Histoire de l'Église - Théodoret de Cyr

LIVRE V

CHAPITRE XXXIII
AMBASSADE DE JEAN ÉVÊQUE DE CONSTANTINOPLE VERS GAINAS

Tout le monde ayant jeté les yeux sur ce grand Évêque, comme sur le seul qui n'étant point abattu par la crainte, était capable de parler en faveur des autres, et l'ayant prié d'aller trouver Gainas, il y consentit, bien qu'il n'eût pas oublié le différend qu'il avait eu avec ce Barbare, et qu'il ne doutât point qu'il n'en eût du ressentiment. Cependant quand il sut que Jean était parti pour aller en Thrace, il marcha fort loin au devant de lui, prit sa main, et la porta à ses yeux, et lui mit ses fils à ses pieds. Voilà comment la vertu sait se faire respecter, et se faire craindre par ses propres ennemis.

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