Histoire de l’Église vaudoise

CONFESSION DE FOI
DES ANCIENS VAUDOIS

datée de l’an 1120.


1° Nous croyons et tenons fermement tout ce qui est con- tenu dans les douze articles du Symbole, appelé des Apôtres, tenant comme une hérésie tout ce qui y est en désaccord et ne convient pas avec les (dits) douze articles.

2° Nous croyons en un Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

3° Nous reconnaissons pour saintes Ecritures canoniques, les livres de la sainte Bible.

Moïse, autrement la Genèse.

Moïse, dit l’Exode.

Moïse, dit le Lévitique.

Moïse, dit les Nombres.

Moïse, dit le Deutéronome.

Josué, les Juges, Ruth.

1 Samuel. — 2 Samuel.

1 des Rois. — 2 des Rois.

1 des Chroniques. — 2 des Chroniques.

1 Esdras. — Néhémie. — Esther. — Job. — Le livre des Psaumes. — Les Proverbes de Salomon.

L’Ecclésiaste autrement dit, le Prédicateur.

Le Cantique de Salomon. Les Prophéties d’Esaïe, de Jérémie. Les Lamentations de Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Osée. Joël, Amos, Abdias, Jonas. Michée, Nahum. Habacuc, Sophonie, Aggée. Zacharie, Malachie.

Maintenant suivent les livres apocryphes, qui ne sont pas reçus par les Hébreux. Mais nous les lisons, comme dit saint Jérôme dans son prologue sur les Proverbes, pour l’enseignement du peuple, et non pour confirmer les doctrines de l’Eglise ; savoir :

Le troisième livre d’Esdras.

Le quatrième livre d’Esdras.

Tobie, Judith, la Sapience. L’Ecclésiastique, Baruc, avec l’Epître de Jérémie.

Esther, depuis le dixième chapitre jusqu’à la fin.

Le cantique (le chant) des trois enfants dans la fournaise.

L’histoire de Susanne.

L’histoire du Dragon.

Le premier (livre) des Machabées.

Le second des Machabées.

Le troisième des Machabées.

Maintenant suivent les livres du Nouveau Testament :

L’Evangile de saint Matthieu.

L’Evangile de saint Marc.

L’Evangile de saint Luc.

L’Evangile de saint Jean.

Les Actes des Apôtres.

Epître de saint Paul aux Romains.

1 Aux Corinthiens.

2 Aux Corinthiens.

Aux Galates.

Aux Ephésiens.

Aux Philippiens.

Aux Colossiens.

La 1 aux Thessaloniciens.

La 2 aux Thessaloniciens.

La 1 à Timothée.

La 2 à Timothée.

A Tite.

A Philemon.

Aux Hébreux.

Epître de saint Jacques.

La 1 Epître de saint Pierre.

La 2 Epître de saint Pierre.

La 1 Epître de saint Jean.

La 2 Epître de saint Jean.

La 3 Epître de saint Jean.

Epître de saint Jude.

L’Apocalypse de saint Jean.

4° Les livres susdits enseignent ceci. Qu’il y a un Dieu tout puissant, tout sage, tout bon, qui par sa bonté a fait toutes choses. Car il a formé Adam à son image et ressemblance ; mais que, par l’envie du diable et par la désobéissance dudit Adam, le péché est entré dans le monde, et que nous sommes pécheurs en Adam et par Adam.

5° Que Christ a été promis aux pères (patriarches) qui ont reçu (accepté) la loi, afin que (à ce que) connaissant par la loi leurs péchés, leur injustice et leur insuffisance, ils désirassent l’avènement de Christ pour satisfaire à leurs péchés et pour accomplir la loi par lui-même.

6° Que Christ est né au temps ordonné de Dieu son Père, c’est à savoir, à l’heure que toute iniquité abondait, et non pas pour (opérer) les bonnes œuvres seulement. Car, tous étaient pécheurs, mais afin qu’il nous fît grâce et miséricorde comme (celui qui est) véritable.

7° Que Christ est notre vie, et vérité, et paix, et justice, et pasteur (berger), et avocat, et victime, et sacrificateur (prêtre), lequel est mort pour le salut de tous les croyants, et ressuscité pour notre justification.

8° Et semblablement nous tenons fermement qu’il n’y a aucun autre médiateur et avocat auprès de Dieu le Père, sinon Jésus-Christ. Mais que la vierge Marie a été sainte, humble et pleine de grâce, et de même nous croyons de tous les autres saints qu’ils espèrent dans le ciel la résurrection de leurs corps au (jour du) jugement.

9° De même nous croyons qu’après cette vie il y a seulement deux lieux, un pour les sauvés lequel nous appelons du nom de paradis, et l’autre pour les damnés lequel nous appelons enfer, niant tout-à-fait ce purgatoire, rêve de l’Antechrist et imaginé contre la vérité.

10° De même, nous avons toujours cru que c’est une abomination qu’on ne doit pas proférer devant Dieu que toutes les choses trouvées (inventées) par les hommes, comme sont les fêtes et les vigiles des saints, et l’eau qu’on appelle bénite, (comme) de s’abstenir certains jours de viande, d’autres aliments (mangers), et choses semblables, principalement les messes.

11° Nous avons en abomination les inventions (trouvailles) humaines, comme antichrétiennes par lesquelles nous sommes troublés et qui portent préjudice à la liberté d’esprit.

12° Nous croyons que les sacrements sont des signes ou des formes visibles de grâce invisible, pensant (tenant) qu’il est bon que les fidèles en usent quelquefois (de ces dits signes, ou formes visibles), si cela peut se faire. Et cependant nous croyons, et nous tenons que lesdits fidèles peuvent être sauvés, en ne recevant pas lesdits signes, quand ils n’ont ni le lieu, ni le moyen (la manière) de pouvoir en user (desdits signes).

13° Nous n’avons connu d’autres sacrements que le baptême et l’eucharistie.

14° Nous devons honneur au pouvoir séculier, en soumission, en obéissance, en zèle (promptitude), et en paiement.


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