La fin est proche

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COMMUNION et SANCTIFICATION

Recherchez… la sanctification sans laquelle nul ne verra le Seigneur (Hébreux 12.14)

Evoquant le « Jour du Seigneur » et les cataclysmes qui l’accompagneront, l’apôtre Pierre s’exclame : « Puisque tout l’univers est en voie de désintégration, alors combien votre conduite doit être sainte » ! (2 Pierre 3.11). Il est intéressant de noter que les auteurs du N.T., chaque fois qu’ils s’apprêtent à les entretenir du retour de Christ et de son avènement, ne manquent jamais d’exhorter leurs lecteurs à mener une vie honnête et pure qui honore Dieu. C’est le cas par exemple au chapitre 4 de l’épître aux Thessaloniciens : avant d’aborder la question de la résurrection et de l’enlèvement des croyants, Saint Paul écrit : « La volonté de Dieu est que vous viviez dans la sainteté » ; parole qu’il fait suivre de recommandations pratiques relatives à la pureté, à l’honnêteté, à l’amour fraternel, au travail (1 Thessaloniciens 4.1-12).

Il n’empêche que celui qui recherche et poursuit ardemment la sanctification peut, de bonne foi, s’égarer. Rappelé à l’ordre par quelques impératifs moraux découverts dans la méditation de l’Ecriture, le chrétien s’efforcera de les réaliser, mais séparément, en quelque sorte l’un après l’autre. Peut-être dira-t-il : « Ah ! Il faut maintenant que je surveille mes paroles et contrôle ma langue. Je prends la résolution de tenir bon et de fixer mon attention sur tout ce qui sort de ma bouche ». Sans doute est-ce juste de veiller là où je suis défaillant, mais c’est trop peu. Dieu s’attend à ce que je sois vigilant dans tous les domaines à la fois : « Soyez saints dans toute votre conduite » écrit l’apôtre Pierre. Rien de moins.

Une autre erreur est de croire que, par un dévouement constant à la cause de Dieu et au bien du prochain, on réalisera l’idéal élevé que le Seigneur attend de nous. Sans en être conscient, on s’efforcera alors de devenir un chrétien modèle avec la pensée, plus ou moins avouée, de devenir un personnage qui force l’admiration : or, c’est le Seigneur seul qui doit être vu et exalté.

En vérité, « être saint dans toute sa conduite » est une tâche de titan, hors de notre portée, car « il faut » simultanément veiller sur sa langue et ses yeux, filtrer ce qui parvient aux oreilles, contrôler à tout instant ses attitudes, ses moindres gestes, ses sentiments, ses pulsions. Plus encore, le chrétien sera aux aguets 24 h. sur 24 pour évacuer sans pitié – toujours en même temps – l’égoïsme, l’impiété, l’impureté, la vanité, la susceptibilité, la médisance, la paresse que sais-je ? – sans oublier de se consacrer aux bonnes œuvres, de s’adonner à la prière et aux exercices de piété… Décidément, la barre est placée bien haut, trop haut ! Impossible de la franchir.

Lors de nos déplacements, nous nous sommes rendus dans une chapelle pour le culte dominical ; le message du prédicateur paraissait excellent mais il martelait de sa voix grave une expression qui revenait sans cesse : « nous devons », « nous devons » répétait-il… « Nous devons » rendre témoignage — « nous devons » être remplis de l’Esprit – « nous devons » aimer ceux qui nous font du tort – nous devons pardonner – nous devons être humbles – nous devons, nous devons… Ce frère plaçait constamment ses auditeurs sous la Loi, pour ne pas dire sous une chape de plomb. Cette succession de devoirs à accomplir sans défaillance, cette accumulation des justes exigences de Dieu faisait surgir de notre mémoire une foule de manquements qui entraînaient une succession de reproches de notre conscience. Aucune issue de secours nous était présentée. C’est donc le profil bas, écrasé et accusé, que l’auditoire s’est dispersé ! On nous avait placé devant un Dieu impossible à satisfaire !

Le prédicateur se trompait. L’Ecriture utilise rarement les expressions « vous devez », « il faut » ; en tout cas, jamais lorsque l’auteur sacré s’adresse à son lecteur. Il use plutôt d’impératifs qui exigent une obéissance immédiate, ce qui est totalement différent.

La Bible ne dit pas : Elle dit :
Tu dois croire au Seigneur Jésus… mais… CROIS au Seigneur Jésus
Vous devez vous réconcilier avec Dieu mais… SOYEZ réconciliés
Vous devez prier sans cesse mais… PRIEZ sans cesse
Vous devez prier avec ferveur mais… SOYEZ fervents d’esprit
Vous devez offrir vos corps mais… OFFREZ vos corps
Vous devez être remplis de l’Esprit mais… SOYEZ remplis de l’Esprit
Vous devez être saints, humbles mais… SOYEZ saints
Vous devez être bons mais… SOYEZ bons les uns envers
Vous devez vous humilier mais… HUMILIEZ-vous

La différence est considérable. En effet si je dis à mon enfant qui n’aime pas le potage : « Tu dois manger de la soupe si tu veux grandir », il pensera, tout au plus : « Demain, il faudra que je passe aux actes, sérieusement ». Et, puisqu’il y pense, il aura le sentiment d’obéir. Si je dis plutôt à l’enfant : « Mange ta soupe », c’est que la soupe est devant lui, dans l’assiette ; donc qu’il est en mesure de s’exécuter à l’instant même.

Dans cette poursuite harassante de la sainteté, celui qui veut y parvenir lui-même aura vite fait de déchanter. S’il est droit, il fera plusieurs découvertes :

1) C’est qu’il est plus soucieux d’éviter le mal que de pratiquer le bien. Or la Bible insiste : « Ne nous lassons pas de faire le bien » (Galates 6.9).

2) Il s’apercevra qu’il occupe le centre de cette lutte et que c’est sa pureté personnelle plus que la gloire du Seigneur qui occupe son esprit.

3) Il découvrira qu’il cherche à s’améliorer afin d’être digne de se présenter devant Dieu. Jacques ne dit pas : Réformez-vous, ainsi vous pourrez vous approcher librement de Dieu. – Non, mais : « approchez-vous de Dieu d’abord et il s’approchera de vous » (Jacques 4.8). Alors vous verrez et « sentirez votre misère ».

4) Celui qui poursuit ainsi la sanctification ne tardera pas à se décourager ; impuissant, il abandonnera le combat et courra le risque de remâcher ses échecs : « Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas. Qui me délivrera » ?… disait Saint Paul (Romains 7.19). Le but de la loi est de révéler à l’homme qu’il est foncièrement orgueilleux et de plus, incurable. Elle le jette au pied du mur et lui révèle sa totale incapacité à satisfaire Dieu. Et c’est Justement lorsqu’il désespère de lui-même qu’il se tourne – enfin ! – vers celui qui délivre : le Christ. Sans Lui, hélas ! le bavard reste bavard – le susceptible ne change pas malgré sa détermination de changer. Pénétrons-nous de cette pensée : « Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire » (Jean 15. 5)

Les chrétiens auraient-ils oublié que « la sanctification, c’est une personne », une personne qui fera en eux « ce qui est agréable à Dieu » (Hébreux 13.21) ? Sans hâte, méditez la parole de l’apôtre : « le Christ a été fait pour nous, sanctification de la part de Dieu » (1 Corinthiens 1.30). Rechercher la sanctification, c’est en priorité, rechercher « le Christ, notre sanctification, se revêtir du Christ » ; c’est vivre en communion vivante et de tous les instants, avec Lui par la foi. Pas de sanctification sans le Christ présent et agissant en nous. Demeurons en Lui et il demeurera en nous, et nous porterons alors du fruit, beaucoup de fruits (Jean 15.5). « La perfection chrétienne, dit Chambers, est une relation intime avec Dieu ». Demeurer en Christ doit être notre constante préoccupation.

Quand la Bible dit : Dieu nous donne la victoire par Jésus-Christ, cela signifie qu’il nous donne la victoire DE Jésus-Christ – qu’il nous donne l’humilité DE Jésus-Christ, la justice DE Jésus-Christ. L’humilité, l’amour, la justice alors ne sont pas de moi ; ce sont les choses du Seigneur, c’est sa vie qu’il m’a prêtée, c’est à Lui qu’il faut donner gloire. Nous avons pris Jésus pour notre substitut ; recevons-le maintenant pour notre vie.

« C’est LUI qui le fera ».

— « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entier ».

« Celui qui vous a appelé est fidèle et c’est lui qui le fera » (1 Thessaloniciens 5.24).

« Que le Dieu de paix vous rende capable de faire sa volonté et fasse en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ » (Hébreux 13.20-21)

Réponses à des questions importantes :

Donc, si nous sommes assoiffés de sainteté, toute notre énergie doit être mise à chercher la compagnie du Maître. Retenez l’expression souvent répétée : Approchez-vous – Venez à moi – Cherchez ma face… frappez à ma porte… ouvrez la porte au Christ. Recherchons une vraie communion avec le Seigneur… Prier, c’est cultiver une amitié avec Dieu. C’est s’efforcer d’établir une relation, une communion consciente avec le Seigneur. Elle consiste à se placer devant Lui, à tourner constamment les regards vers Lui, dans la soumission. Dialoguer, oui, mais réellement « devant » le Seigneur.


♦   ♦

Une fois de plus, nous vous recommandons de méditer, sans hâte, les textes suivants, en rapport avec l’avènement du Christ :

N’était-ce pas l’expérience du psalmiste qui disait : « J’ai constamment l’Eternel sous mes yeux. Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas » (Psaumes 16.8) ?

Nous croyons opportun de citer ici un extrait de lettre, tiré du périodique chrétien « Le Libérateur » (1875) :

… « J’ai compris enfin que Jésus nous est donné, non pour nous secourir à l’occasion, mais pour être « notre sanctification » d’un bout à l’autre ; non pour nous révéler par son exemple et ses préceptes comment nous devons vivre, où pour nous aider à vivre par sa grâce, mais pour être lui-même notre vie, lui qui est la vie, comme il est le chemin et la vérité. Et je comprends, en outre, que si Dieu me demande de lui donner mon coeur et que je réponde : « Il est à toi » ; mon coeur est désormais sous sa garde ; j’ai le devoir et le privilège de le considérer comme lui appartenant, pour qu’il le vide et le remplisse, le garde et le dirige, le purifie, le fortifie, le console, l’emploie à son service et y produise « la volonté et l’exécution selon son bon plaisir » (Philippiens 2.13). Depuis le moment où j’ai tenu le fait pour réel, j’en ai éprouvé la réalité. Depuis que je me suis abandonné à lui, sans condition, comptant sur le Seigneur sans réserve, je l’ai trouvé, véritable, fidèle, doux et tendre au delà de toute expression. Maintenant je suis en paix, non parce que je crois que je suis et resterai dans la foi, mais parce que je crois que mon Sauveur est et restera fidèle à un pécheur dont sa grâce est l’unique recours : fidèle à Lui-même, à sa Parole, à son amour, à son Sang. Si je laisse le moindre nuage obscurcir cette réalité bénie, aussitôt ma paix se trouble et ma force est ébranlée. Dès que je regarde à mon propre cœur (que ce soit du vieil homme ou de l’homme nouveau), je suis comme l’apôtre Pierre quand il regardait les vagues ; je commence à enfoncer. Dès que je dirige de nouveau mon regard vers le Sauveur, il me « remet sur mes pieds ».

Entretien.

— Le Seigneur a été bon pour moi. J’ai eu confiance en Lui et il a rempli mon coeur de paix et de joie. comment faire pour garder ces bénédictions ?

— Eh bien, garder Jésus, de qui viennent ces bénédictions.

— Oui, mais comment garder Jésus ?

— En vous laissant garder par lui !

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