Élans de l’âme vers Dieu

61. Élu !

Jésus, mon Sauveur et mon Dieu, je sens que ton amour pour moi, n’est pas pour moi une réalité ! C’est un récit pour mon esprit, ce n’est pas un fait pour mon cœur, j’en parle, je l’admire ; mais plus avec mon imagination qu’avec mon âme. Tu m’aimes, je le sais ; tu es mort pour moi, je le sais ; tu m’as acquis la vie éternelle, je le sais ; et malgré tout cela, je reste froid, je ne t’aime pas, je ne te suis pas. Je m’occupe de ta Parole, de ton Église ; mais je m’en occupe comme d’une affaire de ce monde ; tout au plus comme d’un devoir ; et non pas avec amour ! Mon Dieu, je désespère de moi-même, quand je me sonde avec une entière sincérité, et je sens combien, alors, il est bon que je sache que tu m’as élu de toute éternité ! Oh ! Seigneur, si ta main ne tenait pas la mienne, combien de fois déjà je serais tombé dans le désespoir. Je m’humilie, mais ne me laisse pas sous l’humiliation. Fais luire sur moi la lumière de ta face ; donne-moi ce cœur nouveau, ce cœur aimant, pour mieux apprécier l’amour que tu as eu pour moi. Hélas ! je sens encore que ma prière est froide ; mon sentiment n’est pas même à la hauteur de mes paroles. Je te parle, mais je n’aime pas ! Je te parle, mais je ne te prie pas ! Il me faudrait me taire pour rester au niveau de mes affections. Esprit-Saint, prie pour moi ; Jésus, intercède pour ton racheté ; Père céleste, pardonne l’ingratitude de ton enfant, et viens m’apprendre à t’aimer véritablement. Tous tes bienfaits ne sont-ils pas sur moi ? Si ma foi est trop faible pour voir Jésus sur sa croix, mes yeux ne devraient-ils pas au moins être assez clairvoyants pour apercevoir ton soleil qui brille sur ma tête ? Ta bonté ne resplendit-elle pas sur la terre et dans les cieux, dans mon passé et dans mon présent ? Qu’ai-je que je ne l’aie reçu de toi ? Ah ! si le péché pesait moins lourdement sur ma vie, je m’élèverais plus facilement à toi. Oui, voilà pourquoi je reste insensible à ton amour, c’est que j’aime le mal. Mon Dieu, pardon ; mon Dieu, lumière et force. Sauve-moi de moi-même, ou je suis perdu… Mais non, ta main tient là mienne ; tu nie relèveras ; tu me rendras la joie de ton salut, et je marcherai sous ton regard jusqu’à la fin de mes jours ; car tu m’as élu de toute éternité !

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