustain his poor life. (Ibid. p. 209.)

h – Chrysostome, Homélie XLIII, in Matth.

i – Il les appelait : Pilled knaves. (Fox, Acts, p. 209.)

j – Had turned six or seven hundred people unto those opinions. (Fox, Acts, p. 211)

Les moines, qui n’osaient pas encore s’attaquer aux universités, résolurent de sévir contre ces prédicants qui prenaient pour temple les bords de la Tamise ou quelque recoin de la cité. Man fut saisi, condamné, et brûlé vif le 29 mars 1519.

Ce n’était pas assez. Il y avait à Coventry de pieux chrétiens, quatre cordonniers, un gantier, un bonnetier et une veuve, Madame Smith, qui donnaient à leurs enfants une instruction chrétienne. Les franciscains s’indignaient que des laïques, et même une femme, osassent se mêler d’enseignement religieux. Le mercredi des Cendres, Simon Mourton, sergent de l’évêque, les fit prisonniers, eux et leurs enfants. Le surlendemain les parents furent conduits à l’abbaye de Mackstock, à six lieues de Coventry, et les enfants dans le couvent des cordeliers. « Voyons, dit le frère Stafford, aux petits tout intimidés, quelles hérésies vous a-t-on enseignées ? » Les pauvres enfants avouèrent qu’on leur avait expliqué en anglais la prière du Seigneur, le symbole des apôtres et les dix commandements. Alors Stafford s’écria d’une grosse voix : « Je vous défends, sous peine d’être brûlés (comme vos parents vont l’être), d’avoir jamais rien à faire avec le Pater, le Credo et les Commandements, en anglais. »

Cinq semaines plus tard, les hommes furent condamnés à être brûlés vifs, mais on eut pitié de la veuve, à cause de sa jeune famille, dont elle était le seul soutien, et on la renvoya. Il faisait nuit ; Simon Mourton offrit à Madame Smith de la reconduire chez elle ; elle accepta son bras et ils traversèrent les rues étroites et obscures de Coventry. — « Eh ! eh ! dit tout à coup le sergent, qu’est-ce que j’entends ? » Il entendait, en effet, comme un bruit d’un papier que l’on froisse. « Qu’avez-vous là ? » reprit-il en lui lâchant brusquement le bras. Puis, avançant la main dans la manche de la veuve, l’inquisiteur en retira un parchemin, et s’approchant d’une fenêtre d’où sortaient les pâles rayons d’une lampe, il examina cette feuille mystérieuse et reconnut la prière du Seigneur, le symbole des apôtres et les dix commandements, en anglais. « Oh ! oh ! bélître, dit-il, venez ; vaut autant maintenant que plus tard ! » Puis saisissant la veuve par le bras, il la traîna devant l’évêque. On prononça immédiatement la sentence de mort ; et le 4 avril 1519, Madame Smith, Robert Hatchets, Archer, Hawkins, Thomas Bond, Wrigsham et Landsdale, furent brûlés vif à Coventry, sur la place du Petit-Parc, convaincus d’avoir appris à leurs enfants la prière du Seigneur, le symbole des apôtres et les commandements de Dieu.

Mais qu’importe que des lèvres obscures soient fermées, tant que le Testament d’Érasme parlera ? Il fallait reprendre la conjuration de Lee. Standish, évêque de Saint-Asaph, esprit étroit, même un peu fanatique, mais sincère, je pense, d’un grand courage et d’une certaine piété, décidé à prêcher une croisade contre le Nouveau Testament, commença à Londres même, dans la cathédrale de Saint-Paul, en présence du lord-maire et du conseil de la Cité. « Otez ces traductions nouvelles, dit-il, ou une ruine totale menace la religion de Jésus-Christk. » Mais Standish, qui n’était pas habile, au lieu de rester dans le vague, comme ses confrères, voulut montrer à quel point Érasme avait corrompu l’Évangile, et dit d’une voix larmoyante : « Faut-il que moi, qui depuis tant d’années suis docteur des saintes Écritures, et qui ai toujours lu dans ma Bible : In principo erat verbum, je me voie obligé de lire à cette heure : In principo erat sermo… » C’était ainsi qu’Érasme avait traduit la première parole de l’Évangile selon saint Jean. Risum teneatis se disaient plusieurs à l’oreille, à l’ouïe de cette puérile accusation : « Milord, continua l’évêque en se tournant vers le lord-maire, magistrats de cette cité, et vous tous citoyens, accourez au secours de la religion ! » — Standish continue ses pathétiques mouvements ; il crie, il s’élève, il s’abaisse ; mais il a beau faire ; les uns demeurent immobiles ; les autres lèvent les épaules ; d’autres même s’indignent. Décidément les bourgeois de Londres voulaient soutenir la Bible et la liberté.

k – Inaminere christianæ religionis πανολεθρειάν, nisi novæ translationes omnes subito de medio tollerentur. (Erasm. Ep. p. 596.)

Standish, voyant qu’il avait manqué son attaque sur la Cité, poussait des soupirs, récitait des prières, disait des messes contre le Livre tant redouté. Il résolut de faire davantage. Un jour, qu’il y avait fête à la cour pour les fiançailles de la princesse Marie, âgée de deux ans, avec un prince français qui venait de naître, Saint-Asaph, recueilli au milieu d’une foule animée, méditait une action hardie. Tout à coup il perce la foule et se jette aux pieds du roi et de la reine ; on s’étonne, on se demande ce que veut cet évêque, ce vieillard. « O grand roi, dit-il, vos ancêtres qui ont régné sur cette île, — et les vôtres, ô grande reine, qui ont gouverné l’Aragon, se sont toujours distingués par leur zèle pour l’Église. Montrez-vous dignes de vos aïeux. Des temps pleins de périls sont arrivésl. Un livre vient de paraître, et c’est Érasme qui le publie ! — un livre tel, que si vous ne lui fermez l’entrée de ce royaume, c’est fait à jamais parmi nous de la religion de Jésus-Christ. »

l – Adesse tempora longe periculosissima. (Erasm. Ep. p. 597.)

L’évêque s’arrêta et il se fit un grand silence. Alors le dévot Standish, craignant que le penchant bien connu de Henri pour les lettres ne s’opposât à sa requête, éleva les regards et les mains vers le ciel, et, à genoux au milieu de la cour, s’écria avec l’accent de la douleur : « O Christ ! ô Fils de Dieu ! sauvez vous-même votre épouse !… car nul d’entre les hommes ne vient à son secoursm ! »

m – Cæpit obsecrare Christum dignaretur ipse suæ sponsæ opitulari. (Ibid. p. 598.)

Ayant ainsi parlé, le prélat, dont le courage était digne d’une meilleure cause, se releva et attendit. Chacun cherchait à deviner la pensée du roi. Thomas More était parmi les assistants, et More ne pouvait abandonner son Érasme. — « Quelles sont, dit-il, les hérésies que ce livre doit enfanter ? » Après avoir commencé par le sublime, Standish finit par le ridicule. Frappant successivement avec l’index de la main droite sur les doigts de la main gauchen : Premièrement, dit-il, ce livre détruit la résurrection. Secondement, il annule le sacrement du mariage. Troisièmement, il détruit la messe. » Puis, tenant élevés le pouce, l’index et le doigt du milieu, il les montrait à toute l’assemblée, avec le regard du triomphe. La bigote Catherine frissonnait en voyant ces trois doigts de Standish, signes des trois hérésies d’Érasme ; Henri lui-même, amateur de Thomas d’Aquin, était embarrassé. Le moment était critique. Le Testament grec était sur le point d’être banni de l’Angleterre. « La preuve, la preuve ! s’écrièrent les amis des lettres. — Je la donnerai, reprit l’impétueux Standish, et frappant de nouveau son pouce gauche : « Premièrement, dit-il… » Mais il mit alors en avant de si sottes raisons, que les femmes et les ignorants eux-mêmes en rougirent. En vain cherchait-il à justifier son dire, il s’embarrassait toujours plus ; il affirma, entre autres choses, que les Épîtres de saint Paul étaient écrites en hébreu… Il est connu, même des enfants des écoles, dit un docteur en théologie, en s’agenouillant devant le roi, que les Épîtres de saint Paul ont été écrites en grec. » Le roi, rougissant pour l’évêque, détourna brusquement la conversation, et le pauvre Standish, honteux d’avoir fait écrire en hébreu aux Grecs, eût voulu se dérober à tous les regards. « Le hanneton ne doit pas s’attaquer à l’aigle, » disaiton autour de luio. Ainsi le Livre de Dieu demeura en Angleterre l’étendard d’une troupe fidèle, qui lisait dans ses pages cette devise usurpée par l’Église de Rome :La vérité n'est qu'en moi.

n – Et rem in digitos porrectos dispartiens. (Ibid.)

o – Scarabæus ille qui maximo suo malo aquilam aquæsivit. (Ibid. p. 555.)

Un adversaire plus redoutable que Standish aspirait à combattre la Réformation, non seulement en Angleterre, mais dans tout l’Occident. Un de ces desseins ambitieux, qui germent facilement dans le cœur de l’homme, se développait dans l’âme du plus puissant ministre de Henri VIII ; et si ce projet réussissait, il semblait devoir affermir à jamais l’empire de la papauté sur les bords de la Tamise, et peut-être dans la chrétienté tout entière.

Wolsey, chancelier et légat, régnait dans l’État et dans l’Église, et pouvait sans mensonge prononcer son fameux : Ego et rex meus. Parvenu à une si grande hauteur, il voulait plus encore. Favori de Henri VIII, presque son maître, traité comme frère par l’empereur, par le roi de France et par d’autres têtes couronnées, revêtu de ce titre de majesté qui est le propre des souverainsp, le cardinal, sincère dans sa foi à la papauté, voulait arriver au trône des pontifes, et être ainsi Deus in terris. Si Dieu a permis qu’un Luther parût dans le monde, c’est qu’il aurait, pensait-il, un Wolsey à lui opposer.

p – Consultissima tua Majestas. Vestra sublimis et longe reverendissima Majestas, etc. (Fiddes, Bodleian Papers, p. 178.)

Il serait difficile de dire le moment précis où ce désir immodéré s’empara de son esprit ; ce fut vers la fin de 1518 qu’il commença à paraître. L’évêque d’Ély, ambassadeur d’Angleterre près de François 1er, étant en conférence avec ce prince le 18 décembre de cette année, lui dit d’un ton mystérieux : Le cardinal a dans son esprit un pensée… à l’égard de « laquelle il ne peut s’ouvrir à personne… si ce n’est à Votre Majesté… » — François comprit.

Une circonstance vint faciliter les plans du cardinal. Si Wolsey voulait être le premier prêtre, Henri voulait être le premier roi. La couronne impériale, que la mort venait d’enlever à Maximilien, était briguée par deux princes : Charles d’Autriche, esprit froid et calculateur, se souciant peu des plaisirs et même des pompes du pouvoir, mais se proposant de grands desseins, et sachant les poursuivre avec énergie, et François Ier, d’un œil moins pénétrant, d’une persévérance moins infatigable, mais plus hardi et plus impétueux. Henri VIII, inférieur à l’un et à l’autre, passionné, capricieux, égoïste, se crut de force à lutter avec de si puissants compétiteurs, et se mit à poursuivre en secret la monarchie de toute la chrétientéq. Wolsey se persuada que, caché sous le manteau de l’ambition de son maître, il pourrait satisfaire la sienne. S’il procurait à Henri la couronne des Césars, il obtiendrait facilement la tiare des papes ; s’il échouait, ce serait bien le moins que pour dédommager l’Angleterre de la souveraineté de l’empire, on donnât à son premier ministre la souveraineté de l’Eglise.

q – The monarchie of all christendom. » (cotton library MSS. Cal. D. VII, p. 88.)

Henri fit d’abord sonder le roi de France. Sir Thomas Boleyn se présenta un jour devant François Ier, au moment où celui-ci revenait de la messe. Le roi voulant prévenir une confidence qui devait l’embarrasser, conduisit l’ambassadeur dans l’embrasure d’une fenêtre, et lui dit à voix basse : « Plusieurs électeurs m’offrent l’empire ; j’espère que votre maître me sera favorable. » Boleyn, troublé, répondit vaguement, et le roi-chevalier, suivant sa pensée, saisit fortement d’une main l’ambassadeur d’Angleterre, plaça l’autre sur sa poitriner, et s’écria : « Par ma foi, si je deviens empereur, je serai dans trois ans à Constantinople, ou je mourrai en chemin !… » Ce n’était pas ce que voulait Henri ; mais, dissimulant, il fit dire au roi de France qu’il appuierait sa candidature ; sur quoi celui-ci, ôtant son chapeau, s’écria : « Je veux voir le roi d’Angleterre, je veux le voir, vous dis-je, dussé-je aller à Londres avec un seul page et un seul laquais ! »

r – He took me hard by the wrist with one hand, and laid the other upon his breast. (Cott. MSS. Calig. D. 8, p. 93.)

François comprit que, contrariant l’ambition du roi, il devait flatter celle du ministre ; et se rappelant l’insinuation de l’évêque d’Ély : « Il me semble, dit-il un jour à Boleyn, que mon frère d’Angleterre et moi, nous pourrions, nous devrions faire… quelque chose pour le cardinal ; il est préparé de Dieu pour le bien de la chrétienté, … l’un des plus grands personnages de l’Église, … et, foi de roi, s’il y consent, je le ferai ! » Après quelques moments, il continua : « Écrivez au cardinal, que s’il arrive quelque chose au pape actuel, je lui assurerai pour ma part quatorze cardinauxs ! Soyons seulement d’accord, votre maître et moi, Monsieur l’ambassadeur, et, je vous le jure, il ne se fera ni pape, ni empereur en Europe sans notre permission. »

s – He will assure you full fourteen cardinals for him. (Ibid. D.F. p. 98.)

Mais Henri n’était pas d’accord avec le roi de France. A l’instigation de Wolsey, il appuyait à la fois les trois candidatures ; à Paris, il était pour François Ier, à Madrid pour Charles-Quint, et à Francfort pour lui-même. — Les rois de France et d’Angleterre échouèrent, et le 10 août, Pace, l’envoyé de Henri VIII à Francfort, étant de retour en Angleterre et voulant consoler le roi, énuméra les sommes que Charles avait dépensées : « Par la messet ! » s’écria Henri, et il se félicita de n’avoir pas obtenu une couronne si chère. Wolsey proposa de chanter un Te Deum à Saint-Paul, et l’on alluma des feux de joie dans la Cité.

t – By the masse ! (State Papers, 1, p. 9.)

Le cardinal n’avait pas tort de se réjouir. A peine Charles fut-il monté sur le trône impérial, en dépit du roi de France, que ces deux princes se jurèrent une haine éternelle, et ce fut à qui gagnerait Henri VIII. Tantôt Charles, sous prétexte de faire visite à son oncle et à sa tante, arrivait en Angleterre, tantôt François avait une entrevue avec le roi dans les environs de Calais. Le cardinal participait aux cajoleries de ces deux monarques. « Il est facile à un roi d’Espagne, devenu chef de l’Empire, d’élever celui qu’il veut au pontificat suprême, » lui disait le jeune empereur : et à ces mots, l’ambitieux cardinal se livrait au successeur de Maximilien. Mais bientôt François Ier le flattait à son tour, et Wolsey répondait aussi à ses avances. Le roi de France donnait à Henri des tournois et des festins d’un luxe asiatique ; et Wolsey, dont la figure portait encore l’empreinte du gracieux sourire avec lequel il avait pris congé de Charles, souriait aussi à François Ier, et chantait la messe à son honneur. Il engageait la main de la princesse Marie au dauphin de France et à Charles-Quint, laissant à l’avenir le soin de débrouiller cette affaire ; puis, fier de ses pratiques habiles, il revenait à Londres plein d’espérance. C’était en marchant dans le mensonge qu’il prétendait arriver à la tiare ; et si elle se trouvait encore trop élevée, il y avait en Angleterre certains évangéliques qui pourraient lui servir d’échelle pour l’atteindre ; le meurtre pouvait servir de complément à la fraude.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant