Explication du Psaume 51

§ 32. Les pécheurs qui sentent leurs péchés ont droit à Dieu et à la prière, en vertu des promesses.

Mais pour les pécheurs qui sentent leurs péchés et la colère de Dieu, et qui sont épouvantés de sa présence, ceux-là, sans qu’on les y porte, sont par trop enclins à s’appliquer toutes les menaces de Dieu, proposées dans sa parole contre les pécheurs, et à se juger dignes des effets que cette colère a répandus sur les exemples de punition qu’ils y voient : c’est ce qui les abat, ce qui les afflige et ce qui les fait trembler et craindre le même sort que ces pécheurs ont subi. Quand donc une âme est ainsi brisée par le marteau de la Loi, dans l’appréhension du jugement de Dieu, alors c’est le temps et c’est là l’état dans lequel elle doit apprendre cette divine sagesse de l’Esprit de Dieu qui lui propose la miséricorde de Dieu, qui relève et console son cœur abattu, et qui lui apprend et le convainc que les pécheurs qui sont les objets de la colère de Dieu, ne sont point ceux qui sentent le péché et qui le détestent, mais seulement ceux qui ne le sentent point et qui ne le détestent point ; mais que pour ceux qui sont travaillés et comme accablés de l’insupportable fardeau de leurs péchés, ils doivent écouter cette voix qui leur dit : Que le bon plaisir de l’Éternel est sur ceux qui le craignent. La Loi ayant fait en eux son devoir, et ce pour quoi elle est donnée, les foudres doivent cesser, et la vue de la face d’un Dieu courroucé, doit se changer en une douce lumière de miséricorde et de paix, qui leur est proposée dans la parole de Dieu, lorsqu’elle leur dit : Le bon plaisir de l’Éternel est sur ceux qui le craignent ; que Dieu ne rejette point un cœur froissé et brisé ; que ses oreilles sont attentives, et ses yeux sont ouverts sur les pauvres afin de les retirer de la fiente ; et qu’enfin Dieu ne brise point le roseau cassé, et n’éteint point le lumignon fumant, etc. Car ce sont ces âmes-là qui sont ce faible vermisseau de Jacob, et ces tendres fleurs qui sont ébranlées et qui tremblent au moindre vent de menaces et de colère qui vient à souffler. Au lieu que ces autres pécheurs insensibles demeurent immuables et sans être touchés, comme des montagnes de fer, au milieu même des plus grandes tempêtes, et lorsqu’on les appelle le plus fortement à la repentance.

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