Des hommes nouveaux

INTRODUCTION

L'épître aux Romains est, dans le Nouveau Testament, le manifeste le plus complet et le plus systématique que nous ayons du message de Paul aux chrétiens. L'apôtre y expose « le plan de Dieu tout entier » (Actes 20.27) à savoir : le péché de l'homme et la perdition qui en résulte, son salut acquis par la mort de Christ, la foi en Christ, unique moyen de sa réconciliation avec Dieu, l'action du Saint-Esprit en relation avec sa croissance dans la sainteté, la place d'Israël dans le dessein de Dieu et les implications éthiques de l'Evangile. De cet écrit se dégage une telle grandeur, une telle vision d'ensemble, un tel enchaînement logique, que toutes les générations qui se sont succédé n’ont jamais cessé et de l'admirer et de l'étudier.

Il pourrait être dangereux d'isoler quatre des seize chapitres de cette lettre. Mais les contraintes du programme de la présente Convention m’y ont obligé. En fait, les chapitres 5 à 8 ne constituent-ils pas un tout ? Sans aucun doute, ces chapitres sont parmi les plus grands et les plus glorieux de tout le Nouveau Testament. Ils décrivent notre privilège de chrétiens, les bienfaits que Dieu donne à ceux qu’il a recréés, qu’il a justifiés, c'est-à-dire déclarés justes et acceptés en Christ. Les chapitres précédents de la lettre sont consacrés à la nécessité de la justification et au moyen d'y parvenir. Ils s'appliquent à bien faire comprendre que tous les hommes sont pécheurs devant le juste jugement de Dieu et ne peuvent être justifiés que par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ — par la seule grâce — au moyen de la seule foi. Ayant montré la nécessité de la justification et expliqué le moyen d'y parvenir, Paul en décrit ensuite les conséquences : une vie de relation filiale et d'obéissance sur terre, suivie du glorieux avenir dans la cité céleste.

Ceci est très important, parce que beaucoup parmi nous pensent et agissent comme si l'évangile était seulement la bonne nouvelle de la justification et n’était pas également la bonne nouvelle de la sainteté et du royaume à venir. Ils parlent comme si, étant venus à Dieu par Jésus-Christ, ils avaient atteint le but final. Ils font comme si pour eux le chemin s'arrêtait là et qu’il n'y avait pas de suite. Mais il n'en est rien ! Les premiers mots du verset 1 de ce chapitre sont : « ainsi donc, justifiés par la foi… » Cela sous-entend une suite ! En d'autres termes, nous sommes justifiés par la foi en Christ, réconciliés avec Dieu, voici à présent les conséquences, les fruits de notre justification.

Ces quatre chapitres dépeignent donc le grand privilège des hommes nouveaux justifiés par la foi, notre riche héritage ici-bas, et pour l'éternité, si nous sommes à Christ. Qu'en est-il de ce privilège ? Chaque chapitre est consacré à un de ces aspects : La paix avec Dieu (chapitre 5), L'union avec Christ (chapitre 6), La libération à l'égard de la foi (chapitre 7), La vie dans l'Esprit (chapitre 8). Nous les examinerons l'un après l'autre.

Remerciements

L'auteur tient à témoigner sa reconnaissance au Comité de la Convention Evangélique de Keswick (Grande Bretagne) qui l'a invité à faire ces exposés sur les chapitres 5 à 8 de la lettre de Paul aux Romains lors du rassemblement en juillet 1965. Il tient à remercier tout particulièrement son Président, le Chanoine A.T. Houghton, pour l'encouragement personnel dont il fut l'objet. Avoir l'occasion d'exposer la Parole de Dieu pendant une bonne heure, quatre matinées de suite, à un auditoire d'environ cinq mille personnes l'a grandement stimulé. Le texte initial de ces études bibliques paru dans la revue The Life of Faith peu de temps après la Convention, a été quelque peu développé pour la présente publication.

Note des traducteurs

Le texte biblique utilisé pour la version française est celui de la Traduction oecuménique de la Bible, pour la bonne raison qu'il se rapproche le plus du texte de la Revised Standard Version dont John Stott s'est servi pour son étude. Par moments le texte anglais s'appuie sur d'autres versions. Des versions françaises équivalentes ont alors été utilisées comme celles de : Segond ; A. Kuen, « Lettres pour notre temps »* (LPNT) ; Bonnes Nouvelles Aujourd'hui (BNA). La référence est chaque fois mentionnée explicitement.

Le lecteur qui remarquera certaines répétitions voudra bien se rappeler que le texte de ce livre a conservé la forme de style parlé.

* Ed. Ligue pour la lecture de la Bible

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