Jean Hus, Gerson et le Concile de Constance

3.4. — Procès de Jean Hus. — Première et seconde audiences.

Jean Hus ayant comparu, ses livres lui furent présentés, et on lui demanda s’il les reconnaissait pour siens ; il les examina et dit : « Je les reconnais, et si quelqu’un de vous me fait voir en eux quelque proposition erronée, je la rectifierai de grand cœur. »

La lecture commença. On lut un article et les noms de quelques témoins qui soutenaient l’accusation. Hus voulut répondre, mais il eut à peine prononcé une parole qu’il s’éleva dans toute l’assemblée une si furieuse clameur qu’il fut impossible de l’entendre. On eût dit, s’il faut croire Maldoniewitz, témoin oculaire de cette scène, que ces hommes étaient des bêtes cruelles plutôt que de sages docteurs réunis pour discuter de graves questions. Le tumulte s’étant un peu apaisé, Hus fit un appel aux saintes Écritures ; il s’éleva un cri général, chacun dit : « Ce n’est point la question. » Les uns accusaient, d’autres se moquaient. Hus gardait le silence. Déjà ses ennemis triomphaient. « Il se tait, criaient-ils ; il est évident qu’il a enseigné cette proposition hérétique. « Tous, dit Luther dans son énergique langage, s’agitèrent à la façon des sangliers ; leur poil se hérissa, ils plissèrent leurs fronts et aiguisèrent leurs dents contre Jean Hus. »

Lui cependant, étonné, immobile, promenait douloureusement ses regards sur cette assemblée, où il cherchait des juges et ne voyait que nemis. « J’attendais ici, dit-il, un autre accueil ; j’avais cru que je serais entendu. Je pensais qu’il y avait dans ce concile plus d’honnêteté, de discipline et de charité. —Est-ce ainsi que vous parlez ? demanda le premier des cardinaux ; votre langage était plus modeste dans la prison. — Oui, répondit Jean Hus, car dans la prison personne ne vociférait contre moi, et maintenant vous vociférez tous. »

Les Pères, voyant qu’ils ne pouvaient s’entendre, parce qu’ils étaient hors d’état de se modérer, levèrent la séance. Les nobles Bohémiens rendirent compte à l’empereur, et le conjurèrent d’assister à l’audience prochaine, afin d’y maintenir l’ordre par sa présence. Sigismond consentit.

L’audience suivante eut lieu le 7 juin. Ce jour-là une éclipse, dont il fut longtemps parlé en Europe, obscurcit entièrement le disque du soleil, et, lorsque les ténèbres eurent disparu, vers la septième heure, le concile s’assembla dans la salle des Franciscains, où il s’était déjà réuni. Jean Hus y fut amené par une troupe nombreuse de soldats.

L’empereur était présent, et aucun rôle n’était, en cette circonstance, plus pénible que le sien. Sigismond voyait en face de lui, chargé de chaînes, ce même Jean Hus dont sa parole avait garanti la liberté. Il était venu avec l’espoir de sauver d’une condamnation l’homme auquel il se reprochait de n’avoir point épargné un jugement, et sans doute il avait foi dans l’influence qu’il exercerait sur l’accusé ; mais ce dernier fut inébranlable, et le concile tout entier paraissait animé contre Hus de la passion de ses plus cruels adversaires, Michel Causis et Paletz. Ceux-ci n’avaient rien négligé pour attirer sur sa tête une sentence capitale, et la venue de l’empereur les excitait à redoubler d’efforts par la crainte d’une plus honteuse défaite si la victime leur échappait. Jean Hus rencontrait pourtant quelques regards amis dans cette redoutable assemblée. Il reconnaissait, dans la suite de l’empereur, son fidèle disciple, Pierre le Notaire, dont aucun péril n’intimidait le zèle, et, debout derrière Sigismond, il voyait ses braves protecteurs, Wenceslas Duba et Jean de Chlum, plus expérimentés aux combats de l’épée qu’à ceux de la parole, mais qui, dans ce champ même si nouveau pour eux, où la défense était circonscrite, firent preuve d’adresse et de courage.

Michel Causis lut l’acte d’accusation, qui commençait ainsi : « Jean Hus, dans la chapelle de Bethléem et en d’autres lieux de la ville de Prague, a enseigné au peuple beaucoup d’erreurs tirées en partie des livres de Wycliffe et en partie de sa propre invention ; il les a défendues avec la plus grande opiniâtreté. La première est qu’après la consécration de l’hostie dans le sacrement de l’autel le pain matériel demeure. » Ce fait était attesté par plusieurs ecclésiastiques dont Causis lut les noms.

Jean Hus jura qu’il n’avait jamais enseigné cette doctrine touchant l’Eucharistie ; il avoua cependant que, l’archevêque de Prague lui ayant défendu de se servir du terme pain en consacrant l’hostie, il avait cru devoir lui résister, parce que le Christ, dans le seizième chapitre de saint Jean, se nomme lui-même le pain des anges, qui est descendu du ciel afin de donner sa vie pour le monde ; mais il nia qu’il eût appelé ce pain matériel.

Le cardinal de Cambrai, Pierre d’Ailly, prit la parole : cet homme célèbre, qui d’ailleurs avait l’âme droite et la raison exercée, était absolu, opiniâtre, irascible, et souvent le docteur se montrait en lui plus que le chrétieni. Ardent nominaliste, il partageait les préjugés de son temps, et apportait, dans les débats religieux, les raffinements de la scolastique, la rigueur d’une logique inflexible et impitoyable, qui lui mérita le surnom, glorieux pour l’époque, de marteau des hérétiques. Il interrogea Jean Hus, et quiconque ignore les passions propres aux théologiens, et à quel point l’esprit d’argutie étouffe, dans un grand nombre, le pur et doux esprit de l’Évangile, ne comprendra jamais qu’un semblable interrogatoire ait eu pour but de reconnaître si Hus était chrétien.

i – Voyez une comparaison entre Gerson et d’Ailly par Elie Dupin. (Gers. oper., t. I, p. 48.)

« Jean Hus, dit le cardinal de Cambrai, admettez-vous les universaux a parte rei, comme appartenant à la chose même dont ils sont les Universauxj ? »

j – Les réalistes admettaient la réalité dans ce qu’ils nommaient les universaux, c’est-à-dire dans les idées générales, abstraction faite de la chose : c’est là ce qu’en terme d’école ils appelaient universalia a parte rei. Les nominaux, au contraire, ne voyaient dans les universaux que des mots, des noms, des simples abstractions de l’esprit.

« Je les admets, répondit Jean Hus, par la raison que saint Anselme et d’autres grands docteurs les ont admis. » S’il est ainsi, répondit le cardinal, il faut conclure qu’après la consécration la substance du pain matériel demeure, et je le prouve. Le cardinal fit une dissertation scolastique et posa un embarrassant dilemme à l’appui de son dire.

Jean Hus répliqua simplement que la transsubstantiation est un fait contre l’ordre naturel, que la substance y disparaît, tandis qu’elle demeure en tout autre cas ; et en ceci Hus était d’accord avec les théologiens scotistes, qui tous admettaient l’universel a parte rei.

Quelques docteurs anglais prirent alors l’accusé à partie ; l’un d’eux reprit en sous-œuvre l’argument du cardinal ; il ne lui suffisait pas que la profession de foi de Jean Hus sur la transsubstantiation fût conforme à celle de l’Église romaine ; le docteur n’admettait point qu’un réaliste, un homme qui pensait sur les universaux ce que pensait Jean Hus, pût croire que le pain matériel disparût après la consécration. « L’argument est puéril, répliqua Jean Hus ; un enfant y répondrait. »

Un second docteur ne fut pas plus heureux. Un troisième lui reprocha de partager sur ce fait l’opinion de Wycliffe, et, comme il le niait avec force, le docteur demanda si le corps du Christ était bien en totalité et en réalité dans le sacrement de l’autel. « Oui, dit Jean Hus, ce même corps du Christ qui est né de la Vierge Marie, qui a souffert, qui est mort, qui est ressuscité, et qui est maintenant à la droite de Dieu, le Père tout-puissant. »

Cette réponse aurait dû contenter les plus difficiles ; toutefois, elle ne parut point encore assez explicite, et, des deux parts, il y eut encore beaucoup de paroles prononcées pour et contre, touchant les universaux.

Enfin un Anglais, surnommé Stokes, reconnaissant verbalement la doctrine confessée par Hus pour canonique, l’attaqua dans ses écrits. « J’ai vu à Prague, dit-il, un certain traité de ce même Jean Hus, et dans lequel il était dit expressément que le pain matériel demeure après le sacrement de l’autel dans la consécration. — Cela est faux, » répondit Jean Hus.

Il fallut revenir aux déclarations écrites. Un des témoins, Jean Protiva, curé de Prague, accusait Jean Hus d’avoir parlé de saint Grégoire avec irrévérence. Hus répondit que c’était lui faire injure, et qu’il avait toujours tenu Grégoire pour un des plus saints docteurs de l’Église.

Il se fit un moment de silence, et le cardinal de Florence, Zabarelle, prenant la parole : « Maître Jean Hus, dit-il, vous savez qu’il est écrit que ce qui est dans la bouche de deux ou trois témoins doit être admis comme un témoignage véritable ; or, vingt personnes dignes de confiance déposent ici que vous avez prêché cette doctrine qui vous est imputée. La plupart apportent à l’appui de leurs témoignages des preuves irrécusables : est-il possible que vous vous défendiez contre tous ? »

Jean Hus répondit : « J’atteste Dieu et ma conscience que je n’ai jamais prêché, et qu’il ne m’est jamais venu à la pensée d’enseigner ce qu’on me reproche ici, quoique ces hommes osent attester que j’ai dit ce qu’ils n’ont point eux-mêmes entendu. Quand ils seraient beaucoup plus nombreux encore, je ferais plus de cas du témoignage de mon Dieu et de ma conscience que du jugement de mes adversaires. — Nous ne pouvons, reprit le cardinal, décider d’après votre conscience ; nous devons juger sur des témoignages évidents et bien établis : ceux qu’on vous oppose ne sont point dictés par la haine. Lorsque vous reprochez à maître Étienne Paletz d’avoir perfidement et faussement extrait certains articles de vos livres, vous lui faites injure ; car, dans la plupart de ces articles, il a adopté vos propres expressions. Vous pensez de même à l’égard de plusieurs autres, et l’on assure enfin que vous tenez pour suspect l’illustre chancelier de Paris, que personne ne passe en mérite dans toute la chrétienté. »

La réponse de Hus est omise dans les actes du concilek ; mais dans une de ses lettres il dit : « Si je vis, je répondrai aux articles du chancelier de Paris ; si je meurs, Dieu y répondra pour moi au jour du jugement. »

k – Msc. Lips. Ap. Von der Hardt, t. IV, p. 310. L’article touchant l’Eucharistie fut peut-être un des deux articles que le concile effaça. « Deleti sunt articuli duo ; jam spero de gratia Dei quod plures delebuntur. » (J. Hus, epist. 36.)

Le second chef d’accusation portait que Jean Hus avait enseigné et soutenu opiniâtrement en Bohême les erreurs de Wycliffe. Ce reproche était injuste en ce qui touchait les dogmes de l’Église catholique rejetés par Wycliffe ; mais il était fondé sur trois points que Hus admettait, comme on l’a vu, avec toute la simplicité d’une âme candide, sans comprendre que l’Église catholique romaine reposait tout entière, intérieurement et extérieurement, sur ces points qu’il repoussait, et qui étaient : l’infaillibilité de ses décisions, qu’elles fussent conformes ou contraires à celles de l’Écriture ; l’autorité spirituelle des prêtres, que leur vie fût évangélique ou infâmel ; enfin leur droit aux possessions temporelles, quelque usage qu’ils en fissent. Selon Jean Hus, les dîmes n’étaient que des aumônes, et pouvaient être retirées aux prêtres s’ils en usaient mal. Hus, d’ailleurs, ne partageait point les opinions de Wycliffe sur plusieurs dogmes particuliers de l’Église romaine : il admettait ceux-ci et n’en réprouvait que l’abus. Il nia donc fortement qu’il eût enseigné ou prêché les erreurs dogmatiques du grand réformateur de l’Angleterre, et comme on lui faisait un crime de s’être opposé à leur condamnation : « J’ai refusé, dit-il, de reconnaître pour mensongers et scandaleux tous les articles extraits des œuvres de Wycliffe, parce que j’en tiens plusieurs pour des vérités ; entre autres, celui qui porte que le pape Sylvestre et l’empereur Constantin ont erré en dotant l’Église comme ils l’ont fait, et celui qui établit que les dîmes ne sont point exigibles de droit divin, mais sont de pures aumônes. »

l – Hus, comme on le verra bientôt, se défendit avec succès sur ce point : mais l’indécision et l’obscurité de sa pensée se révèlent dans ses écrits, et il a été reconnu que c’était véritablement là le côté faible de sa doctrine.

Hus ajouta qu’il n’avait point approuvé la condamnation des articles de Wycliffe parce qu’elle n’avait pas été prononcée d’après des raisons tirées des saintes Écritures, et comme on lui faisait un crime d’avoir mis en doute à Prague la damnation de Wycliffe lorsqu’on brûla ses livres : « Voici mes paroles, répliqua Jean Hus ; j’ai dit : Je ne puis affirmer si Wycliffe sera sauvé ou perdu ; je voudrais cependant que mon âme fût maintenant où il est. »

Noble réponse qui aurait dû toucher l’assemblée, et qui n’arracha d’elle qu’un rire insultant.

Accusé d’avoir dit, comme Wycliffe, qu’un prêtre en péché mortel ne baptise ni ne consacre, il répondit qu’il avait modifié cet article dans un de ses livres en disant qu’un tel prêtre baptisait indignement ; il en appela au livre même, dont un exemplaire fut produit, et l’on reconnut qu’il avait dit vrai.

[Une preuve semblable, suffisante pour faire absoudre, était d’ailleurs en général fort incomplète. Les ouvrages de Hus avaient été transcrits par beaucoup de mains différentes, et aucun exemplaire ne pouvait avec justice être considéré comme authentique s’il n’était écrit ou approuvé par l’auteur.]

Accusé d’avoir appelé de la sentence des papes Alexandre V et Jean XXIII à Jésus-Christ : « Je jure, répondit-il, qu’il n’y a point d’appel plus juste et plus sacré. L’appel n’est-il pas, selon la loi, le recours d’un juge inférieur à un juge supérieur plus éclairé ? Or, y a-t-il un juge supérieur à Christ ? Y a-t-il en quelqu’un plus de justice qu’en celui en qui ne se rencontre ni fausseté ni erreur ? Y a-t-il quelque part un refuge plus assuré pour les malheureux et les opprimés ? »

Tandis que Jean Hus répondait ainsi d’un ton grave et animé, il fut encore accablé de moqueries et d’outrages.

Accusé d’avoir convié le peuple, dans ses prédications, à prendre les armes pour la défense de sa doctrine : « Oui, dit-il, j’ai invité le peuple à s’armer pour soutenir la vérité de l’Évangile, mais seulement avec les armes dont parle l’apôtre, avec le casque et l’épée du salut. »

Accusé d’avoir ruiné l’Université de Prague dans l’affaire des trois voix enlevées aux Allemands, et rendu responsable de l’événement par un docteur nommé Nason, l’un des plus acharnés entre ses adversaires, il répondit qu’il avait agi dans cette circonstance selon la justice, dans l’intérêt de ses compatriotes et par obéissance aux ordres du roi.

Accusé enfin par ce même Nason d’avoir provoqué des arrêts de bannissements contre un grand nombre d’hommes doctes relégués en Moravie par Wenceslas : « Comment l’aurais-je fait ? dit-il ; lorsqu’ils furent exilés je n’étais point à Prague. »

Jean Hus fut alors remis à la garde de l’archevêque de Riga, sous laquelle était déjà son ami Jérôme de Prague, et, comme les soldats l’emmenaient, il fut rappelé devant l’empereur par le cardinal de Cambrai, qui lui dit : « Jean Hus, je vous ai entendu affirmer que, si vous n’étiez pas venu à Constance de votre plein gré, ni l’empereur, ni le roi de Bohême n’auraient pu vous y contraindre. — Révérend Père, répliqua Jean Hus, j’ai dit qu’il y a en Bohême beaucoup de seigneurs qui me veulent du bien, et qu’ils auraient pu me garder et me mettre à couvert de telle sorte que personne n’eût pu me contraindre à venir à Constance, pas même le roi de Bohême, pas même l’empereur. »

A cette réponse, le cardinal de Cambrai rougit de colère et dit : « Entendez-vous l’audace de cet homme ? » L’assemblée murmurait et s’agitait sourdement. Jean de Chlum prit résolument la parole, et osa défier l’empereur pour secourir son ami. « Jean Hus a bien parlé, dit-il ; je suis peu de chose en Bohême auprès de tant d’autres, et cependant, si je l’avais entrepris, je me serais fait fort de le défendre une année contre ces grands souverains ! Que feraient donc ceux qui sont plus puissants que moi, et qui ont des forteresses imprenables ? — C’est assez, dit le cardinal. Quant à vous, Jean Hus, je vous exhorte à vous soumettre à la sentence du concile, comme vous l’avez promis ; faites-le donc : votre personne et votre honneur s’en trouveront bien. »

L’empereur tenta lui-même d’ébranler Jean Hus et de se justifier ; mais dès les premiers mots on put reconnaître le trouble secret dont il était agité. « Plusieurs prétendent, dit-il, que vous étiez depuis quinze jours en prison lorsque vous avez obtenu de moi un sauf-conduit ; néanmoins il est constant, je l’avoue, et beaucoup le savent, que ce sauf-conduit vous a été octroyé avant votre départ de Prague ; il vous garantissait la liberté d’exposer franchement devant le concile, comme vous l’avez fait, votre doctrine et votre foi. Nous remercions les cardinaux et les évêques de l’indulgence avec laquelle ils vous ont entendu ; mais comme on assure qu’il ne nous est pas permis de défendre un homme soupçonné d’hérésie, nous vous donnons le même conseil que le cardinal de Cambrai. Soumettez-vous donc, et nous aurons soin que vous vous retiriez en paix après avoir subi une correction modérée. Si vous refusez, vous donnerez des armes au concile contre vous, et, pour moi, soyez sûr que j’aimerais mieux vous brûler de mes mains que de souffrir plus longtemps cette opiniâtreté dont vous avez trop fait preuve. Notre avis est donc que vous vous soumettiez sans réserve à l’autorité du concile. »

« Magnanime empereur, répondit Jean Hus, je rendrai d’abord grâces à Votre Majesté pour le sauf-conduit qu’elle m’a donné… »

Redoutant la suite d’un tel exorde, Jean de Chlum interrompit son ami et dit : « Bornez-vous à vous justifier de l’obstination dont l’empereur vous accuse. »

Répétant alors avec douceur sa défense habituelle, Hus dit : « Je ne suis pas venu ici, excellent prince, dans l’intention de rien soutenir avec opiniâtreté : Dieu m’en est témoin ; que l’on me montre quelque chose de meilleur, de plus saint que ce que j’ai enseigné, et je suis prêt à me rétracter. »

A ces mots, les soldats l’emmenèrent et la séance fut levée.

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