Jean Hus, Gerson et le Concile de Constance

Livre 1

1.1. — La Bohême avant Jean Hus.

Lorsqu’on étudie la plupart des révolutions et des causes qui les ont produites, on reconnaît presque toujours qu’avant le temps de la lutte ouverte et du triomphe d’un principe, celui-ci était déjà devenu populaire, soit par des idées anciennes et conçues dans un ordre de choses antérieur, soit par celles qui naissent de besoins nouveaux.

Ces deux causes ont concouru ensemble à la révolution religieuse qui agita la Bohême et l’Allemagne au xve siècle, et les Pères du Concile de Bâle sont tombés dans une grande erreur lorsqu’ils ont dit qu’aucun royaume ayant Jean Hus n’avait été plus attaché que la Bohême à l’Église romaine. Pour en juger, il faut connaître l’histoire religieuse de cette contrée jusqu’au temps où vécut Jean Hus.

Les plus anciens habitants connus de la Bohême, les Boiens, lui ont laissé leur nom lorsqu’ils ont disparu de son sol ; chassés ou détruits par les Marcomans dans le premier siècle de notre ère : ceux-ci, quelques siècles plus tard, cédèrent la place à des peuples slaves sortis de la Pologne et de la Hongrie, peuples connus sous le nom de Tchekhesa, et dont les descendants forment encore aujourd’hui les deux tiers de la population de la Bohême et de la Moravie. Ils étaient païens, et peut-être adorateurs du feu, à l’époque de leur établissement dans ces contrées : des traces de ce culte ont été trouvées dans les anciens monuments du pays, mais il serait difficile de dire si ces vestiges sont antérieurs ou postérieurs à l’invasion tchèque.

a – Ces peuples ont reçu des Slaves occidentaux le nom de Tchekhes ou Czechs, qui signifie dans leur langue le premier, parce que la contrée qu’ils habitaient était la plus rapprochée de l’Allemagne. Maltebrun, Précis de Géographie universelle.

La conversion de ces peuples au christianisme ne remonte pas au delà du ixe siècle ; elle s’opéra par les soins de deux moines issus de l’ordre de Saint-Basile, Constantin Cyrille et Methodius, soumis tous deux au patriarche de Constantinople, et qui furent les véritables apôtres des pays occupés en Europe par la race slave. La langue latine ne fut donc pas introduite à l’origine dans le culte de ces nations ; la langue slave ou slavonne s’y conserva ; Cyrille, l’un des deux moines missionnaires, en inventa l’alphabet ; il s’en servit pour traduire la Bible dont il répandit l’usage dans le pays, et cette circonstance, qui a été peu remarquée, fut pourtant décisive. La conversion de ces peuples coïncide avec l’époque du schisme fameux qui sépara sans retour l’Église grecque de l’Église latine ; elle était presque accomplie lorsque des intérêts politiques rapprochèrent leurs princes de Nicolas Ier, évêque de Rome. Ce pontife, absolu autant qu’habile, cita devant lui Cyrille et Methodius, afin de se justifier pour avoir introduit l’usage de la langue vulgaire dans le service divin. Nicolas mourut en 869, et Adrien II occupait le trône pontifical quand les apôtres de la Bohême comparurent à Rome.

Cyrille, ouvrant le psautier en présence du pape, lut ce passage : Que tout ce qui vit et respire loue le Seigneur ; puis il prononça ces graves paroles : « Si tout ce qui respire doit louer le Seigneur, pourquoi donc voulez, vous nous interdire d’exprimer les solennités du culte en langue slave ou de traduire nos paroles du grec et du latin ? Si nous avions pu instruire ces peuples avec ces langues comme nous avons instruit d’autres nations, nous n’aurions pas fait ce que vous blâmez. Mais, voyant qu’ils étaient d’un caractère dur et tout à fait ignorants dans les voies du Seigneur, le Saint-Esprit nous a mis dans le cœur cette idée, au moyen de laquelle nous avons gagné un grand nombre d’individus. Pardonnez-nous donc, puisque le divin apôtre Paul, le docteur des Gentils, a dit : N’empêchez pas le don des langues. S’il est ainsi, pourquoi nos Slaves ne loueraient-ils pas le Seigneur dans leur propre langue ? »

Le pape répondit : « Quoique l’apôtre ait recommandé l’usage de toutes les langues, il n’a pourtant point voulu dire par là que le service divin fût chanté dans la langue dont tu parles. »

Ainsi avertis, Cyrille et Methodius retournèrent au milieu des Églises qu’ils avaient fondées, et continuèrent à y faire usage de la langue vulgaire pour le culte.

Jean VIII avait succédé à Adrien II, et en l’année 879, il écrivit à Cyrille : « Nous apprenons que tu chantes la messe en langue barbare, c’est-à-dire slave ; c’est pourquoi nous te défendons par nos lettres, qui te seront remises par Paul, évêque d’Ancône, de célébrer la messe en cette langue. »

Cette rigueur dura peu : une cause puissante obligea la cour romaine à changer de conduite. Le schisme d’Orient était consommé : les Bulgares, voisins des Bohémiens et des Moraves, et convertis par les mêmes missionnaires, venaient de se soumettre au patriarche de Constantinople ; il était à craindre que toutes les Églises slaves ne suivissent leur exemple, Le Saint-Siège effrayé prit conseil des circonstances, et donna un remarquable exemple de cette conduite si diverse qu’il montra selon les temps ; conduite vantée par les politiques comme le chef-d’œuvre de la sagesse humaine. Jean VIII, qui venait de défendre, en termes si précis, l’emploi de la langue slave dans le culte, écrivit l’année suivante à Swalopluck, duc de Moravie : « Nous approuvons, comme de droit, que les louanges de Dieu se fassent dûment entendre dans l’écriture slave, inventée par un certain philosophe, nommé Constantinb, et nous ordonnons que les discours et les œuvres de Jésus-Christ soient racontés dans cette même langue ; car l’autorité sacrée de la Bible nous exhorte à louer le Seigneur non seulement en trois langues, mais dans toutes les langues (neque enim tribus tantum, sed omnibus linguis), quand elle dit : Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, louez-le tous (Psa.116.1), et les apôtres remplis du Saint-Esprit ont parlé des hauts faits de Dieu dans toutes les langues. C’est pour cela aussi que la voix de Paul retentit comme une trompette quand il dit : Que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Le même apôtre nous donne aussi des exhortations claires et suffisantes à ce sujet, en nous apprenant, dans sa première épître aux Corinthiens, jusqu’à quel point nous devons édifier l’Église en parlant des langues. Certes rien dans la foi ou dans la doctrine ne s’oppose à ce que l’Évangile ou la leçon divine du Nouveau et de l’Ancien Testament soient lues ou que toutes les autres parties de l’office soient chantées dans de bonnes traductions ; car celui qui a fait les trois langues principales, l’hébreu, le grec et le latin, a également créé toutes les autres langues à sa louange et à sa gloire. En conséquence nous ordonnons que dans toutes les églises de votre pays, l’Évangile, pour être vénéré davantage (propter honorificentiam) soit lu en latin, et qu’ensuite, traduit en langue slave, il soit annoncé au peuple qui ne comprend pas les mots latins, comme cela paraît se pratiquer dans certaines Églises. Si toutefois tu désires, toi et tes juges, entendre la messe en latin, nous permettrons que la messe soit célébrée pour toi dans cette languec. »

b – Constantin Cyrille.

c – Harduin., Act. concil., liv. vi, P. I, p. 1435. Cette lettre a aussi été conservée parmi celles de Grégoire VII au tome XXVI des Conciles du Louvre.

Lorsque le temps ou la fortune de Rome eut rendu les Bohémiens et les Moraves plus dociles au joug de la papauté, celle-ci se montra plus exigeante. La tolérance obligée fit de nouveau place aux rigueurs. Les concessions de Jean VI furent révoquées, et les nobles réclamèrent sans succès. Grégoire VII alors était pape, il répondit au roi Wratislas par cette lettre célèbre : « Quant à la demande de ta noblesse pour que nous consentions à ce que chez vous l’office divin soit célébré en langue slave, nous ne pouvons en aucune façon l’agréer ; car une fréquente lecture de l’Écriture sainte m’a appris que le Dieu tout puissant a voulu qu’elle fût obscure en certains endroits, de peur que, si elle était claire partout, elle ne fût exposée au mépris, ou que, mal comprise par des hommes médiocres, elle n’induisît en erreur. On ne saurait non plus alléguer que certains hommes religieux aient patiemment toléré ce que le peuple demande maintenant sans détours, ou qu’ils l’aient laissé passer impunément ; car l’Église primitive a beaucoup dissimulé (multa dissimulaverit)… En conséquence nous défendons par l’autorité du bienheureux Pierre ce que les vôtres exigent imprudemment, et nous t’enjoignons de t’opposer de toutes tes forces, en l’honneur du Dieu tout-puissant, à cette vaine témérité. »

Les nouvelles exigences de la cour romaine occasionnèrent de profondes divisions dans les populations de la Bohême et de la Moravie. Les chefs de l’État et les hautes classes adoptèrent le rit latin ; la multitude s’attacha de préférence au rit grec, et conserva l’usage de la Bible en esclavon ; le clergé demeura partagé ; mais l’interdiction du mariage aux prêtres, et l’habitude traditionnelle de commenter par les Écritures les décrets des pontifes maintint au sein de ce corps un ardent foyer d’opposition.

[L’historien catholique de la Bohême, Winceslas Hages, nous apprend que, sur la fin du xiie siècle, le pape Célestin III ayant envoyé en Bohême le cardinal Pierre de Capoue pour obliger les prêtres à garder le célibat, peu s’en fallut qu’il ne fût lapidé. Le même fait est confirmé par le Père François Pagi. (Lenfant, Histoire de la guerre des Hussites et du concile de Basle, liv. 1er.)]

A ces causes d’irritation il s’en joignit d’autres dans le cours du xiie siècle : une foule de familles vaudoises, en but à de cruelles persécutions, cherchèrent un asile en Bohême ; et là, l’intérêt que ces infortunés excitèrent par leurs souffrances s’accrut par une secrète conformité de croyance et par le pressentiment d’une semblable destinée ; le peuple persécuté fut accueilli en frère par le peuple qui allait bientôt l’être. La question du calice, enfin, fut, vers la même époque, un nouveau sujet de division entre les églises de la Bohême et celles de Rome. On sait avec quelle force le peuple s’attache aux choses extérieures, et il tenait, en Bohême, à la communion du calice par le respect du sacrement, par l’habitude, par la force du souvenir traditionnel et par l’autorité plus sacrée des Écritures.

Vers le milieu du xive siècle, un prince, fervent catholique, Charles, fils de Jean de Luxembourg, succéda sur le trône de Bohême à son père, et porta sa maison à l’apogée de sa grandeur en unissant le sceptre impérial à son sceptre héréditaire. Ce prince, si célèbre dans les fastes de l’empire comme auteur de la fameuse bulle d’ord, affectionnait particulièrement la Bohême et sa capitale ; Prague lui doit ses murailles, son palais, des églises, et plusieurs utiles établissements, dont le plus célèbre est l’Université qu’il fonda pour les arts libéraux. Mais il fit payer cher ses bienfaits à la Bohême ; dominé par le clergé romain, il se rendit impopulaire en essayant d’y briser toute résistance au Saint-Siège, et il l’entreprit avec les avantages que donne toujours un nom illustre soutenu par une grande puissance au service d’une volonté forte. Ses efforts furent combattus par trois hommes surtout, dans lesquels les historiens ont vu les précurseurs de Jean Hus, et qui furent Conrad Scykna, Jean Miliez ou Milicius, et Matthias de Janawe. Ces hommes exercèrent plus de puissance sur les âmes par l’autorité d’une vie sainte et d’une parole éloquente que le monarque par l’ascendant de sa fortune et de ses armes.

d – Cette bulle, publiée en 1356, a préservé l’Allemagne de beaucoup de guerres civiles pour la succession à l’empire en désignant les sept princes électeurs. Elle a été considérée jusqu’à la fin comme loi constitutive et fondamentale de l’empire.

e – On nommait celui-ci le Parisien parce qu’il avait étudié à Paris.

Le premier, Conrad Scykna, originaire d’Autriche, était curé d’un bourg voisin de Prague. Un ancien auteur, son contemporain, a dit de lui qu’il brillait entre les éloquents ; que, enflammé du zèle divin, il s’élevait contre les possesseurs des biens mal acquis, contre les habits somptueux et la simonie, et que, pour cette cause, il eut beaucoup à souffrir de la part des moines ; mais il supporta toutes les persécutions avec patience, car sa charité était parfaitef. Nous apprenons aussi, par une lettre d’André Broda à Jean Hus, avec quelle force Conrad Scykna s’élevait contre les vices du clergé ; son histoire, d’ailleurs, n’est pas connue ; on sait seulement qu’il mourut en 1369.

f – Balbinus, Epist. rer. Bohem. lib. iv, p. 406 et suiv.

Ce saint homme eut pour émule Jean Miliez ou Milicius, qui, nommé archidiacre à Prague, résigna cette charge en 1362 pour remplir les humbles fonctions de sacristain, Il fut en Bohême ce qu’un siècle plus tard Savonarole fut en Italie. Par sa vie austère, par sa parole ardente et hardie, mais trop familière, il captiva la multitude, fit une foule de conversions et s’éleva hautement contre les scandales du clergé. « L’Antechrist, disait-il, était déjà venu ; l’Église, abondante en richesses temporelles, était dépouillée des spirituelles ; des idoles couvertes du voile de l’hypocrisie désolaient le temple. » Jean Milicius, dit l’auteur anonyme de la persécution des églises de Bohême, fut établi prédicateur dans la cathédrale du château à cause de sa rare érudition et de la sainteté de sa vie. Il était suivi d’un grand concours de peuple qu’il exhortait à la fréquente communion sous les deux espèces, se plaignant de la désolation spirituelle et dénonçant beaucoup d’abus et d’abominations.

A Milicius succéda Matthias de Janaw, confesseur de Charles IV ; il est dit de lui qu’il fut un prêtre pieux, ardent zélateur de la vérité de Jésus-Christ et de la doctrine évangélique, et qu’il combattit avec force les abus qui s’y étaient glissés. Dans un livre sur l’Antechrist, Matthias de Janaw démontre qu’il est venu. « Ses œuvres, dit-il, consistent dans les fables et les inventions humaines, dans le culte des idoles et des fausses reliques ; chaque ville a son saint qu’elle sert au lieu de Jésus-Christ. On attache le culte divin aux temps, aux personnes et aux lieux, comme si on était plutôt exaucé dans un lieu ou dans un temps que dans un autre. Les moines ont abandonné l’unique Sauveur Jésus-Christ pour des François et des Dominique, qu’ils regardent comme leurs sauveurs ; ils inventent des mensonges en leur honneur, ils négligent et ensevelissent la parole de Dieu pour mettre en sa place leurs règles et leurs canons ; mais il viendra un temps où Dieu suscitera des docteurs pieux et brûlant de l’esprit et du zèle d’Elie, qui découvriront et rejetteront les erreurs de l’Antechrist et l’Antechrist lui-même. »

Milicius et Matthias furent en butte aux persécutions de ceux dont ils dénonçaient les vices : le pape Grégoire XI excita contre eux l’empereur, qui les estimait et qui les exilag. La Bohême alors se tut ; l’usage du latin prévalut presque partout, et la communion s les deux espèces ne se donna plus que dans le secret du foyer domestique ou dans les retraites cachées des forêts.

g – Il paraît cependant que Charles IV permit à Milicius de revenir à Prague et qu’il rendit de lui ce témoignage après sa mort : Bonæ memoriæ honorabilis, quondam devotus noster dilectus. (Voy. Von der Hardt, Disput. de Hus. vit., p. 13.)

Charles IV mourut en 1379, croyant avoir conquis un royaume au Saint-Siège ; mais cette conquête n’était qu’apparente, et plus la contrainte avait été grande sous son règne, plus la réaction fut forte. Ce prince laissait deux fils, Wenceslas et Sigismond.

[Sigismond, fils de Charles IV et d’Anne de Silésie. Il hérita du Brandebourg en 1378, épousa Marie de Hongrie, fille de Louis, dit le Grand, et, après la mort de celui-ci, il s’assit, non sans peine, sur le trône de Hongrie, héritage de sa femme. Il soumit la Moldavie, la Valachie et la Bosnie, mais il perdit contre les Turcs la fameuse bataille de Nicopolis, et, lorsque son frère Wenceslas fut emprisonné, il tenta sans succès de s’emparer de son royaume.]

Wenceslas réunit, comme son père, le sceptre impérial à celui de Bohême ; mais ce double fardeau était trop pesant pour son bras débile, et aucune vertu ne couvrait sa faiblesse. Dissolu, cupide et cruel, objet de mépris et d’aversion pour les princes et pour les grands, il fut déposé de l’empire et deux fois emprisonné par ses propres sujets dans son royaume.

[Il fut cité en l’année 1400 à Landstein par les électeurs ecclésiastiques et laïques ; on l’accusait d’avoir aliéné la Lombardie, vendu la justice, toléré des brigandages et cruellement sévi contre des prêtres et des gens de bien. Il ne comparut pas et fut déposé. Robert, électeur palatin, fut élu l’année suivante ; mais son élection fut disputée par Josse, margrave de Brandebourg et de Moravie.]

Wenceslas remonta cependant sur son trône héréditaire de Bohême, mais il ne recouvra point l’empire, et le Saint-Siège ne fut point étranger à sa disgrâce. Indifférent pour la vérité entre les divers partis religieux, mais animé par ressentiment et par cupidité contre le haut clergé, auquel il imputait ses revers et dont il convoitait les richesses, Wenceslas fut indulgent pour les partisans des réformes. Un rare concours de circonstances les favorisait : c’étaient, d’une part, l’inévitable réaction provoquée par une longue contrainte, la tolérance intéressée du nouveau prince, et, d’autre part, les scandales du grand schisme et les lumières que répandait sur eux la célèbre Université de Prague, fondée par Charles IV. Ce prince, dans un but de prosélytisme, y avait appelé, en la fondant, des docteurs de France et d’Italie attachés au rit romain et chargés de lui donner en Bohême l’appui de leur éloquence et de leur savoir. Mais l’événement répondit peu à son espérance ; aux docteurs étrangers succédèrent des docteurs nationaux, et, avec eux, un esprit différent prévalut dans le corps universitaire, d’où partirent les plus rudes coups contre cette même Église qu’il avait eu mission de défendre. Jamais Rome n’avait étalé des plaies plus profondes et nulle part ses blessures n’étaient éclairées de plus vives clartés que dans ce royaume, où fermentaient déjà tant de germes d’opposition à son joug, et dont Æneas Sylvius a dit qu’il était l’asile des hérésies. Tel était l’état religieux de la Bohême au moment où parut Jean Hus.

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