Vers la Sainteté

CHAPITRE XXVIII

Quelques-unes des paroles que Dieu m’a adressées

« Nous avons vu que Dieu a parlé à des hommes et qu’ils sont demeurés vivants. » (Deutéronome 5.24)

Dieu n’a pas cessé de parler aux hommes quand le canon de l’Écriture fut terminé. Bien que la manière dont Dieu se révèle aujourd’hui peut avoir changé quelque peu, la révélation n’en reste pas moins un fait joyeusement attesté par toute âme née de l’Esprit. Tous ceux qui, déplorant leur péché, crient et soupirent après la délivrance, tous ceux qui ont faim et soif de la justice découvriront bientôt comme le firent les Israélites, que « Dieu parle à l’homme. »

C’est par des paroles de l’Ecriture que le Seigneur m’a parlé le plus souvent et le plus puissamment. Quelques-unes se détachent à ma vue intérieure et spirituelle comme de merveilleux sommets s’élevant d’une vaste plaine. L’esprit qui inspira les saints hommes de jadis à écrire les paroles de la Bible m’a rendu capable de les comprendre en me faisant marcher dans les voies suivies par eux et m’a révélé les choses de Christ, au point d’être rempli d’une certitude divine aussi satisfaisante et absolue que l’est mon intelligence par une démonstration mathématique.

Les premières paroles qui vinrent à moi avec cette force divine irrésistible me furent adressées tandis que je cherchais la bénédiction d’un cœur pur. Bien que j’eusse faim et soif de cette bénédiction, j’éprouvais parfois une indifférence complète, – une sorte de torpeur spirituelle m’envahissait et menaçait d’engloutir toutes mes saintes aspirations de même que les sept vaches maigres de Pharaon dévorèrent les sept vaches grasses. J’étais dans une grande détresse et ne savais que faire. Cesser de chercher était, je le savais, ma ruine éternelle, mais continuer à chercher semblait d’autre part hors de question, tous mes désirs et tous mes sentiments étant pour ainsi dire paralysés.

Sur ces entrefaites, je lus un jour le verset suivant :

Il n’y a personne qui invoque ton nom,
Qui se réveille pour s’attacher à toi.

(Esaïe 64.6)

Dieu me parla par ces paroles aussi directement qu’il parla à Moïse au sein du buisson ardent ou aux enfants d’Israël de la montagne fumante. C’était pour moi une expérience absolument nouvelle. Cette parole était comme un reproche adressé à mon incrédulité et à ma coupable indifférence, mais cependant elle me rendit l’espoir et je me dis : « Par la grâce de Dieu, même si nulle autre personne ne le faisait, je me réveillerai pour Le chercher, que j’en éprouve ou non de l’émotion. »

Vingt ans se sont écoulés depuis, mais dès ce moment, sans avoir égard à mes sentiments, j’ai cherché l’Éternel. Je n’ai pas attendu d’être réveillé en mon âme, mais quand cela a été nécessaire, j’ai jeûné, prié en vue de ce but. J’ai souvent répété avec le Psalmiste : « Rends-moi la vie selon ta parole ; » que je ressentisse ou non un renouveau immédiat, je me suis attaché à Lui, je l’ai cherché et, que Son nom soit béni ! – je L’ai trouvé. « Cherchez et vous trouverez. »

Ainsi, avant de trouver Dieu dans la plénitude de Son amour et de Sa faveur, il est des obstacles à écarter, des « entraves » et le « péché » qui nous enveloppe si facilement, à rejeter, le « moi » à vaincre dans la forteresse de ses ambitions et de ses espérances.

Le jeune homme d’aujourd’hui est ambitieux. Il veut devenir ministre s’il suit la carrière politique, millionnaire ou milliardaire s’il est dans les affaires, évêque ou dignitaire s’il entre dans l’Eglise.

La passion dominante de mon âme, qui pendant des années me préoccupa davantage que la recherche de la sainteté ou du Ciel était l’ambition de faire quelque chose, d’être quelqu’un, qui gagnerait l’estime et l’approbation des hommes cultivés et réfléchis ; c’est pourquoi, de même que l’ange en déboîtant la hanche de Jacob, le rendit pour jamais boiteux, de même le Seigneur pour me sanctifier pleinement et « amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ, » m’a frappé et humilié dans ce penchant, le plus fort de ma nature.

Durant plusieurs années, avant que Dieu m’eût pleinement sanctifié, je savais que cette bénédiction était possible, je priais, mais d’une manière inégale, j’avais faim et soif, mais sans bien me rendre compte de quoi. La sainteté en elle-même me semblait désirable, mais je comprenais en même temps qu’elle m’apporterait la croix et un conflit inévitable avec ceux que je rencontrerais, chrétiens, pécheurs, sages ou ignorants ; je sentais que je trouvais sur mon chemin des obstacles à l’estime et l’approbation de ceux dont je désirais l’admiration, comme ce fut le cas pour Jésus et pour saint Paul. Pourtant si subtile est la perfidie du cœur non sanctifié, que je ne voulais pas m’avouer à moi-même la raison de mes hésitations, bien que je reconnaisse maintenant que cette répugnance à prendre la croix fut pendant des années l’ennemi qui m’empêcha d’aller vers Celui qui m’attendait pour me sanctifier. Enfin, j’entendis un Évangéliste distingué et un gagneur d’âmes prêcher un sermon sur le baptême du Saint-Esprit ; je me dis alors : « C’est ce qu’il me faut et c’est ce qui me manque ! Je dois le trouver. » Je me mis donc à chercher et à prier dans ce but avec la secrète pensée que je deviendrais ainsi un puissant gagneur d’âmes, connu comme tel dans le monde. Je recherchais ardemment la sainteté ; mais Dieu dans sa miséricorde se voila à moi, éveillant ainsi dans mon cœur la seule crainte de l’Éternel et augmentant en même temps ma faim spirituelle. Je priais, je pleurais, je suppliais le Seigneur de me baptiser de l’Esprit et m’étonnais qu’il ne le fit pas, jusqu’au jour où je lus ces paroles de saint Paul : « Que nulle chair ne se glorifie devant Dieu ! » (1 Corinthiens 1.29)

Je compris alors que l’ennemi du Seigneur dans mon cœur c’était – mon moi. Je vis que l’idole de mon âme c’était – ce désir passionné, consumant de gloire – je le vis non plus caché et nourri dans les replis de mon cœur, mais découvert devant le Seigneur comme Agag devant Samuel ; alors ces paroles : « Que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » devinrent pour moi l’Épée de l’Esprit qui me transperça de part en part et me montrèrent que je ne pourrais jamais être saint ni recevoir le baptême de l’Esprit tant que je chérirais en secret le désir d’obtenir des honneurs humains au lieu de rechercher « celui qui vient de Dieu seul. » Cette parole agit avec puissance et dès lors j’ai cessé de rechercher la gloire de ce monde. Lors même que je ne la recherchai plus, cette tendance que je portais en moi devait être encore révélée pour être vaincue définitivement au point de me disposer à perdre le peu de gloire que je possédais déjà ou que je croyais posséder, et d’être prêt à être considéré comme « insensé » par amour pour Christ.

L’inclination dominante de la nature charnelle cherche sa propre satisfaction ; si elle peut l’obtenir d’une manière légitime, tout est bien, sinon, elle veut l’obtenir d’une manière illégitime ; or, tout moyen est illégitime qui le serait aux yeux de Jésus. Le chrétien qui n’est pas entièrement sanctifié ne fait pas de propos délibéré ce qu’il juge mauvais, il y est plutôt incité par son cœur pervers ; s’il est vaincu, secrètement ou soudainement (ce qui, grâce à Dieu n’est pas toujours le cas), il l’est d’une manière qui le rend haïssable à lui-même, et qui est, semble-t-il, le seul moyen par lequel Dieu puisse le convaincre de sa dépravation et de la nécessité d’un cœur pur.

Or, deux fois, je fus ainsi tenté, – une fois de tromper à un examen, une autre fois de me servir du plan d’un sermon d’un autre prédicateur. Je me repentis amèrement de la première de ces chutes ; quant à la seconde, je confesse qu’elle ne me paraissait pas si grave, puisque tout en conservant le plan du sermon, je l’avais traité à ma manière, et surtout parce qu’il était probablement meilleur que tous ceux que je pourrais préparer. Il était de Finney, et si je m’étais servi de ce plan dans un bon esprit, je crois que je n’aurais pas eu le moindre reproche à m’adresser. Mais la Parole de Dieu qui « discerne les pensées et les intentions du cœur, » révéla à mon âme étonnée et humiliée, non seulement la portée et le caractère de cet acte, mais aussi les mobiles qui m’avaient poussé. Il me frappa et m’humilia par cet avertissement. « Si quelqu’un parle, qu’il parle selon les oracles de Dieu ; si quelqu’un remplit un ministère, qu’il le remplisse selon la force que Dieu communique. » (1 Pierre 4.11)

En lisant ces paroles je me sentis aussi vil et coupable que si j’avais volé dix mille francs. Je commençai alors à comprendre le vrai caractère et la vraie mission du prédicateur et du prophète : c’est-à-dire qu’il est l’envoyé de Dieu et doit, s’il veut Lui plaire, chercher la gloire qu’il donne Lui seul, s’attendre à Dieu dans la prière et sonder sa Parole jusqu’à ce qu’il reçoive du trône un message direct. Alors seulement il peut parler « selon les oracles de Dieu » et remplir son ministère « suivant la force que Dieu communique. » Je n’en conclus point qu’il faille mépriser soit ceux qui instruisent, soit le savoir humain, quand Dieu est en eux ; mais je compris la valeur sublime de l’inspiration directe et la nécessité absolue de la posséder pour tous ceux qui veulent amener des âmes à la justice, et leur indiquer le chemin de Dieu et du Ciel. Je vis qu’au lieu de rester assis indéfiniment aux pieds d’instructeurs humains, de se pencher sur des commentaires, d’étudier les sermons des grands prédicateurs pour chatouiller ensuite agréablement l’oreille des auditeurs par de beaux discours, de gagner les applaudissements vides et passagers par des sermons admirablement conçus, travaillés et ciselés, l’homme est appelé par Dieu à annoncer la Parole, à s’asseoir aux pieds de Jésus pour apprendre de Lui, à prier à genoux dans le secret et à étudier ainsi la Parole de Dieu à la lumière directe du Saint-Esprit, à considérer la sainteté de Dieu et la justice de ses jugements jusqu’à ce qu’il reçoive le pouvoir de réveiller les consciences endormies, faire naître le remords dans les cœurs endurcis et leur faire pousser ce cri : « Que ferons-nous ? » Je compris qu’il faut étudier et méditer la tendre et infinie compassion de Dieu, Son amour en Christ, la parfaite expiation du péché dans ses racines, aussi bien que dans le tronc et les branches et se l’approprier par la foi et la repentance jusqu’à ce qu’en étant pleinement possédé, l’homme apprenne à conduire les cœurs brisés directement à Jésus pour en obtenir la parfaite guérison, « à consoler ceux qui pleurent, à délier les prisonniers, à libérer les captifs, à proclamer l’année favorable du Seigneur et le jour de la vengeance de notre Dieu. »

Cette manière de voir m’humilia profondément, et je me demandai quelle était la voie à suivre ; à la fin, je compris que de même que j’avais confessé la faute commise à mon examen, je devais confesser celle du plagiat commise plus tard. Ma conscience en fut bouleversée et ébranlée dans une agonie indescriptible. Pendant trois semaines, je restai aux prises avec ce problème ; je discutai en moi-même, plaidant auprès de Dieu pour qu’Il m’indiquât sa volonté, que je lui promettais de faire, mais retirant ensuite ma promesse. Enfin je m’en ouvris à un ami intime. Il m’assura que mes scrupules ne venaient pas de Dieu, qu’il allait ce soir même prêcher un sermon de réveil en se servant des matériaux recueillis dans celui d’un autre prédicateur. J’enviai sa liberté d’esprit, mais sans en être le moins du monde soulagé. Je ne pouvais m’enfuir loin de mon péché. Comme pour David, il « était constamment devant moi. »

Un matin, dans cet état d’esprit, je pris un petit livre sur des expériences religieuses, dans l’espoir d’y trouver la lumière, lorsqu’en l’ouvrant, le premier sujet sur lequel s’arrêta mon regard fut celui-ci : Confession. J’étais acculé. Avais-je besoin d’une autre lumière ? Je désirai la mort et à ce moment, mon cœur se brisa. « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu sont un esprit brisé » et du plus profond de mon cœur brisé, mon esprit vaincu dit à Dieu : « Je le veux. » Je l’avais auparavant dit des lèvres, je le disais maintenant du cœur. Alors Dieu parla directement à mon âme, non par des paroles écrites, mais par son Esprit. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1.9) Je connaissais la première partie de ce verset concernant le pardon, mais la seconde concernant la purification fut pour moi une révélation. Je ne me souvenais pas de l’avoir vue ou entendue auparavant. Cette parole agit avec puissance, je courbai la tête, et dis : « Père, je crois. » – Alors un grand calme descendit dans mon âme et je sus que j’étais purifié. En cet instant : « Le sang de Christ qui par un esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera votre conscience des œuvres mortes afin que vous serviez le Dieu vivant. » (Hébreux 9.14)

Dieu n’exigea pas qu’Abraham immolât Isaac ; tout ce qu’Il demandait était un cœur obéissant. Ainsi, il ne me demanda pas de confesser ma faute à mon église. Une fois que mon cœur fut disposé à accomplir sa volonté, Il effaça ce sujet de mon esprit et me délivra entièrement de toute crainte servile. Mon moi, mon idole, s’était enfui. Dieu savait que je ne gardais plus l’interdit ; Il remplit mon âme de paix, Il me montra que « Christ est la fin de la loi pour la justification de tous ceux qui croient » et que toute la volonté de Dieu est résumée en cinq mots : « La foi agissant par l’amour. »

Peu après, je courus chez un ami au sujet d’un livre que je lui avais emprunté. À l’instant où ses yeux s’arrêtèrent sur moi, il me dit : « Qu’y a-t-il ? quelque chose vous est arrivé ! » – Mon visage avait témoigné avant mes lèvres de la purification de mon cœur, mais mes lèvres s’ouvrirent ensuite et n’ont cessé de le faire jusqu’à ce jour.

Le Psalmiste dit :

« J’annonce la justice dans la grande assemblée ;
Voici je ne ferme pas mes lèvres,
Éternel, tu le sais !
Je ne retiens pas dans mon cœur la justice.
Je publie ta vérité et ton salut ;
Je ne cache pas ta bonté et ta fidélité
Dans la grande assemblée. »

(Psaumes 40.10-11)

Satan hait un témoignage de sainteté, et ici il faillit me faire tomber dans un piège. Je sentais que je devais prêcher dans ce sens, mais je reculais devant le bruit que cela ferait, j’hésitais à déclarer en public que j’étais sanctifié, de peur de faire plus de mal que de bien ; je n’entrevoyais que blâme et reprochés. La gloire qui devait en résulter pour mon âme était cachée à mes yeux. De beaux sermons fleuris, parlant à l’imagination et provoquant des émotions étaient alors mon idéal. Je reculais devant la nécessité de ces simples entretiens exempts de toute recherche qui s’adressent au cœur, saisissent la conscience de l’homme et font de lui un saint ou le transforment en ennemi aussi implacable que les Pharisiens l’étaient de Jésus ou les Juifs de Paul. Mais j’avais promis à Dieu avant de recevoir la sanctification que si je faisais cette expérience, je l’annoncerais immédiatement. C’était un vendredi que je reçus la sanctification et je résolus d’en faire le sujet de mon sermon du dimanche suivant. Mais j’étais faible et hésitant. Le samedi matin, cependant, je rencontrai dans la rue un bruyant voiturier qui avait reçu la bénédiction d’un cœur pur et je lui dis ce que Dieu avait fait pour moi. Il poussa des cris d’allégresse et loua Dieu, disant :

– Allez, frère Brengle, annoncez cette grâce ; faute d’elle l’Eglise se meurt.

Nous traversâmes ensuite Boston Common et les jardins, nous entretenant de ce sujet ; mon cœur brûlait au dedans de moi comme celui des disciples avec lesquels Jésus s’entretenait sur le chemin d’Emmaüs ; et dans le fond de mon âme je liai mon sort à celui de Jésus crucifié, résolu à prêcher la sainteté, dussé-je être banni de la chaire et devenir le jouet et la risée de toutes mes connaissances. Alors je me sentis fort. Le moyen de devenir fort est de se délaisser soi-même pour Jésus.

Le lendemain je pris le chemin de mon église et je prêchai aussi bien que me le permettait mon expérience vieille de deux jours seulement sur ce texte : « Marchons vers la perfection. » Je terminai par le récit de mon expérience ; des cœurs furent brisés et on pleura ; quelques personnes s’approchèrent ensuite de moi, désireuses elles aussi de faire cette expérience, et – Dieu soit loué ! – plusieurs reçurent la bénédiction. Je ne savais pas ce que je faisais ce matin-là, je le compris dans la suite. J’avais brûlé mes vaisseaux et coupé tout pont derrière moi. J’étais maintenant en pays ennemi, engagé dans une guerre d’absolue extermination de tout péché. J’étais maintenant en vue devant le ciel, la terre et l’enfer. Anges, hommes et démons avaient entendu mon témoignage : il s’agissait d’aller en avant ou de reculer ignominieusement à la face d’un ennemi railleur. Je comprends maintenant la divine philosophie qui nous ordonne non seulement de croire à la justice, mais de la confesser de la bouche afin de parvenir au salut. C’est Dieu qui m’a conduit dans ces voies-là ; aucun homme ne m’en a instruit.

Après cela, je marchai doucement avec Dieu ne désirant que Sa volonté, et regardant à Lui pour me garder constamment. J’ignorais qu’il y eût un autre travail devant moi ; mais avec la grâce de Dieu, je comptais garder ce que j’avais acquis en faisant Sa volonté telle qu’Il me l’avait fait connaître et en me confiant à Lui de tout mon cœur.

Cependant Dieu avait en vue de plus grandes choses pour moi. Le mardi suivant, au moment où je venais de me lever, le cœur plein du désir de m’approcher de Dieu, je lus ces mots de Jésus au tombeau de Lazare : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort, et celui qui vit et croit en moi ne périra jamais. Crois-tu cela ? » Le Saint-Esprit, le Consolateur était dans ces paroles, et à cet instant mon âme se fondit devant le Seigneur, comme la cire au feu et je connus Jésus. Il s’était révélé à moi comme Il l’avait promis, et je L’aimais d’un amour inexprimable. Je pleurais, j’adorais, j’aimais, j’aimais, j’aimais encore. J’allai avant déjeuner sur le Boston Common – pleurant, adorant, aimant. On parle des occupations du Ciel – J’ignore ce qu’elles seront, mais il est certain qu’elles seront appropriées à nos capacités et à nos forces rachetées – quoi qu’il en soit, je sus alors que s’il m’était accordé d’être prosterné aux pieds de Jésus durant toute L’éternité pour L’aimer et L’adorer, je serais satisfait. Mon âme avait trouvé ce qu’elle cherchait, elle était satisfaite, satisfaite, satisfaite !

Cette expérience décida de mon avenir au point de vue théologique. Depuis ce moment, les hommes et les démons pourraient aussi bien m’amener à discuter la présence du soleil dans le ciel que celle de l’existence de Dieu, de la divinité de Jésus et du pouvoir sanctifiant du Saint-Esprit omnipotent, omniprésent. Je suis aussi certain que la Bible est la Parole de Dieu que je suis certain de ma propre existence ; le ciel et l’enfer sont pour moi des réalités aussi bien que le jour et la nuit, l’hiver et l’été, le bien et le mal. Je sens la puissance du monde à venir et la félicité du ciel dans mon âme. Gloire à Dieu !

Plusieurs années se sont écoulées depuis la venue du Consolateur, mais il continue à habiter en moi. Il n’a cessé de me parler. Il a embrasé mon âme, mais, semblable au buisson ardent que vit Moïse en Horeb, elle n’est point consumée.

À tous ceux qui désirent faire cette expérience, je dis ceci : « Demandez et vous recevrez. » S’Il ne vient pas après cette prière « Cherchez et vous trouverez. » S’Il tarde encore « Heurtez et l’on vous ouvrira. » En d’autres termes, cherchez de tout votre cœur jusqu’à ce que vous ayez trouvé, et alors, en cet endroit même, vous trouverez Dieu. « Ne sois pas incrédule, mais crois. » « Si vous me voulez croire, vous ne serez point établis. »

Je ne me considère point au delà de la possibilité de toute chute. Je sais que je reste debout par la foi et dois veiller et prier de peur d’être induit en tentation et de tomber. Cependant, en considérant la bonté et l’amour merveilleux de Dieu envers moi, Sa tendre miséricorde, je chante constamment comme l’apôtre Jude : « Or à Celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant Sa gloire irrépréhensible et dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ, notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance dès avant tous les temps et maintenant et dans tous les siècles ! Amen ! »

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