2 Toutefois, mon pied allait fléchir,
Mes pas étaient sur le point de glisser ;
3 Car je portais envie aux insensés,
En voyant le bonheur des méchants.
4 Rien ne les tourmente jusqu'à leur mort,
Et leur corps est chargé d'embonpoint ;
5 Ils n'ont aucune part aux souffrances humaines,
Ils ne sont point frappés comme le reste des hommes.
6 Aussi l'orgueil leur sert de collier,
La violence est le vêtement qui les enveloppe ;
7 L'iniquité sort de leurs entrailles,
Les pensées de leur cœur se font jour.
8 Ils raillent, et parlent méchamment d'opprimer ;
Ils profèrent des discours hautains,
9 Ils élèvent leur bouche jusqu'aux cieux,
Et leur langue se promène sur la terre.
10 Voilà pourquoi son peuple se tourne de leur côté,
Il avale l'eau abondamment,
11 Et il dit : Comment Dieu saurait-il,
Comment le Très-Haut connaîtrait-il ?
12 Ainsi sont les méchants :
Toujours heureux, ils accroissent leurs richesses.
13 C'est donc en vain que j'ai purifié mon cœur,
Et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence :
14 Chaque jour je suis frappé,
Tous les matins mon châtiment est là.