Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet VII

Sur l’Embrasement de Sodome

Mortels, ouvrez les yeux avec étonnement !
L’ardent courroux du Ciel est prêt à se répandre :
Sodome, il te menace ! il s’en va te surprendre !
Le cri de tes péchés hâte ton jugement.
Un déluge de feu tombe subitement ;
A longs traits ensoufrés on l’aperçoit descendre,
T’inonder, ville infâme, et te réduire en cendre,
Et faire de ta plaine un vaste embrasement.
Le feu, juste vengeur, ô Justice éternelle !
Vient éteindre le feu d’une ardeur criminelle,
Et couvrir les horreurs d’une infernale nuit.
Contemples-tu, pécheur, cette illustre vengeance ?
Du feu du dernier jour sensiblement instruit,
Crains d’être ainsi surpris dans ton impénitence.


8 : C’est où l’on voit à présent la Mer Morte, ou le lac asphaltite, mêlé de bitume et de soufre, de vingt lieues de long et de cinq de large, à neuf lieues de Jérusalem. Son eau est si puante et si corrompue, que l’on ne trouve aucun poisson dans son sein, ni aucun oiseau sur ses bords ; et l’on assure que tout ce qui n’a point de vie y coule à fond, et que tout ce qui est vivant y surnage. L’empereur Vespasien y fit jeter des hommes liés, qui ne purent jamais aller au fond.

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