Dieu et mes sous

LES JEUX D’ARGENT

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ?

Luc 9.25

Alors que je rédige cet ouvrage, un jeune m’interroge :

– Le chrétien peut-il jouer de l’argent, au tiercé ou au loto par exemple ?

Cette question me gêne. Je répugne toujours à énoncer un « il ne faut pas » ou « le chrétien ne doit pas »… alors que l’apôtre déclare sans ambiguïté : Tout m’est permis (1 Corinthiens 6.12). Ici, un « Non ! » catégorique a valeur de jugement. Il condamne ceux qui, la conscience en paix, par ignorance ou esprit d’imitation, ont rempli « innocemment » une carte de loto ou essayé une fois de pronostiquer au tiercé.

Pourtant, la question vaut la peine d’être posée. Y réfléchir sans esprit de jugement n’est pas perte de temps.

Et d’abord : Pourquoi est-ce que je joue… ou ne joue pas ?

« Pour occuper le temps » ont répondu certains. Une chrétienne écrivait à ce sujet : « On peut jouer au tiercé pour se délasser. Beaucoup ne font rien et s’ennuient le dimanche après-midi (c’est bien dommage !), or l’attente des résultats est captivante et pleine de suspense. Il vaut mieux jouer au tiercé – donc s’occuper – plutôt que de bailler en regardant voler les mouches ».

L’argument est bien mince. Et peu honnête par surcroît. Il serait dommage qu’un chrétien n’ait pas mieux que le tiercé pour vivre un bon dimanche ! L’explication de cette femme est irrecevable ou plutôt prétexte, fruit d’un malaise qui force à se justifier. Il serait plus authentique d’avouer : « Je joue en espérant décrocher le gros lot. Pourquoi pas, après tout ? Est-ce réellement irrépréhensible ? ».

Une fois de plus, j’interroge : Le joueur n’est-il pas tenté ou gagné par le désir de faire fortune… d’un coup ? D’empocher le magot sans remuer le petit doigt ? De palper de l’argent acquis sans effort, fruit du hasard et du labeur des autres et, non le salaire de sa propre activité (ou de celle de ses ascendants lorsqu’il y a héritage) ? Le jeu me fait choisir un moyen de m’enrichir différent de celui qu’ordonne l’Ecriture (Genèse 3.19 ; 2 Thessaloniciens 3.10, 12).

Mais, objectera-t-on, pourquoi la chance ne s’appellerait-elle pas… Dieu, puisque certaines personnes le prient pour gagner à la loterie nationale ? écrivait une autre correspondante. Argument dérisoire.

Si Dieu répondait à ces folles requêtes, les gens se convertiraient en foule, mais certainement pas pour l’amour du Seigneur. Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de tout dépenser pour vos passions déclare Jacques (4.2, 3).

La chance = Dieu ? Allons donc ! L’action jugée innocente de « tenter le gros lot » a pour origine l’amour de l’argent, le désir d’amasser un trésor sur la terre. Vite et sans peine ! La convoitise anime le joueur, qu’il le reconnaisse ou non. Et par convoitise, il faut entendre tout désir illégitime qui incite à posséder ce que Dieu n’a pas jugé bon d’accorder, ici la richesse. Vous convoitez et vous ne possédez pas, reproche l’apôtre (Jacques 4.5).

Ai-je réellement accepté ma condition modeste ? Suis-je en repos sur ce point ? Ou au contraire, suis-je jaloux du riche, avide de grossir mon avoir ? Joueur ou pas, il est bon de se laisser sonder par le Saint-Esprit pour être délivré de l’envie et apprendre à être content de son état (Philippiens 4.11). En effet c’est une grande source de gain que la piété, si l’on se contente de ce que l’on a (1 Timothée 6.7).

La chance = Dieu ? Disons plutôt le diable lorsque, à la frénésie de gagner, se mêle l’occulte. Pour miser au bon moment sur le bon numéro, horoscopes et voyantes sont consultés plus souvent qu’on ne croit… Satan n’est-il pas à l’œuvre quand la passion de jouer s’empare de l’individu et l’entraîne dans de tragiques excès, ruine ou suicide ? Perrette de la fable, le joueur s’imagine tenir la fortune. Et il joue et rejoue, assuré qu’il possède quatre vingt dix neuf chances sur cent de l’acquérir un jour ou l’autre. Folie ! On a calculé que pour une course de trente partants, 24 360 combinaisons sont possibles. Le parieur a donc autant de chances de trouver les trois premiers numéros dans l’ordre que de découvrir le gagnant d’une seule épreuve alignant 24 360 chevaux au départ !

Après certains tirages d’un montant exceptionnel, les mass medias présentent l’heureuse personne ayant remporté le gros lot et chacun de l’admirer avec envie. Il vaudrait infiniment mieux penser à la foule immense des perdants pour être à jamais guéri de cette maladie !

D’autres questions doivent être posées aux habitués des courses, du loto, du tiercé… etc. : Jouez-vous régulièrement toutes les semaines ? Depuis combien de temps ? Etes-vous réellement pris par le jeu ? Reconnaissez-vous être lié par cette passion ?

Certes, tous les joueurs ne sont pas atteints par la fringale de faire fortune en un temps record, mais un nombre trop grand de personnes se laisse gagner par la passion du jeu. Que de ruines a engendré la roulette ! Hélas ! Il y a plus que la roulette : tel jeu d’argent en apparence inoffensif, peut entraîner des drames. Un chauffeur livreur, âgé de trente cinq ans, est incarcéré pour avoir détourné une somme importante qu’il dépensait au P.M.U., persuadé que la chance viendrait bientôt lui permettre de la restituer. Son épouse dans le besoin, doit chercher du travail pour nourrir ses quatre enfants. Dans la banlieue ouest de Paris, un employé oblige sa femme à lui remettre les allocations familiales pour les gaspiller au jeu. Un chrétien de fraîche date, maçon de son état, témoigne qu’il privait ses enfants de pain pour jouer au tiercé…

Cependant, ne dramatisons pas. Tous les joueurs n’en sont pas là. Signalons seulement que le vrai gagnant du tiercé, du loto, de la roulette… c’est l’Etat, lequel encaisse des sommes colossales – des milliards ! La poule aux œufs d’or est trop féconde pour qu’on lui torde le cou même si, en haut-lieu, les consciences ne sont pas totalement à l’aise, car les jeux ont toujours été un sujet de préoccupation pour les gouvernements : Faut-il les interdire, les réglementer ou les tolérer ? Il n’empêche qu’ils subsistent toujours quand on n’en crée pas de nouveaux.

Avez-vous remarqué surtout le dimanche matin, ces attroupements formés devant les guichets du P.M.U. Il faut savoir que ces 25 à 30 000 bureaux sont implantés dans des cafés ce qui favorise la consommation de l’alcool. Des millions de gens sont de la sorte incités à y pénétrer chaque semaine et, conséquence logique, à consommer.

Il faut le savoir et le dire : Les jeux font bien plus de dupes et de victimes que de gagnants. C’est pourquoi, ne nous laissons pas tenter par le mirage du gros lot et mettons sérieusement en garde nos enfants contre le réel danger que représentent les jeux d’argent : Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? (Luc 9.25).

QUESTIONS

  1. Vous est-il arrivé de jouer de l’argent ? Souvent ? L’avez-vous fait avec bonne conscience ou en ressentant un certain malaise ?
  2. Vous êtes-vous demandé pourquoi vous tentiez votre chance ? Quelle réponse avez-vous donné à cette question ? Reconnaissez-vous que c’est le désir de gagner qui vous a poussé au jeu ?
  3. Croyez-vous que de tels jeux sont selon Dieu ? Si vous êtes perplexe, accepteriez-vous de vous laisser sonder par le Seigneur ? Bénissez-le pour tout ce qu’il vous a donné.

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