Je veux t’aimer

Première partie : CLIMAT

LA VOLONTÉ D’AIMER

Maris, aimez vos femmes comme Christ a aimé l’Église…

Ephésiens 5.25

Je lis dans mon journal, sous un dessin suggestif :
L’AMOUR C’EST … une tendresse que vous ne pouvez expliquer (1).

(1) L’Amour c’est … de Kim Grove (Ed. 24 heures, Lausanne ).

Et ailleurs :
L’AMOUR C’EST … appuyer en même temps sur la pédale lorsqu’on roule en tandem.

Ou encore :
L’AMOUR C’EST … « le » contempler quand « il » fait la sieste ou fermer les yeux quant « elle » se pèse. C’est … renoncer à avoir le dernier mot.

D’autres croiront devoir préciser :
L’AMOUR C’EST … un perpétuel coup de foudre qui m’attache à « elle » sans que je fasse effort pour cela. C’est … une émotion qui me pousse irrésistiblement vers « lui ». Autrement dit, L’AMOUR C’EST … un sentiment profond « que l’on ne peut expliquer ».

Non !

L’amour c’est autre chose, en tout cas plus qu’un sentiment … et heureusement ! car les sentiments fluctuent et par moments se résorbent. En vérité, AIMER C’EST … VOULOIR. C’est vouloir le bonheur de l’autre et s’employer sans relâche à le lui procurer en dépit même de l’absence de tout sentiment ou de toute émotion.

Un mari aimant poursuit la joie et les intérêts de son épouse. Il la veut heureuse, épanouie et se montre constamment préoccupé de son bonheur tant physique que psychique et spirituel.

L’amour, je dois m’en convaincre, ne dépend pas d’abord de l’autre mais de moi. Donc, il ne tient qu’à moi le mari, d’aimer la femme que j’ai librement choisie. De l’aimer toujours davantage, non parce qu’elle est aimable mais parce que je veux l’aimer et rechercher son bonheur. En demandant la main de celle qui est devenue la compagne de ma vie et en l’invitant à partager mon existence, moi le mari, je me suis moralement engagé à l’aimer toujours, avec ses faiblesses, ses bons et ses mauvais côtés.

C’est pourquoi : « Mari, aime ta femme ». Telle est l’injonction biblique adressée à l’homme uniquement et qui ne précise pas du reste : « Aime seulement celle qui est digne d’être aimée. Sois épris de l’épouse au caractère facile et toujours disposée à céder à tes moindres désirs. Attends qu’elle change et revienne à de meilleurs sentiments pour consentir à renouer avec elle … »

Pas du tout ! L’Écriture ajoute simplement : « Aime ta femme comme Christ a aimé l’Église … » (Éphésiens 5.25). C’est-à-dire avec ses défaillances et ses révoltes afin de la transformer et de lui apporter la plénitude de la joie (v. 27). Plus encore « aime ta femme comme Christ a aimé l’Église et s’est livré Lui-même pour elle … » Alors que les hommes s’acharnaient à dépouiller Jésus, le Fils de Dieu, Celui-ci accepta de tout donner. Mieux, de se donner Lui-même : « On ne prend pas ma vie. Je la donne » disait-il en se sacrifiant pour les coupables. Aimer c’est cela. C’est donner et se donner. Pour combler l’autre. « C’est, précise Maurice Ray (2), accorder à ce prochain dont j’étais séparé, ce qui va le réjouir mais aussi le révéler à lui-même, puis le détourner de lui, le sortir de sa solitude et l’unir à moi. C’est ainsi que l’amour de la femme ne peut être qu’une réponse à l’amour de son mari ».

(2) S’aimer. Édition : Ligue pour la lecture de la Bible.


♦   ♦

Après vingt ans de vie commune, un mari m’avoua froidement :
« Je n’éprouve aucun attrait pour ma femme. Je n’ai rien de grave à lui reprocher mais je ne l’aime plus. C’est comme ça et je n’y peux rien » ( en réalité, son cœur s’était attaché à une autre personne ). Comme si l’amour était un objet perdu dont on ne retrouve plus trace, une denrée qui s’est épuisée au fil des jours, un liquide complètement évaporé dont la perte ne nous serait nullement imputable. Bref, comme si l’on était irresponsable de ne plus aimer.

Or, que dit la Bible à ces prétendus irresponsables ? « Ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour … Repens-toi » (Apocalypse 2.4-5).

Autrement dit, on ne perd pas l’amour, on l’abandonne. Je suis bel et bien responsable de ne plus aimer ou de moins aimer. L’amour est une plante délicate qui, si elle ne croît pas, s’étiole et meurt. Toujours faute de soins.

En évoquant le temps de vos fiançailles ou de votre lune de miel, pouvez-vous honnêtement affirmer que le premier amour est demeuré intact ? Mieux, qu’il a grandi et que votre vie commune est toujours plus belle ? Etes-vous vraiment – aujourd’hui – attirés l’un vers l’autre comme autrefois (Proverbes 5.18) ?

Ceci dit, maris, ne vous égarez pas en cherchant ici ou là le moyen de « retrouver » l’amour perdu, en vous demandant si ce que vous éprouvez encore pour votre compagne est réellement de l’amour. Non ! Préoccupez-vous plutôt de savoir si, maintenant, vous êtes déterminés à lui faire plaisir, à vous soucier de ses intérêts et de son bonheur. Bref, à la combler de mille manières pour qu’elle s’épanouisse à vos côtés et découvre, chez vous, l’amour authentique qui fera naître et grandir, chez elle, une profonde affection.

De votre côté, vous l’épouse, oubliez le passé et n’en faites pas un prétexte pour douter de l’avenir. Confiez à Dieu les maladresses de votre mari, son égoïsme qui vous a révoltée et acceptez aujourd’hui, sans méfiance, sa ferme résolution de vous aimer, même si de telles vélléités se sont plusieurs fois révélées sans lendemain. Avec lui, et aussi déterminée que lui, travaillez à vous rendre heureux l’un l’autre, sans vous laisser décevoir par les lenteurs du « redémarrage ». Vous aurez tout à y gagner.

Il va de soi que si votre amour reste au beau fixe, les lignes qui précèdent ne vous concernent pas. Cependant, soyez-en certains l’un et l’autre. Puis, bénissez Celui qui veille sur votre union.

DIALOGUE

Les époux s’interrogent sans passion, sereinement mais en toute franchise. Ils expriment clairement, librement et à haute voix leur opinion.

1. – LUI (3) : Si votre « flamme » a baissé – et sans accuser votre épouse en évoquant ses travers – reconnaissez que vous avez abandonné votre « premier amour ». Humiliez-vous pour cela et prenez au sérieux les remarques et les désirs de votre compagne. Acceptez qu’elle les formule et voyez avec elle sur quels points vous devez changer. Soyez déterminé à rendre votre femme heureuse.

(3) LUI signifie que les questions s’adressent au mari seulement.
ELLE, que le questionnaire concerne la femme.
ELLE et LUI … est employé lorsque les questions s’adressent à tous les deux.

2. – ELLE : Etes-vous déçue, lassée de votre mari ? Irritée à cause de son comportement ? Le rudoyez-vous ? Si oui, demandez-lui pardon, fermement résolue à le combler … pour sa joie.

3. — ELLE et LUI : Celui qui vous a « aimés le premier » (1 Jean 4.19) vous rendra capable d’aimer votre conjoint de la même manière. L’amour est un fruit de l’Esprit accordé à quiconque est résolu à aimer.

Que le mari se souvienne d’une promesse qui le concerne spécialement, si encourageante pour lui : « Celui qui aime sa femme, s’aime lui-même (Éphésiens 5.28). Aimez-là d’un grand amour et vous serez certainement payé en retour.

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