Notes sur les Miracles de notre Seigneur

14. La résurrection du fils de la veuve

Luc 7.11-16

La ville de Naïn, aux portes de laquelle fut accompli ce grand miracle, n’est pas mentionnée ailleurs dans l’Écriture ; elle se trouve au sud de la Galilée, sur la route de Jérusalem, où se rendait probablement alors le Seigneur pour la fête de la pâque. Il rencontra le convoi funèbre à la porte de la ville, non par hasard, mais parce que cette rencontre avait été préparée dans le plan de Dieu ; les Juifs enterraient leurs morts en dehors des villes. Beaucoup de gens de la ville, émus de compassion, accompagnaient le cercueil ; « on portait en terre un mort, fils unique de sa mère qui était veuve ; » le deuil d’un fils unique était considéré comme particulièrement profond (Jérémie 6.26 ; Zacharie 12.10). « Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas ! » Combien cette dernière parole est différente de celle que prononcent si souvent les consolateurs terrestres ! (Apocalypse 21.4). Jésus essuie toutes les larmes de cette mère désolée. Cependant, comme le fait remarquer Olshausen, ce ne fut pas simplement par compassion pour la mère que Jésus opéra ce miracle ; la joie de la mère fut la conséquence immédiate de l’œuvre de Christ, elle n’en fut pas la cause ; Jésus voulait amener le jeune à une vie supérieure à celle qu’il avait connue.

Il « s’approcha et toucha le cercueil, » pour faire comprendre aux porteurs qu’ils devaient s’arrêter ; ils le comprirent, car « ceux qui le portaient s’arrêtèrent » en effet ; alors fut prononcée la parole puissante : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » Cette parole fut entendue, car « le mort s’assit et se mit à parler. » Christ fait lever quelqu’un de son cercueil aussi facilement que s’il était dans son lit ; il est bien différent en cela des prophètes de l’ancienne alliance, qui devaient lutter avec Dieu pour ressusciter un mort, parce qu’ils ne possédaient pas une plénitude de puissance ; ils étaient comme des serviteurs dans la maison d’un autre, mais non comme le fils dans sa propre maison. Massillon dit, dans un sermon sur la divinité de Jésus-Christ : « Élie ressuscite des morts, il est vrai ; mais il est obligé de se coucher plusieurs fois sur le corps de l’enfant qu’il ressuscite ; il souffle, il s’agite ; on voit bien qu’il invoque une puissance étrangère qui rappelle de l’empire de la mort une âme qui n’est pas soumise à sa voix, et qu’il n’est pas par lui-même le maître de la mort et de la vie. Jésus-Christ ressuscite les morts comme il fait les actions les plus communes ; il parle en maître à ceux qui dorment d’un sommeil éternel, et l’on sent bien qu’il est le Dieu des morts comme des vivants, jamais plus tranquille que lorsqu’il opère les plus grandes choses. » – « Jésus le rendit à sa mère » (1 Rois 17.23 ; 2 Rois.4.36).

Celui qui accomplit cette résurrection saura réunir un jour à leurs bien-aimés, dans une même communion de joie et d’amour, ceux qui se sont endormis en lui ; nous en avons un gage dans les trois résurrections opérées par Jésus-Christ. Ce miracle produisit d’heureux effets sur les assistants : « Tous furent saisis de crainte, et ils glorifièrent Dieu, disant : Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Cette dernière parole fait allusion à la longue période pendant laquelle aucun prophète n’avait paru.

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