Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet XVII

Sur le Soleil

Flambeau de l’univers, charmant père du jour,
Globe d’or et de feu, centre de la lumière,
Admirable portrait de la cause première ;
Tu fais de la nature et la joie et l’amour.

Comme un superbe roi, qui brille dans sa cour,
Couronné de rayons, en ta haute carrière,
Des portes d’Orient tu franchis la barrière,
Pour visiter le Gange, et le Pô, tour à tour.

Ainsi, marchant toujours dans ta pompe royale,
Et courant de l’Aurore à l’Inde Occidentale,
Tu répands en tous lieux ton éclat sans pareil.

Mais, si je te compare au Dieu de la nature,
Dont tu n’es, après tout, que la faible peinture,
Ton éclat n’est qu’une ombre, et tu n’es plus soleil.


3 : Un philosophe païen, nommé Eudoxe, en était si amoureux, qu’il souhaitait de pouvoir le contempler de près, quand il lui en eût dû à l’instant coûter la vie ; et l’idolâtrie la plus ancienne et la plus universelle est celle du soleil. 5 : Les Orientaux l’appelaient Bel ou Baal, et Molec, c’est-à-dire roi. 8 : Fleuves, des Indes en Orient, et d’Italie en Occident.

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