L'exode, le sentier de la vie

3ème ÉPOQUE : NOUVEAU RÉGIME IMPÉRIALISTE DE LA XVIIIème DYNASTIE ÉGYPTIENNE

Après l’expulsion des Hyksos, dont l’invasion était considérée comme un véritable fléau par les Égyptiens, la paix des Hébreux se dégrada très vite. Le souvenir de Joseph s’était totalement effacé de la mémoire des Egyptiens pendant l’occupation des Hyksos.

Exode 1.8
Exode 1.7-9
Exode 8.18 ; 9.26
Psaume 105.24

Un nouveau Pharaon vit, avec stupéfaction, la fécondité des Hébreux qui s’étaient multipliés prodigieusement dans le delta du Nil (pays de Gosen), dans l’anonymat, sans être inquiétés par les Pharaons qui étaient restés isolés en Haute-Égypte par les Hyksos, pendant plus d’un siècle. Ainsi, les Hébreux étaient plus nombreux et, par conséquent, plus puissants que les Égyptiens !

Exode 1.10-11

Pharaon usa de tous ses artifices pour empêcher les Hébreux de se multiplier davantage. Car il avait peur que ce « peuple étranger » se joigne à ses ennemis et qu’il le trahisse en temps de guerre. Le régime de ce Pharaon était impérialiste, et le souvenir des Hyksos, qui étaient des guerriers, devait lui provoquer une grande inquiétude.

Exode 1.11

Alors, Pharaon imposa une discipline impitoyable aux Hébreux en les accablant de corvées, des travaux les plus pénibles comme pour des esclaves, sous l’autorité de ses officiers qui étaient porteurs d’une grande cruauté.

Pharaon fit construire ses villes « d’approvisionnement » (ou magasins) de Pithom et Pi-Ramsès (autrefois Avaris) pour accabler davantage les Hébreux par des travaux forcés.

Exode 1.12-14

Mais plus les Hébreux étaient opprimés et accablés, plus la population s’accroissait. Alors, les Égyptiens conçurent de l’aversion pour les Hébreux. Ils les accablèrent par des travaux plus rudes. En plus des travaux des champs, ils leurs faisaient fabriquer toutes les briques nécessaires à leurs constructions avec de l’argile et de la paille qu’ils malaxaient avec leurs mains.

Les Égyptiens leurs faisaient faire tous les travaux des champs, toutes les corvées et tous les labeurs, en les leur imposant avec tyrannie. Les Hébreux étaient sans cesse humiliés, fouettés par les officiers et les gardes égyptiens.


COMPARAISON ARCHÉOLOGIQUE, HISTORIQUE ET BIBLIQUE DE LA 3ème ÉPOQUE

Archéologique et historique

Kamosé, Pharaon de Thèbes en Haute-Égypte, avait commencé les guerres de libération de l’Egypte. Mais il mourut avant de déloger le Hyksos du delta du Nil et de leur capitale Avaris.

Après le décès du Pharaon Kamosé (Kamès), qui était son oncle, et qui n’avait pas de fils, Amôsis I était devenu Pharaon très jeune. Il régna en corégence avec sa grand-mère Tetishery (2), puis sa mère Ahhotep (5). Sa mère exerça une sorte de « corégence » avec son fils pendant de nombreuses années, car Amôsis I était très occupé par les guerres de libération de l’Egypte. Ahhotep (5), sa mère, dirigeait une grande partie des affaires intérieures du pays avec fermeté. Amôsis I épousa sa propre sœur, Ahmès-Néfertary (11).

En l’an 11 ou 15 de son règne, Amôsis I reprit Memphis, puis Héliopolis, puis Tjarou qui était une fortification majeure sur la route « d’Horus » qui reliait l’Égypte au pays de Canaan. Ainsi, le trafic entre Canaan et Avaris était coupé et les Hyksos ne pouvaient plus recevoir d’aide de Canaan.

En l’an 18 ou 19 de son règne, Amôsis I prit enfin la capitale des souverains Hyksos, Avaris, après quatre tentatives.

Amôsis I mit fin à la domination des Hyksos des XVème et XVIème dynasties sur le delta, et jusqu’en en Palestine à Charouhen qui était le dernier bastion des Hyksos retranchés.

Quand la situation politique devint plus saine, vers la 20ème année de son règne, Amôsis I commença les grands chantiers de restauration, dont l’Égypte avait besoin, après la domination Hyksos qui avait duré plus d’un siècle.

Pour cela, des mines et carrières furent rouvertes. Le commerce avec Byblos en Phénicie fut rétabli. Amôsis I organisa une politique volontairement agressive pour annihiler toute résistance qui pouvait entraîner une coalition avec les peuples venus de l’orient.

Le souvenir des Hyksos encouragea Amosis I et ses successeurs à la vigilance, pendant leurs règnes impérialistes, afin de détruire toutes les menaces d’invasion étrangère.

Amenhotep I, fils et successeur d’Amôsis I, régna sur l’Égypte pendant 21 ans, en corégence avec sa mère Ahmès-Néfertary (11). Pendant la minorité de son fils, elle disposa d’une grande partie des pouvoirs. Ahmès-Néfertary avait un pouvoir politique très influent, jusqu’à devenir la première reine à assumer la fonction sacerdotale « d’épouse du dieu ». Elle réorganisa le culte d’Amon et le protocole des cérémonies, sous son égide. La fonction « d’épouse du dieu » et « d’adoratrice du dieu » fut assumé, ensuite, par une brillante série de filles royales, dont certaines devinrent les épouses du roi.

Pendant ce temps, Amenhotep I poursuivit la politique impérialiste de son père. Il imposa un régime intraitable sur le pays où il élimina toutes les rébellions.


Biblique
Exode 1.8-11

« Un nouveau roi s’éleva sur l’Égypte, lequel n’avait point connu Joseph. Il dit à son peuple : « voyez la population des enfants d’Israël surpasse et domine la nôtre. Eh bien ! Usons d’expédients contre elle, autrement elle s’accroîtra encore, et alors, survienne une guerre, ils pourraient se joindre à nos ennemis, nous combattre et sortir de la province. Et l’on imposa à ce peuple des officiers de corvée pour l’accabler de labeurs »


Archéologique et historique

L’emploi de la brique crue était beaucoup plus répandu que celui de la pierre, pour les constructions durant les périodes de l’Ancien Empire et du Moyen Empire en Égypte.

D’immenses quantités de briques ont été produites en Égypte, car leur fabrication requérait des ouvriers moins qualifiés que le taillage de la pierre. Les briques crues étaient plus faciles à manutentionner et à transporter. Les briques en limon du Nil étaient le matériau habituel de l’architecture domestique. Dans le delta, la majorité des bâtiments étaient construits en briques crues. Les briques étaient utilisées pour l’édification de digues provisoires de protection contre le sable, pour permettre la construction des bâtiments en pierres (voir fresque égyptienne).

Les briques étaient aussi utilisées comme échafaudage ou comme rampe d’accès pour l’acheminement des pierres de construction. Les briques étaient fabriquées avec de l’argile, de la paille et du sable pour durcir l’argile et rendre la brique plus durable.

L’argile provenait des crues du Nil, et lorsque le « gisement » doté de la consistance requise était découvert, l’argile était transportée jusqu’au chantier, puis mélangée à de l’eau. Les briques, qui étaient moulées dans un moule en bois, séchaient au soleil pendant plusieurs jours. Les édifices en briques crues avaient une durée de vie limitée à cause de leur fragilité face à l’érosion climatique : ce qui n’a pas facilité les recherches archéologiques sur leur origine.

Genèse 11.3

Les briques cuites ne furent fabriquées que progressivement, à partir du Nouvel Empire, contrairement à la Mésopotamie où elles étaient cuites depuis très longtemps dans le feu au moins depuis la construction de la tour de Babel.

Les découvertes archéologiques de Tell el-Ratabah (Pithom) sur l’Ouâdi Toumilat actuellement desséché, ont permis de mettre à jour des murs de construction de 2,75 mètres d’épaisseur en briques crues. Ces murailles révèlent l’existence de locaux rectangulaires isolés avec accès par le haut, identiques à des greniers ou des silos.

Ramsès, qui est en réalité Pi-ramsès, a été construit sur les ruines et à proximité d’Avaris, capitale Hyksos, qui fut pillée et détruite par le Pharaon Amosis I. Les ruines d’Avaris ont été découvertes sur le site de Tell-el-Dabâ.

Sur le site du reste de la Pyramide du Pharaon Amosis I, à Abydos en Haute-Égypte, a été mis à jour une rampe massive en briques contre la façade. Au pied de la pyramide, un complexe de temples en pierres est entouré d’une enceinte en briques.

Pour la forteresse de Tjarou (Tell Héboua), dont le site à été découvert au nord-est d’El-Kantara, sur la rive orientale du canal de Suez, les fouilles ont mis à jour d’innombrables murs en maçonnerie pour des bâtiments à usage de grands magasins, greniers, silos, ainsi qu’une forteresse aux dimensions considérables renfermant de vastes complexes de stockage datant du règne de Thoutmôsis II.

Certains complexes de stockage ont été utilisés par les Pharaons égyptiens, de la XVIIIème dynastie, conquérants de la Palestine et de la Syrie, pour mettre en réserve les ravitaillements militaires.


Biblique
Exode 1.11

« …et il bâtit (le peuple d’Israël) pour Pharaon des villes d’approvisionnement, Pithom et Ramsès »

Exode 1.14

« Les Égyptiens accablèrent les enfants d’Israël de rudes besognes. Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur l’argile et la brique »

Exode 5.7

« Vous ne fournirez plus, désormais, de la paille au peuple pour la préparation des briques comme précédemment : ils iront eux-mêmes faire leur provision de paille »

Exode 1.15-16

Voyant qu’il n’arrivait pas à diminuer l’accroissement des Hébreux, Pharaon essaya de corrompre leurs sages-femmes, afin qu’elles fassent périr les nouveau-nés garçons, et laissent vivre les filles.

Exode 1.16

« Lorsque vous accoucherez les femmes des Hébreux, examinerez les attributs du sexe : si c’est un garçon, faites le périr, une fille qu’elle vive »

Exode 1.17
Exode 1.17-21

Mais les sages-femmes des Hébreux craignaient L’ÉTERNEL DIEU et laissèrent en vie tous les nouveau-nés. Plus tard, lorsque Pharaon les convoqua à nouveau pour leur demander pourquoi elles n’avaient pas obéi à ses ordres, elles lui répondirent que les femmes des Hébreux étaient plus vigoureuses que les Égyptiennes et qu’elles accouchaient avant leur arrivée. L’ÉTERNEL DIEU bénit les deux sages-femmes. Et le peuple se multiplia et devint innombrable.


Message spirituel pour tous

La bénédiction de L’ÉTERNEL DIEU, après la réponse des sages-femmes des Hébreux au Pharaon, a provoqué de nombreux débats chez nos contemporains :

L’ÉTERNEL DIEU a-t-il béni ces sages-femmes parce qu’elles ont désobéi au Pharaon ? Absolument pas.

Exode 1.17, 20-21

L’ÉTERNEL DIEU a-t-il béni ces sages-femmes du fait qu’elles avaient sauvés la vie d’enfants innocents parce qu’elles avaient la crainte de LUI ? Oui ! Et nous en sommes certains.

Proverbes 29.26
Exode 20.13
Actes 5.29
Exode 3.14-16 ; 20.16
Romains 2.13-15

Et il ne faut pas faire d’amalgame en disant que DIEU a autorisé la désobéissance dans Sa bénédiction. Car IL n’a pas bénit ces sages-femmes parce qu’elles avaient désobéit à Pharaon, mais uniquement pour leur crainte envers DIEU lorsqu’elles laissèrent en vie les garçons nouveau-nés. En fait, parce qu’elles avaient la crainte de DIEU, les sages-femmes LUI ont obéit plutôt que de céder à la crainte du Pharaon. Elles ont ainsi obéit au sixième commandement de DIEU avant de le connaître : « Tu ne tueras point ». Les sages-femmes ont ainsi obéi à DIEU plutôt qu’aux hommes. Et même si elles n’avaient pas encore eu Sa révélation, elles prouvaient déjà que leur foi en LUI était écrite dans leur cœur.


Biblique et historique

Enfin, pour la réponse de Shiphra et Pua au Pharaon concernant leur justification d’avoir laissé en vie les garçons nouveau-nés, elles n’étaient sans doute que des émissaires des sages-femmes à cause du nombre de naissance du peuple des Hébreux à cette époque et qui s’étendait sur une grande partie de l’Égypte (voir simulation démographique).

Exode 1.7-9, 12
Exode 1.10
Exode 1.19
Exode 20.16
Éphésiens 4.25
Genèse 2.15-17
Apocalypse 21.8

Car l’époque pendant laquelle Pharaon ordonna de faire mourir les garçons Hébreux nouveau-nés se situe après l’expulsion des Hyksos qui avaient occupés le delta du Nil durant plus d’un siècle, et pendant laquelle les Hébreux s’étaient multipliés considérablement et librement. C’est la raison pour laquelle ce nouveau Pharaon fût effrayé de les découvrir plus nombreux que les Égyptiens, avec le risque qu’ils s’associent à de nouveaux ennemis. Il était donc impossible que ces deux sages-femmes puissent assister au nombre incalculable d’accouchements. Ainsi, nous ne savons pas si elles ont menti en partie ou pas du tout. Mais ce que nous savons, c’est que DIEU refuse tout péché quel qu’il soit, dont le mensonge, qu’IL a condamné fermement et qui est un « poison » mortel et éternel.

Exode 1.22

Face à son impuissance, Pharaon se déchaina de colère et ordonna, de manière impitoyable, de jeter les nouveau-nés garçons des Hébreux dans le Nil : « Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve, et toute fille laissez-la vivre »

Cette haine du pharaon, contre les nouveau-nés mâles hébreux, s’explique en raison de l’accroissement impressionnant de ce peuple et sur le risque d’une puissante résistance militaire qui en résulterait à cause du nombre d’hommes capables de se défendre : le souvenir des Hyksos hantait toujours l’esprit du Pharaon, car c’était justement ces peuples étrangers guerriers qui avaient introduit en Égypte l’armement de haches, de dagues et peut-être des chevaux.

Exode 1.22

Par cette décision du Pharaon d’éliminer les enfants mâles nouveau-nés, la chute démographique des Hébreux les rendrait ainsi incapables de se révolter ou de s’associer avec des peuples étrangers venant de l’Asie pour combattre l’Égypte.

Exode 5.10-14

Mais pour la charge des travaux imposée par le régime impérialiste du Pharaon aux Hébreux, la soumission des filles deviendra égale à celle des garçons parce qu’ils étaient tous devenus des esclaves.


Archéologique et historique

Il y avait, aussi la haine du Pharaon, sans doute Amenhotep I (Amenophis), à cause de la crise dynastique qu’il subissait. En effet, en plus de la corégence de sa mère Ahmès-Néfertary (11), Amenhotep I n’eut qu’une fille légitime Ahmès (28) de sa première épouse Ahmès-Méritamon (24), et un fils unique, Aménémès (31), d’une seconde épouse Ahhotep (26), mais qui mourut jeune. Amenhotep I mourut jeune, lui aussi. Amenhotep I n’avait plus qu’une fille légitime pour assurer sa succession (Ahmès (28)).

La couronne d’Égypte revint à Thoutmôsis I, né de père inconnu. Il épousa Ahmès (28), qui était une demi-sœur d’Aménémès (31) décédé. Cette union avec une fille royale, permettait d’étouffer la crise dynastique. Ahmès (28) eut le titre de « Grande Epouse Royale », sans doute à cause de son ascendance royale.

Si le règne de Thoutmôsis I ne dura que 12 années environ, il fut capable d’étendre les frontières de l’Égypte au-delà de ses prédécesseurs. De son mariage avec Ahmès (28), il n’eut que 2 filles dont l’aîné se nommait Hatchepsout (35), et la cadette Néféroubity (36) qui mourut avant son père. D’une autre liaison avec Moutnofret (27), il eut 3 ou 4 fils : Amenmès (33) et Ouadjmès (34) qui moururent avant leur père, et le troisième fut Thoutmôsis II qui lui succèdera. Le quatrième est incertain. Thoutmôsis I mourut, n’ayant qu’un fils bâtard en vie mais qui n’était qu’un adolescent.

Cette période de crise dynastique de la XVIIIème dynastie égyptienne, après l’expulsion des Hyksos, favorisa, sans aucun doute, la haine des Pharaons successifs envers les nouveau-nés masculins des Hébreux qui se multipliaient, contrairement à eux.

Exode 1.20

Si les souverains égyptiens subissaient les conséquences des nombreux mariages consanguins par la mort prématurée de leurs jeunes enfants, ce n’était pas le cas des Hébreux qui était sous la protection de L’ÉTERNEL DIEU.

Exode 1.22

Face à toute cette abondance de nouveau-nés mâles hébreux, ces pharaons devaient sans doute leur exprimer beaucoup de jalousie et de mépris.


chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant