La venue du Seigneur

I. Tout pour Lui

Pour nous occuper d’une manière vraiment utile de la venue du Seigneur, nous devons envisager cet événement dans son cadre. Le déplacer, l’isoler, c’est l’amoindrir et le dénaturer. Il est donc nécessaire de commencer notre étude, par un rapide coup d’œil sur l’ensemble du plan de Dieu, en cherchant tout d’abord à résoudre cette question : Dans quel but Dieu a-t-il appelé toutes choses à l’existence ?

La création serait-elle le fruit d’un caprice de l’Etre Tout-puissant qui, sans bien savoir pourquoi, aurait peuplé l’univers de mondes et ces mondes d’une multitude de créatures diverses ? Une telle supposition ne saurait être permise et tout esprit raisonnable la repoussera sans hésitation. Mais pour trouver la seule solution juste, ni notre raison, ni même notre conscience ne suffisent ; l’étude la plus approfondie des choses créées n’est d’aucun secours, nous devons chercher ailleurs, recourant aux lumières de la révélation. Elle nous renseigne parfaitement : Par Lui (Christ) ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, soit seigneuries, soit autorités ; toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui ; et Lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par Lui. (Colossiens 1.16).

Nous sommes au clair maintenant. Tout a été créé pour Christ ; non seulement par Lui, mais aussi pour Lui. Les astres qui scintillent dans la voûte azurée comme les fleurs semées sur nos champs les montagnes neigeuses et les mers bruyantes, les myriades d’êtres divers qui peuplent notre planète, l’homme surtout, tout a été créé pour Lui. Cette seule pensée suffit pour atteindre nos consciences et pénétrer nos cœurs. Quelle vocation que la nôtre : appelés à l’existence pour Christ ! quelle valeur prennent toutes choses à nos yeux quand nous nous laissons arrêter par cette constatation qu’elles sont toutes pour Christ, à la gloire du Dieu créateur.

Mais, dira quelqu’un, et la chute qu’en faites-vous ? N’a-t-elle pas annulé, du moins modifié le plan de Dieu ? La chute, si honteuse qu’elle ait été dans son principe, si néfastes qu’en soient les conséquences, la chute na pu changer le plan initial de Dieu, ni Le détourner de son but.

La chute est l’œuvre de Satan, celle de l’homme aussi dont l’oreille trop complaisante à écouté la voix de l’Ennemi. Avec la chute apparaît une activité opposée à celle de Dieu, d’où le désordre, la souffrance, le mal en un mot. Il s’ensuit un arrêt dans le développement du plan divin qui, en apparence, semble anéanti pour laisser triompher celui de l’Adversaire, dont l’homme est devenu l’esclave et l’instrument. La chute a pour effet de retarder l’accomplissement de ce plan, mais si, à première vue, ce résultat peut paraître à l’avantage du Tentateur, il tourne à sa plus entière confusion en fournissant au Tout-Puissant l’occasion de se révéler d’une manière toute nouvelle en Christ.

La Bible, dit-on couramment, est un recueil de sentences pieuses, une collection d’histoires vraies d’une valeur morale incontestable. La Bible s’impose par son antiquité, l’influence immense qu’elle a eue dans tous les siècles. Elle console, censure, instruit comme personne. Elle est donc un livre unique, un livre donné de Dieu.

La Bible est tout cela ; nous ne le contestons point. Mais, si elle n’était que cela, elle ne serait pas pour nous d’une valeur infinie ; elle aurait aussi moins d’ennemis et ne déchaînerait pas contre elle tant de puissances mauvaises, toujours en œuvre pour la démolir.

L’Écriture Sainte a pour but suprême de nous présenter Christ. Elle est pour Lui ! C’est ce qui fait son caractère propre, sa valeur incomparable et nous dévoile le secret de sa force vivifiante, celui aussi de la haine dont on l’accable. Christ, Parole vivante, et l’Écriture, Parole écrite, se confondent si complètement qu’il est impossible de s’attacher à l’un sans s’attacher à l’autre, de combattre l’un sans combattre l’autre. Elle est Pour Lui.

On peut trouver étrange que Dieu nous parle par le moyen d’un livre. C’est anormal assurément, car le Dieu qui nous aime ne nous a pas créés pour nous plonger ensuite dans une ignorance complète de sa Personne et de ses attributs, au point que ni notre raison, ni nos sens ne puissent rien pénétrer du mystère qui L’enveloppe. L’horrible péché, notre état de déchéance irrémédiable, expliquent tout ! Ils sont la cause de tout désordre… en nous et autour de nous. Après la chute, le ciel était fermé. Dieu ne pouvait renouer avec sa créature que par voie de révélation, et ce mode implique la mise de côté de l’homme, de ses prétentions et de ses capacités naturelles. Dieu lui-même avait à franchir toute la distance qui Le séparait du pécheur pour visiter celui-ci dans sa triste condition, le prendre où Il le trouvait et le créer à nouveau.

… (Il manque une page à cet endroit)

Ils l’ont crue et s’en sont emparé dans leurs cœurs touchés, la loi a pris naissance et avec elle la communion, ce lien puissant d’ordre tout spirituel.

Dieu attend, eux aussi attendent !… Mais qu’attendent-ils ? La réalisation du plan divin résumé en Christ : tout pour Lui. La face tournée vers l’avenir, ils scrutent l’horizon… Leurs cœurs Le désirent, comme Dieu Le désire. Ils portent le même jugement que Dieu sur les choses qui les environnent, et ce monde prend à leur égard l’attitude qu’il a prise contre son Créateur. Il les rejette comme il L’a rejeté ! La lutte et la souffrance deviennent leur part et la patience leur caractère, car l’attente se prolonge, mettant parfois leur confiance à une rude épreuve. Le grand ennemi, Satan, cherche à les ébranler ; sans trêve il s’acharne contre eux.

Mais quelqu’un veille fidèlement. La promesse est répétée, complétée, rendue toujours plus claire et bienfaisante, jusqu’au jour où, enfin, elle reçoit sa pleine réalisation par la venue ici-bas d’Emmanuel, le Sauveur promis, duquel la naissance est saluée par les anges, les bergers et les mages.

Maintenant qu’Il est là, la longue attente des Saints reçoit sa juste récompense et la promesse son accomplissement. « Celui pour qui sont toutes choses », la source et la plénitude de la bénédiction nouvelle, a paru dans le monde qu’Il doit restaurer. Qu’attendre de plus et de mieux ? Hélas ! chose inouïe, Il est incompris, méprisé et rejeté. Il meurt sur une croix et disparaît ! … A première vue, ce crime anéantit toutes les espérances et détruit le plan divin en produisant le triomphe complet de celui de Satan ; l’Adversaire a réussi dans ses machinations ténébreuses : le Fils de Dieu est supprimé !

La promesse était-elle illusoire et la foi trompeuse ?

Dieu se serait-il joué de sa créature, l’Ennemi aurait-il eu le dernier mot dans sa révolte insensée ?

Non ! Nous le savons bien ! La glorieuse signification de l’histoire de la croix nous est suffisamment connue pour nous permettre d’entonner l’hymne de la victoire au pied du Calvaire ; mais, ce qu’il faut rappeler, c’est le fait que cette réjection de Christ, si folle soit-elle de la part de l’homme, n’ôte rien à l’unité et à la perfection du plan de Dieu qui reste intact et toujours immuable. Tout pour Christ demeure le but déterminé vers lequel tend constamment l’activité divine, et la croix, sa honte et ses douleurs, contribuent glorieusement à l’accomplissement de ce but invariable.

Quant à l’attente, plus que jamais elle caractérisera le croyant, et la promesse, loin de perdre quelque chose de sa valeur, brillera d’un nouvel éclat. Aussi la foi s’affermira et la patience portera ses fruits. Celui qui doit venir viendra ; Il viendra pour restaurer toutes choses ici-bas, comme l’ont cru tous les saints des siècles passés. Il viendra pour juger et régner, mais chose inconnue auparavant, Il ne viendra pas seul. Une multitude l’accompagnera, partageant Sa gloire ; ceux qui la composent sont, non des anges, mais des hommes sauvés, unis si complètement à Lui, qu’en les comparant aux membres d’un corps dont Il est la tête, à l’Épouse unie avec son Époux, on ne fait qu’exprimer, en termes scripturaires, une glorieuse réalité.

Oui, quand le Seigneur paraîtra pour accomplir à l’égard du monde et de la création la promesse initiale, Il viendra avec les siens. Il faut en conclure que précédemment, Il doit venir pour les siens, ce qui, comme nous le verrons, ressort clairement de l’enseignement de la Parole sainte, malgré l’ignorance dont cette précieuse vérité est encore voilée pour beaucoup de croyants. La chose est d’autant plus regrettable que cette vérité bien comprise est un préservatif salutaire contre le mal, et la plus douce consolation dans les multiples épreuves auxquelles la foi est soumise pour sa purification.

Mais, présentement, nous devons revenir en arrière et faire suivre cette introduction bien imparfaite d’un rapide coup d’œil sur le plan de Dieu, après quoi le Plan du Diable nous occupera aussi, car étudier l’un en oubliant l’autre peut conduire à des conceptions erronées, ce que, Dieu aidant, nous éviterons soigneusement.

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