Le don de parler diverses langues

QUATRIÈME PARTIE

RÉFLEXIONS

CHAPITRE 22

UN VRAI DON DES LANGUES AUJOURD'HUI ?

Nous avons examiné dans ce livre tous les textes bibliques se rapportant aux langues miraculeuses et il est évident que cette étude nous amène à des conclusions bien déterminées. Il est, à mon avis, impossible — si du moins nous abordons la question avec un esprit honnête — de tourner ces textes en faveur d'une glossolalie générale. Si tant de chrétiens font précisément cela, c'est sans doute parce qu'ils se donnent peu de peine pour examiner les Écritures à fond. C'est une triste vérité que, par un usage superficiel de la Bible, n'importe qui peut justifier une position doctrinale quelconque. Satan en personne n'a-t-il pas cherché à brouiller l'intelligence spirituelle du Fils même de Dieu en citant un passage de la Bible hors contexte Luc 4.9-12 ?

Certains de mes amis voudront, cependant, me poser dès maintenant une question très difficile.

COMMENT EXPLIQUER LA CARENCE DU VRAI DON DES LANGUES AUJOURD'HUI ?

En admettant que le Nouveau Testament reconnaisse l'existence d'un vrai don des langues, celui du chapitre Actes 2, que Paul enseigne de ne pas empêcher, comment expliquer que ce don soit si peu évident aujourd'hui ? Depuis les temps apostoliques — si nous voulons faire un diagnostic honnête et cela malgré les revendications très insistantes de certains — ce phénomène est devenu rarissime ; pour beaucoup, il semblerait être éteint.

Cela paraît étrange, d'autant plus que l'Écriture n'explique pas cette carence. N'y aurait-il pas là une objection insurmontable à l'interprétation avancée dans le présent ouvrage ?

1

Serait-ce la conséquence de notre incrédulité  ?

Cela est très possible. Pourtant, l'Église, au cours de son histoire, n'a pas manqué d'hommes de foi ; les récits des exploits des grands missionnaires, des réformateurs, des grands évangélistes en témoignent. Ceux-ci n'étaient en rien inférieurs aux chrétiens de Corinthe du temps de Paul ! Au contraire, la comparaison est frappante. Alors que ces derniers ressemblent un peu à des enfants qui se querellent autour d'un jouet, les autres paraissent être des héros de l'Évangile. Pourtant, la vaste majorité de ces grands hommes de Dieu au travers des siècles n'a jamais parlé en langues miraculeuses, bien que beaucoup d'entre eux aient maîtrisé des langues étrangères extrêmement difficiles, au point même d'avoir pu traduire la Bible dans ces langues. Cela est d’ailleurs infiniment précieux aux yeux du Père céleste qui désire que chaque être humain connaisse la vérité de Christ.

Non ! La carence du « don des langues » au cours des siècles ne réside pas uniquement dans l'incrédulité de l'Église.

2

Dieu aurait-il retiré ce don ?

Comme nous l'avons signalé, certains chrétiens interprètent 1 Corinthiens 13.8-12 de manière à prouver la cessation du don des langues dès la fin de l'époque apostolique. Mais, comme je l'ai déjà indiqué dans mon commentaire sur ce passage, (Voir au chapitre 9 le commentaire sur 1 Corinthiens 13.8) il m'est difficile, sinon impossible, de leur donner raison. Je ne vois aucun passage biblique qui affirmerait que Dieu ait annulé ce don. Si c'était le cas, pourquoi nous dirait-il de ne pas l'empêcher ?

3

Cette carence n'est pas la seule énigme de notre temps

Admettons honnêtement que nous ne voyons presque plus le « parler en langue » authentique du chapitre Actes 2. Cela ne signifie pas nécessairement que Dieu ait aboli ce don après la période apostolique. Si l'on pose la question : « Pourquoi les langues miraculeuses sont-elles si rares ? » nous pourrions tout aussi bien nous demander : « Pourquoi l'Esprit de Dieu ne ressuscite-t-il pas les morts au milieu de nous ? » Christ a donné à son Église le pouvoir de faire l'une et l'autre de ces choses. Lorsqu'il a envoyé ses apôtres prêcher l'Évangile en Israël, ne leur a-t-il pas dit en même temps de ressusciter les morts ? Il faut reconnaître que, par la main des apôtres des morts furent vraiment ressuscités, non seulement avant, mais aussi après la Pentecôte. Pierre a ressuscité Dorcas, Paul a ressuscité Eutychus Matthieu 10.8 ; Actes 9.36-42 ; 20.9-12.

Pourtant, même au temps des apôtres, les résurrections semblent avoir été rares. D'ailleurs, pourquoi les apôtres n'ont-ils pas ressuscité leur frère Jacques, qu'Hérode avait décapité, et Étienne, lapidé à la fleur de l'âge ? Actes 12.1-2 ; 7.57-60 Était-ce de leur part de l'incrédulité ou même de l'impuissance spirituelle ? Nullement. Les apôtres eux-Mêmes reconaissaient que, par leur mort, et même par leurs infirmités Dieu pouvait être parfois davantage glorifié que par un miracle physique surprenant. « Christ sera glorifié, disait Paul, ...soit par ma vie, soit par ma mort. » Philippiens 1.20. Et encore : « Je me glorifierai de mes infirmités » 2 Corinthiens 12.7-10.

Le Nouveau Testament n'indique nulle part que Dieu ait ôté à son peuple la possibilité de ressusciter les morts. D'ailleurs, si l'on se fie aux témoignages, il y a eu des résurrections au cours de l'histoire même récente, par exemple en Indonésie. Pourtant il est évident que la résurrection d'un mort (je parle d’une vraie résurrection, non pas d'une simple réanimation) est un phénomène rare.

De même, il est indéniable que le vrai « parler en langues » selon Actes 2 est également très rare. L'Esprit de Dieu peut, s’il le désire faire aujourd'hui ce qu'il a fait il y a deux mille ans  : soit exprimer dans de véritables langues, soit ressusciter les morts. Pourtant il faut admettre que nous ne le voyons pas très souvent faire l'une ou l'autre de ces choses.

4

Soyons simplement honnêtes !

Il n'est pas facile de trouver une explication satisfaisante à cette carence. Ne serait-il pas plus juste de dire très honnêtement nous n'en connaissons pas la raison ? Nous ne pouvons que constater simplement l'absence, au moins relative, de ces deux phénomènes. Serait-ce dû à la souveraineté de Dieu dont l'Esprit ne voit pas à présent la nécessité de nous prodiguer de telles manifestations de sa grâce ? Là encore, nous ne pouvons que regarder humblement Dieu et nous attendre à Lui. L'important, c'est que les nations soient évangélisées et que les âmes soient sauvées. Le reste est tout de même secondaire.

Dieu ne répond pas à toutes nos questions : il nous révèle en ce moment les vérités dont nous avons réellement besoin ; pour le reste, nous sommes obligés de lui faire confiance. Si toutes nos questions et nos prières recevaient une réponse instantanée, nous n'aurions plus besoin de croire, de faire confiance à Dieu. L'Esprit de Dieu éprouve notre foi afin de la développer et de la faire grandir. Comme le dit Pierre, 1 Pierre 1.6-7 c'est par l'épreuve que notre foi est purifiée.

Un jour, Dieu nous expliquera sans doute cette énigme. En attendant, fonçons pour Christ, faisons tout ce que nous pouvons, par le Saint-Esprit, pour que son église soit bâtie et pour apporter l'Évangile aux nations tant qu'il fait jour.

5

Deux faits remarquables concernant le Juif

1°— Les vrais miracles physiques, (qu'il ne faut pas confondre avec les « œuvres de puissances ») semblent être particulièrement liés à la question juive dans l'économie de Dieu. Israël est le peuple terrestre de Dieu, c'est sans doute la raison du grand nombre d'interventions divines sur le plan physique et matériel au cours de son histoire.

Une étude attentive de l'Ancien Testament révèle cependant que les vrais miracles étaient rares, même en Israël. Presque tous les miracles dont nous avons connaissance sont groupés autour de deux moments de crises historiques bien définies : il s'agit de l'époque de Moïse et de Josué, et de celle d'Élie et d’Élisée. Dans un sens, il est vrai que la révélation de l'Ancien Testament tout entière est miraculeuse ; mais les miracles proprement dits étaient des événements plutôt exceptionnels. Après l'époque d'Élisée, il n'y a eu que très peu d'interventions divines strictement miraculeuses jusqu'au temps de Jésus-Christ et de ses apôtres.

2°— Il faut remarquer également que les apôtres (dans le sens primaire du mot) de Jésus, comme lui-même d'ailleurs, étaient tous Juifs. Nous ne lisons nulle part dans le Nouveau Testament que de véritables miracles aient été opérés par des païens convertis. Il est très possible qu'il y en ait eu ; mais l'Écriture ne le dit pas et nous faisons bien de respecter son silence.

Loin de moi de vouloir dire que nous, chrétiens, nous n'avons aucun espoir de faire des miracles ! Rien que les récits biographiques des grands missionnaires à travers les siècles nous rappellent que Dieu est intervenu parfois en leur faveur d'une façon qu'on ne peut que qualifier de miraculeuse.

Je pense à Hudson Taylor au cours de son voyage en Chine au XIXème siècle. Le vaisseau était emporté par un courant irrésistible vers une île habitée par des cannibales. Le capitaine, effrayé, demanda au grand missionnaire de prier pour que Dieu envoie un vent qui leur permette d'échapper à ce danger. Hudson Taylor lui dit de hisser d'abord les voiles en signe de foi. Le capitaine, qui était athée, refusa de le faire ; il ne voulait pas passer pour un fou ! Alors Hudson Taylor, de son côté, refusa de prier ! Plus tard, le capitaine, désespéré, accepta de hisser les voiles et Hudson Taylor se mit à prier. Quelques minutes après, le capitaine alla chercher le missionnaire dans sa cabine pour le supplier d'arrêter de prier : le vent soufflait si fort que le bateau lui-même était en danger ! Oui, Dieu sait intervenir en faveur de ceux qui font sa volonté encore aujourd'hui et, quand il le faut, il se sert aussi de moyens surnaturels.

Pourtant, la vocation de l'Église, contrairement à celle d'Israël, est plutôt spirituelle ; les interventions divines s'opèrent en sa faveur surtout sur le plan spirituel, la nouvelle naissance étant évidemment la plus puissante de ses interventions. Cela ne signifié pas que l'Église ne connaisse pas d'interventions physiques de la part de Dieu, car cela arrive, comme nous l'avons dit ; mais Dieu met un accent particulier, en ce qui nous concerne, sur le spirituel.

La nouvelle naissance est, en fait, le plus grand des miracles, plus grand même qu'une résurrection physique, car elle introduit l'homme dans une nouvelle dimension : elle l'intègre dans le schéma éternel de Dieu. Elle dépasse les bornes de l'univers actuel, alors qu'une résurrection physique ne fait que prolonger momentanément l'existence terrestre de la personne.

Le fait qu'Israël soit un peuple terrestre n'exclut évidemment pas pour lui non plus les interventions spirituelles : les écrits des prophêtes en témoignent, comme le font encore plus puissamment l'incarnation du Fils de Dieu, la naissance de l'Église et les écrits du Nouveau Testament. Toute cette action divine nous est parvenue à travers Israël. Si Dieu a accordé à Israël des miracles physiques, c'était dans le but de lui apprendre le sens spirituel de ces choses. Le physique est le symbole du spirituel. Le jour où Israël se tournera vers son Messie, Dieu interviendra par la régénération de la nation tout entière — ou plutôt, de ce qui en restera après le cataclysme de la fin du siècle Deutéronome 30.1-10, Ésaïe 66.7-8, Jérémie 31.31-37 ; 32.37-44, Zacharie 12.1012.10 ; 13.1,8-9 ; 14.1-3, 20 ( et beaucoup d'autres passages).

Et c'est alors, au moment de ce miracle spirituel suprême — et tous les prophètes de l'Ancien Testament le prédisent — qu'Israël, le jour où il se convertira à Jésus-Christ, verra une nouvelle série de miracles physiques absolument extraordinaires par lesquels Dieu fera connaître aux nations son autorité. Il y aura, non seulement des signes dans le soleil, dans la lune et dans les cieux, des bouleversements sismiques, des changements climatiques, mais encore la parousie visible du Fils de Dieu lui-même avec ses anges dans la gloire. Les Écritures sont riches en détails à ce sujet (Les références sont tellement nombreuses qu'il n'est pas possible de les donner dans cet ouvrage, car nous avons un autre sujet en vue). Je pense que Dieu attend la repentance et la conversion de la descendance physique d'Abraham pour introduire dans l'histoire de l'humanité ce nouvel élément de sa révélation qui touchera jusqu'à la terre, en renouvelant la nature dépérie et en faisant fleurir le désert.

Il me semble probable, d'après l'usage que fait Pierre dans Actes 2 de la prophétie de Joël, Joël 2.10-11,28-32 ; Actes 2.16-21, que les langues miraculeuses, elles aussi, se manifesteront d'une nouvelle façon en Israël le jour où Christ reviendra. Si l'Esprit de Dieu a pu se servir de la petite poignée de disciples juifs à l'occasion de cette première Pentecôte pour créer l'Église de Christ, afin qu'elle prêche l'Évangile à toutes les nations de la terre, que ne fera-t-il pas lorsque Israël tout entier se tournera vers Jésus comme Seigneur ? Cet ancien peuple deviendra d'une manière nouvelle une source de bénédictions pour « toutes les familles de la terre », comme Dieu l'a promis à Abraham il y a déjà 4000 ans Genèse 12.3 ; 22.18. De même que les apôtres, par leurs langues miraculeuses, ont atteint autrefois en un seul jour 3000 âmes de « tous les pays » alors connus, ainsi la nation juive entière, sous l'inspiration de l'Esprit de Dieu à l'avènement de Christ, atteindra avec sa Parole toutes les extrémités de la terre Psaumes 22.28 ; 98.2-3. « La terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l'Éternel comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent » Habakuk 2.14 Si j'ai bien compris la pensée de Dieu, le don des langues prendra alors une signification nouvelle. La prophétie de Joël s'accomplira sur une échelle bien plus importante et le monde entier en ressentira l'impact (Voir également au chapitre 28 mon commentaire sur l'expression « ce peuple » dans 1 Corinthiens 14.21).

Il nous faut une attestation

À tout ce que je viens de dire, certains voudront encore contester que le « parler en langues » est à présent très largement connu dans beaucoup de milieux chrétiens. Mais, face à cette affirmation, nous ne pouvons que nous référer à la Parole de Dieu et, en particulier, au texte déterminant du chapitre Actes 2 ; sans cette règle, chacun peut faire dire à la Bible ce qu'il veut. Notre seule norme pour interpréter la Parole de Dieu est cette même Parole. Je ne peux faire autrement que suivre la lumière que Dieu nous donne. Par celle-ci, je parviens à la conclusion que le seul vrai « don de parler diverses langues » (pour reprendre l'expression exacte de Paul dans 1 Corinthiens 12.10, 28) est celui que Luc décrit dans Actes 2.

Or, il est évident que ce qu'on appelle à présent « glossolalie » ne correspond pas au modèle que nous donne le Nouveau Testament. Où sont aujourd'hui les langues réelles, celles de la foule polyglotte dans la rue ? Montrez-moi, par exemple, des Arabes ou des Chinois qui entendent des paroles de l'Évangile exprimées miraculeusement dans leur propre langue par un ouvrier français non polyglotte et qui comprennent ces paroles au point d'être convaincus et amenés au salut comme les trois mille dans Actes 2 !

Pourtant, nous voyons que, malgré cette carence, l'Esprit de Dieu travaille, les âmes se convertissent et le Nouveau Testament est traduit dans des langues toujours plus nombreuses. Dieu intervient encore aujourd'hui en faveur de son peuple. Nous n'avons qu'à penser aux réveils des Îles Hébrides, de l'Indonésie, de l'Afrique noire et de l'Amérique latine au cours de ces dernières années pour nous en rendre compte.

Notre siècle ne manque pas non plus de martyrs. Il est fort possible que davantage de chrétiens aient donné leur vie pour Christ au cours de cette génération qu'au cours de toute l'histoire passée de l'Église.

Il arrive de temps en temps qu'on me rapporte des cas de véritables conversions à la suite de langues surnaturelles où un étranger parmi l'auditoire comprend quelque chose de très précis dans sa langue maternelle et accepte Christ par la suite. De tels témoignages m'intéressent.

Mais, combien il est difficile de vérifier ces affirmations et de remonter jusqu'à leur source ! C'est presque toujours : « J'ai entendu... On m'a dit... il parait que... ». Quand on interroge celui qui le dit, on arrive difficilement à avoir des précisions vérifiables et indiscutables. Afin d'établir l'authenticité d'un tel cas, nous avons besoin de savoir, par exemple Actes 2 :
— Où cela s'est-il passé ?
— À quelle date ?
— Quel est le nom de celui qui a parlé ?
— En quelle langue s'est-il exprimé ?
— Qu'a-t-il dit textuellement ?
— Connaît-on les personnes qui ont accepté Christ par la suite ? Où peut-on les trouver ?
— Où sont à présent les témoins directs qui pourraient attester les faits ?

À toutes ces questions, le cas du chapitre Actes 2 répond de façon satisfaisante.

Personne n'est tenu de croire à une affirmation si les évidences ne sont pas suffisantes. Le fanatisme, certes, accepte de croire n'importe quoi ; mais la foi biblique exige un fondement solide. Or, la Bible nous dit qu'un fait ne peut être établi que sur la déclaration de deux ou de trois témoins Matthieu 18.16 ; 2 Corinthiens 13.1 — et cela sans collusion, bien sûr !

Devant un tribunal du monde digne de ce nom, aucune affirmation n'est reconnue valable sans qu'il y ait des vérifications tout aussi sérieuses que celles que nous venons de préciser. Pourquoi, dans les milieux chrétiens, se laisse-t-on aller à des répétitions, à des ouï-dire qui ne peuvent pas faire avancer l'œuvre de Dieu ? Dieu n'a-t-il pas dit que le faux témoin ne restera pas impuni Proverbes 19.9 ?

J'aime cette histoire de Tommy Hicks (Un évangéliste qui avait beaucoup œuvré pour Dieu précédemment en Amérique latine), qui prêchait un jour en Russie. Son interprète, une femme athée, a craché, tout en refusant de traduire ce qu'il disait sur le sang de Christ. Tommy Hicks, qui ne prétendait pas connaître le russe, a proféré alors lui-même un discours en russe que l'auditoire a applaudi. C'est justement dans une situation analogue que je m'attendrais à ce que le Saint-Esprit intervienne.

C'est Tommy Hicks lui-même qui nous le raconte... mais où sont les témoins russes qui sauraient confirmer son récit ? Comme toujours, ce genre de témoignage convainc difficilement, même s'il est vrai (et j'espère qu'il l’est), faute d'être attesté par des faits vérifiables. Dans le cas de Tommy Hicks, comment savoir si, en fait, l’auditoire l'applaudissait parce qu'il l'entendait parler le russe ou pour une autre raison ? Comment savoir, surtout, si ce « parler en langue » a provoqué des conversions incontestables et durables ? Il est possible que, parmi mes lecteurs, il y en ait un ou même deux ou trois qui étaient présents à cette occasion. Leur témoignage serait précieux.

Un cas intéressant

Voici un récit que je crois être authentique. Il m'a été communiqué par un chrétien, ami de longue date, en qui j'ai une très grande confiance.

« Un dimanche après-midi de l'année 1960, Monsieur Cox (une connaissance de l'ami qui m'a raconté ces faits) qui habitait à Bristol en Angleterre, se rendait vers un lieu de culte où l'on devait faire une réunion d'évangélisation. En chemin, il rencontra un de ses employés nommé Alfred Hathaway qu'il invita à se joindre à lui. Monsieur Hathaway s'excusa en disant que son Père céleste lui avait dit d'aller participer à une évangélisation en plein air dans le grand parc public qui s'appelle « The Downs ». « Là, dit-il, je serai le troisième orateur ».

« Monsieur Cox lui demanda si cela était prévu. Monsieur Hathaway répondit : « Non, c'est mon Père céleste qui me l'a dit ; il en sera ainsi ». Il quitta Monsieur Cox pour se rendre au parc « The Downs » où il trouva quelques chrétiens prêchant l'Évangile à proximité du château d'eau. Après que deux frères eurent prêché, un troisième demanda si, parmi les assistants, quelqu'un voulait rendre témoignage. Monsieur Hathaway s'avança et commença à prêcher.

« Au cours de sa prédication, il se mit à parler en une langue étrangère ; Monsieur Cox m'a précisé que ce frère, Monsieur Hathaway, n'avait pas l'habitude de parler « en langues ». C'est alors qu'un ex-missionnaire en Chine, un certain Monsieur Gordon, connu dans les assemblées de Frères dit « Larges », s'approcha et s'étonna d'entendre un message d'évangélisation livré en un chinois parfait. À la fin de la prédication, Monsieur Gordon, lors d'un entretien avec Monsieur Hathaway, lui exprima son étonnement de l'avoir entendu parler ce chinois cultivé et parfait. Monsieur Hathaway répondit qu'il ignorait totalement dans quelle langue il s'était exprimé.

« Or, cette semaine-là, dans le port de Bristol (aux quais d'Avonmouth), il y avait un bateau chinois. L'un des matelots chinois se promenait précisément à l'endroit et au moment même où Monsieur Hathaway prêchait. Bouleversé d'entendre l'Évangile dans sa propre langue, il fut convaincu et crut sérieusement en Christ.

« Monsieur Cox m'a rappelé qu'Alfred Hathaway était un homme sans instruction mais complètement soumis à la volonté de Dieu. Le Seigneur s'est souvent servi de lui de façon remarquable pour sauver des âmes et même pour guérir des malades. Il est mort à l'âge de 45 ans, ayant été averti par Dieu trois jours avant son décès. »

Note de l’auteur

Faute d'évidences suffisantes, je ne peux demander à personne de croire à la véracité de ce récit, même si, personnellement, je ne vois aucune raison d'en douter. Bien que les deux témoins principaux soient morts, Monsieur Cox est encore en vie alors que j'écris ces lignes et il m'a confirmé par écrit les faits cités. Je n'ai moi-même rien ajouté au texte qu'il m'a confié ; je l'ai simplement traduit littéralement en français. Ce n'est pas le seul témoignage de ce genre que je connaisse.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant