Discours pour le tricentenaire de la mort de Calvin

Note de présentation

Le Dimanche 22 Mai, le Mandement suivant fut lu, de la part du Consistoire, dans tous les temples de la ville et de la campagne :

Très chers frères en Jésus-Christ,

Dimanche prochain 29 Mai, dans tous les temples de la ville et de la campagne, auront lieu des prédications spéciales à l’occasion du troisième anniversaire séculaire de la mort de Calvin. Le Consistoire vous invite à vous y rendre avec empressement, et à vous associer ainsi à une solennité que la plupart des Eglises de la Réforme ont résolu de célébrer.

Est-il besoin de vous le rappeler ? Il ne s’agit nullement ici d’exalter un homme. — C’est une des gloires les plus pures de notre bienheureuse Réformation, d’avoir hautement proclamé avec l’Ecriture qu’il n’y a qu’un seul bon, qu’un seul saint, qu’un seul puissant, de qui seul procède toute grâce, et à qui seul appartient tout honneur en Jésus-Christ.

Mais l’apôtre nous dit : Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont enseigné la Parole de Dieu, et imitez leur foi. — C’est dans l’esprit de cette parole que l’Eglise de Genève a voulu rappeler la mémoire de celui qu’elle considère comme un des principaux instruments dont le Père des miséricordes s’est servi pour la fonder. Nous tournerons donc en cette occasion solennelle nos regards vers le passé, mais uniquement dans l’intérêt de l’avenir, et pour apprendre, en imitant la foi de nos ancêtres, à faire notre œuvre aujourd’hui comme ils ont fait la leur en leur temps.

Ces lignes sont la meilleure préface que nous puissions mettre aux sermons contenus dans ce volume, et dont la publication nous a été unanimement demandée. Nous avons été fidèles à ce programme, tracé par le Consistoire, et d’ailleurs tellement conforme soit à l’esprit de notre Eglise, soit à nos propres vues, que nous n’avons eu nul effort à faire pour nous y renfermer.

Aucun de nous ne saurait avoir individuellement la prétention d’avoir été, en cette circonstance, l’organe de l’Eglise de Genève ; mais il nous paraît que ce volume, dans son ensemble, pourra être présenté, en toute confiance, aux amis et aux adversaires de la fête que nous venons de célébrer.

Mais ce n’est point aux adversaires que nous avons surtout songé. Notre premier, notre grand but a été l’édification de notre Eglise. C’est à elle que nous offrons ce volume comme souvenir d’une grande et belle journée, comme résumé d’impressions qui peuvent être fécondes en fruits de vie, et que nous prions le Seigneur d’accompagner de sa bénédiction.

Genève, le 1er Juillet 1864.

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