Notes sur les Miracles de notre Seigneur

V. Les attaques contre les miracles

1. Les Juifs

Une religion monothéiste aussi rigide que la religion juive ne rendait pas facile la tentative de se soustraire à l’autorité du miracle. Les adversaires de Jésus sont réduits à dire que ses œuvres sont des œuvres de ténèbres : « Il chasse les démons par Béelzébul, le prince des démons » (Matthieu 12.24 ; Marc 3.22-27 ; Luc 11.15-22). Nous connaissons la réponse du Seigneur, son appel à sa doctrines et à ses œuvres ; il serait inconcevable que Satan pût concourir à la destruction de son propre pouvoir, se suicider lui-même. Celui qui est venu, ainsi que le témoignent ses paroles et ses œuvres, pour détruire les actes du diable, ne peut pas agir par la puissance de l’ennemi ; il faut donc reconnaître l’intervention d’un pouvoir supérieur, qui vient dépouiller le malin. Jésus-Christ repousse l’accusation dirigée contre lui en montrant le rapport qui existe entre ses miracles et le but moral qu’ils doivent réaliser ; il en appelle à la conscience de chacun pour décider si sa doctrine vient d’en haut ou d’en bas ; si elle vient d’en haut, ses œuvres ne peuvent venir d’en bas ; le royaume du mensonge ne peut concourir à l’établissement du royaume de la vérité. Le Seigneur nous représente le royaume du mal comme étant en guerre non seulement avec Dieu, mais aussi avec lui-même ; tout en lui est contradiction, division ; quand il s’agit de combattre le royaume de la vérité, il est bien uni. Jésus dit aux pharisiens : Le royaume du mal subsiste, vous le reconnaissez vous-mêmes ; or, il ne peut agir contre lui-même, en accord avec ses ennemis ; je suis son ennemi, il ne peut donc me prêter son concours.

Cette accusation portée contre les miracles de Christ, à savoir qu’ils étaient accomplis sous l’influence d’un pouvoir malin, a été reproduite par les païens, qui l’ont évidemment empruntée aux Juifs. Dans leur bouche, cette accusation n’était pas aussi perfide que dans celle du Juif, parce qu’ils n’avaient pas les mêmes notions au sujet du royaume du bien et du royaume du mal. Mais les païens avaient une autre méthode pour rejeter le surnaturel chrétien ; nous allons la considérer.

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