Comment prier

III – OBÉISSANCE ET PRIÈRE

1.—Voici l’un des plus importants versets bibliques relatifs à la prière : « Quoique ce soit que nous demandions, nous le recevons de Lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable ». {1Jn 3.22}

Quelle déclaration stupéfiante! Jean dit positivement que quoi que ce fut qu’il demandât il l’obtenait. Combien parmi nous peuvent dire : « Je reçois tout ce que je demande » ? Mais Jean nous explique pourquoi il en était ainsi : « parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable ». En d’autres termes, quand on s’attend à ce que Dieu agisse comme on le lui demande, il faut, de son côté, faire tout ce que Dieu ordonne. Si nous prêtons une oreille attentive à tout ce que Dieu nous commande, Il prêtera une oreille attentive à toutes les demandes que nous Lui adresserons. Si, au contraire, nous faisons la sourde oreille à Ses préceptes, il est probable qu’il fera la sourde oreille à nos prières. Nous touchons là la cause secrète qui fait que bien des prières demeurent sans réponse. Nous ne sommes pas attentifs à la Parole de Dieu, aussi Dieu n’est-Il pas attentif à nos demandes.

Je m’entretenais un jour avec une femme qui, après avoir fait profession d’être chrétienne avait tout abandonné. Je lui demandai pourquoi elle n’était plus chrétienne.

— C’est que je ne crois plus à la Bible, répliqua-t-elle.

— Et pourquoi n’y croyez-vous plus ?

— Parce que, ayant compté sur ses promesses, je les ai trouvées trompeuses.

— Lesquelles ?

— Celles qui concernent la prière.

— Par exemple ?...

— N’est-il pas dit : « Quoi que ce soit que vous demanderez en priant, si vous croyez, vous le recevrez » ?

— En effet, il est dit quelque chose d’approchant.

— Eh bien ! j’ai demandé en m’attendant pleinement à recevoir, et je n’ai rien reçu !

— La promesse vous était-elle adressée ?

— Mais... certainement ; n’est-elle pas faite à tous les chrétiens ?

— Non, Dieu a soin de préciser quels sont ceux dont Il entend honorer les prières confiantes.

Je la renvoyai à 1Jn 3.22, et lus la description de ceux dont les prières ont de la puissance auprès de Dieu.

« Voyons, ajoutai-je, gardiez-vous ses commandements et faisiez-vous ce qui Lui est agréable ? »

Elle reconnut franchement qu’elle n’en faisait rien et convint bientôt que ce n’étaient pas les promesses de Dieu qui étaient en défaut, mais elle-même. C’est là le point sensible aujourd’hui dans de nombreux cas de prières inexaucées : celui qui les présente n’est pas obéissant.

Si nous voulons être puissants dans la prière, nous devons étudier sérieusement la Parole de Dieu pour découvrir quelle est Sa volonté à notre égard et, quand nous l’aurons trouvée, l’accomplir. Une seule désobéissance non vouée de notre part fermera l’oreille de Dieu beaucoup de requêtes.

2.—Mais ce passage va plus loin que le fait de garder seulement les commandements de Dieu. Jean nous dit que nous devons faire ce qui Lui est agréable.

Il y a beaucoup de choses qu’il serait agréable à Dieu de nous voir faire sans qu’il tous les ait expressément commandées. Un enfant fidèle et bon ne se contente pas de dire simplement les choses que son père lui commande expressément. Il s’applique à connaître, la volonté de son père et s’il pense à une chose qu’il pourrait faire pour plaire à son père, il la fait joyeusement, bien que son père ne lui ait jamais donné aucun ordre particulier à ce sujet. Il en est de même du véritable enfant de Dieu. Il ne s’inquiète pas simplement de savoir si telle chose est commandée ou telle autre défendue ; il s’applique à connaître en toutes choses la Volonté de son Père.

Beaucoup de chrétiens aujourd’hui font des choses qui ne sont pas agréables à Dieu et n’en accomplissent point d’autres qui Lui seraient agréables. Quand vous leur parlez de ces choses ils vous opposent immédiatement la question : « Y a-t-il dans la Bible quelque commandement qui interdise cela ? ». Et si vous ne pouvez pas leur montrer quelque verset où la chose en question soit clairement défendue, ils pensent n’être nullement tenus de l’abandonner ; mais un véritable enfant de Dieu n’exige pas un commandement spécial. Si nous nous appliquons à rechercher et à pratiquer ce qui est agréable à Dieu, Il s’appliquera à accomplir les choses qui nous sont agréables. Cela aussi nous explique pourquoi bien des prières restent sans exaucement: nous ne faisons pas de la connaissance de ce qui serait agréable à notre Père la grande affaire de notre vie, et pour cette raison nos prières demeurent sans réponse.

Prenons pour exemple de questions constamment soulevées le fait d’aller au spectacle, de danser et l’usage du tabac. Beaucoup de ceux qui se permettent ces choses vous demanderont d’un air triomphant, si vous parlez contre elles : « La Bible dit-elle : Tu n’iras pas au spectacle ? ». « La Bible dit-elle : Tu ne danseras pas ? ». « La Bible dit-elle : Tu ne fumeras point ? ». Là n’est pas la question, mais plutôt : « Notre Père céleste est-Il vraiment satisfait quand Il voit un de ses enfants aller au spectacle, danser ou fumer ? ». C’est une question que chacun doit trancher pour lui-même dans un esprit de prière et en recherchant la lumière du Saint-Esprit. Beaucoup demandent : « Quel mal y a-t-il à ces choses ? ». Il n’entre pas dans notre intention de traiter cette question à fond mais, sans aucun doute le mal est, dans bien des cas, qu’elles privent nos prières de puissance.

3.—Avec sincérité. Le verset 18 du Psaume 145 projette une abondante lumière sur la question de savoir comment il faut prier : « L’Eternel est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent avec sincérité ». {Ps 145.18} La prière à laquelle Dieu répond est la prière vraie, la prière qui demande une chose sincèrement désirée.

Beaucoup de prières sont dépourvues de sincérité. Les gens demandent des choses qu’ils ne désirent pas. Plus d’une femme prie pour la conversion de son mari alors qu’elle ne désire pas vraiment que son mari soit converti. Elle croit le désirer, mais si elle savait ce qu’impliquerait la conversion de son mari, comment cela nécessiterait un complet bouleversement de sa manière de traiter les affaires et comment, par conséquent, cela réduirait leurs revenus et rendrait nécessaire un complet changement de leur mode de vie, la vraie prière de son cœur serait, si elle était sincère avec Dieu :

« O Dieu, ne convertis pas mon mari ! »

Elle ne désire pas sa conversion à un aussi grand prix.

Plus d’une église qui prie pour un réveil ne le désire pas vraiment. Ses membres croient le désirer car, à leurs yeux, un réveil signifie un accroissement du nombre des membres, une augmentation des offrandes, une plus grande renommée parmi les églises; mais s’ils savaient ce qu’est un vrai réveil, combien les chrétiens professants seraient amenés à sonder leur propre cœur, quelle transformation radicale de la vie individuelle, domestique et sociale il impliquerait, et bien d’autres choses qui ne manqueraient pas de se produire si l’Esprit de Dieu était réellement répandu avec puissance ; si tout ceci était connu, le véritable cri de l’église serait :

« O Dieu, garde-nous d’avoir un réveil ! ».

Plus d’un serviteur de Dieu demande le baptême du Saint-Esprit et ne le désire pas vraiment. Il croit le désirer parce que le baptême du Saint-Esprit signifie pour lui une joie nouvelle, une nouvelle puissance pour prêcher la Parole, une plus grande renommée parmi les hommes, une autorité plus élevée dans l’Eglise du Christ. Mais s’il comprenait ce qu’un baptême du Saint-Esprit implique réellement, s’il comprenait, par exemple que cela le conduirait nécessairement à l’antagonisme avec le monde et avec les chrétiens non spirituels, qu’à cause de ce baptême son nom serait « rejeté comme infâme », que cela pourrait l’obliger à quitter une bonne vie confortable pour aller travailler dans les bas-fonds ou même dans quelque pays lointain, s’il comprenait tout cela sa prière serait, très probablement, s’il devait exprimer le véritable désir de son cœur :

« O Dieu, garde moi d’être baptisé du Saint-Esprit ! ».

Mais quand nous en venons au point où nous désirons vraiment la conversion de nos amis à tout prix, l’effusion du Saint-Esprit quoi qu’elle puisse comporter, le baptême du Saint-Esprit quoi qu’il puisse advenir, quand nous désirons, quelque chose « avec sincérité » et que nous crions à Dieu pour cette chose « avec sincérité », alors certainement Dieu nous exaucera.

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