Élans de l’âme vers Dieu

65. Le cœur de l’homme qui le connaîtra ?e

eJérémie 17.9

Oh ! mon Dieu, qu’il est difficile de me connaître ! difficile de bien juger mes intentions ! Je me crois par moment en ta présence, et je suis peut-être en présence de moi-même ! je pense te prier, et je me borne à parler ! Je veux agir pour toi, et, au milieu de l’action, je reconnais qu’il y a là encore un motif intéressé. Je suis content de moi quand je parle bien ; content de moi quand je forme un louable projet ; ensuite je n’agis pas et je suis encore content de moi comme si paroles et projets tenaient lieu d’action ! Quand je veux m’étudier, je me perds ; mon regard plonge dans un abîme sans fond. Ou je me séduis moi-même, ou je ne me comprends pas ; et si parfois je me pénètre et reconnais le mal qui est en moi, je suis habile à l’atténuer, à le rejeter sur mes frères, sur les évènements, rarement sur moi-même. Quand, à force de péchés, j’en suis venu à me frapper la poitrine, alors encore je trouve moyen de m’encenser et j’appelle cela de l’humilité ! J’en suis content, et j’échappe ainsi au regret d’avoir mal fait. Je perds l’élan vers la prière que le repentir devait me donner. — Oui, Seigneur, me voilà tel que je suis, et si j’ai pu le reconnaître, ce n’est pas moi, c’est ton Esprit qui l’a fait. Augmente-moi donc cet Esprit, Seigneur, qu’il m’illumine de toutes parts, que je ne puisse plus me méprendre sur moi-même, afin que je vienne plus souvent vers toi te demander pardon, force, joie et sainteté. Que j’apprenne, sous son influence, à mieux connaître Jésus, mon modèle ; que je goûte davantage ses paroles ; que j’imite plus fidèlement sa vie, et que je mette désormais tous mes efforts, à mieux connaître ses perfections, pour mieux connaître et guérir mes propres infirmités.

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