Quelques femmes de la Réforme

Argula de Grumbach

1492-1554



Argula

En répartissant ses dons à ses servantes, Dieu ne leur impose pas les devoirs domestiques comme des limites infranchissables ; il les appelle souvent aussi aux œuvres extérieures et leur demande d’employer leurs talents et leurs capacités pour l’avancement du règne de Dieu. Aussi, à l’époque de la Réformation, n’était-il pas rare de voir les femmes prendre, la plume pour défendre, d’une main hardie, la sainte cause sous le drapeau de laquelle elles s’étaient enrôlées. La lecture de la Bible était devenue l’occupation favorite de celles qui jusqu’alors n’avaient su que tourner le fuseau. Elles sondaient, commentaient les Écritures, s’entretenaient des questions de religion, et quelquefois, du fond de leurs demeures, elles soutenaient par leurs écrits les antagonistes du papisme.

Au nombre de celles qui ne craignaient pas de se mettre à la brèche, se trouve Argula de Grumbach, la Débora bavaroised.

d – On possède de cette femme une biographie écrite par le pasteur Conrad Rieger en 1737.

Argula naquit dans la Bavière en 1492. Son père, descendant d’une ancienne famille noble du pays, était le pieux capitaine Bernhardin de Stauff, baron de Ehrenfels, qui avait épousé Catherine, baronne de Thörring. L’immense fortune dont cette famille jouissait de toute ancienneté, fut peu à peu détruite par suite du traité de Louvain. Cette épreuve amena le noble chevalier à étudier la Parole de Dieu. Il en faisait une lecture assidue avec sa fille alors âgée de vingt ans. Mais tout à coup les directeurs spirituels de la jeune Argula lui défendirent la lecture de ces livres « dangereux. » Cette privation lui fut d’autant plus sensible, qu’elle perdit ainsi quelques années qui lui eussent été précieuses pour l’étude de la Parole. Cependant les bons exemples de son père eurent une grande influence sur ses décisions subséquentes, ainsi que sur celles de son frère Bernhardin, qui, en 1520 déjà, se déclarait un ami zélé de Luther, et, au risque des plus grandes afflictions, entretenait un prédicateur évangélique qu’il établit à ses frais dans sa terre de Berezhausen, et plus tard à Ratisbonne.

Argula perdit en quelques jours son père et sa mère. Son oncle paternel se chargea des orphelins. Le duc Guillaume de Bavière écrivit aussi à la jeune fille désolée pour l’assurer de son bon vouloir à son égard. En effet, il dédommagea la fille de tout ce qu’il avait fait perdre à son père, la prit à sa cour et pourvut à son instruction.

Ce fut pendant le séjour d’Argula à la cour de Munich, qu’elle fit la connaissance du baron de Grumbach, seigneur de Franconie. Frappé de la beauté et des qualités brillantes de l’orpheline sans fortune, il la demanda en mariage et l’épousa en 1516. Elle devint mère de deux fils, Godefroid et Jean-Georges.

Les nouvelles doctrines de Luther retentissaient d’un bout de l’Europe à l’autre. Ainsi qu’un grand nombre d’autres femmes, Argula se sentit pénétrée des pures clartés et du feu sanctifiant de l’Évangile. Les impressions salutaires qu’elle avait déjà reçues dans sa jeunesse sous le toit paternel, se réveillèrent alors avec force dans son cœur et lui firent reprendre avec ardeur la lecture de la Bible, traduite par Luther. Son entourage malheureusement ne partageait guère son enthousiasme et tenait à grand honneur de rester fidèle à la tradition.

Le cœur d’Argula était embrasé du désir de rendre son pays plus sérieusement attentif à la doctrine du salut. Cette parole : « Celui qui me confesse devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père céleste, » excitait son ardeur. Mais sa timidité et des circonstances particulières lui faisaient différer de témoigner ouvertement sa foi. Une circonstance imprévue vint enfin renverser ses derniers scrupules. Un maître ès arts, nommé Arsacius Seehofer d’Ingolstadt, ayant prêché en faveur de quelques thèses luthériennes, le docteur Eck, chancelier de l’université, le fit jeter dans un cachot et le força par ses menaces à une rétractation publique de sa doctrine ; après quoi le duc Guillaume l’envoya, sous bonne garde, au cloître d’Ettal. Le pauvre Arsacius n’avait que 18 ans. Tourmenté dans sa conscience par la pensée de sa rétractation, il parvint à s’enfuir et à gagner Wittemberg. Luther, ému de son repentir, l’entoura de ses conseils et de sa protection, et finit par l’envoyer au grand maître de Prusse, auprès duquel Arsacius prêcha l’Évangile pendant plus d’une année. Mais comme le climat et les habitudes du pays nuisaient à sa santé, il se vit contraint de reprendre le chemin de Wittemberg. Ulrich de Wittemberg avait reconquis son duché (1534). Seehofer vint à Stuttgard et peu de temps après fut nommé pasteur de Leonberg. Appelé, trois ans après, comme premier prédicateur de Winnenden (1538), il fit paraître un recueil de sermons en latin et mourut dans cette ville après y avoir fidèlement exercé son ministère pendant six années. Il était d’une famille honorable et aisée. Mais, dès qu’il eut commencé à prêcher l’Évangile, ses parents le repoussèrent sans daigner seulement répondre à ses demandes de secours. Seehofer supporta cette épreuve avec une charité toute chrétienne, expliquant même la conduite de ses parents impitoyables par la crainte qu’ils avaient d’encourir le mécontentement de leur souverain.

Aussitôt qu’Argula eut connaissance de ce qui s’était passé à l’université d’Ingolstadt, elle surmonta ses scrupules précédents et sa timidité pour témoigner hautement contre de telles injustices, en écrivant une longue épître qu’elle composa en grande partie de passages de la Bible, épître qui est une preuve de sa connaissance des Écritures et de son courage. En voici un abrégé :

« A l’Université d’Ingolstadt.

Le Seigneur dit : Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure point dans les ténèbres. (Jean ch. 12) Cette lumière, je désire sincèrement qu’elle habite parmi nous, afin d’éclairer tous les cœurs aveugles et incrédules. Je vois dans Saint Matthieu, au ch. 10 : Tout homme donc qui me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon père qui est dans les cieux. Et dans St. Luc ch. 9 : Que si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui. Ces paroles, prononcées par Dieu même, sont continuellement devant mes yeux, car il n’y a d’exception pour personne. C’est pour cela que je me sens pressée de vous écrire. Nous lisons dans Ezéchiel ch. 33 : Lorsque tu n’auras pas parlé pour avertir le méchant de se retirer de son train, ce méchant-là mourra dans son iniquité, mais je redemanderai son sang de ta main. Matthieu dit, ch. 12 : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné. Et dans St. Luc : Mes paroles sont esprit et vie, etc. Ah ! mes seigneurs, quelle gloire tirerez-vous de votre université en agissant avec tant de folie contre la Parole de Dieu, tandis que, l’Évangile à la main, vous obligez les gens à le renier, ainsi que vous avez fait avec Arsacius Seehofer, le menaçant du feu et de la prison s’il ne renonçait à Christ et à sa Parole. Lorsque je considère de telles choses, mon cœur et mes membres en frémissent. Qu’enseignent donc Luther et Mélanchthon, si ce n’est la Parole de Dieu ? Serait-ce Christ ou ses apôtres, les prophètes ou les évangélistes, qui vous ont appris à les maudire et à les condamner ? Hélas ! honorés maîtres, je ne trouve en aucun endroit de la Bible que Christ, pas plus que ses apôtres ou ses prophètes, ait emprisonné, brûlé ou fait périr par le glaive. Ne savez-vous pas que le Seigneur a dit (Matthieu 10.23) : Ne craignez point ceux qui ôtent la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l’âme ; mais craignez celui qui peut perdre et l’âme et le corps dans la géhenne ? On sait très bien en quoi on doit être soumis aux puissances supérieures, mais elles n’ont rien à commander quant à ce qui concerne la Parole de Dieu.

Depuis longtemps j’entends les invectives de votre prédicateur papiste, qui crie aux femmes de la nouvelle doctrine Ketzer, Ketzer (Katharis). Je ne sais si c’est en bon ou en mauvais latin, n’ayant jamais suivi les cours de l’université, mais peu importe : quelque ignorante que je sois sur ce sujet, j’ai été à plusieurs reprises sur le point d’écrire à votre prédicateur pour l’inviter à m’indiquer les articles hérétiques enseignés par le fidèle serviteur de l’Évangile Martin Luther ; ce désir était réprimé en moi, parce que Paul a dit (1 Corinthiens ch. 14) : Que les femmes se taisent dans vos églises, parce qu’il ne leur est pas permis d’y parler. Cependant, comme je vois que pas un homme n’élève la voix, ne l’osant ni ne le voulant, je me sens poussée par cette autre parole : Celui qui me reconnaît, etc. et prends à mon adresse le passage d’Esaïe : Pour ce qui est de mon peuple, des enfants sont ses prévôts et les femmes dominent sur lui. (Esaïe 3.12) Voyez en St. Luc ch. 10 et Matthieu ch. 16, Jésus tressaillit de joie en son esprit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les a révélées aux enfants… Ce n’est pas la chair et le sang qui te l’a révélé, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. C’est donc Dieu qui nous donne l’intelligence, et non point les hommes, afin que notre foi ne soit pas par la sagesse des hommes, mais par la puissance de Dieu. (1 Corinthiens 2.5) Vous ne nous gouvernerez pas longtemps avec vos ordonnances papistes ; nous savons suffisamment par l’Écriture sainte que Dieu seul a le pouvoir d’imposer des lois. Toutes celles qui seront fondées sur la Bible, le seul livre renfermant les commandements de Dieu, nous les accepterons. Toute la Parole de Dieu est épurée… n’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne. (Proverbes ch. 30) Que répondront à cela ceux qui donnent des lois sorties de leur propre tête et non de la Parole de Dieu ? Je leur dirai : Toute plante que mon Père n’a pas plantée sera déracinée. (Luc ch. 11)

Je plains en vérité nos souverains, que vous tentez et que vous trompez d’une façon si déplorable. Car je sais bien qu’ils sont peu instruits des Écritures ; s’ils les connaissaient, ils apprendraient que personne n’a le pouvoir de régner sur elles. La Parole de Dieu seule doit gouverner les hommes. S’il était permis de commander à la foi, pourquoi ne lancerait-on pas des décrets pour forcer les incrédules à croire ? Vous n’obtiendrez certes pas une pareille gloire avec Arsacius Seehofer, quelle que soit la rétractation à laquelle vous l’avez forcé. »

Argula continue à reprocher aux docteurs de l’université leur conduite envers le jeune Arsacius ; elle excuse sa démarche auprès d’eux : « Je vous prie de bien vouloir me répondre, si vous croyez que je sais ce que je dis. Christ n’eut point honte de parler à Marie Madeleine, à la Samaritaine et à d’autres femmes ; il est notre Maître à tous. Je ne crains point de venir à vous, de vous écouter, de vous parler ; je suis à même de discourir sur la Parole de Dieu, ayant le bonheur d’en posséder un exemplaire, qui a été imprimé il y a 41 ans, lorsqu’on ne pensait point encore à Luther. Si Dieu ne l’avait pas permis, peut-être ferais-je comme certaines personnes qui accusent le docteur Martin d’avoir changé les Écritures, quand bien même je n’en ai point lu de traduction qui soit aussi bonne que la sienne. Le Seigneur soit sa récompense pour le temps et l’éternité de ce qu’il fait de telles choses. Mais si Dieu avait permis que Luther fût rappelé, cela n’eût point changé les choses à mon égard ; je n’édifie sur aucun homme, mais sur le rocher qui est Christ. Il est la pierre de l’angle. Aucun fondement ne peut être posé hors de lui. Que ne puis-je publier cela en présence de nos souverains et de toute l’Église ! Je n’ai point honte de l’Évangile, qui est la puissance de Dieu pour tous ceux qui croient. Il est vrai que, ne sachant pas le latin, je parle tout simplement l’allemand, ma langue maternelle. 1l ne s’agit donc point entre nous de paroles hiéroglyphiques, mais de la Parole de Dieu, contre laquelle l’Église romaine voudrait s’élever. Que Dieu nous donne sa grâce afin que nous soyons sanctifiés et que nous obéissions à sa volonté. Amen !

Datée de Dietfurt le Dimanche après l’élévation de la Sainte Croix. Avril 1523. De ma main, Argula de Grumbach, née de Stauff. »

Deux mois après, Argula envoyait une copie de cette lettre à un sénateur d’Ingolstadt, en le priant de la lire. Elle ne doutait pas que l’Esprit de Dieu n’éclairât suffisamment son jugement. Elle ajoutait que ceux qui voulaient être disciples de Christ, devaient répondre par les armes de la Parole de Dieu à ceux qui condamnent les Écritures.

La noble femme ne croyait pas avoir fait assez encore. Elle adressa une exhortation au duc Guillaume de Bavière, pour lui rappeler que le devoir le plus sacré des souverains est de se tenir ferme à la Parole de Dieu. A propos du procès d’Arsacius Seehofer, elle ajoutait que probablement le prince avait été faussement informé des faits, car sans cela il n’eût point confirmé la sentence de l’université.

« Pour l’amour de Dieu, dit-elle, je vous prie de ne point croire les Ingolstædtler en tout temps, mais d’éprouver les esprits par la sainte Écriture. Il ne nous faut point nous confier uniquement à ce que nos parents ont cru, mais à ce que Dieu nous enseigne ; il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes. Si votre Grâce, avec l’aide de Dieu, s’attache à sa Parole, le Seigneur bénira et sauvera votre pays et votre peuple. » (Osée.14.8)

Les bienfaits dont Argula avait été l’objet à la cour de Munich augmentant son désir, dit-elle, d’annoncer la vérité au prince comme à son frère en Christ, elle le suppliait de ne point donner tout pouvoir aux moines et aux juristes, mais de prendre sérieusement à cœur le salut de ses sujets.

Le chancelier Eck, furieux d’apprendre qu’Argula cherchait à gagner les habitants d’Erfurt à l’Évangile, courut présenter au prince l’épître adressée à l’université ; il demandait en même temps la destitution du baron de Grumbach et son éloignement, avec menaces pour le cas où sa femme se permettrait de nouvelles attaques. Un docteur, Jean de Landshut, fit paraître à cette époque un poème diffamatoire, dans lequel il accusait Argula d’avoir oublié toute pudeur, parce qu’elle avait cherché à entraîner son prince dans la nouvelle doctrine, et injurié l’université. Cette brochure, tissue d’accusations infâmes, reçut une prompte réponse d’Argula, qui, réclamant le droit des femmes de prendre la défense de l’Évangile, s’appuyait sur des faits tirés de l’Écriture sainte.

Le duc Guillaume fut si irrité de l’épître à son adresse, qu’il prononça immédiatement la destitution de Grumbach. Les parents d’Argula lui témoignèrent leur mécontentement. Elle écrivit alors à son cousin Adam de Torring à Neuburg, pour lui expliquer sa conduite. « On m’a dit qu’on voulait destituer mon jeune maître, je n’y peux rien, car j’ai tout considéré, bien décidée à tout perdre, la vie et le corps, plutôt que de renier mon Sauveur. Dieu soit avec moi ! » Peu de temps après, elle écrivit à l’électeur Frédéric de Saxe, afin de l’engager à se présenter aux Etats de Worms comme le défenseur de l’Évangile. Elle fit la même démarche auprès du duc Jean, Margrave du Rhin, dans le voisinage duquel elle vivait alors.

Dans le courant de l’année 1524, Argula commençait un échange de lettres avec Luther, dont elle avait reçu les écrits par le moyen de Spalatin. Elle les appelait « ses guides » pour la Parole de Dieu. Luther fait mention d’elle dans une lettre à Spalatin, le jour de la St. Antoine, 1524. « La noble dame Argula de Staufen soutient sur cette terre un grand combat, elle est pleine de l’esprit, de la parole et de la science du Christ. Elle a envahi de ses écrits l’académie d’Ingolstadt, parce qu’on y avait forcé un jeune homme, nommé Arsacius, à une honteuse rétractation. Son mari, qui est lui-même un tyran et qui a maintenant perdu une charge à cause d’elle, hésite sur ce qu’il doit faire. Au milieu de tous ces périls, elle demeure ferme dans sa foi, et cependant, ainsi qu’elle me l’écrit elle-même, son cœur n’est pas exempt de crainte ; je te la recommande, afin que le Christ confonde par ce vase infirme les puissants et ceux qui se glorifient dans leur sagesse. » Dans une autre lettre de 1528 : « Je t’envoie l’écrit d’Argula, la servante de Christ, afin que tu puisses te réjouir avec les anges de Dieu de ce qu’une fille d’Adam s’est convertie pour devenir un enfant de Dieu. »

Ce fut à peu près à cette époque que le docteur Eck, mandataire d’un pouvoir supérieur, envoya à Argula une quenouille et un fuseau. Elle se plaignit à Luther, mais elle resta ferme. Son mari, dont les convictions religieuses s’étaient affermies pendant les dernières années de sa vie, venait de mourir. Il laissait une fortune insuffisante pour l’entretien de sa famille. Argula ne perdit point courage : « Mes chers petits enfants, dit-elle, seront nourris avec les oiseaux de l’air, et vêtus comme les lis des champs, par le Seigneur. » — Auparavant déjà elle avait eu l’occasion de voir Luther en personne : elle se rendit à Coburg, en 1530, pour lui faire de nouveau une visite, d’où elle rapporta de précieuses consolations. Elle soutenait et encourageait les confesseurs de la vérité à Augsburg ; elle écrivait à Spalatin : « Ne craignez point ; la chose est à Dieu, qui l’aurait commencée sans nous, et saura bien nous protéger. Il ne sommeille pas celui qui garde Israël ! » Les bûchers commençaient à s’allumer dans sa patrie, pour les Katharins ; neuf personnes furent décapitées à Landshut. Les anciennes relations d’Argula avec la cour de Bavière purent seules la préserver ; mais lorsque, en dépit de tous les avertissements et de toutes les menaces du Duc, elle persévéra dans sa fidélité à la doctrine réformée, on l’exila du pays et l’on ôta à son fils les emplois qu’il avait. Elle mourut en 1554, à Zeylezheim, en Franconie.

Il nous reste un monument de sa foi, qui supplée à tout ce qu’on pourrait ajouter ; c’est un fragment de lettre : « On m’appelle luthérienne, je ne le suis pas, je suis à Christ ; je reconnais seulement Luther comme un fidèle disciple du Seigneur. Dieu veuille que nous ne reniions jamais ce maître, ni par le mépris, ni par la prison, ni par les supplices, ni par la mort. Ainsi soit-il ! »

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