Explication pratique de la première épître de Jean

XX
Christ, la vie du fidèle

5.11-13

11 Et voici ce témoignage, savoir que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. 12 Celui qui a le Fils a la vie. Celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. 13 Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

Après avoir indiqué le témoignage que Dieu a rendu de son Fils, saint Jean s’arrête à montrer tout ce que renferme un pareil témoignage pour les croyants, toutes les conséquences qui en résultent pour eux : « Et voici ce témoignage, savoir que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » Le témoignage divin, dit l’Apôtre, par lequel nous reconnaissons en Jésus le Fils de Dieu, nous fait aussi reconnaître en lui le seul qui puisse communiquer aux hommes la véritable vie, la vie bienheureuse, la vie divine et éternelle. En nous donnant son Fils, Dieu nous a ouvert en lui la source de cette vie éternelle, tellement que le témoignage rendu au Fils, saint Jean le considère comme rendu également à la vie éternelle qui procède de lui. Hors de lui, il n’y a point de vie ; il n’y a que la mort. Quiconque a reçu le Fils, a par là même reçu la vie ; mais quiconque, par sa rébellion, s’éloigne du Fils, s’exclut par là même des sources de la vie.

C’est afin de pénétrer ses lecteurs de cette grande vérité, que saint Jean leur adresse cette épître ; car il ne se peut rien imaginer de plus important pour l’homme ; ses besoins les plus profonds, pour le temps et pour l’éternité, ne peuvent trouver leur satisfaction que dans cette vie éternelle apportée par le Fils de Dieu. L’esprit de l’homme est ainsi fait qu’il ne saurait se reposer qu’en Dieu seul ; au-dessous de Dieu rien ne peut lui suffire : sa vie, son bonheur n’est que dans la communion avec Dieu, rendue possible en son Fils : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieua. » Le but de cette épître est donc de faire sentir aux croyants la grandeur du privilège que leur confère leur foi. Ils doivent, sans doute, l’avoir ressenti dès le moment qu’ils ont cru, mais le courant de la vie habituelle a si vite pétrifié les sentiments les plus vivants ! Même en persévérant dans la foi, nous sommes sans cesse exposés — êtres légers que nous sommes ! — à oublier la valeur du trésor que nous portons en nous. Il faut donc sans cesse revenir puiser à cette source divine que la foi nous a ouverte, ranimer le don qui est en nous, en comprendre toujours mieux l’inestimable prix. Nous ne pouvons demeurer stationnaires : ou la source de notre foi vient à tarir, ou l’eau pure qui en découle devient toujours plus abondante ; à mesure qu’il avance, le croyant mesure mieux ses richesses spirituelles. Aussi saint Jean, bien qu’il s’adresse à des chrétiens qui avaient depuis longtemps reçu l’Évangile, leur parle-t-il cependant comme s’ils ignoraient la valeur de leur trésor, comme s’ils avaient encore besoin d’apprendre qu’en croyant en Jésus, le Fils de Dieu, ils étaient devenus possesseurs de la vie éternelle. Votre foi, leur dit l’Apôtre, vous confère les privilèges les plus beaux, les plus sublimes prérogatives ; aucune puissance au monde ne pourra vous donner des biens supérieurs à ceux-là. — Solennel avertissement, propre à mettre ces chrétiens en garde contre les illusions décevantes des faux docteurs, qui cherchaient à troubler leur foi en leur annonçant une prétendue vérité supérieure à celle de l’Évangile. Saint Jean, dans sa sollicitude apostolique, cherche à les encourager à demeurer fidèles à leur foi, au milieu de toutes les attaques et de toutes les tentations.

a – La plupart des versions reçues portent : « Je vous ai écrit ces choses à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle… » Mais la leçon que nous avons suivie et qu’adopte Neander est appuyée sur des autorités plus fortes et plus nombreuses.

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