Étude pratique sur l’épître de Jacques

15. Les richesses iniques

5.1-6

1  A vous maintenant, riches ! lamentez-vous et poussez des cris sur les malheurs qui vous attendent ! 2 Votre trésor est pourri et vos habits sont devenus la proie des vers ! 3 Votre or et votre argent sont rongés par la rouille, et leur rouille s’élèvera contre vous en témoignage et dévorera votre chair comme un feu ; vous avez amassé un trésor pour les derniers jours ! 4 Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, retenu par vous, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des armées. 5 Vous vous êtes livrés aux plaisirs sur la terre et vous avez assouvi vos voluptés ; vous vous êtes engraissés comme pour un jour de tueriea ; 6 vous avez condamné le juste, vous avez été ses meurtriers sans qu’il vous résistât.

a – Mot à mot : « Vous avez engraissé vos cœurs » ; cœurs dans le même sens que Luc 21.34. (N. du T.)

Jacques s’adresse maintenant aux riches entièrement plongés dans les préoccupations et les poursuites mondaines. A vous, leur dit-il, à vous, riches, lamentez-vous et poussez des cris ! Il désigne trois genres de richesses : les produits de la terre, les vêtements splendides, l’or et l’argent ; tout cela, les riches l’amassent en vain. Leurs trésors, leur or, leur argent, dont ils ne font point d’usage, seront rongés par la rouille, et cela même sera un témoignage de leur culpabilité, puisque alors il apparaîtra à tous que les biens qu’ils devaient employer au service d’autrui, ils les ont laissé pourrir inutilement. Cette rouille dévore leur propre chair comme un feu, car la fragilité de leur existence et la vue du jugement final qui les menace leur rappellent que les trésors qu’ils ont amassés et qui tombent en rouille, bien loin d’être durables, ne font que recouvrir un autre trésor terrible, celui de la condamnation divineb.

b – Nous avons cru devoir conserver la ponctuation ordinaire du verset 3. Neander la change et fait rapporter les mots « comme un feu » à la dernière phrase du verset. La pensée serait alors : Vous avez amassé du feu pour les derniers jours (le feu du jugement contre les impies).

Jacques dépeint ensuite l’oppression cruelle que faisaient peser sur les chrétiens pauvres et chétifs ces mêmes personnes opulentes dont nous ne savons pas avec certitude si elles appartenaient ou non à l’église nouvelle. Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, retenu par vous, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des armées. Vous vous êtes livrés aux plaisirs sur la terre et vous avez assouvi vos voluptés ; vous vous êtes engraissés comme pour un jour de tuerie ; c’est-à-dire : comme on engraisse le bétail avant de le mener à la tuerie, de même vous, en vous abandonnant sans réserve et en pleine sécurité à l’esclavage de vos passions et de vos jouissances charnelles, vous vous êtes comme préparés d’avance pour le jour du jugement qui s’approche : Vous avez condamné le juste, vous avez été ses meurtriers, sans qu’il vous résistât. La résignation pieuse du juste qui souffre est opposée à l’arrogance du riche qui le fait souffrir.

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