Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet II

Sur la Divinité

Élève-toi, mon âme, et, d’un vol glorieux,
Va, dans le plus haut ciel, contempler l’invisible,
Le Monarque infini, plus grand que tous les cieux ;
La première Beauté, l’Être incompréhensible.

C’est lui qui toujours est, sans jamais être vieux ;
C’est lui par qui tout est, à qui tout est possible ;
Qui, sans changer de place, est présent en tous lieux ;
Et dont tout l’univers est l’image sensible.

Éternel, trois fois bon, trois fois grand, trois fois saint,
Que le ciel même adore, et que la terre craint,
Fais que je t’aime autant que je te vois aimable.

Que t’ayant ici-bas contemplé par la foi,
Quelque jour, au sortir de ce corps périssable,
J’entre dans ton palais, pour être tout en toi.


4 : Simonide ayant demandé terme sur terme, pour dire ce que c’était que Dieu, répondit enfin, que plus il y pensait, plus il y trouvait de difficulté. 5 : Dieu se qualifie, celui qui est, qui était, et qui sera, c’est-à-dire, l’Éternel. Or l’éternité n’a point de temps, et celui qui ne peut naître, n’a point d’âge. (Tertullien) 11 : La raison d’aimer Dieu, c’est Dieu même ; et la mesure de l’aimer, c’est de l’aimer sans mesure. (Bernard)

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