Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet XVIII

Sur la Loi

J’entends du Mont Sinaï la trompette effroyable ;
Sa tempête et ses feux se présentent à moi,
Et mon âme étonnée, à l’aspect du grand Roi,
Attend d’un triste sort l’arrêt irrévocable.

Juge de l’univers, Vengeur inexorable,
Puis-je, étant criminel, subsister devant toi,
Et subir aujourd’hui l’examen de ta loi,
Sans être condamné, sans être punissable ?

J’ai beau me repentir, j’ai beau verser des pleurs ;
Par tous ces vains efforts j’augmente mes douleurs ;
Le glaive pend toujours sur ma tête rebelle.

Mais, lorsque je te crains, je ressens ta faveur :
C’est que, pour me sauver de la mort éternelle,
Tu veux que cette loi me mène à mon Sauveur.


1 : Montagne de l’Arabie Pierreuse, où Dieu donna sa Loi, dans un terrible appareil, le jour de la Pentecôte, et au plus tôt l’an du monde 2455.  9 : La Loi est dure, gravée en des pierres dures, prête à frapper, ne sachant ce que c’est que d’avoir pitié, ôtant tout lieu à la repentance, refusant la grâce et ignorant l’amendement du pécheur. (St. Bernard) 14 : C’est pourquoi St. Paul l’appelle un précepteur qui nous mène à Jésus-Christ.

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