Simples entretiens sur la prière

DEUXIEME PARTIE – OBSTACLES A LA PRIÈRE

CHAPITRE PREMIER – Pourquoi ne sommes-nous pas exaucés?

1. Rupture avec Dieu

Dieu répond à la prière. La prière, c’est en somme Dieu et l’homme s’alliant en vue d’un but élevé: l’établissement du règne de Dieu ici-bas. C’est là le but de la prière.

Notre demande et notre attente, l’action de Dieu qui répond nous permettent d’obtenir des résultats qu’il serait impossible d’avoir autrement. La prière transforme tout.

Pourtant beaucoup de prières demeurent sans réponse ou, pour parler plus exactement, beaucoup de prières demeurent sans résultat. Il serait même juste de dire que des milliers de supplications montent au Ciel pour en redescendre sans effet. Le fait est certain; convenons-en franchement et simplement. Plusieurs personnes disent, visant le résultat: «La prière n’est pas ce que vous dites; nous avons prié, mais en vain; rien n’a été changé».

Vous entendrez cette affirmation un peu partout et un peu dans toutes les langues. Des érudits, au style pondéré, des gens irréfléchis, qui effleurent à peine le sujet, bref, des gens de toute sorte se trouvent unis par cette affirmation. Et ils ont raison, parfaitement raison. Malheureusement, ils ne disent pas tout, et ce qu’ils omettent est de nature à changer complètement la conclusion. Ne dire qu’une partie de la vérité, c’est mentir, et de la pire manière.

Le plan de Dieu au sujet de la prière, comme beaucoup d’autres plans, a été fortement modifié; souvent même il fut brisé. Aussi celui qui désire marcher avec Dieu et acquérir autant de puissance que possible doit tout d’abord découvrir ce qui fait obstacle à l’action de la prière.

Il y a trois sortes d’obstacles. Premièrement, nous trouvons en nous une catégorie de sentiments qui coupent toute relation avec Dieu, Source de toute transformation. Puis, il y a en nous certaines choses qui retardent ou diminuent les résultats, contrevenant au complet développement du plan d’action de la prière. Enfin, il y a un grand obstacle extérieur avec lequel il faut compter.

Nous parlerons d’abord de la première catégorie d’obstacles, à savoir ceux qui interceptent tout rapport entre Dieu et Son allié humain.

Ici encore nous rencontrons une triple division, car la Bible mentionne en toutes lettres trois choses qui détruisent l’effet de la prière, La première nous est bien familière, car, hélas! des choses répugnantes finissent par nous devenir si familières que nous n’éprouvons plus de répulsion à leur vue. Le péché, voilà une des principales entraves à la prière. Dans les premiers chapitres d’Esaïe, Dieu dit lui-même: «Quand vous étendez vos mains—indiquant par là comment le peuple priait, debout, les mains tendues—je détourne de vous mes yeux; quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas». {Esa 1:15} Pourquoi? Quel empêchement y a-t-il? Ces mains tendues sont souillées. Ils tendent vers Dieu des mains souillées par le péché; et Lui doit assister à ce spectacle qui Lui répugne. Dans le cinquante-neuvième chapitre de ce livre d’Esaïe, {Esa 59.1-3} Dieu parle encore et dit:

«Non, la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour vous entendre.»

Il n’y a donc pas le moindre désordre de Son côté; Dieu est parfait.

«Mais—prêtez maintenant toute votre attention—vos iniquités... vos péchés... vos mains... vos doigts... vos lèvres... votre langue... la vase du péché s’infiltre partout.»

Voyons aussi le Psaume soixante-six: {Ps 66.18} «Si j’avais conçu l’iniquité dans mon coeur, le Seigneur ne m’aurait pas exaucé.» Combien plus grave encore, si le péché conçu dans le coeur devient par les mains une puissance agissante! Une fois pour toutes, disons clairement, sans réticences: «Le péché est un obstacle à la prière». Cela n’a rien de surprenant; c’est le contraire qui le serait. La prière nous met en relation avec Dieu; le péché rompt toute relation avec Lui.

Supposez que mon appartement soit relié par un fil direct avec ma maison de Cleveland et que quelqu’un détende le fil et lui fasse toucher le sol sur une longue étendue; pourrai-je télégraphier par ce fil? Un enfant même sait que cela me serait impossible. Supposez aussi que quelqu’un coupe le fil; les deux bouts sont séparés; il n’y a pas un kilomètre, que dis-je? peut-être pas un mètre de distance; mais cela suffit: les deux fils sont nettement séparés. Réussirai-je à télégraphier par ce fil? Assurément non. Et pourtant, je pourrais être assis dans ma chambre et télégraphier une heure durant, complètement absorbé; je pourrais expédier le plus beau et le plus persuasif des discours. A quoi bon? Le fil est coupé. Tout mon beau plaidoyer s’en va dans les airs ou dans la terre. De même, le péché coupe le fil et le message disparaît dans le sol.

«Parfaitement, me dira-t-on; mais, par cette affirmation, vous nous coupez à nous tous toute communication. Chacun de nous n’a-t-il pas sur la conscience quelque péché, petit ou grand, contre lequel il doit lutter et qu’il doit surmonter sans cesse?» Il est certainement exact que plus un homme se sent près de Dieu, plus il est conscient de ses tendances pécheresses, même s’il remporte continuellement la victoire. Voici simplement ce que veut dire l’Ecriture: «Si je conserve dans ma vie un interdit, si je n’obéis pas à l’ordre du Maître, je commets un péché. Mon action peut être mauvaise en elle-même, comme elle peut ne pas l’être; qui sait? elle peut être juste aux yeux d’un autre. Qu’importe! si la voix intérieure, fidèle et sereine, a parlé, si je sais ce que le Maître désire et si je n’obéis pas, j’ai péché. Alors il est inutile de prier, c’est une pure perte de temps; dans cette situation, la prière ne peut que provoquer des déceptions. En effet, je me dirai: «Je ne suis pas aussi bon que celui-ci ou celui-là; toutefois, je ne suis pas tellement mauvais, puisque je prie.» En réalité, parce que j’ai rompu avec Dieu, ma prière—ou plutôt les mots que je dis sous forme de prière—n’a absolument aucune valeur.»

Vous voyez que le péché est une insulte faite à Dieu. Il peut être poli, civilisé; il est capable d’atteindre un haut degré de finesse ou il peut être tout à fait vulgaire. Un homme se soucie-t-il de la nature du gourdin qui le frappe? Comment, Dieu et moi, pouvons-nous causer ensemble si j’ai péché et si, persévérant dans cet état, je n’ai pas imploré Son pardon? Et si nous ne pouvons causer avec Dieu quand nous demeurons dans le péché, nous ne pourrons naturellement travailler ensemble. Or, la prière est un travail fait de concert avec Dieu. Prier, c’est hâter l’exécution du plan que Dieu a fait pour notre monde. Et nous, qui savons cela, n’arracherons-nous pas de nos coeurs ce qui est mal? N’y mettrons-nous pas à la place ce que le Maître désire? Ne le ferons-nous pas au nom de Jésus? Au nom des hommes même? Au nom de ces pauvres hommes trompés qui sont tenus loin de Dieu, parce qu’il ne peut les atteindre par notre moyen? Ne nous humilierons-nous pas et ne demanderons-nous pas pardon pour notre péché, notre entêtement mesquin qui a contrarié le plan d’amour du Maître? Pendant que nous implorons notre pardon, il y a, là-bas, des vies faussées, arrêtées dans leur développement—pis peut-être—uniquement à cause de l’obstacle qu’il y a en nous; et ces vies, tandis que nous sortons de cette assemblée, restent plongées dans ce triste état.

Puisse cette pensée, à l’avenir, nous rendre particulièrement attentifs à nos actes!

2. Le péché, point d’appui donné à Satan

La Bible parle d’un second obstacle à l’exaucement de la prière. Il en est question dans l’épître de Jacques: {Jas 4:2-3} «Vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas». Voilà qui explique mainte vie desséchée, mainte Eglise endormie et plus d’un problème insoluble. Nous n’offrons pas au Créateur l’occasion d’intervenir. L’apôtre continue et dit: «Vous demandez et vous ne recevez pas». Ah! nous y voilà! Cette absence de réponse à nos prières est évidemment une vieille question. Mais pourquoi ne recevez-vous pas? «Parce que vous demandez mal, parce que vous demandez dans le but de satisfaire vos passions» Ce qui veut dire que notre prière est égoïste, que nous réclamons ce que nous désirons pour notre propre usage.

Voici une mère qui prie pour son fils, presque un jeune homme déjà; ce n’est pas un chrétien, c’est toutefois un brave garçon. Elle se dit: Je désire que mon fils me fasse honneur; il porte mon nom; mon sang coule dans ses veines. Je souhaite qu’il soit. un homme distingué, qu’il honore sa famille. Certainement il sera tout cela s’il est un vrai chrétien. Je désire donc qu’il devienne chrétien. C’est ainsi qu’elle prie sans cesse, avec ferveur. Dieu pourrait toucher le coeur de son garçon et dire: «J’ai besoin de toi aux Indes pour m’aider à regagner mon territoire». Mais elle, la mère, ne pensait pas à cela. Son fils, là-bas, si loin, aux Indes! Oh! non, pas cela! C’est par égoïsme qu’elle a prié. Sa prière est un ruisseau qui se déverse dans une mer morte. Elle ne pensait pas à Dieu, à Son oeuvre de salut pour notre pauvre monde abusé par le péché. La prière de cette femme est en elle-même, et, étant donné son objet, tout à fait naturelle, et Dieu a exaucé déjà un nombre incalculable de demandes semblables. Mais, prenons-y garde, le motif égoïste, l’égoïsme qui l’anime, devient un marchepied pour Satan, et ainsi le but de la prière se trouve déplacé.

Voici maintenant une autre femme priant pour que son mari devienne chrétien. Sa pensée est celle-ci: «Je désire qu’il se convertisse; cela serait si gentil; vraiment, il n’y aurait rien de plus beau; il viendrait à l’église avec moi et s’assiérait à notre banc; ce serait parfait». Elle pense probablement encore qu’il né jurerait plus, qu’il ne boirait plus et serait plus aimable à la maison. Elle ajoute peut-être: «Il prierait avant les repas! Nous aurions le culte de famille». Il se pourrait bien que l’exaucement de sa prière ne soit pas immédiat. Voici ce que j’en pense moi-même: «Si les pensées de cette femme ne dépassent pas un certain cercle d’idées, vous auriez raison de la qualifier d’égoïste. Elle pense à elle-même et non pas à Dieu qui est affligé de voir son mari dans un état de rébellion contre Ses lois. Qui sait, Dieu pourrait toucher le coeur de son mari et lui dire: «J’ai besoin de toi pour la conquête du monde». Ce changement de vie amènerait probablement une diminution de ses revenus, changerait sa position sociale. Oh! non, elle n’avait pas songé à ces transformations, mais uniquement à son propre avantage».

Voici maintenant un pasteur qui demande à Dieu le réveil de son Eglise. Ses pensées intimes, à peine connues de lui-même, sont peut-être celles-ci; «Puissions-nous avoir un puissant réveil dans notre Eglise; puisse le nombre de ses membres s’accroître, la fréquentation des cultes augmenter; nos finances seront améliorées; mon propre traitement sera élevé et mon Eglise fera parler d’elle; qui sait, je pourrai être promu à un poste plus important. Ah! si seulement nous avions un réveil!»

Aucun pasteur, de nos jours, ne tiendrait un tel langage, ni n’entretiendrait de propos délibéré une telle pensée. Mais vous savez quelle ruse se cache dans le tréfonds de nos coeurs. S’il arrive donc que nous ayons de telles pensées à la base de nos prières, le motif en est évidemment égoïste. C’est ainsi que Satan en a changé le nom et le caractère. Notez, je vous prie, que ce n’est pas par répugnance à accomplir une chose désirable que Dieu n’exauce pas de telles prières. Au contraire, jamais Il ne perd l’occasion de travailler pour Son peuple, pourvu qu’il ait quelque chance de réussite; Il lui arrive même d’employer des hommes dont les conceptions sont fausses et les motifs intéressés. La raison de son refus est plus profonde: c’est que l’égoïsme permet à Satan de prendre pied; il lui donne un refuge dans notre coeur. Le diable fait tout son possible pour arrêter nos prières et, quand il ne peut y réussir, il s’efforce, autant que faire se peut, d’en gâter les résultats.

On peut, en toute conscience, prier pour plusieurs motifs tout à fait personnels: pour se maintenir en santé, pour être guéri; on prie pour ceux qu’on aime; on prie quand on a besoin d’argent; en vérité, nous osons prier pour mille choses qui peuvent ne pas être nécessaires, mais seulement désirables, car notre Dieu est un Dieu d’amour dont le désir est que Ses créatures jouissent pleinement de la vie.

La raison pour laquelle nous prions, voilà ce qui détermine le bien-fondé de nos requêtes. Quand le but de la vie d’un homme est le plan de Dieu, toutes ces choses peuvent être demandées librement, selon l’inspiration du Saint-Esprit. Et point n’est besoin de se creuser la tête, de réfléchir sans cesse. Il sait si le but de nos coeurs! correspond à Ses désirs.

3. Le plus court chemin pour aller à Dieu

Un troisième obstacle à la prière est un esprit rancunier. Vous avez pu remarquer que Jésus parle beaucoup de la prière et beaucoup aussi de pardon; mais avez-vous observé combien souvent Il joint ces deux mots: prière et pardon? Je me suis souvent demandé pourquoi; maintenant, cela ne m’étonne guère. L’explication monte de toutes les blessures mal fermées que nous observons de partout. Même lorsqu’on n’en tend pas de plainte, il suffit d’ouvrir les yeux pour voir combien délicat est notre épiderme et vive notre sensibilité, pour apercevoir de tous côtés, largement ouvertes des plaies que personne n’a soignées.

Les nombreuses allusions de Jésus à ce sujet nous montrent combien l’Oriental et l’Occidental, le premier et le vingtième siècle se ressemblent. Prenez l’Evangile de Matthieu, vous y lirez: «Si tu t’approches de l’autel—c’est-à-dire de Dieu par la prière—et que tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et t’en va jusqu’à ce que tu sois réconcilié» (Mt 5.23-24)

Voici venir un homme avec un agneau; il s’approche avec solennité et respect de l’autel de Dieu. Mais comme il s’avance, subitement surgit dans son esprit l’image d’un homme avec lequel il a eu quelques difficultés. A ce seul souvenir, ses poings se serrent, ses dents grincent. Jésus dit: «Si tel est le cas, laisse là ton agneau». Comment! il faut s’en aller, brusquement? Que vont dire les gens qui se rendent au temple?—«Pose l’agneau et t’en va.—Le plus court chemin pour aller à Dieu n’est pas celui de l’autel, mais celui qui passe devant la maison de ton ennemi.—Premièrement, réconcilie-toi—la réconciliation d’abord, c’est absolument essentiel—ensuite, va et présente ton offrande.»

Dans le chapitre six de saint Matthieu, {Mt 6.9-15} Dieu nous donne la prière-type que nous appelons communément l’oraison dominicale. Elle renferme sept demandes, dont une, celle du pardon, reçoit un accent tout spécial.

Au chapitre dix-huitième {Mt 18:19}, nous voyons Jésus s’entretenant seul avec ses disciples sur la prière. Pierre semble se souvenir des remarques faites précédemment sur les relations du pardon et de la prière; il pose cette question: «Mais combien de fois dois-je pardonner à un homme? Sera-ce jusqu’à sept fois?»—Sûrement, Pierre estime qu’il a fait de grands progrès spirituels, puisqu’il peut maintenant penser à pardonner sept fois de suite à son prochain. Le Maître lui répond: «Pierre, tu ne m’as pas compris. Le pardon n’est pas du domaine des mathématiques; il ne s’agit pas de faire à ton prochain tel ou tel crédit. Ce n’est pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois» Et les yeux de l’apôtre s’ouvrent tout grands d’étonnement—«Quatre cent quatre-vingt-dix fois... successivement... à un seul homme!...» Jésus, apparemment, espère par là qu’il se fatiguera de compter et conclura que le pardon est préférable à tout; ce que Jésus veut, c’est que Son disciple arrive à s’imprégner de l’esprit du pardon.

Selon son habitude, Jésus leur raconta une histoire pour illustrer sa pensée: «Un homme devait à son maître une somme énorme, mille talents, c’est-à-dire une somme que, en fait, il ne pouvait pas payer et qui correspond à des millions de notre monnaie. Le débiteur se rendit chez son créancier et lui demanda un délai. «Je n’ai pas les fonds en ce moment, lui dit-il, mais j’ai la ferme intention de payer; je ne veux nullement me dérober à mes obligations; je demande un arrangement et, en temps voulu, je paierai la somme entière.» Le maître alors lui remit complètement sa dette.—Tel est le tableau que Jésus fait de Dieu, et personne ne connaît mieux le Père que le Fils.

– Cet homme sortit alors et trouva un camarade qui lui devait—ceci nous montre que Jésus avait un sens profond du comique—qui lui devait quatre-vingts francs et quelques centimes; aussitôt il le saisit à la gorge et lui dit: «Paie-moi ce que tu me dois». Son débiteur de le supplier instamment et de lui dire: «Je t’en prie, sois accommodant; j’ai la ferme intention de payer; je suis justement à court ces jours-ci, mais je ne veux nullement me dérober à mes obligations; aie un peu de patience». Ces mots sont familiers à celui auxquels ils s’adressent, mais il ne veut pas les entendre et fait jeter son débiteur en prison, ce qui n’était guère le moyen de se faire payer.

Telle est la peinture que Jésus fait de l’homme, et qui, mieux que lui, connaît le coeur de l’homme? Il nous dit, en effet, que le pardon que Dieu nous a accordé est celui d’une faute énorme. Que sont donc les torts des autres à notre égard en comparaison de ce qui nous a été pardonné? Et combien mesquins et petits nous sommes dans nos pensées et nos sentiments!

«Mais, me dira-t-on, vous ne savez pas combien il est dur de pardonner.» Oui, je le sais, je sais’ qu’il y a des choses difficiles à oublier, des cas où l’on ne peut pardonner, de soi-même. Je suis heureux d’ajouter que je sais aussi autre chose; que je sais que, si vous laissez l’Esprit de Jésus remplir votre coeur, Il vous fera aimer des personnes que vous haïssez; et ce ne sera pas une simple attraction suscitée par une similitude de caractères, mais un vrai amour, une vraie sympathie venant du coeur. L’amour de Jésus, quand on lui laisse libre accès, remplit le coeur de pitié pour la personne qui vous a blessé il suscite une compassion tendre et infinie pour cette créature qu’une chute si profonde a rendue capable d’une si méchante action.

Ce dont il faut se souvenir avant tout, ce sur quoi nous devons insister, c’est que nous devons pardonner librement, franchement, généreusement, «exactement comme Dieu»,  si nous voulons être unis à Lui par la prière. La raison en est simple à trouver: le pardon mène à Dieu, la haine à Satan. Si la prière, dans son sens le plus élevé, est une association, le même esprit doit animer les deux associés, Dieu et l’homme; c’est le seul moyen d’obtenir de grands résultats.

Puisque les racines de la rancune plongent dans la haine, Satan a toute liberté d’agir dans le coeur d’un homme qui s’y adonne-La rancune! quelle famille se groupe autour de ce mot, au près et au loin! La jalousie, l’envie, l’amertume, les mots acerbes, le sarcasme aiguisé et acéré comme le dard empoisonné d’une flèche, les regards mauvais, les lèvres amères: quelle triste parenté!

4. Eclaire-moi, ô mon Dieu!

Le péché, l’égoïsme, la rancune, que ces mots sont révélateurs! Plus d’une belle vie passe spirituellement inutile, à cause de ces obstacles; et, par là même, le grand plan d’amour de Dieu est contrecarré; et des âmes sont perdues, à cause du petit nombre d’associés fidèles priant pour le salut du monde.

Adressons au Ciel cette prière: «Eclaire-moi, ô Dieu, connais mon coeur et aide-moi à le connaître; sonde-moi; pénètre mes pensées les plus profondes, mon but, mes ambitions les plus intimes, et aide-moi à les connaître; vois ce qui, en moi, est une source de chagrin pour Toi; puis conduis-moi, conduis-moi loin de cette voie dangereuse, dans Ta voie qui mène à la vie éternelle. {Ps 139/23-24} Au nom de Jésus et pour l’amour des hommes. Amen!»

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