Sonnets Chrétiens

Livre Premier
sur la Nature et sur son Auteur


Livre Premier — Sonnet I

Sur la Vanité du Monde
et sur le Souverain Bien

Va courir, si tu veux, l’un et l’autre hémisphère,
Tu n’y trouveras rien qui ne soit vanité,
Rien qui ne soit sujet à l’instabilité,
Rien dont ton âme, enfin, se doive satisfaire.

Vois-tu pas du mondain la sensible misère ?
L’avare, avec son or, est en captivité ;
L’ambitieux gémit, sous sa prospérité ;
Et des plus doux plaisirs la fin devient amère.

Tu cherches donc, d’un œil vainement curieux,
Le suprême bonheur sous la voûte des cieux !
En vain ton cœur aveugle ici bas s’enracine.

Mortel, écoute-moi ; viens apprendre en ce lieu
Que pour remplir une âme immortelle et divine
Aucun bien ne suffit qui soit moindre que Dieu.


3 : Le grand Salomon assure qu’il en avait fait l’expérience. 6 : L’Avare ne possède pas ses biens, mais il en est possédé. 7 : « O Couronne, que tu es pesante ! » disait le Roi Séleucus. 8 : Comme l’eau des rivières, lorsqu’elle se rend dans la mer. 14 : C’est pourquoi Dieu promet de se donner lui-même aux saints dans la gloire ; et l’Ecriture dit qu’alors il sera tout en tous.

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