La fin est proche

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TOUT POUR SA GLOIRE

Qu’en toutes choses Dieu soit glorifié (1 Pierre 4.11)
Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10.31)

Paul nous étonne qui choisit curieusement ses exemples. Il nous invite à manger et à boire pour la gloire de Dieu. Pensez-donc ! Il n’y a pas d’acte plus banal que celui de manger ou de boire. Eclater en louange pour quelques gorgées d’eau, rapidement absorbées plusieurs fois par jour, paraît plutôt déplacé, en tout cas peu digne d’un grand Dieu, Créateur du ciel et de la terre. Convenons qu’il est des faits, des actions, des circonstances, des coïncidences mêmes, d’une autre importance qui nous forcent à exalter le Tout-Puissant. Si, mourant de soif en plein Sahara, je découvre miraculeusement devant moi un filet d’eau sortant des sables calcinés, il est évident que je bondirai de joie et glorifierai de tout cœur la Providence. Accordée dans de telles circonstances, l’eau devient un bien vital infiniment précieux et l’on se montrerait bien ingrat de ne pas y voir l’intervention du ciel. Mais je vous le demande, dois-je m’obliger à exalter le Seigneur chaque fois que je bois un verre d’eau alors qu’elle coule abondamment à tous les robinets de ma demeure et à toutes les fontaines du voisinage ?

– Mais oui ! Il faut Lui en parler et l’exalter quelle que soit la dimension du don reçu ! Tout acte d’obéissance, si petit soit-il, honore Dieu et le glorifie. Quelqu’un a dit : « Nous ne voyons pas le bien que Dieu nous fait parce qu’il ne cesse jamais de nous faire du bien. Rien ne frappe moins la conscience qu’un bienfait continu. On n’est pas reconnaissant à l’eau de couler sans cesse, ni au soleil de se lever chaque matin. Si Dieu ne s’occupait de nous que par saccade, nous songerions davantage à la bonté de Dieu » (Gustave Thibon). Comme c’est vrai ! Un bien des plus communs, donc peu apprécié à cause de son abondance, prendra bien vite une valeur inestimable s’il nous est momentanément ôté ou refusé. Et nous apprendrons alors qu’un petit bienfait en vaut un grand, donc qu’il devrait toujours appeler notre reconnaissance, sans se laisser aller à murmurer où à accuser Dieu quand il juge nécessaire de nous priver, pour un temps, de quelque bien légitime. Toute épreuve participe à notre bonheur ; surtout à nos progrès spirituels. « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » rappelle l’apôtre (Romains 8.28). Soyons de ceux qui croient en la sagesse divine : Le Seigneur ne se trompe pas. Il sera glorifié – ô combien ! – si je lui prouve ma soumission et ma confiance en « accueillant » dans la louange l’épreuve qu’il m’envoie, et en acceptant même de la regarder « comme un sujet de joie complète » (selon Jacques 1.8). Dieu a sa façon – la meilleure – de s’occuper de nous.

Je reçus un jour, d’un chrétien s’il vous plait, une lettre plutôt désagréable, en tout cas injuste et qui me faisait subir quelque perte.

Naturellement, je fus contrarié, maussade et plein de mauvais sentiments bien que j’aie demandé à Dieu avec insistance de m’apaiser et d’enlever toute mauvaise pensée à l’égard de ce frère. Me voyant abattu, ma femme, au lieu de me consoler en prenant mon parti, me rappela simplement une parole de l’Ecriture, tellement appropriée, et qui m’amena à soumission : « Qui dira qu’une chose arrive, sans que le Seigneur l’ait ordonnée ? N’est-ce pas de la volonté du Très-Haut que viennent les maux et les biens ? Pourquoi l’homme vivant se plaindrait-il ? Que chacun se plaigne de ses propres péchés » (Lamentations 3.37-39). Aujourd’hui, cette parole résonne en moi chaque fois que je rencontre une contrariété ; et chaque fois, par Sa grâce, elle me rapproche de Dieu. Qu’’elle est précieuse Sa Parole !

Accrochons-nous avec foi à la parole citée plus haut (en gras), et elle nous gardera de la mauvaise humeur, des murmures, de l’insatisfaction et de l’irritation. Il n’y a rien de tel pour faire des progrès de géant. En tous cas, n’accusons jamais Dieu. Il est un bon pédagogue et il ne se trompe pas. Nous pouvons, à tout instant compter sur son secours et sur sa grâce lorsqu’il nous éprouve :

« Dieu est fidèle et ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation, il donnera aussi le moyen d’en sortir pour que vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10.13).

Boire ou manger à la gloire de Dieu sont des faits tellement banals, insignifiants à nos yeux qu’ils passent inaperçus. N’en soyons pas étonnés. Pour que nos moindres gestes soient accomplis « en son nom », par reconnaissance et pour l’exalter, il est nécessaire que nous vivions dans sa présence, consciemment, et à tout instant. Quand nos pensées vagabondent, la gloire de Dieu nous importe fort peu. Il ne suffit pas de prendre la ferme détermination de Le glorifier en toutes choses – on sait ce que valent les bonnes résolutions ! – encore faut-il que nous nous efforcions de marcher devant le Seigneur, instant après instant. Sans pour autant ajouter foi en nos efforts même les plus soutenus ; sans la grâce de Dieu, ils restent vains. Il est évident que si j’oublie Celui que je veux honorer, j’oublierai du même coup de répondre à Son commandement, celui d’accomplir toutes choses pour Dieu, même la plus humble et la plus terre-à-terre.

En comptant sur la grâce de Dieu soyons résolus à regarder toute épreuve, toute privation, tout « émondage » comme un bien nécessaire, comme un bienfait du ciel destiné à nous ouvrir les yeux sur la grandeur de Dieu, Son infinie sagesse et Son amour sans bornes. L’épreuve a une valeur pédagogique certaine. Mais attention : comme le feu, elle purifie ou elle raccornit. Tout dépend de la façon dont nous l’accueillons. L’apôtre Jacques n’y va pas de main morte, semble-t-il, lorsqu’il nous invite à considérer toute épreuve comme « un sujet de joie complète ». Rien ne glorifie autant le Seigneur qu’une épreuve acceptée avec reconnaissance et louange, fruits de la foi.

Joseph, l’adolescent préféré de son père et qui se prenait au sérieux dans l’aisance de la maison paternelle, endura treize années d’esclavage, d’incarcération, donc de souffrance. Rudes épreuves auxquelles il se plia ; à la longue, elles en firent un serviteur de Dieu exceptionnel. Quoique derrière les barreaux, il se dévoua au service de ses compagnons d’infortune au lieu de ruminer sa peine et de crier à l’injustice ; aussi fut-il rendu capable de lire sur les visages la peine des autres, en particulier celle de l’échanson et du panetier, point de départ de son élévation (Genèse 40.6).


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Qu’en toutes choses Dieu soit glorifié (1 Pierre 4.11). « Certes, disait A. Pélaz dans ses « Mots d’ordre quotidiens », il ne faut pas cultiver la vie intérieure pour soi-même – ce serait de l’égoïsme raffiné – mais dans le but de mieux glorifier Dieu. Cultiver sa vie intérieure :

Par la parole et par le silence.

C’est prendre place dans l’immortelle phalange de ceux qui s’appliquent à demeurer en Christ pour que le Père soit glorifié. »

« Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10.31) – « Qu’en toutes choses Dieu soit glorifié » (1 Pierre 4.11).

Reprenez ces deux paroles en soulignant : « faites tout » ou « toute chose ». Alors vous en déduirez tout naturellement que la chose n’est possible que si l’on vit, instant après instant, devant Dieu, c’est-à-dire en communion avec Lui. Notre service l’exige. Tout ce que nous vivons devrait être, à tout moment, une occasion bénie de rendre un culte à Dieu qui l’honore, le réjouisse et serve à sa gloire. Insigne faveur que de pouvoir alors « lui offrir sans cesse un sacrifice de louange » comme il le réclame (Hébreux 13.15).

Dans la Bible, le verbe « servir » signifie remplir une fonction sacerdotale laquelle s’accomplit toujours dans la présence de Dieu (dans le sanctuaire). Le chrétien devrait faire de chaque acte de sa vie un culte agréable à Dieu.

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