Le don de parler diverses langues

APPENDICE A

LE DON DU DISCERNEMENT DES ESPRITS

Deux dons à ne pas confondre

On parle souvent du « don de discernement » comme s'il était synonyme du don de « la parole de sagesse ». Pourtant, il est évident que les deux facultés sont distinctes, car Paul les place toutes les deux dans la même liste de dons, 1 Corinthiens 12.8-10. Il place la parole de sagesse en parallèle avec la connaissance et la foi, alors qu'il voit le discernement des esprits en rapport avec les dons de la prophétie, des langues et de l'interprétation (grec : la traduction) des langues.

La « parole de sagesse » est donnée, semble-t-il, pour l'édification des croyants par l'application de la Parole de Dieu à des situations particulières, de manière à compléter et équilibrer le travail de l'enseignant ; c'est peut-être tout spécialement ce don qui permet au berger de bien faire son travail pastoral. Cette sagesse, qui lui est accordée par Dieu, comprend certainement une grande part de discernement, ce qui fait que beaucoup le confondent avec le don de discernement proprement dit.

« Les discernements des esprits »

Pourtant, le « don du discernement » que Paul a en vue dans ce passage est autre chose, car l'apôtre ne l'appelle pas ainsi ; il précise qu'il s'agit du discernement des esprits. Il le désigne textuellement : « les discernements (au pluriel) des esprits » (grec : diakriseis pneumatôn).

Paul ne fait qu'une seule fois allusion à ce don, 1 Corinthiens 12.10. Le fait qu'il le situe parmi les dons de prophétie, de diversités de langues et d'interprétation des langues rend ce don particulièrement important dans le contexte de 1 Corinthiens 14, où Paul fait justement la comparaison entre ces trois dons et où il en étudie l'utilité relative.

La nécessité de discerner

Depuis les temps les plus anciens, il existe des faux prophètes.Dans l'Église aussi — comme Paul, Pierre et le Seigneur Jésus lui-même le prévoient — des faux prophètes surgissent, des hommes qui parlent au nom de Dieu en se réclamant de l'inspiration du Saint-Esprit, tout en prophétisant des faussetés. C'est pourquoi, Paul insiste pour que ceux (grec : le reste, les autres) qui écoutent la parole jugent de ce qui est dit ; le verbe grec étant diakrinein qui signifie précisément : discerner, faire une distinction, examiner, décider, juger (1 Corinthiens 14.29).

Mais alors ! Si Ja parole d'un prophète doit être contrôlée par ceux qui entendent, à combien plus forte raison une parole en langue inconnue doit-elle être examinée, scrutée, sondée, éprouvée !

Pourtant, l'auditoire saura difficilement se prononcer au premier abord, puisque le sens du langage n'est pas évident. Même s'il est accompagné d'une « interprétation », ou plutôt, d’une « traduction », vraie ou fictive, encore l'assemblée a-t-elle le devoir de discerner, d'examiner, de décider de l'origine et de la valeur des deux choses. C'est là que le don « des discernements des esprits » devient utile, précieux. À certains croyants, Dieu accorde une sensibilité, une sa9esse, une profondeur spirituelle et une compréhension de la vérité qui leur permet de discerner l’origine de l'esprit agissant sur l’un ou sur l'autre. Mais ceux qui exercent le véritable don des « discernements » basent toute leur procédure et leurs conclusions sur la Parole de Dieu.

Les mauvais esprits sont tellement subtils qu'ils parviennent à confondre l'intelligence humaine en faisant passer l'erreur pour la vérité. Le mensonge diabolique est presque toujours présenté sous une enveloppe de vérités.

Comment un homme peut-il atteindre la sagesse spirituelle qui rendra possible un jugement sûr dans des cas semblables ? Je crois que ce don de discernement se développe chez ceux qui vivent dans l'intimité avec Dieu : c'est la conséquence d'un approfondissement de la Parole entière de Dieu et d'une révélation de la face de Dieu dans la prière. Que Dieu nous donne de ces hommes et de ces femmes doués d'une vision claire et certaine ! L'Église en a terriblement besoin.

Discerner face à l'occulte

Poussons cette question un peu plus loin. Ceux qui sont engagés fond dans l’œuvre de Dieu, surtout dans l'évangélisation et la cure d'âme, rencontrent tôt où tard chez les gens toutes sortes de problèmes et d'obstacles mentaux, psychiques, spirituels et psychosomatiques (où le physique et le psychique s'entremêlent). À présent (j'écris en 1981), une forte proportion des personnes que nous avons évangélisées en Europe — surtout les plus jeunes — semblent avoir été, consciemment ou non, en rapport avec le monde occulte. Dans certaines parties du monde, le chiffre serait beaucoup plus élevé encore. Il ne suffit pas toujours de prêcher la vérité à ces personnes : tout en étant convaincues, celles-ci sont parfois incapables de faire le « pas » décisif ; elles sont retenues par des puissances invisibles qui refusent de les lâcher. Elles ont besoin d'être aidées, surtout par la prière efficace d'un ou de plusieurs croyants, pour être enfin libérées de leurs chaînes invisibles. C'est évidemment le devoir de chaque assemblée de prendre de tels cas au sérieux. Il est vrai que l'exorcisme est une activité très spéciale qui nécessite donc beaucoup de prudence, accompagnée d'une autorité spirituelle authentique, Dieu emploie certains de ses enfants plus que d'autres dans ce domaine. Pourtant il me semble que tout enfant de Dieu engagé et sanctifié devrait pouvoir, le cas échéant, faire face victorieusement aux puissances des ténèbres. Il est toutelois souhaitable que l'assemblée toute entière s'unisse dans la prière pour appuyer cette délivrance, qui est ainsi accélérée et puissamment renforcée.

Ce livre n'étant pas concerné par la question de l'exorcisme, je me contente ici de souligner l'importance du discernement des esprits et du don particulier que Dieu accorde dans ce but. Aujourd'hui, il existe une telle confusion de doctrines et de pratiques dans l'Église que l'utilité de ce don paraît de plus en plus évidente : nous avons tellement besoin d'hommes qui discernent quels sont les esprits qui inspirent les prédications, qui agissent sur les individus, qui formulent les directives.

L'ignorance des Écritures, si coupable et si répandue dans notre christianisme contemporain, provoque un peu partout la confusion des idées. Quand, au milieu de ce fatras, apparaissent des personnes insistant sur la parole inintelligible, nous sommes en droit de demander à Dieu une lumière pour éclairer nos ténèbres, une véritable action du Saint-Esprit nous permettant de faire une distinction absolue entre les vrais dons et les faux, entre la lumière et les ténèbres, entre l'incertitude et la voix claire de notre Sauveur. Les vraies brebis, rachetées par le sang de Christ, connaissent la voix de leur Maître.

O divin Berger ! Fais connaître aujourd'hui ta voix ! Envoie-nous des hommes ayant un vrai don spirituel qui permette de discerner les esprits, de différencier entre le vrai et le faux !

Pour être pratique

Le sujet du présent ouvrage étant « le don de parler diverses langues », c'est surtout dans ce contexte que nous avons à prendre en considération « le don des discernements des esprits ». Afin de venir en aide de façon pratique à ceux qui ont des difficultés dans ce domaine, je donne ici quelques conseils que j'estime très nécessaires.

Voici quelques-unes des caractéristiques des faux esprits !

— L'Esprit de Dieu s'accorde avec la Parole de Dieu, qui est la sienne. Il confirme et appuie l'autorité absolue de l'Écriture sainte. Tout esprit d'insoumission qui conteste l'autorité de l'Écriture, ou qui s'élève en autorité parallèle ou supérieure à l'Écriture, est manifestement faux.

— Dieu nous ordonne d'éprouver les esprits 1 Jean 4.1-3. Un refus devant ce commandement explicite est donc immédiatement suspect. L'Esprit de Dieu, au contraire, ne s'esquive pas vis-à-vis d'un tel examen ; il invite l'épreuve, à condition, bien sûr, que l'enquête se fasse en conformité avec les Écritures et avec un cœur absolument sincère, droit et honnête. « Tenter » l'Éternel est évidemment un péché grave, Matthieu 4.7 ; mais lui-même demande d'être « mis à l'épreuve » sur la base de sa propre Parole, Malachie 3.10. Et il répond. Si la personne en question refuse d'éprouver ou de laisser éprouver selon l'Écriture l'esprit de la langue qui parle en elle, c'est déjà un mauvais signe.

— Un esprit orgueilleux ne vient pas de Dieu. L'Esprit de Dieu est l'Esprit de Jésus, nous enseignant que l'humilité est la marque de la véritable grandeur spirituelle. À ce propos, nous aurions besoin de lire une fois de plus — et à genoux — Matthieu 18. Christ dit que le plus grand dans son royaume est celui qui est prêt à être l'esclave de tous Matthieu 18.4 ; 20.25-28 ; Marc 9.35 ; Jean 13.1-5, 12-17.L'homme spirituel est conscient de sa propre insuffisance, il ne méprise pas son frère.

— L'Esprit de Dieu ne divise pas le corps de Christ : il en unit les membres. Tout esprit qui provoque une division entre frères est suspect. Il y a un seul Esprit de Dieu, un seul Seigneur Jésus, un seul corps, un seul Père céleste Éphésiens 4.4-6. L'Esprit de Dieu ne détruit pas l'unité divine.

À ce propos, que faut-il penser des innombrables divisions qui ont éclaté entre chrétiens un peu partout à cause de la glossolalie ?

J'éprouve moi-même une douleur profonde à la pensée des très chers frères et sœurs que j'ai connus autrefois et avec qui j'avais une communion spirituelle précieuse... jusqu'au jour où ils ont changé de doctrine sur cette question. Pourquoi est-ce que je ne les vois plus ? Pourquoi ne m'envoient-ils plus de leurs nouvelles ? Je souffre grandement de leur silence. Une telle déchirure ne peut pas venir de Dieu. Elle est l'œuvre de l'ennemi.

Si l'esprit auquel on a affaire ne produit pas un véritable amour pour tous les frères en Christ, nous pouvons discerner tout de suite élément étranger à la vérité.

Le discernement d’un faux esprit de « langues ». Cette question à été étudiée de très près par certains serviteurs de Dieu. Je suis heureux de pouvoir incorporer dans ces appendices le témoignage et l'expérience d'un ancien missionnaire en extrême-orient qui est mieux placé que moi pour apporter un enseignement à ce sujet. C'est avec son consentement que les pages suivantes apparaissent dans ce livre, (voir Appendice B).

APPENDICE B

QUELQUES CAS AUTHENTIQUES DE « LANGUES DEMONIAQUES » DISCERNÉES AU CANADA PAR GEORGE BIRCH, ANCIEN MISSIONNAIRE À BORNÉO.

Le témoignage de George Birch

Au cours des dix dernières années que nous avons passées comme missionnaires dans l'ouest de Bornéo, en Indonésie, mon épouse et moi-même avons fait plusieurs fois l'expérience de chasser des démons au nom du Seigneur Jésus-Christ. De retour au Canada depuis le début de 1972, nous avons déjà vu plus de 120 personnes délivrées d'une « invasion » démoniaque. Toutes ces personnes étaient chrétiennes. Leur délivrance est manifestement l'œuvre du Seigneur et c'est un prodige à nos yeux.

Parmi ces 120 cas, il y en a eu 20 de « parler en langues » que nous avons soumis à l'épreuve : (Voir note du traducteur à la fin de ce document.) c'est-à-dire, où nous avons « éprouvé les esprits » selon la Parole de Dieu, (Dans ce récit, les noms des personnes sont supprimés par respect, ainsi que la désignation des églises en question. Monsieur Birch m'a cependant confié des enregistrements et des autographes de certains des cas cités. Son témoignage est, à mes yeux, de la plus haute fidélité. (Note de l’auteur.)). Avant d'en dire plus, je désire déclarer que je ne nie pas la possibilité d'un véritable don des langues, inspiré du Saint-Esprit ; c'est ce que je comprends en lisant 1 Corinthiens 12, 13, 14, etc. Mais nous avons été amenés à croire qu'il existe beaucoup de fausses langues, de contrefaçons, des langues parlées par des démons qui sont entrés dans des individus et en ont fait leur demeure.

Parmi ces vingt cas pour lesquels nous avons éprouvé l'esprit de la langue, nous n'en avons trouvé qu'un seul qui soit douteux. L'homme en question disait qu'il nous serait impossible d'éprouver l'esprit puisque c'était « lui-même qui parlait » (l’homme et non l’esprit). Dans tous les autres cas nous avons pu établir que les esprits étaient démoniaques. Parfois la personne interrogée était sûre que son don des langues venait du Saint-Esprit et qu'il était ne authentique ; mais toutes ces personnes ont accepté de soumettre leur don d'examen scripturaire.

Certains de ces démons étaient entrés en elles par l'imposition des mains dans des églises ou dans des retraites, dans certains cas par des hommes mondialement réputés.

On pense parfois qu'il est impossible à un chrétien « d'avoir » un démon car, dit-on, un démon ne peut pas cohabiter avec le Saint-Esprit (Bien que notre façon de nous exprimer ne soit pas identique, je pense de que George Birch et moi-même avons le même point de vue sur cette question. (Note de l’auteur). Voir aussi Appendice G.). Je ne cherche pas à approfondir cette question ; mais je constate que, dans 2 Corinthiens 11.2-4, Paul écrit — c'est indéniable — à des chrétiens régénérés, ceux qui constituaient l'épouse de Christ à Corinthe. Il les met cependant en garde contre le danger d'être séduits par Satan et la possibilité de recevoir « un autre Jésus » que Paul n'avait pas prêché, et « un autre esprit », en plus du Saint-Esprit qu'ils avaient déjà reçu. Nous-mêmes, nous avons rencontré ces deux phénomènes chez des chrétiens qui avaient été séduits par Satan.

Je voudrais vous donner une courte description de quelques-uns de ces cas, tout en expliquant la manière dont nous éprouvons les esprits.

Premier cas

« À. » est venue nous voir en nous demandant d'éprouver l'esprit de sa « langue ». Elle était chrétienne depuis 4 ans et avait été élevée dans une famille chrétienne. Elle s'était jointe à une église qui pratiquait la glossolalie. Elle désirait servir le Seigneur et avait adhéré à un groupe de 24 jeunes qui voyageaient de lieu en lieu en témoignant du Seigneur. Tous les membres du groupe parlaient en langues à l'exception de A. Les autres lui disaient qu'elle n'avait pas reçu le baptême du Saint-Esprit et que, de ce fait, elle ne pouvait avoir la puissance nécessaire au service de Dieu. Ils insistaient sur la nécessité de « rester dans la ville (de « Jérusalem ») jusqu'à ce qu'elle soit revêtue de la puissance d'en-haut ». Elle a donc cessé de témoigner publiquement et s'est adonnée à la prière. Plus tard, dans une réunion, elle s'est avancée, les mains levées, en disant : Jésus, Jésus, Jésus !.. Puis elle s'est mise à babiller et « l'esprit » prit possession d'elle et la fit « parler en langues ». Tout le monde criait et se réjouissait de ce que À. avait reçu « le baptême du Saint-Esprit ».

Or, À. avait entendu dire qu'il existait une contrefaçon démoniaque du don des langues. Elle avait également entendu dire que l'esprit de la « langue » devait être éprouvé. Quand elle est venue nous demander conseil, elle nous a dit que quelques membres de son groupe étaient maintenant esclaves de la drogue et que d’autres étaient en prison. Quand je lui ai demandé combien d'entre eux continuaient à marcher avec le Seigneur, elle m'a répondu qu'elle n'en connaissait aucun. Elle a avoué être elle-même affligée par le mensonge, par des accès de colère et par le sacrilège.

J'ai alors expliqué à A. comment nous procéderions pour éprouver l'esprit. Il fallait qu'elle parle en langue en laissant l'esprit utiliser librement sa bouche. Elle était d'accord pour que je parle à l'esprit et que je lui pose la question : reconnais-tu que Jésus-Christ est venu en chair ? Elle a promis de ne pas répondre elle-même mais de laisser l'esprit répondre à sa place en anglais (sa langue et celle de l'interlocuteur).

A. se mit donc à parler en une langue qui est sortie en un flot abondant. J'ai alors posé la question :

— Esprit de la langue, confesses-tu que Jésus-Christ est venu en chair ?

Quand j'eus posé la question à plusieurs reprises, l'esprit s'écria en anglais :

— Non, non !

J'ai alors regardé A. droit dans les yeux et j'ai commandé au démon, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de dire son nom. Voici la réponse donnée par l'esprit :

— Lucifer, et trois associés, Saul, Démétrius, Judas.

Le démon alors s'écria : « Je te hais, je te hais ! » Au même instant À. essaya de me saisir à la gorge et de m'étrangler ; mais elle en fut empêchée quand j'invoquai l'autorité et la protection de notre Seigneur (Luc 10.19). Elle n’a plus insisté ; les démons ont été liés au nom du Seigneur Jésus-Christ. Je leur ai ensuite ordonné de répondre à cette question :

— Dites-moi : quand êtes-vous entrés en elle ?

— Je suis venu au nom de Jésus le 17 août au cours d'une réunion.

J'ai alors commandé à ce démon, Lucifer, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de nous dire en quoi consistait son travail. Voici sa réponse :

— L'aveugler sur la vérité. J'ai pris possession de la langue de A. Je suis le tout-puissant.

Nous lui avons alors ordonné de la relâcher au nom du Seigneur Jésus-Christ et avec la Parole de Dieu. Reconnaissant que c'était un démon envoyé par Satan (il avait avoué avoir été envoyé par le diable), A. l'a répudié. Elle déclara qu'elle appartenait à Christ ; elle annula, par le nom du Seigneur Jésus-Christ, toute l'emprise qu'elle avait jamais accordée à Satan. Les démons furent amenés à reconnaître leur défaite devant notre Seigneur et nous leur avons ordonné de sortir d'elle et d'aller dans l’abîme. Elle fut libérée et elle loua Dieu de l'avoir délivrée de ces démons.

Il faut noter que les démons emploient toujours la première personne pour parler d'eux-mêmes et la troisième pour parler de la personne possédée ou envahie. Ce phénomène nous permet d'identifier d’une façon très claire la présence de démons. Remarquez que le démon qui était en À. a dit : « l'aveugler (elle) sur la vérité... J'ai pris possession de la langue de A. » Il était évident que ce n'était pas elle qui parlait, mais une autre personne qui faisait allusion à elle en « À. » ou « elle ».

Certains répondront : « Quand nous demandons du pain à Dieu, Il ne nous donne pas une pierre. c'est un pêché, de douter. » Ou bien : « si un homme donne un diamant à une jeune fille, elle ne va pas aussitôt chez le bijoutier pour savoir s'il est authentique... Il ne faut pas mettre l'esprit à l'épreuve. » Pourtant, Dieu nous a commandé d'éprouver les esprits (1 Jean. 4.1-3) et il nous a mis en garde contre les contrefaçons. Si cette jeune chrétienne, À, avait obéi à Dieu selon l'enseignement clair de sa Parole, elle n'aurait pas été trompée et envahie par des esprits méchants.

Voici, à mes yeux, quelques-unes des erreurs commises par A. :

1° — Les dons spirituels sont accordés selon la volonté de Dieu et c'est lui qui donne en partage, à chaque homme individuellement, le don de son choix (1 Corinthiens 12.11). « Tous parlent-ils en langues ? » 1 Corinthiens 12.30 exige une réponse négative. Nous sommes exhortés à aspirer ardemment aux dons les meilleurs ; À. à réclamé le don des langues. Elle a recherché un don et non celui qui donne et sa volonté.

2° — Elle a cherché ce don par le moyen d'une vaine répétition du nom de Jésus.

3° — Elle n'a pas accordé au Seigneur Jésus-Christ ses justes titres : « Personne ne peut appeler Jésus Seigneur si ce n'est par le Saint-Esprit » (1 Corinthiens 12.1-3). Il existe d'autres esprits qui s'attribuent le nom de Jésus. Dans le cas de À. c'est un démon qui a répondu à sa demande.

4° — Elle s'est soumise passivement à la puissance qui s'emparait de sa langue. Elle a commencé à babiller et c'est alors qu'un démon a pris le contrôle de sa langue. C'est ainsi que Lucifer a pu dire : « j'ai pris possession de la langue de A. »

Dans son livre « La Guerre aux Saints », Madame Penn-Lewis dit que « la soumission passive est la loi de la possession démoniaque, mais que la coopération active est la loi du Saint-Esprit. » J'ai entendu citer Romains 13.2 : « Celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l’ordreque Dieu a établi. » par certains qui exhortent les croyants à ne pas résister à « l'autorité » ou à « la puissance ». Ils veulent dire par là de se soumettre passivement à la puissance qui cherche à s'imposer, en supposant qu'il s'agit du Saint-Esprit. Mais le Saint-Esprit ne travaille pas de cette façon : beaucoup sont séduits par ce faux argument. (Paul parle des autorités civiles, dans ce passage, cela est évident pour celui qui se donne la peine de l'examiner).

Deuxième cas

« B. », une jeune fille de 18 ans, lycéenne, parlait en langues depuis 6 mois lorsqu'elle nous a rencontrés. Elle croyait avoir le don authentique des langues. Elle a pourtant accepté de soumettre sa langue à l'épreuve. À ce moment-là, elle entendit une voix au-dedans d'elle qui disait : non, ne le fais pas. Elle comprit alors qu'elle était sous l'influence de démons et demanda que nous éprouvions sa langue. L'esprit de la langue s'appelait Jacob. Nous lui avons dit :

— Jacob, nous te commandons, au nom du Seigneur Jésus-Christ, d'interpréter en anglais les paroles de la langue.

L'esprit répondit (en anglais) :

— (quelqu'un) va mourir.

— Qui t'a envoyé ?

— Jésus.

— Quel Jésus ?

— Un Jésus de Satan.

Ce démon fut chassé au nom du Seigneur Jésus-Christ. Il s’est avéré qu'il y avait encore d’autres démons en elle, que nous avons également pu chasser. « B. » a ensuite loué Dieu de l'avoir délivrée par le nom du Seigneur Jésus-Christ.

Troisième cas

« C. » un jeune étudiant dans une école biblique se trouvait dans une famille qui fréquentait une église pratiquant la glossolalie. La maîtresse de maison lui dit : « Il me semble que vous avez envie de posséder une plus grande mesure du Saint-Esprit. » « C. » souhaitait depuis quelques temps parler en langues ; il a donc répondu affirmativement. Puis elle lui a demandé : « Voulez-vous que je vous impose les mains et que je prie pour que vous soyez oint du Saint-Esprit ? » « C. » a consenti et elle l'a fait. Le lendemain, « C. » a commencé à parler en langue et il en était très heureux. Plus tard, cependant, des problèmes ont surgi ; c'est ce qui l'a décidé à venir nous demander d'éprouver l'esprit de sa langue. Nous avons donc procédé de la même manière que celle décrite dans le premier cas. Quand j'ai posé la question : — Confesses-tu que Jésus-Christ est venu en chair ? L'esprit n'a pas répondu. Nous en avons conclu que ce n'était pas un bon signe et avons décidé ensemble de commander à l'esprit, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de s'avancer et de donner son nom. En réponse à cet ordre, le démon a avoué que son nom était Démas. Voici un résumé des questions que nous lui avons posées au nom du Seigneur Jésus-Christ et les réponses données par le démon. Mon épouse en a pris des notes pendant l'interrogatoire. « C. » entendait les réponses comme des pensées qui lui venaient à l'esprit (c'est-à-dire, qui se présentaient à sa conscience) et il nous les transmettait immédiatement.

— Quel est le nom de l'esprit de la langue ?

— Démas.

— Combien d'esprits de langues y a-t-il en lui ?

— Trois, les deux autres étant Luc et Philippe.

— Quel est le but du parler en langue que nous venons d'écouter ?

— Dieu est menteur, Dieu est un escroc, Dieu est un voleur.

Nous leur avons alors ordonné d'admettre qu'ils étaient, eux, menteurs, et voleurs. Ils l'ont reconnu. Dans ce jeune homme, il y avait un faux Jésus, un faux dieu qu'il priait. (Il n'appelait pas Dieu « Père céleste » mais chaque fois, « dieu » et il priait au nom de « Jésus » tout court. Il y avait également en lui un faux « saint-esprit » qui cherchait à le diriger en toutes choses). Nous avons chassé ces démons et d'autres encore au nom du Seigneur Jésus-Christ. Après cela, il se sentit libéré, son esprit clarifié, délivré de la confusion qui l'avait tourmenté auparavant.

Quatrième cas

« D. » était missionnaire. Elle avait un esprit de « langues » nommé Rehoboam, accompagné de deux associés nommés Achaz et Jézabel. Voici la transcription de quelques notes que nous avons prises sur ce cas. Toutes nos questions sont posées sous forme d'ordres donnés au nom du Seigneur Jésus-Christ : c'est à lui qu'appartiennent la puissance et la gloire.

— Quand êtes-vous entrés en elle ?

— C'est elle qui a fait appel à nous dans une réunion de langues... Je suis un esprit de lumière.

— Êtes-vous trois esprits de langues ?

— Oui, nous proférons des paroles d'adoration de notre seigneur Satan.

— Comment êtes-vous entrés en elle ?

— Par l'imposition des mains des hommes qui dirigeaient la réunion.

(Le directeur principal de cette réunion était un prédicateur charismatique mondialement connu — Nous préférons ne pas donner son nom ici — Éd.)

Cinquième cas

Daté du 10 septembre 1973. Il s'agit d'une femme chrétienne, « E. ». L'esprit s'est présenté sous le nom de Guri.
Question :

— Qui t'a envoyé ?

— Satan.

— Que signifient les mots que tu as dits en langue ?

— Gloire à Dieu dans les lieux très hauts.

— Aimes-tu le Seigneur Jésus-Christ ?

— Non, je ne l'aime pas.

— À quel moment es-tu entré en elle ?

— Lorsqu'elle est venue à l'église de... (il a nommé une église de Vancouver, au Canada, qui pratiquait la glossolalie.)

— Qu'est-ce que tu entends par : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts » ?

— Je voulais qu'elle se fie à moi.

— Tu essayais de la tromper ?

— Oui, j'étais jaloux ; Dieu l'avait bénie.

Le démon a ajouté :

— J'ai semé le doute (en elle).

— Que signifie le mot Guri ? (Ce mot était le premier prononcé par l'esprit de la langue, tout en étant son nom)

— Il n'a pas de signification. C'est du charabia.

Notons que E. après avoir reçu « la langue » avait eu quelques doutes et avait demandé, en priant, à recevoir un plus grand vocabulaire si la langue était authentique. Cette nuit même, elle avait reçu la communication que Guri signifiait gloire. Il est à noter également que nous avons donné des ordres au démon au nom du Seigneur Jésus-Christ et utilisé la Parole de Dieu pour le condamner. Le démon a dû reconnaître qu'il était vaincu par notre Seigneur Jésus-Christ, par le sang de la croix. Il a été envoyé dans l’abîme par le nom du Seigneur Jésus-christ. Sous l'influence du démon, E. avait connu des accès de colère incontrôlables ; mais maintenant, délivrée, elle jouit d'une merveilleuse liberté, ainsi que de la certitude d’avoir la victoire et une pleine autorité par le Seigneur Jésus-Christ.

Sixième cas

« F. » était profondément engagée avec son mari dans les mouvements charismatique et œcuménique. Ce couple avait le sentiment qu'ils n'étaient qu'un seul esprit avec les autres qui parlaient en langues bien que bon nombre de leurs amis aient gardé une doctrine équivoque sur des questions fondamentales de la foi.

Nous avons pu prouver que l'esprit qui animait F. était faux (pour 5 raisons que nous verrons tout à l'heure) ; pourtant, sur le plan religieux, il était extrêmement subtil. (Lorsque nous posons à un esprit de « langues » la question : confesses-tu que Jésus-Christ est venu en chair ? nous ne considérons pas que la réponse « oui » soit suffisante ; nous insistons jusqu'à ce qu'il réponde textuellement : Jésus-Christ est venu en chair. Or, ce démon se disait être le Saint-Esprit et se montrait peiné de ce que nous refusions de le reconnaître comme tel. Il a su répondre correctement sur tous les points. Jésus-Christ est venu en chair, le salut par le sang de Christ seul, etc... (Il faut reconnaître que Satan a, lui aussi, appris certaines choses depuis que la Bible a été écrite !)

Pendant trois jours consécutifs nous avons enregistré sur bande les paroles prononcées en langue par cette dame. Nous avons pu les analyser et avons remarqué que le « parler » consistait en 12 sons ou mots distincts, pas plus, et qu'il présentait beaucoup de répétitions.

Nous avons demandé à l'esprit de nous en donner la traduction en anglais et la voici : « c'est ici la vérité. Il y a un seul Dieu vivant. Tu l'adoreras lui seul. »

Remarquez qu'il n'y a aucune mention du Seigneur Jésus-Christ dans le message de cette langue. Or, le Saint-Esprit nous a été envoyé afin de nous révéler les choses de Christ. Pourtant ce message ne mentionnait pas le Christ, il exhortait à adorer Dieu, mais personne ne peut s'approcher de Dieu si ce n'est par Christ (Jean 14.6 ; 16.13-14).

Voici les cinq raisons qui prouvent que cet esprit était faux :

1° — Les vaines redites. Douze mots ou syllabes répétés d'innombrables fois. Quel message ? Quelle édification ?

2° — Aucune mention du Seigneur Jésus-Christ, par qui seul nous pouvons nous approcher de Dieu.

3° — Quand nous avons demandé combien d'esprits de langues étaient présents, ce démon a répondu : trois (alors qu'il n'y a qu'un seul Saint-Esprit : Éphésiens 4.4.)

4° — Cet esprit, se disant « le Saint-Esprit » qui avait inspiré l'Écriture, était incapable de citer une référence bien connue du livre de Daniel.

5° — Cet esprit prétendait savoir parler n'importe quelle langue au monde. Quand nous lui avons demandé s'il saurait s'exprimer en chinois par cette dame, il a répondu posément : oui, je le saurais. Mais lorsque nous lui avons demandé de citer Jean 3.16 en chinois, il en fut incapable.

Hélas ! Ce démon a refusé de sortir de cette dame, parce qu'elle-même était persuadée qu'il était le Saint-Esprit. Elle a pris position pour l'ennemi ; elle n'a pas voulu reconnaître que l'esprit était démoniaque et y renoncer.

Septième cas

Nous avons rencontré plusieurs démons qui se nommaient Jésus. Cela me paraît très significatif. Nous avons en outre remarqué que les personnes chez qui se trouvent ces démons-là répugnent à utiliser les titres du Seigneur Jésus-Christ. Un jeune homme qui est venu nous demander des conseils priait toujours « dieu » au nom de « Jésus ». Je l'ai exhorté à prier comme notre Seigneur nous l'avait enseigné, à « notre Père qui es aux cieux » et au nom du Seigneur Jésus-Christ. Il m'a répondu :

— « Je me souviens que vous m'aviez déjà dit cela il y a un an ; mais l'emploi de ces titres me paraît trop formaliste et je n'aime pas le faire. Je trouve tellement plus familier de parler à « dieu » au nom de « Jésus ». Si je parlais à un catholique du « Seigneur Jésus-Christ », il serait offusqué, ce qui n'est pas le cas si je lui parle de « Jésus ».

Je lui ai expliqué que les titres avaient donc une profonde signification. Il a ensuite consenti à faire éprouver l'esprit en question et il a été établi qu'il s'agissait d’un Jésus de Satan ! et d'un « dieu de ce monde » ; il avait été trompé par des démons.

Les démons se disant « Jésus » sont très actifs aujourd'hui.

Huitième cas

« G. » était membre d'une église qu'il estimait assez formaliste et morte. Il est ensuite allé dans une église qui pratiquait la glossolalie, où, après qu'on lui ait imposé les mains, il a été « immolé par l'Esprit » (traduction approximative de l'expression couramment employée dans ces milieux anglo-saxons : slain in the Spirit). Il était couché par terre, dans une sorte d'extase. En reprenant conscience, il louait « Jésus » à grands cris et il a continué à le faire. Mais quand je lui ai posé directement la question, il a reconnu qu'il n'avait employé que le mot « Jésus » et non « le Seigneur Jésus-Christ ». Il est à remarquer que personne ne peut appeler Jésus Seigneur (du fond du cœur, évidemment) sinon par le Saint-Esprit. Dans cette église, G. avait également reçu un don de langues. Le nom de l'esprit de la langue était « Démoniago ».

Voici la transcription des notes que nous avons pu prendre pendant l'expulsion de ce démon au nom du Seigneur Jésus-Christ :

— Démoniago ! Combien d'autres esprits te sont associés en G. ? (associés dans le sens de « à l'œuvre » en G.)

— Je suis seul.

— Quand es-tu entré en lui ?

— Quand il a été « immolé par l'Esprit ».

— Qui t'a envoyé ?

— Le diable, depuis l'abime.

— Est-ce que tu reconnais notre autorité sur toi par le Christ, Jésus notre Seigneur ?

— Oui, je le reconnais.

— Dans quel but es-tu envoyé par Satan ?

— Dans le but de tromper.

— Comment cela ?

— Le tromper en ce qui concerne son amour pour le Seigneur Jésus, afin de détruire sa foi et de lui faire suivre Satan.

— Alors, tu te faisais passer pour le Saint-Esprit, n'est-ce pas ?

— Oui.

G. dénonce alors le démon au nom du Seigneur Jésus-Christ ; le démon est chassé jusque dans l'abîme, au nom du Seigneur Jésus-Christ.

Pourtant, le nom de « Jésus » continue à pénétrer la pensée de G. Nous avons donc ordonné au nom du Seigneur Jésus-Christ, que, s'il y avait là un démon se nommant Jésus, il s'avance et dise son nom.

Réponse : — Jésus.

— Quel Jésus ?

— Jésus du diable.

— Quel est ton travail ? Qu'est-ce que Satan t'a envoyé faire ?

— L'abuser, enlever la gloire à Dieu.

— Quand es-tu entré en lui ?

— Lorsqu'il a été « immolé par l'esprit ».

Ce démon a dû s'avouer vaincu par le Seigneur Jésus-Christ, par le sang de la croix, et nous avons pu le chasser dans l'abîme, au nom du Seigneur Jésus-Christ.

Pourquoi donner à Jésus ses titres ?

Je désire souligner, en quelques mots, l'importance que Dieu attache aux titres du Seigneur Jésus-Christ. Il est vrai que, dans les Évangiles, notre Seigneur est très souvent appelé « Jésus ». Ce nom, qui signifie « Sauveur », est évidemment très précieux (Matthieu 1.21). Il est pourtant, en même temps, un nom purement humain. L'apôtre Paul, par exemple, dans Colossiens 4.11, salue un certain Jésus surnommé Justus. D'autre part, le prénom masculin Jésus est très répandu dans les pays de langue espagnole. Pendant sa vie, le Seigneur était connu sous le nom de « Jésus de Nazareth », mais la population ne le reconnaissait pas comme Messie, ou « Christ ». Quand Pierre, interrogé par le Seigneur, affirma qu'il était le Christ, le Fils du Dieu vivant, le Seigneur souligna combien Pierre était béni du fait que Dieu lui-même lui avait révélé cette vérité. Puis, dans Matthieu 16.20, il interdit à ses disciples de communiquer cette révélation à qui que ce soit, puisque le moment de sa proclamation n'était pas encore venu. Les hommes pouvaient cependant le savoir s'ils sondaient les Écritures.

Après la crucifixion, la résurrection et l'ascension du Seigneur Jésus et après la venue du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, Pierre déclare ouvertement (Actes 2.36) :

« Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. »

Remarquez ensuite que les épîtres, au contraire des Évangiles, accordent à notre Seigneur ses titres maintes et maintes fois. Lisez, par exemple, Éphésiens 1.1-3 et remarquez à quel point notre Seigneur Jésus est honoré à plusieurs reprises avec ses titres. Regardez aussi Philippiens 2.9-11.

« C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

Ainsi, nous voyons que la révélation de l'identité de Jésus se fait progressivement dans le Nouveau Testament. Ne retournons pas à « l'école maternelle » des Évangiles en ce qui concerne les titres de Christ, mais accordons-lui l'honneur que lui accordent les épîtres et l'Apocalypse.

Remarque

« Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens » (Actes 11.26).

Pourquoi ? Certains expliquent ce surnom de « chrétien » en disant que les disciples devaient alors ressembler au Christ ; mais les gens d’Antioche n'avaient jamais vu le Christ ! Cette explication n'est donc pas possible. Le surnom de « chrétien » a dû résulter du fait que les disciples parlaient constamment du Christ — et non de Jésus. S'ils avaient parlé de Jésus, les gens d'Antioche les auraient certainement appelés « le peuple de Jésus », les « Jesus People ».

Neuvième cas

« H. » et son épouse sont missionnaires. Nous les avons cependant trouvés profondément troublés, en proie aux tentations, à la dépression, au doute, à la peur, etc. Le Seigneur Jésus-Christ les avait délivrés de plusieurs démons, mais H. me raconta une expérience que son épouse et lui-même avaient souvent connue et qui — il en était certain — était authentique, parce qu'elle était si glorieuse ! Ils l’appelaient : la pratique de la présence de Dieu. Souvent, ils s'asseyaient — c'était parfois avant le repas et les mets avaient le temps de se refroidir ! — et ils se sentaient saisis par une puissance qui leur faisait croire qu'ils étaient dans la présence même de Dieu. J'ai demandé à H. de mettre par écrit les paroles qu'ils employaient à ces moments-là, lorsqu'ils cherchaient à s'approcher de Dieu à travers cette expérience.

Voici ce qu'il écrivit : Pratique de la présence de Dieu : « Jésus, Jésus, nous savons que tu es ici avec nous. Nous reconnaissons ta présence, Jésus béni, Jésus précieux, gloire à ton saint nom. »

H. décrivit ensuite de quelle manière cette puissance survenait sur eux, et leur accordait une expérience glorieuse qui, ils en étaient convaincus, provenait de la présence même de Dieu. J'ai alors fait remarquer à H. qu'ils n'avaient pas accordé au Seigneur Jésus-Christ ses titres et que je soupçonnais qu'il pouvait s'agir d'un « autre Jésus », selon 2 Corinthiens 11.4. Il était tout à fait disposé à mettre cet esprit à l'épreuve. Je donne ici les notes que mon épouse mit par écrit pendant que nous éprouvions l'esprit. Nous donnons textuellement les réponses du démon. Notre question :

— Si c'est un autre Jésus qui est entré dans H. par la soi-disant pratique de la présence de Dieu, nous t'ordonnons, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de te déclarer et de donner ton nom.

— Jésus l'impie.

— Combien d'esprits associés as-tu avec toi en H.

— J'ai beaucoup d'amis avec moi.

— Combien ?

— Nous sommes 18, moi-même y compris.

— Quel est ton travail ?

— Je veux qu'il adore le dieu de ce monde. Je veux l'empêcher de voir la vérité... Je veux qu'il soit allié à Satan. Je veux qu'il sache qu'il existe une puissance autre que Dieu. Je suis venu pour le garder dans les ténèbres. Je veux le garder aussi loin de Dieu que possible... Je l'ai amené dans une grande confusion, j'ai réussi.

Nous avons condamné ce démon par l'Écriture dans 2 Corinthiens 4.3-6. Puis il a repris : « Je suis vaincu, je le reconnais. » Nous l'avons chassé avec tous ses associés, au nom du Seigneur Jésus-Christ. H. et son épouse furent merveilleusement délivrés par notre Seigneur. Ils sont maintenant libres et remplis de joie. Le Seigneur Jésus-Christ s'est servi d'eux pour en aider d'autres et leur apporter une bénédiction.

Dixième cas

« I. » accepte de faire éprouver l'esprit de sa langue en accord avec le texte de 1 Jean. 4.1-3 que nous venons de lire. Je lui explique comment nous procéderons et insiste sur le fait qu'il ne doit pas répondre de lui-même mais laisser l'esprit le faire. I. se met à parler en langue et je questionne l'esprit :

— Esprit de la langue, je te commande, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de nous dire si tu confesses que Jésus-Christ est venu en chair.

— Je ne sais rien à ce sujet.

— Donc, tu n'es pas le Saint-Esprit... Quel est ton nom ?

— Tromperie. Je viens pour tromper.

— Qui t'a envoyé ?

— Satan...

— Quelle est la mission que Satan t'a confiée en I. ?

— Le tromper en donnant au mensonge l'apparence de la lumière de la spiritualité.

— Dis-nous : Était-ce une langue que tu parlais ?

— Non.

— Veux-tu dire que ces paroles n'avaient aucune signification ?

— Non.

— Tout cela n'est que tromperie ! Quand es-tu entré en lui ?

— Quand il m'a recherché.

— Quand cela ?

— Quand il l’a reçue.

Au nom du Seigneur Jésus-Christ, I. a condamné ce démon, reconnaissant qu'il était envoyé par Satan. Le démon a été chassé dans l'abîme au nom du Seigneur Jésus-Christ.

Onzième cas

Une jeune fille que nous appellerons « J ». Nous procédons de la même manière que précédemment. Tous les ordres sont adressés au démon au nom du Seigneur Jésus-Christ.

— Confesses-tu que Jésus-Christ est venu en chair ?

— Peut-être.

— Donc tu ne le reconnais pas.

— Non.

— Donne-moi ton nom.

— Ing thang (?)

— Qui t'a envoyé ?

Nous n'obtenons pas de réponse.

— Aimes-tu le Seigneur Jésus-Christ ?

— Non, je le déteste, je le hais.

— Qu'est-ce que Satan t'a envoyé faire en J. ?

— Lui faire croire qu'elle est réellement quelqu'un. La rendre orgueilleuse, lui faire croire qu'elle est une chrétienne formidable, mais elle ne l'est pas.

— Si, elle l'est.

— Non, elle ne l'est pas.

— Tu essaies de la détourner. C'en est assez !

— Elle n'est pas bonne.

— Est-ce que tu reconnais notre autorité sur toi par le nom de Jésus-Christ, notre Seigneur ?

— Oui.

Le démon a été condamné et envoyé dans l’abîme au nom du Seigneur Jésus-Christ.

Douzième cas (récent)

« K. » est membre d'une église pratiquant la glossolalie. Quand elle est venue nous voir, elle avait beaucoup de problèmes. Elle était pourtant prête à soumettre à l'épreuve l'esprit de la langue qu'elle parlait. Nous avons lu ensemble 1 Jean 4.1-3. Elle a consenti à ne pas répondre à mes questions d'elle-même, mais à laisser l'esprit de la langue répondre.

Pendant qu'elle s'exprimait en langue, je me suis adressé à l'esprit de la langue en ces termes :

— Esprit de la langue, au nom du Seigneur Jésus-Christ, je te demande : « Confesses-tu que Jésus-Christ est venu en chair ?

— Oui.

— Dans ce cas, tu dois le confesser en entier ; il ne suffit pas de dire « oui ».

— Je confesse qu'il est venu en chair.

— Mais tu n'as pas confessé que c'est Jésus-Christ qui est venu en chair. Tu n'es pas le Saint-Esprit. Quel est ton nom ?

— Ézéchiel.

— Qui t'a envoyé ?

— Dieu, Jéhovah.

— Je rejette cela, c'est un mensonge. Dieu n'a pas envoyé un esprit comme Ézéchiel pour parler par la bouche de K.

J'ai alors aidé K. à renoncer à ce démon en le dénonçant comme « esprit de langue » et non le Saint-Esprit. Mais lorsque j'ai ordonné à l'esprit de dire à quel moment il était entré en elle et en quoi consistait son travail, il n'a pas répondu.

J'ai alors demandé à K. si elle était convaincue que cet esprit était faux. Elle a répondu qu'elle n'était pas au clair car elle avait reçu, disait-elle, tant de bénédictions, d'assurance et de réconfort au travers de l'usage de cette « langue ».

Nous avons alors prié tous les deux que Dieu éclaire sa pensée afin qu'elle comprenne la vérité. Je lui ai de nouveau expliqué que les démons ne veulent pas admettre que Jésus-Christ est venu en chair en notre faveur, que l'œuvre de Satan a été détruite (Hébreux 2.14). J'ai expliqué à nouveau que les démons n'aiment pas accorder à Jésus ses titres. Ils parlent d’un « autre Jésus ». Je lui ai dit que je savais que les esprits étaient très trompeurs, qu'ils donnaient des sensations très agréables. Beaucoup de personnes qui parlent en langues ressentent quelque chose de merveilleux pendant le temps de l'exaltation provoquée par la présence d'un esprit. Mais, par contre, beaucoup d'entre elles se demandent pourquoi elles se sentent tellement déprimées et troublées à d'autres occasions ; la plupart du temps, elles ne font pas de lien entre les deux phénomènes ; elles ne comprennent pas que les deux états proviennent de la même source.

George Birch.

Note du traducteur

Le texte que vous venez de lire est une traduction, aussi exacte que possible, de deux lettres en langue anglaise écrites par George A. Birch, ancien missionnaire en Indonésie et actuellement à la retraite au Canada.

À présent (en 1981), M. Birch m'apprend qu'il a eu affaire en tout à plus de cent cas de ce genre, dont presque la totalité s'est révélée comme étant des cas démoniaques indiscutables. Les deux exceptions, m'a dit M. Birch, sont elles-mêmes douteuses et peut-être bien, elles aussi, d'origine satanique.

M. Birch m'a autorisé à me servir de ce matériel comme Dieu me dirigera. C'est donc avec son consentement que je confie ces données à mon lecteur, étant moi-même convaincu qu'elles pourront éclairer beaucoup de personnes, et mieux les armer contre les astuces des puissances des ténèbres.

M. Birch m'apprend également qu'il est en train d'écrire un livre (en anglais) sur l'action démoniaque et la victoire par Christ.

Ralph Shallis

APPENDICE C

UN VRAI CHRÉTIEN PEUT-IL ÊTRE POSSÉDÉ PAR UN DEMON ?

Un vrai chrétien peut-il être possédé par un démon ?

L'Ancien Testament enseigne, ne serait-ce que par l'histoire du roi Saül, que Dieu lui-même peut retirer son Esprit à un homme qu'il laisse ensuite exposé à l'action d'un esprit satanique, 1 Samuel 16.14.

Autant que je le sache, le Nouveau Testament ne parle pas d'une possession démoniaque en ce qui concerne un enfant de Dieu. Pourtant, nous lisons dans Actes 5.3, que Satan a pu remplir le cœur de deux croyants, Ananias et sa femme, ce qui leur a d'ailleurs coûté la vie. Paul également dans 1 Corinthiens 5.4-5, livre le croyant adultère de Corinthe à Satan pour la destruction de la chair, pour que l'esprit de cet homme soit sauvé.

La Parole de Dieu fait, me semble-t-il, une distinction entre « possession » et « affliction » ou « emprise ». Il est évident que Satan et ses puissances peuvent avoir une emprise et même une certaine autorité sur le croyant. Si celui-ci cède à Satan l'un de ses membres ou un domaine de sa vie, il va de soi que Satan détient une mesure d'autorité sur cette personne : il exploite le terrain qui est à lui.

Cela signifie que tout élément chez le croyant qui n'est pas soumis à l'autorité de Jésus-Christ laisse inévitablement la porte ouverte à une action venant de l'ennemi. Et malheureusement, beaucoup de vrais chrétiens sont affligés d'une manière ou d'une autre par Satan.

Pourtant, il reste un domaine chez tout vrai chrétien qui est totalement au delà de toute emprise satanique : il s’agit de l'esprit régénéré du croyant. Le diable peut agir sur le corps et même sur l'âme d'un croyant, sur tout ce qui est charnel ou simplement « naturel » (grec : psykikos, psychique) ; mais l'esprit du croyant, qui est un avec l'Esprit de Dieu (voir 1 Corinthiens 6.11), ne peut sûrement pas être contrôlé par une action démoniaque. La nouvelle nature du croyant, ce qui est « né de Dieu », ne peut pas pécher (C'est la différence entre l'Ancien et le Nouveau Testaments). Lors donc qu'un enfant de Dieu tombe sous le pouvoir de Satan, ce n'est pas son esprit (grec : pneuma) qui est atteint mais uniquement son corps (soma) et son âme (psyché). Heureusement !

Et pourtant ! Quelle folie que de laisser un accès quelconque aux puissances des ténèbres !

APPENDICE D

QUELQUES CONSEILS POUR CEUX QUI SE TROUVENT CONFRONTÉS À UNE ACTION DÉMONIAQUE

1° — Ne jamais imposer les mains à une personne possédée. (Voir Appendice E).

2° — Il faut que celui qui est atteint soit conscient de son besoin et désireux d'être aidé. Dieu ne délivre pas, normalement, celui qui ne le cherche pas. « Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous » (Jacques 4.8).

3° — Fixer les regards sur Christ et non sur les démons.

4° — Régler la question du péché (Jacques 4.8-9). Cela est nécessaire autant pour celui qui est atteint que pour celui qui cherche à le délivrer. « Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1.9). Le péché non confessé et non abandonné laisse un terrain à Satan. Il faut que ce terrain lui soit repris. « Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout pêché » (1 Jean 1.7). La personne atteinte doit donc demander à Dieu le pardon de chaque péché dont il est question, en plaidant le sang de Christ pour elle-même.

5° — Cette prière doit être faite au nom du SEIGNEUR JESUS-CHRIST et non de « Jésus » seulement ; car, comme nous l'avons signalé, pour les démons, il y a plus d'un « Jésus ». Devant les puissances des ténèbres, il est nécessaire d'insister sur les titres du Fils du Dieu vivant. Il est même très important que le « malade » lui-même prononce le nom complet et les titres du Sauveur.

Il arrive parfois, et même souvent, qu'une personne qui est sous une emprise démoniaque n'arrive pas à prononcer le nom complet de Christ. Elle dit : « Dieu », ou : « Seigneur » ; ou : « Jésus » ; mais elle ne peut pas formuler les paroles : « Seigneur Jésus ». Sa langue est retenue par les puissances qui sont en elle.

6° — Très souvent, la personne atteinte n'est pas en mesure d'obtenir une délivrance sans être aidée. Si elle est incapable de prier pour elle-même, la prière de ceux qui l'aident ou de l'église doit achever la victoire.

Si cette personne désire vraiment être libérée, Dieu ne manquera pas de répondre à la prière offerte au nom de son Fils.

7°— Il arrive, chez certaines personnes, qu'il y ait plusieurs démons ; il est nécessaire de les priver tous de leur droit d'accès, c'est-à-dire du péché par lequel ils exploitent l'être humain. Le « malade »doit s'examiner lui-même devant Dieu. Celui ou ceux qui le conseillent doivent parfois l'aider à déceler les péchés qui ont pu le livrer à l'ennemi, tels que l'occultisme, les perversions sexuelles et autres, le vol, le sacrilège, les « doctrines de démons » (relative aux fausses religions ou sectes), etc...

Il est souvent nécessaire d'établir une liste de problèmes auxquels le patient est confronté dans sa vie personnelle : dépressions, peurs, pensées de suicide, penchant anormal ou aversion envers certaines personnes, etc.

Les différents péchés et problèmes dans la vie du « malade » sont quelquefois liés précisément à la présence d'un ou de plusieurs démons particuliers. Il est bon d'identifier ces puissances occultes afin de les amener sous les pieds du Seigneur (1 1 Corinthiens 15.25).

8° — Il est parfois nécessaire que celui ou ceux qui aident la personne atteinte ordonne à chaque démon, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de s'avancer, de se nommer et de s'identifier, en lui rappelant fermement que Dieu peut très bien l'envoyer prématurément dans l’abîme s'il désobéit.

9° — Nous devons proclamer l'autorité et la victoire du Seigneur Jésus-Christ et ordonner en son nom aux esprits démoniaques de sortir de cette personne.

10° — il est recommandé à celui qui est atteint de prononcer lui-même une déclaration comme la suivante :

« Je proclame pour moi-même la victoire totale de mon Seigneur Jésus-Christ acquise à la croix et par sa résurrection. J'annule tout pacte avec Satan que j'ai pu faire, moi-même ou mon conjoint ou mes parents et même mes ancêtres. Je lui retire tout domaine de ma vie sur lequel il a eu quelque pouvoir. J'appartiens esprit, âme et corps (y compris ma langue) au Seigneur Jésus-Christ qui m'a lavé par son sang précieux. »

La personne en question peut dire ensuite :

« Au nom du Seigneur Jésus-Christ, je t'ordonne à toi Satan et à tous tes serviteurs, de sortir de moi et d'enlever toute votre emprise sur moi. Je demande au Dieu et Père du Seigneur Jésus-Christ de vous ordonner d'aller dans l'abîme si vous cherchez à lui désobéir. »

11° — Donner gloire à Dieu, reconnaître sa toute puissance, sa sainteté et son autorité sur toutes les puissances des ténèbres. Continuer à louer Dieu et à plaider le sang de Christ.

Dans une grande proportion de cas, pourvu que cet acte soit fait avec foi et sincérité, Dieu opérera une pleine délivrance. Rappelons cependant le fait que Christ lui-même nous enseigne que certains cas, comme celui auquel il était confronté à sa descente du mont de la transfiguration, ne sont résolus que par la prière et même le jeûne (Matthieu 17.21).

12° — Une chose est certaine : Satan doit céder devant le Seigneur Jésus-Christ. Dans l'Apocalypse, Dieu dit que ceux qui ont la foi ont vaincu Satan à cause du sang de l’Agneau » Apocalypse 12.11. En effet, Satan ne peut regarder le sang de Christ. Ce sang précieux est à la fois la garantie de notre appartenance à Dieu et le sceau même de la condamnation de Satan. Notre arme par excellence est la prière de la foi fondée sur la Parole de Dieu et sur l'argument invincible du sang de Christ versé pour nous Apocalypse 12.11. Cette connaissance est d'une importance capitale dans notre combat contre le diable et ses anges. En lui résistant ainsi, nous avons la certitude de la victoire : « il fuira loin de vous » Jacques 4.7, 1 Pierre 5.8-9. « Qu'il vous soit fait selon votre foi » Matthieu 9.29.

Mais il faut que le patient, lui aussi, croie en Christ.

Note de l’auteur

Les conseils ci-dessus sont basés en partie sur mes propres expériences et en partie sur les conseils de George Birch.

Deux cas qui éclairent...

J'ai connu un homme qui, lorsqu'il était encore jeune chrétien, est allé dans une séance de spiritisme non pour participer, mais pour se renseigner (je ne conseillerais d'ailleurs à personne de suivre son exemple ; mais Dieu qui connaissait son cœur l'a tout de même gardé). Accompagné d'un ami également chrétien, il s'est assis au milieu de l'auditoire. Vingt minutes après, le médium, qui était une femme, le signala du doigt en lui demandant de quitter la salle et en ajoutant qu'elle ne pourrait rien faire tant qu'il serait là.

Dans la rue, son compagnon lui demanda :

— Pourquoi est-ce qu'elle t'a signalé toi, et non pas moi, par exemple ?

Et lui de répondre :

— J'avais fait un vœu devant Dieu : de ne penser qu'au sang de Christ pendant toute la période de ma présence dans cette salle maudite.

Voici un deuxième cas. Il s'agit du témoignage d'un homme qui a été élevé depuis son enfance dans un milieu spirite, en Amérique. Une fois adulte, il s'est intéressé à l'Évangile. Après cela, alors qu'il assistait à une séance d'occultisme, le démon proposa à chaque membre de l'auditoire, par la bouche du médium, de poser trois questions auxquelles il serait répondu.

Lorsque le tour de ce jeune homme arriva, il posa donc sa première question :

— Est-il vrai que la Bible est la Parole de Dieu ?

Le médium, encore inconscient, fut très secoué. Mais, après un certain délai, le démon répondit d'une voix très douce :

— Oui ! Nous savons que la Bible est la Parole de Dieu.

Le jeune homme posa alors sa deuxième question :

— Est-il vrai que Jésus-Christ est le Fils de Dieu ?

Cette fois-ci, la réaction du médium, toujours inconscient, fut encore plus forte ; mais le démon se ressaisit et de nouveau répondit d'une voix très douce :

— Oui ! Nous savons que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.

La troisième question du jeune homme eut un effet dramatique :

— Est-il vrai, demanda-t-il, que c'est par le sang de Christ que les hommes sont sauvés ?

Cette fois-ci, le médium, du fond du fauteuil dans lequel il s'était blotti, fut précipité par une action démoniaque dans le centre de la pièce où il se réveilla en sursaut et en se faisant très mal.

Le jeune homme, après cette expérience, se tourna définitivement vers le Seigneur Jésus-Christ et fut sauvé ; mais il connut des cauchemars et d'autres expériences pénibles pendant deux ans avant d'en être complètement délivré.

* * *

Ces deux incidents nous aident à comprendre la profonde signification qui s'attache à l'argument du sang du Fils de Dieu versé pour nous. Les puissances des ténèbres n'ont pas de réponse à cet argument.

APPENDICE E

L'IMPOSITION DES MAINS

Ne pas se laisser imposer les mains avec précipitation 1 Timothée 5.22

À tous mes frères en Christ, je dis fermement : « Attention ! N'acceptez pas l'imposition des mains de n'importe qui et jamais avec précipitation, jamais sans conviction ».

Certes, l'imposition des mains est dans certaines circonstances un acte biblique. Cela est vrai pour la nomination des diacres, Actes 6.1-6, l'envoi d'un missionnaire, Actes 13.1-3 la nomination des anciens dans les églises, Actes 14.23, l'appel d'un serviteur de Dieu : par exemple, lorsque Paul reconnaît l'appel de Timothée, et Moïse celui de Josué 1 Timothée 4.14, 1 Timothée 1.6, Nombres 27.18,23, Deutéronome 34.9.

Selon la loi de Moïse, tout juif devait poser ses mains sur la tête de l'animal qu'il offrait à Dieu en sacrifice Lévitique 1.4 ; 3.2 ; 8.14 etc. Par ce geste symbolique il demandait à Dieu de l'identifier à l'animal dans sa mort et ainsi, par anticipation, à Christ dans sa mort future. Nous, de même, nous recevons le pardon de nos péchés à partir du moment où Dieu nous identifie à son Fils dans sa mort et sa résurrection.

Ainsi, l'imposition des mains est, selon la Bible, un acte d'identification. C'est un geste extrêmement solennel qui engage les deux parties à la fois. Il est plus que nécessaire de vérifier quel est l'esprit qui est communiqué par cet acte. Il peut apporter une bénédiction divine ; il peut également exposer la personne à l'influence d un esprit autre que celui de Dieu. Je suis convaincu qu'une action démoniaque peut parfois être transférée d'une personne à l'autre par ce moyen — même quand ce sont des chrétiens mondialement connus qui le pratiquent. Je connais des cas de ce genre.

Un ami m'a raconté le cas d'un homme qui a voulu à tout prix imposer les mains à une femme démoniaque dans le but de la guérir. La femme a été délivrée mais le démon s'en est pris à l'homme qui, par la suite, a été possédé.

C'est pourquoi, Dieu nous interdit de pratiquer l'imposition des mains à la légère. « N'impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe pas aux péchés d'autrui ; toi-même, conserve-toi pur » 1 Timothée 5.22. Dieu ne veut pas que nous nous associions à un autre que son Fils. Il ne veut pas que nous nous identifions aux péchés d'autrui.

La pratique moderne d'imposer les mains « avec précipitation » et « en série » et encore dans le but de provoquer un « parler en langues » n'est pas fondée sur la Bible. Elle ouvre la porte à des abus et à des dangers incontestables. La Parole de Dieu n'enseigne nulle part l'imposition des mains pour communiquer le don de parler « en langues ». Il n'y a qu'un seul passage biblique qui associe ces deux choses, c'est Actes 19.1-6. Il est vrai qu'à cette occasion les douze juifs à Éphèse ont « parlé en langues » après l'imposition des mains de Paul ; pourtant, Paul ne leur a pas imposé les mains dans le but de les faire « parler en langues », mais de les amener à croire en Christ dans sa souveraineté unique. Il exigeait qu'ils croient en Christ seul et non parallèlement en Christ et Jean-Baptiste ; il les identifiait avec lui au corps de Christ.

Se servir de ce passage pour prétendre que l'imposition des mains est nécessaire pour avoir la faculté de parler « en langues » est une argumentation purement gratuite ; car dans Actes 2, l'Esprit de Dieu est accordé et il fait parler miraculeusement en langues sans aucune intervention humaine. Cela est tout aussi vrai en ce qui concerne la maison de Corneille dans Actes 10. Je ne dis pas que Dieu n'emploie jamais l'imposition des mains pour communiquer son Esprit d'une personne à une autre ; je dis seulement que c'est plutôt l'exception à la règle et que le Nouveau Testament ne nous donne aucun commandement à ce sujet.

Par l'imposition des mains, on peut participer aux péchés d'autrui, comme l'indique Paul.

APPENDICE F

LE BAPTÊME DE L'ESPRIT SELON LE NOUVEAU TESTAMENT

Le baptême de l'Esprit selon le Nouveau Testament (Pour une étude approfondie de ce sujet, voir Le Miracle de l'Esprit ch. 7 et Appendices II et III.

Aucune doctrine, ce me semble, n'a été entourée ces dernières années d’une si grande confusion que celle du baptême du Saint-Esprit.

Pourtant l'enseignement de la Bible sur ce point est très clair, à condition que nous prenions en considération tous les textes en rapport avec ce sujet et que nous les interprétions honnêtement, à la lumière du passage le plus clair, c'est-à-dire Romains 6.1-11. C'est ce que je cherche à faire dans Le Miracle de l'Esprit, chapitres 6 et 7, étude que je conseille au lecteur désireux de parvenir à une doctrine équilibré et foncièrement biblique.

Ici, nous nous contentons d'un résumé succinct des conclusions auxquelles nous sommes amenés par les textes bibliques eux-mêmes ( Le miracle de l'Esprit, pages 107-110).

Résumé de la doctrine biblique

1° — Pour l'enfant de Dieu (c'est-à-dire celui qui es né de nouveau), le baptême spirituel est une expérience acquise ! Romains 6.3-11 ; 1 Corinthiens 12.13 ; Galates 3.26-27 ; Colossiens 2.11. Tous les passages en question, à partir d'Actes 2, le décrivent au temps passé. Nulle part il n’est représenté comme une expérience à acquérir nouvelle naissance. Il n'y a aucun commandement, ni aucune exhortation incitant le croyant à chercher le baptême de l'Esprit. En fait, ce serait inverser l'ordre biblique — comme si l'on demandait à un homme déjà enseveli de prendre des mesures en vue de son enterrement !

2° — Cette vérité s'applique à tous les enfants de Dieu sans exception : ils sont tous déjà baptisés du Saint-Esprit. Aucun passage biblique concernant le baptême spirituel ne fait de distinction entre les croyants « spirituels » et « charnels ». Aux croyants de Corinthe, de Galatie, de Colosses, (chez qui se trouvait un grand nombre d'éléments « charnels », déséquilibrés dans leur vie ou dans leur doctrine), ( Voir par exemple 1 Corinthiens 3.1-3 ; Galates 3.1 ; 5.7-8 ; Colossiens 2.20-23) comme aux Romains, Paul dit chaque fois dans ses écrits : « tous », ou bien « nous » et même « nous tous », sans faire de différence entre eux et lui.

3° — Dieu ne peut pardonner à l'homme son péché avant de le considérer comme mort avec Christ et cela n’est possible que par le baptême spirituel, Romains 6.7, 7.4-6.

4° — Le baptême spirituel nous sauve. Il a lieu inévitablement au moment du salut, 1 Pierre 3.21.

5°— « Il y a un seul baptême » : ce baptême est indéniablement le baptême spirituel, dont le baptême d’eau est l'image. La Bible interdit la supposition qu'il y ait deux ou plusieurs sortes de baptêmes spirituels, Éphésiens 4.5.

6° — Le caractère du baptême spirituel est illustré à la perfection par son symbole, le baptême d'eau Luc 3.16 ;1 Corinthiens 10.2,6,11. Le symbolisme du baptême d’eau est basé sur les analogies de l'Ancien Testament, dans les histoires du déluge, de la mer Rouge, du Jourdain, de Naaman et de Jonas. C'est un symbolisme qui représente la mort et l'ensevelissement, suivis de la résurrection, Romains 6.3.11.

7° — Jésus lui-même appelle sa mort son baptême, Luc 12.50.

8° — Le baptême spirituel est notre identification avec Christ dans sa mort et dans son ensevelissement, afin d'être aussi identifiés avec lui dans sa résurrection, Romains 6.4 ; Galates 3.27-28. Les écrits de Paul ne nous laissent aucun doute à ce sujet.

9° — Par le baptême spirituel nous sommes incorporés en Christ, comme la branche dans l'arbre et comme le membre ou l'organe dans le corps, 1 Corinthiens 12.13, 15, 27.

10° — Pour mieux expliquer le sens du dixième point, je l'illustre de façon concrète.

Il m'arrive de temps à autre (comme peut-être à vous aussi !) de recevoir un chèque en ma faveur. Je présente ce chèque à ma banque, qui porte alors le montant à mon crédit, normalement le jour même ; mais elle ajoute une deuxième date avec mention « valeur », ce qui signifie que je peux toucher le montant à partir de cette deuxième date seulement, bien que la banque ait déjà accusé réception du chèque dès sa présentation. Mais encore faut-il que j'aille toucher cet argent contre ma signature.

Ainsi, sur la a Calvaire à Jérusalem, il y a près de 2000 ans, Jésus expia tout mon péché par son sacrifice définitif et absolu. Il n'a pas besoin de renouveler ce sacrifice, car l'Écriture dit : « Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus... C'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes » Romains 6.9-10. Dieu, ce jour-là, « enregistra » le fait que Jésus avait pris ma place : cette œuvre de rédemption fut parfaite, Hébreux 9.26-27 ; 10.10, 14, 17, 18. Les mérites de Jésus furent « portés à mon crédit ». Mais là encore faut-il que j'aille « toucher » ce potentiel de grâce contre ma « signature » ; car il y a un péché, un seul, que Jésus n'a pas porté pour moi : celui de ne pas l'accepter. Celui qui ne touche pas son crédit à la banque n'en bénéficie jamais. De même, si je ne prends pas, par la foi, la valeur du sacrifice de Jésus-Christ qui s'est offert pour moi, je la perdrai finalement dans sa totalité.

Le baptême de l'Esprit n'est pas une répétition du sacrifice de Christ en ma faveur — loin de là ! C'est plutôt, comme nous l'avons dit, un acte de Dieu par lequel il m'identifie à son Fils. Par la vertu de cette identification, tout ce qu'a fait Christ en ma faveur à la croix devient enfin « actuel » pour moi : je touche le trésor que Dieu me réservait. C'est, en somme, la date « valeur » où mon « crédit » spirituel devient accessible. Je suis uni à Christ et désormais il m'appartient, ainsi que tout ce qu'il est et tout ce qu'il a fait !

Ainsi, par le baptême de l'Esprit :
a) Christ assume ma culpabilité, pour laquelle il est déjà mort une fois pour toutes.
b) Dieu m'attribue la valeur de la mort de Christ.
c) Dieu m'attribue la justice de Christ.
d) La vie de Christ ressuscité devient ma nouvelle vie, ayant comme conséquence immédiate la renaissance de mon esprit et, de plus, comme conséquence finale au retour de Christ, la transformation de mon corps.
e) Mon être entier devient la propriété de Christ, corps, âme et esprit.
f) L'Esprit de Dieu accepte alors, et alors seulement, d'entrer en moi pour y faire à jamais sa demeure.

Nota

Le Nouveau Testament affirme trois vérités fondamentales au sujet du baptême spirituel, chaque fois avec l'emploi de la préposition grecque eis + l'accusatif, comprenant l'idée d'une intégration que j'essaie d'exprimer ici par la préposition française « dans ». Ainsi, par le baptême spirituel nous avons été immergés ou plongés :

1° — « dans Christ », Romains 6.3 ; Galates 3.27.
2° — « dans sa mort », Romains 6.3-4.
3° — « dans un seul corps » (traduction exacte), c'est-à-dire, dans le corps de Christ, 1 Corinthiens 12.13.

Il est à noter également que les apôtres pratiquaient le baptême d'eau :

— « dans le nom de Jésus-Christ », Actes 2.38 ;
— « dans le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », Matthieu 28.19.

Dans ces deux derniers cas encore, la préposition grecque eis + l'accusatif comprend l'idée d'une intégration, symbolisée par l'immersion dans l'eau.

On peut noter aussi que Jean-Baptiste baptisait « avec » (ou : par le moyen) de l’eau (grec : en + datif de l'instrument) « dans la repentance » (eis + accusatif), Matthieu 3.11. C'est-à-dire, la repentance (un changement radical d'attitude) était l'objectif du baptême de Jean, comme Christ et sa mort sont l'objectif de notre baptême spirituel.

APPENDICE G

Y A-T-IL UN RAPPORT ENTRE LE BAPTÊME DE L'ESPRIT ET LE DON DES LANGUES ?

Y a-t-il un rapport entre le baptême de l'Esprit et le don des langues ? (Voir Le Miracle de l'Esprit, Appendice 2, étude 2)

Nulle part le Nouveau Testament ne mentionne le « parler en langues » dans le contexte du baptême spirituel ! Cela peut étonner, pourtant, c'est vrai. J'invite mon lecteur à chercher, examiner, fouiller... Il y a des passages de l'Écriture qui parlent du « baptême spirituel » et d'autres qui parlent des « langues », mais on ne trouvera pas un seul passage biblique où le baptême de l'Esprit et le phénomène des langues se trouvent juxtaposés. Les passages traitant du baptême spirituel ne contiennent pas une seule mention de « langues », et ceux qui parlent des langues ne mentionnent pas une seule fois le baptême de l'Esprit. Remarquons en particulier que le chapitre Actes 2, le passage le plus clair sur les « langues », ne fait pas la moindre allusion au baptême spirituel.

Il est encore plus surprenant que cette carence s'étende au livre des Actes tout entier. En fait, l'unique mention, dans les Actes, du baptême de l'Esprit se trouve dans la prophétie du Seigneur Jésus (Actes 1.5), citée une fois par l’apôtre Pierre (Actes 11.16). Dans Le Miracle de l'Esprit (chapitre 7 et appendice II, étude 1, textes IV et V), je commente minutieusement cette prophétie, ainsi que tous les textes bibliques en rapport avec le baptême de l'Esprit. Celui qui se donne la peine d'examiner ces passages honnêtement pourra constater que pas un seul ne mentionne le « parler en langues ».

De même, dans le présent ouvrage, nous avons examiné tous les passages, sans exception, qui traitent du « parler en langues ». Le lecteur constatera qu'aucun de ces textes ne se réfère une seule fois au baptême spirituel. Quoi de plus clair ?

Il est vrai que les disciples dans Actes 2 ont parlé « en langues » le jour où l'Église est née et il est certainement tout aussi vrai qu'ils ont tous été baptisés de l'Esprit ce même jour. Pourtant le texte n'associe pas ces deux faits. Si Dieu choisit de faire deux prodiges au même moment, cela ne nous permet pas de les confondre.

Le texte d'Actes 2, comme nous l'avons vu, attribue le phénomène des langues au fait que les disciples furent alors remplis de l'Esprit Actes 2.4. Il est normal que le croyant soit rempli de l'Esprit le jour de son baptême spirituel, le jour où il naît de Dieu ! Que les deux choses arrivent à la même heure n'a rien de surprenant. Le bébé, dès sa naissance, est très vite rempli du bon lait de sa maman ! Pourtant, le baptême et la plénitude de l'Esprit sont deux opérations de l'Esprit bien distinctes. Le baptême de l'Esprit est un événement unique, alors que la plénitude est à renouveler constamment (Voir le prologue de : Explosion de Vie et le chapitre 4 de : Si tu veux aller loin.) Le bébé ne naît qu'une fois, mais il a besoin de « se remplir » tous les jours de sa vie !

Il est également vrai que Corneille et ses amis dans Actes 10 ont parlé « en langues » le jour de leur nouvelle naissance, ainsi que les douze disciples de Jean-Baptiste à Éphèse dans Actes 19. Il est certainement vrai aussi que, dans les deux cas, le baptême de l'Esprit a eu lieu le jour même, car nous avons démontré : par la Bible que le baptême de l'Esprit et la régénération arrivent simultanément. Pourtant, ni l’un ni l’autre des deux passages indiqués, pas plus qu'Actes 2 ne contient une seule mention du baptême de l'Esprit ; ni l’un ni l’autre n'offre non plus d'explication des « langues » ni n'en donne de description. Il serait manifestement impossible de fonder sur ces deux textes une doctrine du baptême spirituel, avec ou sans le phénomène des « langues ». Cela est tout aussi vrai pour Actes 2.

Deux textes inadmissibles

Comme nous l'avons déjà remarqué, il est coutume chez bien des chrétiens de faire appel aux chapitres 8 et 9 des Actes pour appuyer la thèse que le « parler en langues » est la conséquence inévitable, ou au moins normale, du baptême de l'Esprit. Il s'agit des récits de la conversion des Samaritains (au chapitre 8) et de celle de l'apôtre Paul (au chapitre 9).

Pourtant, ni l’un ni l’autre de ces passages ne fait même une seule fois allusion soit au baptême spirituel, soit au « parler en langues ». Vouloir donc se servir de l’un ou de l'autre de ces deux textes pour prouver que les « langues » sont le signe du baptême de l'Esprit, c'est bâtir dans chaque cas sur une Supposition — ou, plus exactement sur deux suppositions. Or, on ne peut pas construire une doctrine sur des suppositions.

Le fait que l'on cherche à utiliser ces deux passages comme textes doctrinaux ne s'explique que par la véritable carence de bases bibliques pour soutenir ce point de vue. De telles insuffisances poussent souvent les hommes à accepter une mauvaise exégèse du texte, pour aboutir à une véritable contorsion doctrinale.

On pourrait tout aussi bien essayer de faire croire que Noé parlait « en langues » quand il était dans l'arche !

Quel est donc le signe du baptême spirituel ?

Il y en a mille ! On ne saurait énumérer toutes les merveilles de transformation et de grâce opérées en nous par l'Esprit lorsqu'il nous baptise ! Mais le signe par excellence, comme nous l'avons dit, c'est que nous sommes sauvés ! L'évidence du baptême de l'Esprit, c'est la nouvelle naissance. Vous rendez-vous compte que si vous vous êtes repenti de vos péchés pour mettre toute votre confiance en Jésus-Christ, vous êtes pardonné !... Que lui demander de plus ? Cependant, il vous donne aussi son Esprit, il fait de vous son enfant, il change votre cœur, il vous donne une connaissance personnelle et « directe » de Dieu, il vous scelle, pour que vous lui apparteniez à jamais, il vous oint comme sacrificateur, comme prophète, comme roi ! Et vous lui demandez encore un signe !

Bien que nous n'ayons pas besoin d'autres signes comme preuves de notre baptême spirituel, Dieu comble néanmoins de signes celui qui marche dans l'intimité avec lui. Ce sont les fruits et les manifestations de la plénitude de l'Esprit. Mais toutes ces choses découlent du signe primordial : vous êtes maintenant son enfant chéri.

Si vous avez un enfant, je pense que vous le gâtez parfois ! Vous lui faites des cadeaux, vous le comblez de tendresse. Mais ce ne sont pas ces choses-là qui prouvent sa participation à votre chair et à votre sang, elles en sont plutôt les conséquences. L'évidence est fondée sur une vérité infiniment plus profonde : vous l'avez engendré, il possède votre vie ! Ainsi, tous les signes « extérieurs » de l'action de Dieu en nous sont plutôt les conséquences de son action essentielle et intérieure, par laquelle il nous donne son Esprit, sa vie même.

Signes ou certitude ?

Les signes extérieurs sont en effet précieux et ne manquent pas chez celui qui obéit à la volonté de son Père céleste. Mais souvenez-vous que ces signes dépendent justement de votre obéissance et peuvent varier de jour en jour selon les circonstances ; alors que le signe fondamental qu'est votre « salut » dépend uniquement de cet acte divin qui, lui-même, dépend du sang de Christ, versé pour vous. Les signes visibles et extérieurs, comme tous les sentiments et les sensations, changent selon les vicissitudes de notre vie quotidienne. Ils peuvent parfois nous tromper. Nous avons un ennemi malin et puissant qui se donne beaucoup de peine pour brouiller notre esprit par des signes mensongers. C'est pourquoi Dieu nous a donné l'Écriture : c'est par elle qu'il nous éclaire et nous protège des astuces du diable. « C'est, dit Jésus, une génération méchante et adultère qui cherche un signe » Matthieu 16.4... Mais, par contre : « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru » Jean 20.29. Un petit garçon n'a pas besoin de « signes » pour avoir la preuve que sa mère est bien la sienne. Il le sait.

« La vie éternelle, dit Jésus, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » Jean 17.3. Connaître Dieu, c'est le comble de l'expérience humaine : expérience sans bornes, car Dieu est infini.

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