Je veux t’aimer

L’INDISPENSABLE TENDRESSE

« Le mari s’inquiète des moyens de plaire à sa femme … et de même la femme … »

1 Corinthiens 7.33, 34

Une épouse en larmes se plaint :

— Mon mari ne me témoigne jamais sa tendresse. Tout au long du jour ou de l’année, pas le moindre baiser, pas de caresses ou de mots gentils qui font plaisir à une femme sensible. J’ai un copain à mes côtés, pas plus.

Ce mari, au demeurant chrétien ardent et dévoué, oublie que sa compagne, elle aussi et en priorité, a droit à quelque attention car une épouse veut pour compagnon un être sensible qui lui prodigue son affection comme au temps des fiançailles. Pourquoi les choses changeraient-elles ? S’étonnera-t-on si l’on rappelle que la femme a besoin de s’entendre dire et redire : « Chérie, je t’aime ! » par un mari toujours amoureux de celle qu’il a choisie.

Dernièrement, une chrétienne sauta au cou d’une parente et lui exprima généreusement son affection. Touchée, la dame lui avoua cependant :

– Ça me fait plaisir mais ne t’attends pas à ce que je t’en fasse autant. Je suis ainsi et je n’y peux rien. D’ailleurs, avant notre mariage, je n’embrassais jamais mon fiancé …

La réponse aurait dû jaillir :

– Eh bien ! Commence aujourd’hui. Rien ne t’empêche de te rattraper en allant, sur-le-champ, embrasser ton mari. Non parce que cela te plaît mais parce que cela lui fera plaisir.

Le langage de cette femme n’était en vérité qu’un prétexte égoïste pour s’éviter l’effort d’aimer. On fait état de sa nature insensible et froide pour justifier une indifférence coupable. « L’amour est plein de bonté » (1 Corinthiens 13.4). Or, la bonté s’exprime par des mots et des actes sinon il n’y a pas de bonté qui tienne.

Si je sais mon conjoint sensible aux caresses, pourquoi l’en priver ? Parce que je veux sa joie, et en dépit de mon tempérament, je lui en prodiguerai. Pour lui faire plaisir. Hélas ! Il y a des époux – et ils sont légion – qui ne disent jamais « chéri » ; qui ne s’offrent jamais un baiser, qui ignorent l’étreinte, qui trouvent difficile de prononcer ces trois petits mots si agréables à entendre : « Je t’aime ». On me rétorque alors, comme si j’étais un naïf :

– Mais elle le sait très bien ! Je le lui ai déjà dit.

Alors je réponds :

– Eh bien, dites-le encore ! Tous les jours. Plusieurs fois, sans vous lasser puisqu’elle y est sensible.

Pourquoi, vous le mari, n’iriez-vous pas embrasser votre épouse à la cuisine, pendant qu’elle essuie la vaisselle ou surveille ses confitures ? Pourquoi ne la prendriez-vous pas dans vos bras le matin quand vous quittez la maison, ou le soir quand vous rentrez du travail, ou dans le couloir lorsque vous la croisez chargée de linge ou le balai à la main ? A l’inverse de l’homme, la femme s’attarde sur des riens et prête attention aux moindres gestes de son mari. Un simple mot peut la combler de joie. Sachez-le et tenez-en compte. La pudeur des sentiments, dit-on, est un travers masculin. Fort bien. Mais puisque tout travers se corrige, exprimez votre amour dès maintenant. Et abondamment.

Des parents invitèrent leur fils de trente ans à dire franchement ce qu’il pensait d’eux et de l’éducation qu’ils lui avaient donnée. Il avoua :

– Lorsque j’étais enfant, je n’osais pas entrer dans la cuisine quand je vous y savais tous les deux. Je craignais de vous surprendre dans les bras l’un de l’autre … Vous me paraissiez tellement amoureux !

Maris, soyez toujours épris de votre compagne. C’est biblique. « Fais ta joie de la femme de ta jeunesse … Sois en tout temps enivré de ses charmes, sans cesse épris de son amour » (Proverbes 5.18-19). La vie conjugale doit être tissée de gestes qui rapprochent et font plaisir. Qui dira l’importance d’un baiser tendre venant distraire quelques secondes l’épouse de son occupation culinaire, ou celui de la femme penchée sur son mari pour l’embrasser pendant qu’il parcourt son journal ? Il n’en faut pas plus pour resserrer les liens et alimenter l’amour. Et si les relations physiques clôturent la soirée, elles ne seront en définitive que le couronnement d’une tendresse exprimée tout au long du jour.

Sur ce chapitre, encore un mot. Des célibataires m’ont appris que le spectacle d’une étreinte passionnée de fiancés ou d’époux leur est insupportable, voire choquant. Presque une provocation. C’est pourquoi, pensez aux témoins de votre bonheur. Réservez vos effusions pour l’intimité. Par égard pour les autres.

DIALOGUE

1. – ELLE : Votre mari vous reproche-t-il de ne pas lui exprimer votre tendresse ? Si oui, acceptez de reconnaître votre indifférence à son égard. Dites-lui que vous regrettez d’avoir négligé ses plaintes.

2. — ELLE et LUI : Prêtez attention aux désirs de votre conjoint et veillez à y répondre. Pourquoi ne lui diriez-vous pas, maintenant, un mot affectueux ? Ne lui accorderiez-vous pas un baiser d’amoureux ? N’attendez pas de recevoir du ciel un nouvel amour mais, dès maintenant, prouvez-lui votre affection par des gestes de tendresse.

3. — ELLE et LUI : Bénissez Celui qui vous aidera à progresser dans la voie d’un amour qui se donne et cherche constamment la joie de l’autre.

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