Traité de la vérité de la religion chrétienne

13. Où l’on examine si Esdras n’a point changé la forme de l’Écriture.

Dans le dessein de m’éclaircir sur ce sujet, je considère d’abord Esdras, les circonstances extérieures comme le temps auquel il vivait, et les personnes avec lesquelles il conversait, le Pentateuque qu’on prétend qu’il a composé ; et portant plus loin ma vue, je cherche si les ennemis non seulement d’Esdras, mais de la nation en général, comme les Samaritains, ne pourront point me fournir quelque jour là-dessus : et je trouve que la lumière sort de tous ces divers côtés.

Il est certain que, quelque soin que je prenne, je ne saurais découvrir l’intérêt qui aurait pu engager Esdras dans ce dessein. Il pourrait sembler d’abord, qu’il aurait pu se proposer la gloire de sa religion, en inventant plusieurs miracles qui la font paraître divine : mais on n’aura plus cette pensée, si l’on considère que les faits miraculeux qui sont contenus dans le Pentateuque avec les circonstances de ces faits, étaient si connus, ont été tellement répétés par les prophètes, avaient une connexion si essentielle avec la loi de Moïse, étaient tellement gravés dans la pratique des Juifs, et si profondément empreints dans leur souvenir, qu’il est tout à fait chimérique de s’imaginer qu’on les ait supposés. Cette vérité a été déjà prouvée, et elle doit l’être encore plus particulièrement dans la suite.

Il ne revenait point d’autre bien à Esdras de cet ouvrage, que le danger d’être regardé comme un corrupteur sacrilège de l’Écriture sainte ; car l’on sait la délicatesse des hommes à cet égard, et je dis des moins dévots, qui veulent bien désobéir à l’Écriture, mais qui ne souffriront point qu’on la change : et l’on n’ignore pas que le scrupule des Juifs à cet égard est toujours allé jusqu’à la superstition.

Ce n’est pas en faveur des lévites qu’il aurait composé une nouvelle Écriture, puisque les lévites n’eurent point d’autres privilèges après Esdras qu’avant Esdras : l’histoire de Néhémie et les écrits des prophètes ne nous permettent pas de douter qu’il n’y eût des lévites avant ce temps-là ; que les lévites n’eussent la dîme des biens des Israélites avant la captivité ; ce que les généalogies des sacrificateurs, conservées dans les familles avec tant d’exactitude, cette tribu privée d’héritage dans la terre sainte, et cent autres choses, nous confirment parfaitement.

Si Esdras se fût engagé dans ce dessein pour la gloire de la nation, il aurait supprimé dix murmures célèbres des Israélites, ils n’aurait pas marqué avec tant de soin l’endurcissement prodigieux de ce peuple.

Si le zèle qu’il avait pour Moïse l’eût fait agir, il se serait dispensé de nous représenter Moïse meurtrier, incrédule et désobéissant à la loi de Dieu.

S’il eût eu dessein d’honorer la mémoire de ses pères, en supposant quelques circonstances qu’il croyait leur être glorieuses, il en eût supprimé d’autres qui ne le sont pas ; car il n’est pas fort glorieux aux lévites, que Lévi, leur chef, se soit noirci par une perfidie avec Ruben, qu’il se soit couvert de sang des Sichemites, et que cette action lui ait attiré la malédiction de Jacob contenue dans le quarante-neuvième chapitre de la Genèse. Il n’est pas avantageux aux dix patriarches d’avoir vendu Joseph, aux Israélites d’avoir adoré le veau d’or, etc. Il paraît que non seulement aucun de ces intérêts n’a fait agir Esdras, mais qu’il aurait même choqué presque tous ces intérêts, s’il était l’auteur du Pentateuque : cependant il ne faut pas se déterminer là-dessus. Allons plus loin.

Il est certain que si un homme entreprenait aujourd’hui de réparer le Nouveau Testament, ou de composer de nouveau les écrits des apôtres, il ne réussirait jamais dans son dessein, à moins qu’il ne fit les mêmes miracles que les apôtres firent autrefois. On doit penser la même chose d’Esdras.

Quand les Juifs, qui retournèrent avec lui de Babylone, auraient eu assez de confiance en lui pour le lui permettre, ceux qui étaient demeurés dans la terre de Canaan pour habiter les ruines de Jérusalem, n’y auraient pas facilement consenti.

D’ailleurs, il y a de l’apparence qu’Esdras aurait usé de moins de sévérité envers les Juifs qui avaient pris des femmes étrangères, et qui furent obligés de les renvoyer avec les enfants qu’ils avaient eus d’elles : que, s’il ne s’était pas soucié de ménager le peuple, il semble qu’il aurait eu quelques égards pour les sacrificateurs, dont il devait briguer, pour ainsi dire, le consentement ; et néanmoins il fit le même traitement au peuple et à un très grand nombre d’enfants de sacrificateurs, dont les noms sont rapportés sur la fin de son livre.

Mais quand cette foule de sacrificateurs, qui se trouvaient intéressés dans cette réformation d’Esdras, lui aurait permis de donner une autre forme à l’Écriture, il est du moins évident qu’Esdras n’aurait pu cacher son dessein, ni à ces sacrificateurs, ni même au peuple des Juifs ; car, puisqu’il y en avait d’entre eux qui pleuraient en voyant le second temple, parce qu’ils se souvenaient d’avoir vu la magnificence du premier, on doit penser que la longueur de leur captivité ne leur avait pas fait perdre les idées de leur Écriture, et qu’ils n’étaient pas si ignorants dans cette loi, qu’ils avaient avant qu’Esdras revînt de Babylone, qu’Esdras pût leur en faire accroire facilement à cet égard.

Esdras ne pouvant donc réparer l’Écriture sans que le peuple et que ses ennemis le sachent, il aurait dû prendre quelque prétexte spécieux, comme, que Dieu le lui avait ainsi ordonné, que l’Écriture s’était corrompue, etc., et loin de cacher son dessein, il l’aurait dit lui-même, il l’aurait écrit : cependant, quand nous lisons son livre, nous n’y voyons rien d’approchant. Tout nous éloigne, au contraire, de cette pensée ; on nous y fait comprendre que les Juifs qui avaient été ramenés par Zorobabel, avaient la loi, qu’Esdras s’appliquait seulement à l’entendre ; qu’il l’expliqua au peuple : et afin qu’on ne s’imagine pas qu’Esdras et Néhémie l’avaient changée de concert, en y mettant ce qu’ils avaient voulu, on trouvera que Néhémie fit une seconde réformation depuis celle qu’Esdras avait faite, qu’il rapporte lui-même en ces termes sur la fin de son livre : Je les tançais, je les blâmais, j’en battis quelques-uns, et leur ôtais le poil, etc. Or il y avait même un des enfants de Jojadah, fils d’Eliaseib, grand sacrificateur, lequel je déchassai pour ce sujet-là d’auprès de moi, etc. Il est aisé de juger si Esdras et Néhémie auraient pu changer ou réformer l’Écriture, sans que ces sacrificateurs qu’ils avaient maltraités s’en apperçussent, et qu’ils en prissent occasion de se venger, en les accablant sous les plus beaux prétextes du monde : cependant notre dessein n’est pas de nous arrêter à ces raisons, toutes probables qu’elles sont.

Il faut considérer, en troisième lieu, le Pentateuque. Nous pouvons faire voir qu’Esdras ne l’a pas composé, par deux raisons : l’une de fait, et l’autre de droit, et toutes deux très solides.

La raison de fait est que la phrase et la manière d’écrire d’Esdras est fort différente de la phrase et de la manière d’écrire que l’on remarque dans le Pentateuque.

Ma seconde preuve, que j’ai appelée une preuve de droit, est qu’on ne peut rien changer dans des livres historiques, si ce n’est les faits, les circonstances, les expressions, le tour ou l’ordre ; et que cependant les faits sont tous plus anciens qu’Esdras, puisqu’ils se trouvent marqués dans les prophètes. Les circonstances de ces faits n’ont pu être supposées pour la même raison ; la phrase et le style ne sont point d’Esdras : à l’égard du tour, je ne pense pas qu’on accuse Esdras d’avoir employé l’adresse de son esprit pour donner un tour plus fin et plus agréable aux pensées de Moïse. Enfin, je trouve que l’ordre n’a pas été changé, et je le trouve par les principes mêmes de Spinosa ; car, si les histoires qui sont contenues dans la Bible sont écrites sans ordre, et sont mal digérées, comme cet ennemi de la religion le prétend, comment peut-on dire qu’Esdras en a changé la forme, ou qu’il a pris le soin de donner de l’ordre à des matières entassées ?

Mais c’est peu que de prouver nos principes, il faut tirer avantage des objections qu’on nous fait, et montrer que rien n’est plus contraire à nos adversaires que ce qu’ils disent contre nous. Tous les passages véritablement difficiles et considérables qu’ils produisent, peuvent se réduire à quatre ou cinq ; il y en a deux dans la Genèse, et deux ou trois dans le Deutéronome.

Le vingtième chapitre de la Genèse semble devoir faire bien de la peine : il y est rapporté que Sara, qui devait être alors âgée de plus de quatre-vingts ans, parut si belle aux yeux d’Abimélec, que ce prince voulut la prendre pour sa femme.

Il est certain aussi qu’il y a quelque difficulté dans ce passage du trente-sixième chapitre de la Genèse, que nous avons déjà considéré en passant : Ce sont ici les rois qui ont régné au pays d’Edom, avant qu’aucun roi régnât sur Israël. Belah donc, fils de Behor, régna en Edom., etc. Et Bèlah mourut, et Jobab, fils de, etc.

Enfin, on remarque que le discours de Moïse qui est contenu dans le Deutéronome, est coupé par quelques parenthèses qui en rompent le fil, et sans lesquelles tout ce discours serait parfaitement bien suivi. On doit principalement mettre dans ce nombre celle qui est contenue dans les versets 10, 11 et 12 du deuxième chapitre de ce livre : voici le passage tout entier, car il importe de le rapporter dans toute son étendue.

Verset 9. Alors l’Éternel me dit : Ne traitez point les Moabites en ennemis et ne vous attachez point à eux en bataille ; car je ne te donnerai rien de leur pays en héritage, parce que j’ai donné Har en héritage aux enfants de Lot.

10. (Les Emins y habitaient auparavant, qui étaient un peuple grand et en grand nombre, et hauts de stature comme les Hanakins ; mais les Moabites les appelaient Emins.

11. Et de fait ils ont été réputés pour Rephaïms, comme les Hanakins ; mais les Moabites les appelaient Emins.

12. Aussi les Horriens demeuraient auparavant en Sehir, mais les enfants d’Esaü les en dépossédèrent, et les détruisirent, et y habitèrent au lieu d’eux, ainsi qu’a fait Israël du’ pays de son héritage que l’Éternel lui a donné.)

13. Mais maintenant levez-vous, et passez le torrent de Zéred. Et nous passâmes le torrent de Zéred.

Il paraît que cette parenthèse a été ajoutée. Premièrement, parce que le sens se suit parfaitement sans elle ; car on passe fort naturellement du verset 9 au verset 13 de cette manière.

9. Lors l’Éternel me dit : Ne traitez point les Moabites en ennemis, et ne vous attachez point à les combattre, etc.

13. Mais levez-vous maintenant, et passez le torrent, etc.

En second lieu, elle paraît ajoutée, parce qu’elle semble ne pouvoir convenir à Moïse qui parle, et que ces mots : Ainsi qu’a fait Israël du pays de son héritage que l’Éternel lui a donné, semblent les paroles d’un homme qui voyait les Israélites établis déjà au pays de Canaan.

D’ailleurs, elle paraît ajoutée, parce qu’il semble qu’il y ait de l’absurdité à faire de cette espèce de parenthèses longues et embarrassées, en parlant comme faisait Moïse alors.

Il y en a deux ou trois autres de même nature, quoique moins difficiles à expliquer que celle-ci : telles que sont celle qui est contenue dans les versets 20, 21, 22 et 23 du même chapitre, et qui semble aussi couper le fil du discours, et celle qui est contenue au neuvième verset du chapitre troisième.

Il y a longtemps que j’admire en ceci l’aveuglement de quelques incrédules, qui prennent occasion de ces petites difficultés, de dire que ce n’est point Moïse, ou quelqu’un qui écrivait du temps et par l’ordre de Moïse, qui a composé les livres du Pentateuque ; car si, comme ils le prétendent, ces parenthèses ne s’unissent pas bien avec le reste du livre, ne faut-il pas avoir perdu la raison pour prétendre juger par ces parenthèses de l’auteur de cette Écriture ?

Mais du moins semble-t-il qu’on peut inférer de là, qu’Esdras ou quelque autre a revu cette Écriture, et qu’il y a inséré ces parenthèses. Cela est encore évidemment faux ; car, ou Esdras aurait eu dessein de faire passer ces parenthèses pour les paroles de Moïse, ou il aurait seulement voulu qu’elles servissent d’explication et de lumière pour mieux entendre le sens de Moïse. Il n’a sans doute pas eu le dessein de faire accroire que ces parenthèses fissent partie du discours de Moïse. Il aurait extravagué, s’il eût si mal choisi les endroits qu’il voulait supposer. Quoi ! il aurait choisi ces paroles : Ainsi qu’a fait Israël du pays de son héritage que l’Éternel lui a donné (entendant par cet héritage le pays de Canaan),avant qu’aucun roi régnât en Israël, pour les attribuer faussement à un homme qui avait écrit avant qu’Israël chassât ses ennemis hors du pays de son héritage, et avant qu’on parlât de roi en Israël.

Que si Esdras avait seulement ajouté ces paroles par voie d’explication, sans vouloir les faire passer pour les paroles de Moïse, il se serait bien donné de garde d’en faire des parenthèses, de les insérer dans le texte sacré, de les unir par des particules avec les paroles de Moïse : car enfin, ce ne sont pas ici des liaisons par lesquelles Esdras donne de la suite et de l’ordre au discours de Moïse ; mais ce sont des parenthèses qui détruisent plutôt l’ordre, et qui font perdre la suite du discours de Moïse. Or il y aurait de l’extravagance à penser qu’Esdras, ou quelque autre, n’ayant nullement en vue de les faire passer pour les paroles de Moïse, mais les ajoutant par voie de commentaire et d’explication, les eût pourtant insérées dans le texte ; car ç’aurait été vouloir et ne vouloir pas les faire passer pour les paroles de ce législateur ; et la seule pensée qu’on pourrait avoir, serait que la note aurait passé insensiblement de la marge dans le texte par le défaut des écrivains : ce qui n’empêcherait point que cette Écriture ne fût de Moïse, et ne dût être considérée sur ce pied-là.

Que reste-t-il donc après tout cela ? Car enfin, il paraît que ces parenthèses ont été insérées ; et il faut bien que quelqu’un ait fait une chose que l’on reconnaît qui s’est faite.

Nous répondons que nous ne trouvons rien dans les passages que nous avons marqués, qui nous détermine nécessairement à reconnaître qu’ils ont été insérés dans les livres de Moïse.

Car, pour commencer par celui du vingtième chapitre de la Genèse, qui doute que Dieu n’ait pu redonner à Sara sa première beauté, lorsqu’elle était avancée en âge ? Et qui ne voit que, sans aucune multiplication de miracles, Dieu a fait venir le lait dans son sein, et le teint sur son visage par un même moyen, puisque ce teint vif qu’ont les jeunes personnes ne vient que de l’abondance des esprits qui se répandent sur le visage, et qu’on ne peut s’empêcher de reconnaître que Dieu mit une nouvelle vigueur, et forma de nouveaux esprits dans le corps de Sara, pour la rendre capable de concevoir Isaac ?

Il faut dire la même chose d’Abraham ; et l’on n’en doutera pas, si l’on se souvient, d’un côté, qu’une des raisons qui empêchait Sara d’ajouter foi à la promesse qui lui avait été faite, était qu’Abraham était vieux ; et de l’autre, qu’Abraham eut des enfants de Kétura plus de quarante ans après la naissance d’Isaac, et qu’il vécut jusqu’à l’âge de cent soixante et dix ans ; ce qui ne peut venir que d’une augmentation miraculeuse et extraordinaire de ses forces.

Pour le passage du trente-sixième chapitre de la Genèse, on peut y former deux difficultés ; car, 1° il semble que tous les rois dont il y est fait mention, n’avaient pu régner depuis Esaü jusqu’à Moïse, et qu’ainsi ce n’est point Moïse qui a écrit cela. Mais on se trompe ; le temps de la succession de ces rois ne saurait aller à plus de deux cents ou deux cent cinquante ans ; et par conséquent tous ces rois pouvaient avoir régné en Edom avant Moïse, outre qu’ils peuvent avoir régné en même temps. 2° On trouve de la difficulté dans ces mots : Avant qu’aucun roi eût régné ou régnât en Israël. Mais qui empêche que Moïse, qui prévoyait que les Israélites s’établiraient un jour des rois, et qui donne même des préceptes là-dessus, ne se serve de cette façon de parler ? Qu’y a-t-il là de difficile, à prendre même la chose dans la plus grande rigueur ? Est-ce que Moïse n’aurait pu se servir de cette façon de parler toute semblable : Voilà quels ont été les conducteurs du peuple d’Israël avant qu’il possédât la terre promise.

Pour les parenthèses qui semblent couper le discours de Moïse contenu dans le Deutéronome, on pourrait répondre en général, qu’elles n’étaient point dans le discours que Moïse prononça ; mais que Moïse lui-même les inséra dans son discours, lorsqu’il l’écrivit, parce que ces parenthèses servent parfaitement à faire entendre les lieux où les choses dont il parle s’étaient passées, et les nations avec qui les Israélites avaient quelque relations ; qui est une des fins que Moïse s’est visiblement proposée dans tout le livre du Deutéronome, ne cessant de spécifier les lieux et les nations dont il parle.

On répondrait en particulier à l’objection prise de la parenthèse qui est contenue dans les versets 10, 11 et 12, que ces paroles : Ainsi qu’a fait Israël du pays de son héritage que l’Éternel lui a donné, ne doivent s’entendre que du pays que les Israélites avaient déjà conquis au delà du Jourdain du temps de Moïse. Et si l’on en veut un juste commentaire, on n’a qu’à lire le chap. 3 du Deutéronome, où Moïse en parle de la sorte : En ce temps-là donc nous possédâmes ce pays-là. Et j’ai donné aux Rubenites et aux Gadites depuis Haroher qui est sur le torrent d’Arnon, et la moitié de la montagne de Galaad avec ses villes ; et j’ai donné à la demi-tribu de Manassé le reste de Galaad et. tout Bassan, qui était le royaume d’Og, etc. Mais aux Rubenites et aux Gadites, j’ai donné depuis Galaad jusqu’au torrent d’Arnon, le dedans du torrent et sa borne, voire jusqu’au torrent de Jabbok, qui est la frontière des enfants de Hammon ; et la campagne, et le Jourdain, et sa borne depuis Kinneret jusqu’à la mer de la campagne, etc. Or, en ce temps-là je vous commandai, disant : L’Éternel votre Dieu vous a donné ce pays pour le posséder, etc. Voilà comment il parle du pays que les Israélites avaient conquis de son temps.

Je voudrais bien savoir quelle différence il y a entre ces expressions, le pays de l’héritage que l’Éternel lui a donné, et le pays que l’Éternel leur a donné pour le posséder. Qui doute que, si Moïse a marqué le pays que les Israélites avaient conquis de son temps par ces dernières paroles, il n’ait pu les marquer par les premières, qui font ce qu’il y a de difficulté dans l’objection.

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