Je veux t’aimer

LE TON

« Que votre douceur soit connue de tous les hommes ».

Philippiens 4.5

Trente années d’itinérance m’ont fourni l’occasion de pénétrer et de séjourner dans des milliers de foyers chrétiens de toutes catégories. Ainsi ai-je pu récolter au fil des années, une ample moisson d’expériences et de constatations combien précieuses pour mon ministère.

Ici, je me suis réjoui de voir des conjoints tendrement unis. Là, j’ai dû apaiser ou séparer des époux qui menaçaient de s’empoigner. Ailleurs, j’ai ressenti le poids d’une atmosphère tendue qui planait sur tous les membres de la famille.

Hélas, tous les foyers ne sont pas vraiment unis, même chez les croyants. Point n’est besoin d’être un fin psychologue pour discerner – très vite – si l’harmonie est réelle ou de façade, en dépit même des efforts consentis de part et d’autre pour contenir devant des tiers, une mauvaise humeur à fleur de peau. Une chose ne trompe pas : C’est le ton sur lequel parents et enfants s’adressent la parole. Certains époux qui se bombardent de « chéri » ou de « mon trésor  » – mais que viennent faire ces termes dans de tels échanges ? – ne peuvent aligner deux mots sans bougonner pour des vétilles. Et avec quelle hargne ! Tendez plutôt l’oreille :

– Et tu m’ennuies !

– Ça fait dix fois que tu me le répètes …

– Mais je le sais ! Pour qui me prends-tu ?

– Occupe-toi de tes affaires, ça vaudra mieux !

– Et tu ne peux pas te grouiller ? …

… et autres charmantes apostrophes qui agrémentent sans doute les relations. Pourquoi ce besoin de hausser le ton et de laisser s’exhaler à tout moment sa mauvaise humeur ? Pourquoi pareille agressivité apparemment injustifiée ? Serait-elle l’extériorisation d’une irritation jusque là contenue et due à quelque échec, injustice ou réprimande ? Ou le fait d’une personne en conflit avec elle-même et en désaccord avec l’Esprit de sainteté ? En tout cas, pourquoi déverser sur les siens ce que l’on aurait dû répandre devant Dieu avant de franchir le seuil de sa maison ?

Etes-vous maussade ou bourru ? Du genre « soupe-au-lait » ? Vous laissez-vous aller souvent à des écarts de langage ? Alors lisez Philippiens 4.5 et relevez pour vous l’impératif de l’Écriture : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes ». Donc, des vôtres en premier lieu. Quand votre douceur serait constatée par vos voisins et amis, elle ne serait que mensonge si elle se transmuait en hargne une fois passée la porte de votre logis. « De la même source, affirme l’apôtre Jacques, ne peuvent sortir à la fois le doux et l’amer », donc la hargne et la gentillesse (Jacques 3.10.-12). Sous peine d’hypocrisie, un mari ne peut paraître meilleur hors de chez lui que dans son propre foyer.

En tout cas, persuadez-vous que vos enfants rentrant de classe fatigués et sur les nerfs ont un sérieux besoin de calme. Votre mari, qui a buriné des heures durant dans le fracas des machines ou sous les invectives d’un contremaître irascible, désire par-dessus tout retrouver chez lui quiétude et repos. De son côté, votre épouse qui s’est démenée à la cuisine, harcelée par des marmots grincheux, aspire elle aussi, à des instants de halte sereine. Chacun souhaite au soir d’une journée éprouvante, connaître un peu de joie paisible au sein d’une famille heureuse et détendue.

Je le sais, cette joie paisible ne peut émaner que d’une vie d’intime communion avec le Seigneur. J’en veux pour preuve le récit d’un pasteur qui accueillait chez lui le Sadhou Sundar Singh, un chrétien hindou rempli de l’Esprit.

– Le Sadhou, me dit-il, se trouvait seul dans le salon, perdu dans ses méditations, lorsque mes deux enfants firent bruyamment et brusquement irruption dans la pièce. Ils rentraient survoltés d’une journée de classe au programme chargé. Lorsque je revins vers mon visiteur, je fus saisi en entrant par un spectacle que je revois encore. Sur le canapé du fond, mes deux enfants étaient assis l’un à droite, l’autre à gauche du Sadhou qui les entourait de ses grands bras. Mes enfants étaient là, apaisés, sous l’influence de ce semeur de paix.

Parents, faites de votre foyer un lieu paisible. Soyez résolus à atteindre ce but. Vous pouvez exercer sur vos enfants une heureuse influence pourvu que vous prêchiez d’exemple étant devant eux détendus et heureux. A vous de donner le ton … et Dieu répandra sa paix sur toute votre demeure.

DIALOGUE

1. – LUI : Avez-vous la fâcheuse habitude de crier ou de vous emporter lorsque vous êtes à la maison ? Que dit votre femme à ce sujet ? Vous reproche-t-elle d’être grincheux et coléreux ? En convenez-vous ? Alors humiliez-vous devant elle et devant Dieu pour des faits précis.

2. – ELLE et LUI : Etes-vous décidés à faire de votre foyer un lieu tranquille et accueillant ? Ensemble, dites-le à Dieu en réclamant son action dans votre vie ainsi que la purification de toute mauvaise humeur.

3. — ELLE et LUI : Bénissez Celui qui vous conduira « vers des eaux paisibles » … pourvu que vous le vouliez fermement (Psaume 23.2 et Jean 14.27).

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